Y a-t-il des espèces plus dignes que d'autres ?
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- Comprendre les problèmes posés par le statut des animaux non humains dans un monde humain.
- Dans la nature, il n’existe pas de hiérarchie entre les créatures, seulement des rapports fonctionnels (tel animal doit manger tel autre pour survivre).
- Pour Kant, seule l’humanité est digne, car elle est capable de moralité.
- Les animaux ne sont pas doués de raison mais ils sont sensibles, et leur capacité à souffrir devrait suffire à nous interdire de leur causer des souffrances inutiles.
- La loi française ne distingue que les personnes et les choses. Le statut des animaux reste donc dans un entre-deux problématique.
Sans rentrer dans la complexité des classifications zoologiques, les animaux se distinguent à nos yeux assez facilement les uns des autres en différentes espèces : vaches, lions, humains, truites, fourmis, etc. Dans les sciences du vivant, une espèce correspond à une population dont les individus peuvent se reproduire entre eux et engendrer une descendance viable et féconde. Les lions et les tigres peuvent se reproduire, mais comme leur descendance est stérile, on considère donc qu’ils n’appartiennent pas à la même espèce.
Entre les différentes espèces, on n’observe que des rapports fonctionnels. En ce sens, il n’y a pas de hiérarchie dans la nature. Le carnivore n’est pas supérieur à l’herbivore, sans lequel il mourrait de faim. Seuls les humains qualifient le lion de « roi de la jungle ». Pour les autres animaux, le lion n’est qu’un congénère, un prédateur, voire une proie s’il est vieux, malade ou isolé.
La dignité est une notion juridique et morale, complètement distincte de la biologie des espèces. Une dignité est d’abord un titre ou une fonction qui confère un statut supérieur dans une hiérarchie sociale humaine reconnue, dont les bêtes sont exclues par définition (on parlera ainsi d’une dignité de comte, d’évêque ou de magistrat). Ce statut implique un comportement en adéquation avec cette dignité : s’abaisser à des actions dégradantes, c’est risquer de perdre sa dignité. Beaucoup s’indigneraient, par exemple, si le Président de la République se déguisait en licorne pour le défilé militaire du 14 juillet.
La distinction proposée par Kant (1724-1804) entre ce qui a un prix et ce qui a une dignité peut ici nous éclairer. Ce qui a un prix est remplaçable par une chose équivalente, de même valeur. Au contraire, ce qui a une dignité n’a ni prix ni équivalent. Nous pourrions illustrer cette distinction en disant que les choses ont un prix et les personnes une dignité. Un téléphone est remplaçable, pas un être humain. Mais Kant est plus précis : seule l’humanité, en tant qu’elle est capable de moralité, est digne. Nous ne sommes pas dignes parce que nous sommes biologiquement humains, mais parce que nous pouvons être raisonnables, c’est-à-dire obéir aux principes moraux imposés par la raison pratique.
En ce sens, les animaux non humains ne sont pas des êtres raisonnables. Ils ne peuvent donc pas avoir de dignité. Ils n’ont qu’un prix. Dans la loi française, les bêtes sont ainsi encore essentiellement considérées comme des choses dont nous sommes propriétaires et que nous exploitons, vendons, louons ou tuons à bon droit. De nombreux écologistes défendent aussi la nature et la vie animale uniquement en tant qu’elles sont des ressources utiles et limitées que l’humanité aurait tort, dans son propre intérêt, de détruire par une exploitation irrationnelle à court terme. Les intérêts propres des animaux non humains ne sont pas donc du tout pris en compte, même par certains de leurs défenseurs.
Même si l’on refuse aux autres animaux un statut juridique et moral équivalent à celui des humains, nous n’avons pas tous les droits sur eux. En particulier, nous n’avons pas celui de les faire souffrir sans nécessité. Un héritier de la théorie cartésienne des animaux-machines, Malebranche (1638-1715) peut bien penser qu’un chien qui crie de douleur, c’est comme une porte qui grince, que « ça crie mais que ça ne sent pas ». Mais de telles idées, et surtout les comportements qu’elles justifient, suscitent souvent aujourd’hui de l’incompréhension, voire de la colère. L’argumentation de Maupertuis (1698-1759) souligne bien le problème. Dans ses Lettres (1753), il écrit en effet : « si les bêtes étaient de pures machines, les tuer serait un acte moralement indifférent mais ridicule : ce serait briser une montre. Si elles ont, je ne dis pas une âme fort raisonnable, capable d'un grand nombre d'idées, mais le moindre sentiment, leur causer sans nécessité de la douleur est une cruauté et une injustice ». Il n’est pas nécessaire que les animaux soient raisonnables pour leur épargner des souffrances inutiles, leur capacité à souffrir suffit à nous l’interdire. Dans le même esprit, la loi française condamne les cruautés infligées aux animaux dans la mesure où ce sont des êtres sensibles.
L’interdiction des souffrances animales inutiles implique logiquement l’autorisation de souffrances supposées utiles. Comment les différencier ? Il est sans doute préférable de tester d’abord des médicaments sur des bêtes que sur des humains. Mais est-il légitime d’implanter des électrodes dans le cerveau d’un rat pour faire progresser la connaissance scientifique ? Enfermer un éléphant dans un zoo est peut-être un moyen de le protéger, mais aussi de le réduire à un divertissement et de le condamner à l’ennui. Les cas particuliers problématiques sont nombreux. La loi française ne distingue que les choses et les personnes. Dans la mesure où notre culture semble incapable de reconnaitre les animaux comme des personnes, nous les réduisons à des choses et les traitons sans pitié, bien que cela heurte à la fois la logique et le sentiment.
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