Un système mondialisé dominé par trois aires de puissance (2) : l'affirmation d'une aire de puissance en Asie orientale
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- Quiz et exercices
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L'aire d'Asie apparaît comme une aire très diverse : si, au sens strict du terme, on considère qu'elle est animée par le Japon, Singapour, Taïwan, la Corée du Sud et la Chine orientale (côte Est, sur le Pacifique), on peut également y inclure l'ensemble de la façade pacifique du continent.
Quels sont donc les éléments qui permettent son essor ? Quelles sont les limites de sa puissance ?
Les étapes de l'essor économique de l'Asie orientale | |
Années 1950-1970 | Japon (hausse du PIB/hab et de son IDH) |
Années
1970-1990
Années
1970-1980
Années 1990
|
Les NPI
(Nouveaux pays industrialisés), en deux vagues
Les Dragons
(Corée du Sud, Singapour, Taïwan et Hong Kong) Chine |
- Le Japon: une stratégie de développement mise en place durant l'après-guerre.
• Au début des années 1950, l'économie japonaise est moribonde, ruinée par le conflit. Elle va alors mettre en place une stratégie pour sortir du sous-développement. Très rapidement, elle connaît des taux de croissance spectaculaires et une véritable reconstruction industrielle en adoptant une stratégie de développement fondée sur les exportations.
• Dès 1968, ce pays devient la 2e puissance industrielle du monde derrière les États-Unis.
• Au début des années 1970, il est le premier constructeur naval, le premier fabriquant de radios, de télévisions, d'appareils photo et de motos. Il occupe la 2e place pour la construction automobile, juste derrière les États-Unis.
- Le Japon demeure, aujourd'hui encore, une formidable puissance économique.
• En dépit de la stagnation économique qui le mine depuis les années 1990, il conserve, pour l'instant, le leadership économique en Asie orientale. Il est encore considéré comme le « laboratoire du monde ».
• 3e économie de la planète, il a deux atouts de taille qui lui permet de disposer d'une longueur d'avance :
- sa suprématie financière. Il est le premier créancier d'Asie du Sud et de l'Est ;
- sa suprématie technologique (recherche et innovation permanentes). Son industrie possède à elle seule 45 % du parc mondial des robots et produit presque autant que la Chine, avec 10 fois moins de main-d'œuvre.
• C’est à partir du Japon, dans les années 1960, que l’industrialisation se propage petit à petit vers des pays asiatiques voisins comme la Corée, Taïwan, Hong Kong et Singapour (appelés les Quatre Dragons). Le pays leur a servi d'exemple et leur a fourni à la fois un marché et des investissements. À l'image du Japon, ces États ont adopté une stratégie de sortie du sous-développement elle aussi fondée sur une importante industrialisation et sur des exportations de produits manufacturés de pointe dans le secteur des biens de consommation (automobile, électronique,...). Il s'agit de productions qui peuvent s’écouler aisément sur les marchés mondiaux.
• Le développement de ces États s'est fondé sur une forte demande intérieure, une main-d'œuvre abondante et bon marché ainsi que sur une économie tournée vers l'extérieur.
- Quatre pays d'Asie orientale font désormais partie des États de la Triade.
Aujourd'hui, les productions sont plus diverses. Ces États jouissent depuis les années 1990 d'un niveau de vie comparable à celui des pays de l'Union européenne et du Japon et leurs IDH (Indice de Développement Humain) comptent parmi les plus élevés du monde.
Au lendemain de la mort de Mao Zedong (1976), le parti communiste chinois, tout en maintenant une très forte emprise politique sur le pays, a opté sur le plan économique pour le libéralisme : tout en demeurant un État communiste, la Chine a entrepris, par l'intermédiaire de son premier ministre Deng Xiaoping, de s'ouvrir aux échanges mondiaux. Grâce à ce changement majeur, la Chine a pu pénétrer dans les réseaux du commerce international.
- Une croissance économique exceptionnelle.
• La Chine est devenue l'« atelier du monde » en se transformant en une immense plateforme d'assemblage pour de nombreuses entreprises nationales, régionales et transnationales. Le résultat a été spectaculaire puisque qu'au début des réformes, la Chine ne pesait que 0,4 % du commerce international et qu'en 2011, elle a devancé le Japon en devenant la 2e puissance économique mondiale. Certains experts estiment même qu'elle pourrait détrôner les États-Unis de la 1e place d'ici 2025.
• Depuis les années 1980, la Chine connaît une croissance économique de l’ordre de 9 à 10 % par an (ce qui est considérable). Elle fabrique et vend partout dans le monde une grande partie des produits de consommation courante bon marché : vêtements, jouets, téléphonie, informatique… Elle est le 2e pays exportateur et, dans le secteur recherche et développement, elle se situe au 3e rang derrière les États-Unis et le Japon.
• Les infrastructures nécessaires à cette croissance ont fait l’objet de programmes ambitieux dans le domaine des télécommunications (Internet et téléphonie mobile), des équipements de transports (ports, aéroports et réseau ferré) sans oublier les réalisations gigantesques comme le barrage des Trois Gorges. Dans l’enseignement supérieur, près de 1 300 universités forment chaque année un demi-million d’ingénieurs.
- La riziculture : un élément déterminant de la mise en place de ce foyer de peuplement.
Le peuplement de l'Asie orientale est très ancien. Depuis le troisième millénaire avant J.-C., sa population s'est très fortement accrue, en particulier dans les régions littorales et le long des grandes vallées fluviales. Depuis des siècles, la fertilité des plaines côtières a entraîné une littoralisation des activités et des implantations humaines. C'est en effet la riziculture (qui nécessite une grande quantité de main-d'œuvre) qui a à la fois nourri et généré cette croissance de population.
- Le premier foyer de peuplement de la planète.
L'Asie orientale regroupe à elle seule plus de 1,5 milliard d'habitants, soit près de 24 % de la population mondiale. La Chine est le géant de cette aire géographique avec 1,35 milliard d'habitants, soit 86 % des hommes et des femmes qui y vivent. D'autres États, en revanche, ne sont que très faiblement peuplés. C'est le cas de Singapour et de Hong Kong dans lesquels vivent respectivement 4,2 et 6,8 millions d'habitants.
- De très fortes densités.
En Asie orientale, les densités moyennes de population sont presque partout supérieures à 350 hab/km², mais peuvent aller jusqu'à 6600 habitants/km² à Singapour. Elles sont de loin beaucoup plus importantes sur les littoraux et les métropoles.
- Un atout de taille : la main-d'œuvre pléthorique.
• Le poids démographique de l'Asie orientale lui permet de s'appuyer sur un fort potentiel de consommateurs, mais également sur une source inépuisable de main-d'œuvre. À l'exception du Japon, les États qui la composent ont été capables de miser sur cet abondant potentiel, de surcroît de plus en plus qualifié – et donc compétent. Selon les endroits, les États ont été peu enclins à faire valoir leurs droits en matière de législation salariale. Cette main-d'œuvre abondante et bon marché a permis aux Quatre Dragons de se transformer en pays développés.
• En 2014, les travailleurs de ces quatre États ne travaillent plus aux mêmes conditions que 20 ans plus tôt. Désormais, le Code du travail y est respecté et les salaires sont au niveau des diplômes et des postes. Un pays a pris le relais dans ce domaine : la Chine. Avec 10 % de croissance annuelle, elle illustre à elle seule l'incroyable dynamisme de cette région. L'importance du marché intérieur chinois est une véritable perspective de développement pour ce pays et la région toute entière. De même, l'importance de la main-d'œuvre et le très bas niveau d'une majorité des salaires constituent des facteurs d'essor économique.
- Une main-d'œuvre abondante qui en fait une plaque tournante de la mondialisation.
• Elle est en effet la région du monde où les conditions de travail sont les plus avantageuses pour les entreprises. Voilà pourquoi elle constitue une destination privilégiée pour les IDE (investissements directs étrangers) ainsi que pour les délocalisations des productions d'une bonne partie des FTN (Firmes transnationales) américaines ou européennes.
• Inversement, forts de leur puissance économique, les États d'Asie orientale ont progressivement multiplié eux-mêmes leurs investissements à l'étranger (IDE). C'est le cas des usines japonaises comme Toyota, par exemple.
• L'expansion de cette aire de puissance s'explique en partie par le développement de grandes métropoles qui regroupent toutes les fonctions économiques productives. Il s'agit de villes immenses comme Tokyo, Shanghai, Singapour, Séoul et Hong Kong.
• L'Asie orientale compte 8 des 45 premières métropoles mondiales pour ce qui est du PIB (Produit intérieur brut).
Le Japon compte quant à lui deux villes – Tokyo et Osaka/Kobé –, qui font partie des dix premières.
La Chine en compte deux – Shanghai et Pékin –, sur les 45 premières.
• Par ailleurs, Tokyo est un centre de commandement à l'échelle du continent asiatique, mais également à l'échelle du monde.
- La mégalopole japonaise
La mégalopole japonaise est un long ruban urbanisé d’un millier de kilomètres de long sur le littoral pacifique. Elle compte 90 millions d’habitants et alterne les espaces urbanisés, industriels et agricoles. Elle est aujourd’hui véritablement saturée et s’étend maintenant sur la mer grâce à la construction de terre-pleins. Elle est polarisée par la ville mondiale de Tokyo, qui concentre la majeure partie des sièges sociaux du pays, des FTN étrangères ainsi que l’une des plus importantes bourses du monde.
Le peuplement de l'Asie orientale se concentre en majeure partie sur les littoraux (91 % des habitants de la Chine sont regroupés sur 40 % seulement de son territoire, à savoir son littoral pacifique). La fertilité des plaines côtières a entraîné une littoralisation des activités et une concentration de la richesse dans ces espaces.
- Le système portuaire : un pilier fondamental de la puissance économique de cette région.
La plupart des pays de la région, à l'exception de la Chine, sont très exigus. C'est la raison pour laquelle le Pacifique y est depuis longtemps la voie de transport prépondérante ; et c'est pour cela que les échanges de marchandises reposent depuis longtemps sur le système portuaire. Hong Kong et Singapour, par exemple, sont des cités-États dont les ports sont respectivement classés aux 1er et 2e rangs mondiaux des ports de la planète quant au trafic de conteneurs. Les ports d'Asie orientale sont parmi les plus grands et les plus modernes du monde. En Chine, des « villes ateliers » sont réparties sur tout le littoral. Ainsi, Suzhou produit 65 % des souris d’ordinateurs commercialisées dans le monde.
- Des métropoles littorales qui fonctionnent en réseau
La façade maritime de l’Asie orientale (qui va de Séoul en Corée du Sud à Singapour, en passant par Hong Kong), voit se succéder ces grandes métropoles littorales qui sont reliées entre elles par un réseau de transport performant. Les usines, qui y sont déjà nombreuses, s’y multiplient encore grâce aux investissements directs étrangers (IDE) venus en majeure partie d’Amérique du Nord ou d’Europe occidentale. D’immenses quartiers d’affaires s’y développent pendant que les plates-formes portuaires et aéroportuaires y exportent les produits qui sont fabriqués dans les pays-ateliers.
Doc.2. Vue aérienne de Nagasaki (Japon) | Doc.3. Le port de Tokyo (Japon) |
La fécondité moyenne y est maintenant inférieure à la moyenne mondiale : 1,5 contre 2,5 pour l'année 2011.
Sa transition démographique est achevée avec, à l'extrême, le Japon qui a achevé le processus depuis plusieurs décennies et qui est aujourd'hui le pays au monde où le processus du vieillissement de la population est le plus avancé. Son faible taux de fécondité (1,4 en 2011) ajouté à l'allongement de son espérance de vie moyenne (86 ans pour les femmes et 80 ans pour les hommes) font que les actifs doivent supporter la charge d'un grand nombre de non-actifs.
• Au sein de l'Asie orientale, il existe encore une division entre monde capitaliste (avec des États tels que le Japon, Singapour, Taïwan et la Corée du Sud) et monde communiste (avec la Chine et la Corée du Nord).
• Le Japon, Taïwan et Singapour connaissent des régimes démocratiques depuis plusieurs décennies.
• En Corée, la démocratie n'a réellement été établie qu'en 1980.
• La Chine, quant à elle, est dirigée par le parti communiste depuis 1949. Le pouvoir central conserve une grande emprise sur la société et sur les individus.
- Un environnement géopolitique tendu
• L'intégration régionale est freinée par des conflits à différentes échelles. Il existe une forte concurrence régionale entre la Chine et le Japon qui entendent l'un et l'autre exercer leur hégémonie sur l'aire asiatique. Chacun veut le leadership économique et politique sur la région.
• Pour l'instant, le Japon est le leader économique d'Asie orientale et même d'Asie du Sud. Il a une suprématie financière et technologique sur la Chine. Cependant, cette dernière ambitionne de le détrôner de sa place, notamment sur le plan technologique en devenant à son tour le « laboratoire technologique du monde ».
• La concurrence entre la Chine et le Japon n'est pas le seul problème politique que rencontre l'Asie orientale. Elle doit également faire face à des conflits territoriaux : l'île de Taïwan, par exemple, se considère comme un État indépendant, mais est revendiquée par la Chine qui maintient dessus une pression militaire permanente.
Le leadership s'entend comme la capacité d'un État à s'imposer comme une puissance régionale et/ou mondiale dans un ou plusieurs domaines.
- Par exemple, l'espérance de vie moyenne au Japon est de 79 ans alors que celle d'un Chinois n'est que de 71 ans. On compte 22 femmes analphabètes en Chine pour une au Japon.
- De même, si les niveaux de richesse sont globalement élevés en Asie orientale, il existe toutefois de très nets écarts entre pays et même entre régions d'un même État. Le PIB du Japon, par exemple, est de 25 000 dollars/hab et son IDH est de 0,9, tandis que celui de la Chine est de 890 dollars/hab et son IDH de 0,7.
- Enfin, d'importantes disparités régionales à l'intérieur même des États constituent un véritable frein à leur développement. Nous savons déjà que l'insertion de l'Asie orientale dans la mondialisation a contribué au développement de ses littoraux. Mais les régions intérieures ont très souvent été oubliées par la modernisation et ne bénéficient que peu – voire pas du tout pour certaines – des effets de la croissance économique. À côté des plaines et des littoraux surchargés d'hommes, l'Asie orientale présente également des régions de montagnes quasiment vides et très pauvres. C'est là que vivent la plupart des minorités ethniques de ces États (le Tibet pour la Chine, par exemple).
La Chine, par exemple, est en fait une immense plateforme d'assemblage de pièces fabriquées sur place ou dans les NPIA (Nouveaux pays industrialisés d'Asie). Les échanges de production au sein de la zone sont essentiellement des échanges de marchandises entre sites de production et d'assemblage (échanges facilités par le nombre élevé de ports performants). En 2012, la moitié des exportations japonaises se faisait au sein même de l'Asie orientale (contre 33 % en 1973). Ces États sont donc très nettement interdépendants en dépit de leurs clivages politiques.
- La région souffre également d'une absence d'unité monétaire (le dollar pour l'Amérique du Nord, l'euro pour l'Union européenne) et de sa dépendance vis-à-vis des apports financiers extérieurs, surtout la Chine.
- Le Japon souffre d'une importante crise économique depuis 1990.
Troisième puissance économique mondiale, le Japon est frappé depuis le début des années 1990 par une série de crises qui semblent remettre en question son modèle de développement économique et social. Les difficultés s’accumulent : précarité des emplois, consommation ralentie, endettement public important, vieillissement de la population…
La Chine est aujourd'hui la deuxième puissance économique du monde, mais elle est également la plus polluante : 17 des 20 grandes villes les plus polluées de la planète s'y concentrent.
Le poids démographique de l'Asie orientale est un atout (main-d'œuvre...). Sa forte industrialisation et son système portuaire renforcé rendent cette région compétitive et capable de s'adapter à la mondialisation. Forte d'une belle croissance, elle est devenue un pôle incontournable de la Triade.
Cependant, son développement reste incomplet du fait de ses divisions politiques, de la présence de conflits locaux et régionaux, et de par les inégalités socio-spatiales importantes qui y subsistent.
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