Gérer les disputes dans la fratrie
Publié le
Offrir un frère, une sœur, ou plusieurs, à son enfant, c’est un vrai cadeau et la garantie d’un ami pour la vie, qui aura partagé les mêmes souvenirs d’enfance ! Mais… c’est aussi, souvent, beaucoup de chamailleries et conflits, surtout dans la petite enfance. Avec la course du quotidien et la fatigue, ces querelles pour tout et rien peuvent devenir vraiment usantes ! Comment réagir en tant que parents ? Faut-il toujours intervenir ? Les laisser gérer ? Quelles solutions pour apaiser l’atmosphère familiale tout en laissant les personnalités et les affinités s’exprimer ? Quelques pistes !
- Esquiver en amont
Il est assez facile d’identifier les situations qui génèrent de la tension voire de la violence : à table ? lors d’un trajet en voiture ? au moment du coucher ? quand un petit camarade est invité à la maison ? Il faut commencer par essayer de désamorcer ces situations à l’avance, pour éviter que le schéma de dispute se mette en place. Prévenir plutôt que guérir ! Ne pas mettre les enfants à côté à table, mettre dans la voiture un petit panier avec quelques jouets pour s’occuper plutôt que d’embêter l’autre, se coucher à quelques minutes d’intervalle pour avoir chacun son rituel, faire une activité à part quand le frère ou la sœur invite un ami à la maison etc. Si le conflit tourne autour de la jalousie et du lien avec papa ou maman, comme c’est souvent le cas, il faut s’efforcer de prendre régulièrement un moment privilégié avec un enfant à la fois. Un vrai défi ! Mais si on se fixe quelques minutes par semaine, c’est tout à fait faisable et très efficace pour remplir leur réservoir d’amour et désamorcer les querelles !
- Montrer l’exemple
Parce que la maison est le premier lieu de socialisation, il est fondamental de rappeler sans cesse aux enfants l’attitude respectueuse qu’ils doivent adopter les uns envers les autres. Il s’agit d’apprendre à gérer frustrations, jalousie et violence… programme fastidieux mais essentiel ! Les parents doivent, comme toujours, montrer l’exemple car si les enfants les voient se parler de manière brusque ou agressive, avec plus de reproches que de paroles positives, ils les imiteront naturellement ! Attention à ne pas tomber dans l’idéalisation des relations ou la culpabilisation contre-productive : un enfant n’a pas besoin de parents parfaits irréprochables mais de parents qui essaient, font des efforts, peuvent reconnaître leurs torts et demander pardon. Quel exemple que de voir ses parents être capables de se maîtriser, discuter et se réconcilier quand ils se sont emportés !
- Intervenir
Quand les cris retentissent et que les plaintes arrivent dans le chaos, il est temps, pour le parent, de se placer comme adulte référent qui ne laisse pas la place à la violence. Les règles établies doivent être rappelées et doivent rester fermes. Il n’est absolument pas inquiétant de se chamailler avec son frère ou sa sœur, et il est normal que les enfants relâchent leur comportement à la maison plus qu’à l’extérieur. Mais ce qui doit rester inacceptable c’est toute forme de violence dans les propos ou les gestes. Attendre que des petits gèrent eux-mêmes leur dispute serait un peu utopique et inefficace : c’est en intervenant à chaque fois qu’on va leur apprendre, petit à petit, à se maîtriser et trouver des solutions. En attendant, ils ont besoin d’une figure d’autorité qui empêche l’escalade d’agressivité et rappelle le cadre.
- Guider
C’est notre façon d’intervenir dans leurs disputes que les enfants vont progressivement intégrer et imiter. On peut proposer deux étapes : faire descendre la tension puis discuter. D’abord, on propose de souffler lentement et s’isoler si besoin. Puis on fait tourner la parole pour que chacun, à son tour, exprime ce qui l’a agacé ou énervé. Pour aider les petits, on prend dans la main un objet et on le donne à celui qui parle. Personne ne l’interrompt tant qu’il a en main l’objet, puis l’objet passe à l’enfant suivant. Aidez-les à mettre des mots sur leurs émotions pour comprendre ce qui s’est passé. À la fin de cet échange, les enfants trouvent la plupart du temps naturellement un terrain d’entente et une solution qui ne rende personne perdant. Insistez aussi pour que chacun demande pardon pour ce qui a blessé l’autre. Même si cela semble peu naturel, c’est un apprentissage fondamental ! Et c’est un cadeau pour toute la vie à faire à ses enfants que de les aider à gérer leurs émotions et apaiser leurs interactions avec les autres !