Expliquer le handicap ou la maladie aux enfants
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“Dis, papa, pourquoi ce monsieur est dans un fauteuil roulant ?”, “Maman, regarde ce garçon bizarre qui crie”, “Est-ce que Papy va mourir ?”. La curiosité naturelle des enfants et leur absence de filtre peuvent surprendre et gêner. Pris au dépourvu, nous ne savons pas toujours comment réagir et répondre à leurs questions, tout en les aidant à rester ouverts et respectueux. Comment avoir un discours ajusté ? Comment cultiver leur empathie ? Quelques pistes.
Trouver les mots justes
Nous savons bien que la peur naît de l’ignorance, aussi est-il important d’essayer de répondre aux questions des enfants, sans brimer leur curiosité naturelle et saine. Même si l’on ne possède pas toutes les réponses, il faut se montrer ouvert à la discussion et encourager leurs interrogations. Mais comment trouver les mots justes ? Il est fondamental, tout d’abord, de toujours parler d’une “personne”, qui a une maladie ou un handicap, mais ne se réduit pas à cela. Les maladies et les handicaps doivent être nommés, avec simplicité et vérité. Cacher une situation ou rester flou ne fera que cultiver la peur, la gêne et l’isolement d’un enfant. Au contraire, en répondant à ses questions, on le rassure. Qu’il s’agisse des origines de la maladie ou du handicap, de ses conséquences, de sa gravité… Trois mots clés sont à retenir pour ajuster son discours : simplicité, franchise, émotions. L’équilibre à trouver réside dans le fait de parler de la différence, sans qu’elle soit un tabou, mais sans focaliser toute l’attention dessus. Car ces personnes restent avant tout des êtres de relation, capables de mille autres choses que celles qu’elles ne peuvent pas/plus faire !
Montrer l’exemple
Les parents le savent bien, les enfants observent et imitent surtout leur comportement d’adulte, plus que leur discours. Ainsi, il n’y a pas de meilleure façon de leur apprendre à être respectueux et bienveillant, que de l’être soi-même ! La façon dont un adulte réagit en présence d’une personne malade ou porteuse de handicap envoie un message fort à l’enfant. Peur, gêne, ignorance ? Ou bienveillance, respect et empathie ? Concrètement, on peut retenir quelques clés. Tout d’abord, agir et discuter normalement. Ensuite, bannir la moquerie et user d’un langage respectueux. Enfin, se montrer bienveillant et serviable quand la situation le nécessite. Cela demande parfois aux adultes de dépasser leurs propres préjugés, leur gêne ou leur peur. Mais il faut se rappeler, et montrer aux enfants, que la gentillesse appelle la gentillesse ! Et si un enfant se montre réticent à fréquenter une personne handicapée ou à visiter un proche malade ? On ne force pas, mais on continue de proposer régulièrement, en mettant des mots sur ce qui est vécu et les émotions que cela entraîne.
Cultiver l’empathie
Comment rendre concrète cette culture de la gentillesse et de la bienveillance ? Tout d’abord en rappelant aux enfants que nous sommes tous uniques et différents. Nous avons tous nos fragilités et nos faiblesses. D’ailleurs, avoir besoin de porter des lunettes est un handicap, même minime. Certains ne voient pas bien, d’autres ne peuvent pas marcher, d’autres encore ne peuvent pas tout comprendre ni exprimer tout ce qu’ils voudraient. Pour développer l’empathie, un petit jeu de rôles peut aider. En se mettant dans la peau de quelqu’un d’aveugle ou en fauteuil roulant, on réalise ses difficultés et la façon dont on peut l’aider. Si un enfant malade ou porteur de handicap est dans l’école de son enfant, on lui rappelle qu’ils peuvent tout à fait être amis ! Un enfant a d’abord besoin d’interaction et de normalité dans ses activités quotidiennes. Certaines choses peuvent prendre plus de temps, mais la clé consiste à chercher les points communs, plutôt que de se concentrer sur les différences !
Finalement, les enfants, par leur naturel et leur soif de vérité, sont peut-être les meilleurs éducateurs devant la différence ! En bref ? Les adultes doivent veiller à leur offrir un discours vrai et simple, en donnant l’exemple d’une vraie bienveillance et en restant à l’écoute de leurs émotions et de leurs questions.