Un monde bipolaire- Terminale- Histoire
- Fiche de cours
- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
- Connaître la notion de bipolarisation.
- Connaître les différentes phases de la Guerre froide.
- Les deux années qui suivent la Seconde Guerre mondiale sont marquées par l’expansion du communisme et voient le monde basculer dans la Guerre froide.
- La Guerre froide est une guerre d’un genre nouveau, une guerre idéologique par alliés interposés.
- Le conflit dure plus de 40 ans, de 1947 à 1991, et oscille entre des phases de fortes tensions et des phases de détente.
Alors qu’en 1945, toutes les conditions semblent réunies pour construire une paix enfin durable, le monde bascule en deux années seulement dans un conflit d’un genre nouveau qui oppose deux camps irréconciliables.
L’alliance contre-nature qui liait les États-Unis et l’URSS contre l’Allemagne nazie et ses alliés ne résiste pas longtemps une fois la guerre achevée. Les divergences sont trop fortes entre les deux États, qui accèdent à un niveau tel de puissance qu’on les qualifie désormais de superpuissances.
Les États-Unis se sont toujours méfiés du communisme, mais au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, cette idéologie semble se répandre dans toutes les directions autour de l’URSS de Staline. Partout en Europe de l’Est, libérée par l’Armée Rouge, les communistes arrivent peu à peu au pouvoir avec la bénédiction de Staline, qui tient à se constituer un glacis protecteur d’États satellites.
L’expansion du communisme en Europe, mais aussi en Asie (la Corée du Nord devient communiste en 1945, l’URSS soutient le communistes chinois et indochinois), alarme les Occidentaux et constitue la principale cause du déclenchement de la Guerre froide. Churchill pousse les États-Unis à réagir, dénonçant la coupure de l’Europe par un « rideau de fer » (discours de Fulton, 1946). Le président américain Truman réagit en 1947 pour défendre le modèle capitaliste libéral contre la vague rouge.
La Guerre froide qui commence alors est une guerre idéologique. Chaque superpuissance défend son modèle de société contre le modèle adverse.
Les États-Unis, fiers de l’American Way of life, défendent la démocratie libérale, qui repose sur la liberté individuelle. Ils luttent pour le capitalisme et le libre-échange : chaque État qui bascule dans le communisme est un marché en moins pour leurs entreprises.
L’URSS s’affiche de son côté comme la seule démocratie véritable, considérant les démocraties libérales occidentales comme des démocraties de façade, confisquées par l’ennemi de classe du prolétariat : la bourgeoisie. Pour elle, la liberté prônée par l’adversaire n’est qu’un leurre pour masquer des inégalités sociales gigantesques. L’URSS prétend proposer une société plus égalitaire et juste, offrant le plein emploi et des avantages sociaux à sa population. En fait, les conditions de vie y sont très médiocres et la démocratie n’y est qu’une illusion.
Des élections existent, mais sans choix possible. Le Parti unique confond ses structures avec celles de l’État. L’État totalitaire est dominé par un seul homme, qui cumule les pouvoirs. Le chef, incarnation de la masse, fait l’objet d’un culte de la personnalité permanent.
Le marxisme-léninisme, l’idéologie unique, doit imprégner tous les esprits. L’État stalinien s’appuie sur la pratique permanente de la terreur, qui vise les minorités nationales, les juifs, et tous ceux considérés comme les ennemis du prolétariat. Ces ennemis sont traqués par la police politique (qui deviendra en 1954 le KGB), éliminés ou envoyés dans les camps du Goulag, dont les effectifs continuent à gonfler de 1945 à 1953. La propagande tord en permanence la réalité et masque les échecs des dirigeants.
Le président Truman débloque une aide de 400 millions de dollars pour aider la Grèce et la Turquie à se redresser économiquement et éviter qu’elles ne basculent, comme toute l’Europe de l’Est, dans l’orbite de Staline. Comme la méthode est efficace, il lance le Plan Marshall : 13 milliards de dollars sont envoyés pour aider l’Europe à se redresser après la guerre mondiale, et faire en sorte que le maximum d’États restent capitalistes.
Mais Staline interdit aux démocraties populaires d’accepter cette aide, présentée comme un outil de l’impérialisme américain.
Si le plan Marshall est positif pour les pays qui en bénéficient, il précipite la rupture entre les superpuissances et la bipolarisation du monde. Ce plan s’inscrit dans la doctrine Truman, ou containment, qui va rester la stratégie américaine pendant toute la Guerre froide. Il s’agit de contenir la vague rouge à l’aide de « digues », c’est-à-dire d’États alliés que l’on appuie financièrement pour qu’ils relancent leur économie et pour éviter qu’ils ne basculent dans le communisme.
À cette doctrine répond la doctrine Jdanov. Dans un discours de septembre 1947, le bras droit de Staline, Andreï Jdanov, présente l’URSS comme le champion du monde libre, qui défend dans un monde bipolaire le communisme, la véritable démocratie et la liberté des peuples contre l’impérialisme américain.
Partout, les partis communistes sont incités à prendre le pouvoir pour faire triompher l’idéologie communiste. Ils sont coordonnés par le PCUS depuis Moscou, au sein du Kominform.
Si la Guerre froide est une guerre étrange sans déclaration de guerre officielle, en septembre 1947, elle a indéniablement commencé.
Les deux Grands ne peuvent cependant pas envisager une guerre directe, car ils sont rapidement tous deux équipés de l’arme nucléaire.
L’URSS accède à la bombe A en 1949, les États-Unis surenchérissent avec la bombe H en 1951, mais l’URSS se met au niveau en 1953. La course à l’armement aboutit donc à un « équilibre de la terreur », qui interdit, durant toute la durée de la Guerre froide, un choc direct entre les deux superpuissances. Choc qui plongerait le monde dans une guerre nucléaire.
Pendant 40 ans, la Guerre froide reste donc une guerre indirecte, par alliés interposés. Quand il arrive qu’un Grand intervienne directement, l’autre n’intervient pas pour éviter le dérapage dans la guerre nucléaire. Il s’agit donc de montrer la supériorité de son modèle, de le propager ou de le soutenir dans un maximum de pays alliés, en attendant que la superpuissance adverse s’effondre.
Si elle reste bien indirecte, la Guerre froide est cependant meurtrière. En effet, de multiples guerres et crises ont bien lieu, le plus souvent dans les zones de contact des deux blocs d’alliés. L’enjeu pour les deux Grands est d’étendre et de consolider leur bloc :
- Le bloc occidental est surtout cimenté par une alliance militaire sous commandement américain, l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, 1949), et une alliance économique : le GATT. Les États-Unis ne s’en contentent pas et multiplient les accords pour quadriller la planète, à tel point qu’on parle dans les années 1950 de pactomanie.
- L’URSS constitue le Pacte de Varsovie, qui répond en 1955 à l’OTAN.
La phase dure de la Guerre froide a lieu entre 1947 et 1953. C’est une période de très fortes tensions.
La 1re crise grave est celle du blocus de Berlin, qui aboutit à la coupure de l’Allemagne en deux États :
- la RFA à l’Ouest, démocratique et capitaliste ;
- la RDA à l’Est, démocratie populaire.
La tension monte encore d’un cran lorsqu’on frôle la guerre nucléaire lors de la Guerre de Corée (1950-1953), qui s’achève sur un statu quo toujours actuel.
En ce début des années 1950, les États-Unis sont secoués par une « chasse aux sorcières », crise de paranoïa anti-communiste provoquée par le sénateur McCarthy.
La mort de Staline en mars 1953 marque un premier tournant dans la Guerre froide, dont l’intensité va quelque peu retomber.
De 1956 à 1962, on parle de « coexistence pacifique ». Elle est lancée par Nikita Khrouchtchev, qui a succédé à Staline en écartant entre 1953 et 1955 tous ses rivaux. On parle de « dégel », les deux Grands envisageant de ne se mêler que des affaires internes à leur bloc. Ils parviennent même à s’entendre, exceptionnellement, lors de la crise de Suez (1956).
La période n’exclut cependant pas de graves crises : 2e crise de Berlin, avec la construction du mur de Berlin (à partir du 12-13 août 1961), et surtout crise des missiles de Cuba en octobre 1962.
Après la crise de Cuba où l’on a frôlé le choc direct, les deux Grands font tout pour apaiser leurs relations : on entre dans la Détente (de 1962 jusqu'au milieu des années 1970).
Le Téléphone rouge (1963) doit leur permettre un dialogue plus direct. Ils signent en 1968 le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), puis l’accord SALT1 en 1972 pour geler la course à l’armement et maintenir le duopole nucléaire, en vain puisque plusieurs pays, après la France (1960) et la Chine (1964), accèdent à l’arme nucléaire.
L’allègement de la pression exercée par les deux Grands pendant la Détente permet, en pleine accélération de la décolonisation, l’affirmation du mouvement du Tiers Monde ainsi que du mouvement des non-alignés.
Les deux Grands ont des difficultés à maintenir la cohésion de leur bloc : la France de De Gaulle se montre critique vis-à-vis des États-Unis, l’URSS réprime le Printemps de Prague (1968), tandis que la Chine, qui a rompu dès 1960 avec l’URSS, conteste son leadership au sein du monde communiste.
Ainsi, la logique bipolaire est remise en question, mais le monde reste bipolaire et la Guerre froide se poursuit, à la fois sur le terrain militaire, avec la Guerre du Vietnam (1964-1973), et sur d’autres terrains plus pacifiques : le sport, la course à l’espace. Celle-ci est remportée par les Américains, jusque-là à la traîne, mais qui atteignent la Lune en 1969.
La Détente s’achève à partir du milieu des années 1970, quand l’URSS de Brejnev profite de l’affaiblissement des États-Unis pour relancer une politique agressive.
La superpuissance américaine s’enfonce durablement dans ses doutes pour plusieurs raisons :
- d’abord à cause de la Guerre du Vietnam qui a dégradé son image à l’étranger et divisé sa propre opinion ;
- mais aussi à cause du scandale politique du Watergate (1974).
Brejnev vise en particulier l’Afrique, en train de sortir de la domination coloniale, et y soutient les mouvements marxistes, comme en Angola.
En 1977, l’URSS fait installer en Europe de l’Est des missiles (SS-20) capables de frapper n’importe quelle grande capitale d’Europe occidentale : c’est l’origine de la crise des euromissiles.
En 1979, l’URSS envahit l’Afghanistan, pour s’ouvrir un accès à l’Océan Indien. Cette politique agressive de Brejnev fait entrer le monde dans la « fraîche », et l’URSS semble prendre le dessus sur les États-Unis.
Mais les États-Unis montrent à nouveau les muscles sous les mandats de Reagan (1981-1988), avec la stratégie du roll-back, qui vise non plus un simple containment mais le reflux de la vague rouge. Ils équipent et soutiennent tous les ennemis du communisme, quels qu’il soient, comme les islamistes afghans (leurs futurs adversaires Talibans).
En 1983, en Europe occidentale, les États-Unis installent les missiles Pershing pour faire face aux SS-20. Le rapport de forces s’inverse : les États-Unis reprennent le dessus, tandis que l’URSS s’enfonce dans une crise économique durable, amplifiée par l’enlisement afghan.
Lorsque Reagan relance la course à l’armement avec le projet IDS, l’URSS ne peut plus suivre la cadence. Gorbatchev renoue le dialogue avec les États-Unis du président Bush et retire les troupes d’Afghanistan en 1988.
Mais cette nouvelle détente est de courte durée : sous l’effet des réformes de Gorbatchev (Perestroïka et Glasnost) pourtant censées la sauver, l’URSS s’écroule en deux temps :
- l’allègement du contrôle, volontaire, sur l’Europe de l’Est provoque l’effondrement du bloc à partir de 1989, accéléré par la chute du mur de Berlin en novembre 1989 ;
- puis c’est au tour de l’URSS elle-même d’imploser, à Noël 1991, en 15 États indépendants, dont la Fédération de Russie.
Les États-Unis sont les premiers surpris de la rapidité de la chute de l’adversaire, mais ils ont gagné la Guerre froide et leur modèle peut devenir le modèle mondial.
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