Y a-t-il une science du vivant ?- Terminale- Philosophie
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Savoir s'il existe une science du vivant
- Les organismes vivants ont plusieurs facultés essentielles et sont considérés comme des objets d'étude.
- Plusieurs doctrines expliquent le vivant : le finalisme, le vitalisme ou encore le mécanisme (et matérialisme).
- D'autres philosophes posent néanmoins des limites à ces thèses.
On admet habituellement que les êtres vivants ont en commun trois facultés essentielles :
- ils sont en relation constante avec un milieu extérieur (nous parlons aujourd’hui d'« environnement ») ;
- ils se reproduisent entre eux : ce sont des êtres sexués ;
- ils sont capables d’autorégulation : l’organisme, par exemple, secrète des anticorps ; les blessures cicatrisent ; certains organismes peuvent se régénérer (la queue du lézard repousse). C’est pourquoi on dit de la vie qu’elle est « création ».
On peut retenir la célèbre définition de Xavier Bichat, médecin et biologiste français (1771-1802) : « La vie, c’est l’ensemble des fonctions qui résistent à la mort » (Recherches physiologiques sur la vie et la mort). Mais si nous parlons de la vie, nous parlons en même temps de la mort. Ainsi, l’existence des êtres vivants, qu’il s’agisse des végétaux, des animaux ou des êtres humains est liée au temps. La durée de la vie est limitée ; la finalité de la vie, c’est la mort.
La spécificité du vivant n’empêche pas qu’il soit considéré comme un objet d’étude comme un autre. Les phénomènes liés au vivant peuvent être étudiés de la même manière que les phénomènes physiques. C’est justement parce qu’on a considéré que le corps humain pouvait être étudié comme l’étaient les objets, que la biologie a pu se constituer comme science. L’anatomie a progressé quand, avec Vésale (1514-1564) et donc à partir de la Renaissance, les dissections du corps humain ont pu être pratiquées. Les dissections sont révélatrices d’une nouvelle attitude scientifique. Le corps doit pouvoir être considéré comme un objet ; les progrès de la science nécessitent sa désacralisation.
Aristote proposait une explication finaliste des
mécanismes de la vie ; le finalisme
établit que « la nature ne fait rien
en vain ». Rien dans ce que produit la
nature n’est inutile ; celle-ci a donc une
« finalité »,
c’est-à-dire un but, un dessein. Lorsque
Lamarck dit que « la fonction crée
l’organe », il soutient, d’une
certaine manière, l'idée de finalisme.
« C’est à partir des fins
liées à certaines fonctions des organes
que l’on peut comprendre le vivant »,
pense Lamarck. Par exemple, l’œil est fait
pour voir, l’oreille pour entendre, les mains
pour se saisir des objets. Les oiseaux ont des ailes
pour voler, les poissons ont des nageoires pour
nager.
Croire que « la nature ne fait rien en
vain » n’empêche pas de
défendre, conjointement, la
spécificité de la vie. Ainsi à la
doctrine mécaniste de la vie,
défendue par les cartésiens,
s’oppose la doctrine vitaliste,
défendue par les biologistes.
Descartes (1596-1650) conçoit la nature comme
une grande machine, dont le fonctionnement
s’explique par l’agencement, entre elles,
des différentes parties de la machine. Les
animaux doivent être étudiés comme
on étudie les automates : les
organes ne sont que des rouages ; la vie
équivaut à un mouvement, à une
impulsion initiale, qui se transmet de
pièces en pièces. Descartes propose donc
d’étudier le vivant comme on étudie
les « automates » ou les
« machines mouvantes ». Il
reconnaît toutefois que cette
« machine mouvante » qu’est
le corps humain (ou les corps des animaux) est
autrement plus complexe que ne le sont les
machines :
(Discours de la Méthode, Cinquième partie)
La vision mécaniste du monde est en outre, le plus souvent, liée à la doctrine matérialiste. La Mettrie (1709-1751) est l’un des principaux représentants de ces deux courants. Descartes avait parlé de l’animal-machine ; dans L’homme machine, La Mettrie franchit un pas : l’homme peut, lui aussi, être considéré comme une machine. Le fait qu’il possède une âme ne le distingue pas des autres êtres vivants. Dans cette optique, La Mettrie envisage même que l’on pourrait apprendre à parler aux singes.
Pour Kant (1724-1804), le fait d’assimiler un organisme vivant à une machine est une vision réductrice de la vie. Dans le mécanisme d’une montre, explique Kant (Critique de la faculté de juger, § 65), « un rouage ne peut en produire un autre, et une montre encore moins d’autres montres ». En revanche, les êtres vivants (que Kant nomme « êtres organisés ») sont capables de le faire :
En montrant que le vivant possède une
« force
créatrice », Kant se range du
côté de ceux qu’on nommera les
« vitalistes », et rejette
l’explication mécaniste du vivant.
Bergson (1859-1941), dans L’évolution
créatrice, s’oppose à la fois
au finalisme (la nature n’a pas de dessein) et au
mécanisme. Il introduit le concept
d’« élan
vital », lequel rend compte de la force
créative du vivant. La force vitale
s’exprime par une lutte contre la matière.
Elle est, en outre, imprévisible et instable,
toujours mouvante. Bergson oppose, donc,
l’élan vital à l’inertie
inhérente à la matière.
Jacques Monod (1910-1976), biochimiste français
(Prix Nobel de médecine en 1975, pour ses
travaux sur la génétique) rejette le
concept d’élan vital, et argue au
contraire que les êtres vivants
résistent au changement et
possèdent une structure très
conservatrice. Mais de Bergson à Monod,
le paradigme scientifique n’est plus le
même. On a assisté à un bond
prodigieux dans l’étude de la biologie et
de la génétique.
Pour François Jacob (né en 1920, ce
biologiste français reçoit le Prix Nobel
de médecine en même temps que Jacques
Monod), la finalité doit
définitivement être écartée
de la sphère du vivant. Elle correspond selon
lui à un
« anthropomorphisme », qui
peut-être assimilé à une croyance
contre laquelle il a longtemps fallu lutter :
(Le jeu des possibles, 1981)
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