Les figures de style
Conseils
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Il existe différentes figures de style que nous pouvons regrouper sous différentes catégories par leur but, en fonction de ce qu’elles veulent exprimer. Les voici :
Les figures d’opposition
- L’antiphrase
Ce procédé, qui est ironique, consiste à dire le contraire de ce que l’on pense.
Exemple : “Ah bah, c’est malin !” qui signifie que justement ce n’est pas très malin.
- L’anti-thèse
Il s’agit d’un procédé qui oppose des mots de sens contraire éloignés l’un de l’autre.
Exemple : « Combien de poux faut-il pour manger un lion ? » (HUGO, Victor. La Légende des siècles. Editions Hetzel. Paris: 1859)
- L’oxymore
Cette figure de style consiste à rapprocher deux mots de sens opposés côte à côte.
Exemple : “L’obscure clarté”
Les figures d’amplification
- L’hyperbole
L’hyperbole consiste à exagérer, amplifier une idée ou une réalité.
Exemple : Je meurs de soif → J’ai très soif.
- Accumulation / énumération
Une accumulation est l’énumération de plusieurs termes appartenant à la même catégorie.
Exemple : « Adieu, veau, vache, cochon, couvée. » La Fontaine, Fables, « La Laitière et le Pot de Lait »
- Gradation
Une gradation est une énumération en ordre croissant ou décroissant en terme d’intensité.
Exemple : « Va, cours, vole, et nous venge. » Pierre Corneille, Le Cid.
- Le pléonasme
Le pléonasme est une figure qui consiste à ajouter un mot ou groupe de mots supplémentaire qui n’est pas nécessaire, qui est superflu.
Exemple : Descendre en bas.
Les figures d’atténuation
- La litote
La litote dit le moins pour dire le plus. Elle prend souvent la forme d’une formulation négative.
Exemple : “Je ne dis pas non” qui veut dire en réalité “J’accepte avec plaisir”.
- L’euphémisme
Un euphémisme désigne le fait d’atténuer une idée ou une réalité en utilisant un vocabulaire plus doux.
Exemple : “Il nous a quittés” pour parler d’un décès, ou bien “le troisième âge” pour parler de la vieillesse, des personnes âgées.
- La prétérition
Il s’agit de faire semblant de ne pas vouloir exprimer quelque chose, mais de le faire tout de même.
Exemple : Je ne vise personne bien sûr.
Les figures d’analogie / d’équivalence
- L’allégorie
Elle représente une idée abstraite, mais de manière concrète et imagée.
Exemple : « la Faucheuse », pour désigner la mort.
- La comparaison
Elle rapproche deux éléments, que l’on nomme le comparé (la chose que l’on compare) et le comparant (la chose à quoi l’on compare), à l’aide d’un outil de comparaison (« comme », « tel(les) que », « pareil(le) à », « semblable à… »).
Exemple : Elle brille comme le soleil
- La métaphore
Elle désigne une réalité par un mot qui d’ordinaire ne la représente pas. Semblable à la comparaison, elle peut cependant unir le comparé et le comparant sans terme de comparaison, (donc sans utiliser les mots suivants : “comme”, ‘tel que”, etc.). Si la métaphore tient en plusieurs termes, on parle de métaphore filée.
Exemple : Être dans la lune
- La personnification
Elle consiste à représenter une chose, une idée ou un animal sous les traits d’une personne, en lui prêtant un comportement humain.
Exemple : Venise pour le bal s’habille (GAUTIER, Théophile, « Carnaval », Émaux et camées, 1852).
- La périphrase
Elle consiste à désigner quelque chose ou quelqu’un par une tournure autre que son nom officiel, habituel.
Exemple : “La ville Lumière” pour désigner Paris.
Les figures de construction
- L’asyndète
C’est lorsque plusieurs groupes syntaxiques se suivent, mais qu’il n’y a pas de connecteur logique, de mot de liaison les reliant.
Exemple : “Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu”
- La polysyndète
À l’inverse de l’asyndète, la polysyndète est caractérisée par plusieurs mots de liaison, souvent dans l’exagération.
Exemple :
“Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime,
Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m’aime et me comprend.” Verlaine, Poèmes saturniens, Mon rêve familier
- Anaphore
Une anaphore est la répétition du même terme ou de la même expression en début de phrase ou de vers.
Exemple : « Rome, l’unique objet de mon ressentiment ! / Rome, à qui vient ton bras d’immoler mon amant ! / Rome qui t’a vu naître, et que ton cœur adore ! / Rome enfin que je hais parce qu’elle t’honore ! » Pierre Corneille, Horace.
- L’épiphore
L’épiphore est la répétition du même terme, mais en fin de phrases ou de vers.
Exemple : « Longue comme des fils sans fin, la longue pluie / Interminablement, à travers le jour gris, / Ligne les carreaux verts avec ses longs fils gris, / Infiniment, la pluie, / La longue pluie, / La pluie. » – Émile Verhaeren, Les Villages illusoires, « La pluie ».
- Parallélisme
Un parallélisme est un procédé de répétition et de construction qui consiste en la reprise d’éléments symétriques au sein d’un énoncé. Les éléments répétés ont la même construction (AB – AB) et sont de longueur comparable.
Exemple : « Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris » Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, « La beauté ».
- Chiasme
Un chiasme est une figure de construction qui consiste à disposer les termes de manière croisée suivant la structure AB/BA.
Exemple : « Et rose elle a vécu ce que vivent les roses, » François de Malherbe, Consolation à du Périer.