Un nouveau directeur
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Ces justifications se défendent si l'on songe que Gropius, cinquantenaire, a pendant de longues années mis entre parenthèses sa carrière d'architecte pour se consacrer corps et âme à la création, au développement et à la défense du Bauhaus.
Or, la conjoncture socio-économique des années 1925-1929 est particulièrement favorable à la création architecturale en Allemagne ; sans doute Gropius, commençant à sentir qu'il a en grande partie atteint ses objectifs concernant le Bauhaus, ne veut-il pas laisser passer une telle occasion d'exercer véritablement son métier.
D'autres raisons à cette démission, liées à la situation politique de Dessau, ont cependant été avancées. L'année 1927 a en effet vu un recul de la gauche aux élections locales, cette même gauche qui lorsqu'elle était majoritaire avait voté pour l'installation du Bauhaus à Dessau. Les partis de droite et d'extrême-droite, qui ont désormais la moitié des sièges au conseil municipal, sont quant à eux ouvertement hostiles au Bauhaus, pour des raisons autant idéologiques que financières.
Il est donc probable et compréhensible que Walter Gropius, sentant se profiler une opposition qu'il a déjà âprement combattu à Weimar, ait préféré céder sa place à Hannes Meyer, dont il pense qu'il saura maintenir les orientations du Bauhaus. La voie est donc laissée libre à Hannes Meyer, qui ne manquera pas d'imprimer sa marque au Bauhaus.
Hannes Meyer a conscience des difficultés qui l'attendent, mais entreprend immédiatement une réorganisation de l'école. A cette fin, il profite de deux grands chantiers :
• la construction de l'Ecole des syndicats de Bernau, près de Berlin.
Le départ de Gropius et ces deux chantiers sont pour Meyer l'occasion de réformer le département d'architecture, qui pourtant n'a pas plus d'un an d'existence. Mais Meyer voudrait que l'enseignement de l'architecture amène réellement les étudiants à travailler en équipe, sur le terrain, sur des projets concrets, ce qui n'était pas le cas, selon lui, du temps de Gropius.
L'Ecole des Syndicats de Bernau est un cas exemplaire : Meyer fait d'un projet personnel, sélectionné sur concours par les commanditaires en 1928, une oeuvre collective. L'ensemble du Bauhaus se trouve impliqué. Les élèves en architecture se chargent de la construction, l'aménagement intérieur revenant aux ateliers de tissage, de menuiserie, etc.
La direction du chantier sera même déléguée à Hermann Bunzel, un élève de troisième année.
Une réorganisation des ateliers, facilitée par le départ de certains professeurs, est entreprise en fonction de leur destination. Quatre grands départements sont ainsi créés :
• équipement (peinture murale, métal, menuiserie) ;
• publicité (typographie, exposition, photographie) ;
• textile.
Le département de construction comptera à lui seul jusqu'à neuf enseignants. Chaque département se voit confier des projets concrets et non plus imaginaires, qui doivent être pris en charge collectivement.
Meyer instaure aussi des cours de sport, de psychologie, d'économie sociale, d'histoire des mouvements ouvriers ; il fait intervenir des écrivains, des poètes ou des cinéastes célèbres. D'une manière générale, Meyer veut réformer les méthodes de travail des étudiants du Bauhaus afin de donner une place prépondérante à l'approche scientifique de la création, qui seule permet de prendre en compte les besoins réels de la société.
Les objets dits « fonctionnels » sont encore conçus en fonction d'une certaine subjectivité et d'une certaine esthétique, même épurée à l'extrême, et non pas scientifiquement, en fonction de leur usage et des besoins auxquels ils sont censés répondre.
Pour Meyer, les créateurs doivent prendre pleinement et objectivement en compte la société et ses besoins véritables et non supposés. D'où la nécessité, pour un architecte, un designer ou un concepteur de textiles, de connaître parfaitement le contexte socio-économique et culturel de la société à laquelle il destine ses créations.
Ainsi, l'art devient un fait social. La réorganisation de l'école va dans ce sens et se traduira par des réalisations concrètes, toujours conçues comme étant la « traduction plastique » de leur fonction :
• édification de l'Ecole des Syndicats de Bernau, inaugurée en 1930 et unanimement saluée par la critique ;
• création de papiers peints largement commercialisés ;
• confection scientifique de tapis ou de rideaux adaptés à leur office (par exemple : retenir ou diffuser la lumière) etc.
Cette politique amènera Meyer à certaines
contradictions, notamment dans la place qu'il accordera
à l'art en tant que tel. Reconnaissant à
l'art des valeurs irréductibles, Meyer maintient
un enseignement de la peinture
délivré par Klee et Kandinsky.
Mais il restaure ainsi la séparation entre arts plastiques et
arts appliqués,
séparation qu'a toujours combattu Gropius, qui a
justement créé Bauhaus pour les
réunir. Ainsi, alors que Gropius voyait l'art
comme devant être imbriqué dans la
création artisanale, puis industrielle, Meyer l'en
dissocie complètement, puisque seule la science,
objective, doit être prise en compte.
Malgré ces contradictions, le bilan de Meyer en
tant que directeur du Bauhaus sera globalement positif.
Il sera pourtant congédié en
août 1930, pour des raisons qui, une fois
de plus dans l'histoire mouvementée du Bauhaus,
sont de nature politique.
Egalement très affecté par cette évolution, Kandinsky s'en confie auprès de Ludwig Grote, conservateur du Musée de Dessau, qui lui-même s'en va trouver le maire, Fritz Hesse.
Grote, très remonté contre Meyer, parvient à convaincre le maire du danger que représente pour l'école, mais aussi pour son propre mandat, une telle politisation.
Nationalistes et nazis remportent une audience grandissante auprès de la population ; le Bauhaus, qui est depuis toujours leur bête noire, ne fait ainsi que s'exposer davantage à leurs attaques. Meyer lui-même réprouve toute ingérence politique dans l'école, malgré ses propres sympathies pour le marxisme, et s'engage à dissoudre la cellule des étudiants communistes. Mais rien n'y fera. Jugé trop passif mais refusant de démissionner, il est renvoyé en août 1930.
Il souhaite l'instauration d'un fonctionnalisme véritable, qui prenne objectivement en compte les réalités et les besoins de la société. Cela se traduira par une participation collective, effective et obligatoire des élèves à des travaux concrets (sur les chantiers en ce qui concerne les élèves architectes) ; ainsi que par une introduction des matières scientifiques dans l'enseignement, grâce auxquelles les élèves connaîtront mieux la société et leur environnement.
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