Simone Veil et le débat sur l'IVG
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- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
- Connaitre les étapes qui ont permis la légalisation de l'interruption volontaire de grossesse en France
- Le vote de la loi sur l’IVG est le résultat d'un long combat mené d’abord par des femmes, des associations, des mouvements politiques.
- C’est aussi le résultat d’un débat parlementaire violent. Mais c’est aussi une loi correspondant à l’aspiration de la majorité des Français à l’égalité entre hommes et femmes, et à la libre disposition de leur corps.
En 1945, dans le contexte de l’immédiate après-guerre, les politiques natalistes sont encore à l’ordre du jour. Il s’agit de reconstruire la France et de lui redonner des enfants après deux guerres mondiales dévastatrices.
6 jeunes garçons entourent le berceau d'un nouveau-né, couverture du magazine hebdomadaire Bonjour dimanche - pour toute la famille, 22 février 1948
Des mesures sont prises en ce sens dès 1945 avec la création des allocations familiales, des aides parentales, des congés maternité. Il s’ensuit une forte poussée démographique, qu’on appelle le baby-boom. La population française augmente rapidement.
Jusque dans les années 1960, la loi interdit
toute forme de contraception aux femmes. Elles ne
peuvent pas non plus avorter, c’est-à-dire
procéder à l’interruption
volontaire d’une grossesse.
En 1956, la première pilule
contraceptive est inventée aux
États-Unis. Le vote de la loi Neuwirth en
décembre 1967 autorise son utilisation en
France. C’est un premier pas dans la
maîtrise des naissances et dans la
possibilité pour les femmes de reprendre le
pouvoir sur leur corps.
L’usage de la pilule se développe
au début des années 1970 mais
l’avortement reste interdit par la loi. Il est
pratiqué de façon clandestine et
souvent sans respect des règles
d’hygiène ; il est aussi
pratiqué dans certaines cliniques en Suisse ou
en Angleterre mais réservé aux femmes qui
en ont les moyens. En tout, près d’un
million de femmes se font avorter chaque année
en France.
Des mouvements féministes
réclament alors de plus en plus le vote
d’une loi autorisant l’avortement :
- Le Mouvement Français pour le Planning Familial (MFPF) créé en 1960 ;
- le Mouvement pour la Libération des Femmes (MLF) créé en 1970 ;
- l’association Choisir créée en 1971, qui intente des actions en justice ;
- le Mouvement pour la Liberté de l’Avortement et la Contraception (MLAC) créé en 1974.
Durant les mouvements sociaux de mai 1968, manifestation revendiquant l'émancipation de la femme (contraception, avortement) En 1971, des personnalités féminines signent une pétition lancée par Simone de Beauvoir dans le Nouvel Observateur pour réclamer la légalisation de l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG). Elles déclarent toutes avoir elles-mêmes déjà avorté illégalement : c’est le « manifeste des 343 salopes ». L’engagement de ces personnalités féminines donne du poids à cette revendication.
En 1972, le cas d’une jeune fille de 17 ans qui doit être jugée pour avoir avorté après un viol est largement médiatisé grâce à sa jeune avocate, Gisèle Halimi, elle-même militante pour l’IVG. Le monde politique comprend qu’il est temps de réagir avec ce procès de Bobigny.
En 1974, un nouveau président de la
République est élu. Il s'agit de
Valéry Giscard d’Estaing. Il est
alors âgé de 49 ans, ce qui est jeune
pour un président. De fait, il est mieux
à même de comprendre les revendications
des femmes de son temps. En outre, il sait que
l’opinion publique est favorable à
l’avortement depuis le procès de
Bobigny.
Il soutient donc sa ministre de la Santé,
Simone Veil, qui présente, en novembre
1974, un projet de loi sur l’Interruption
Volontaire de Grossesse à
l’Assemblée Nationale.
Portrait de Simone Veil, 1979
Avocate de profession, Simone Veil a un parcours hors du commun : déportée à 17 ans par les nazis parce qu'elle est juive, c’est une rescapée des camps d’extermination. Elle a toute la détermination nécessaire pour affronter un débat parlementaire violent.
Dès la présentation de la loi devant
l’Assemblée Nationale, Simone Veil doit
faire face à l’hostilité de
nombreux parlementaires, très
majoritairement masculins. Ils se montrent très
agressifs dans leurs interventions et
n’hésitent pas à couper la parole
de la ministre au cours de sa présentation.
Simone Veil a décidé d’argumenter
sur la situation des femmes en France et sur la
nécessité de trouver une solution
pratique. Elle insiste sur :
- le nombre d’avortements clandestins (et donc dangereux) ;
- les inégalités sociales qui découlent du vide juridique (les femmes les plus riches peuvent aller avorter à l’étranger).
En évitant le débat sur le fond (moral, religieux, éthique), elle place les députés face à leurs responsabilités de législateurs :
Assemblée nationale, débats parlementaires du 27 novembre 1974.
Le projet de loi fait la navette entre
l’Assemblée nationale et le
Sénat. Le Sénat, plus conservateur,
bloque le texte. Une commission mixte paritaire est
alors constituée.
Le 20 décembre 1974,
l’Assemblée nationale vote pour le texte
à 277 voix contre 192. De nombreux
députés de gauche ont approuvé ce
texte, alors qu'ils sont a priori adversaires
politiques de ce gouvernement de centre-droit.
La loi sur « l’Interruption Volontaire de
Grossesse », ou « Loi Veil »,
est promulguée le
17 janvier 1975, à titre
provisoire pour 5 ans.
Le nouvel article L-162-1, du Code pénal,
précise que « la femme enceinte que son
état place dans une situation de détresse
peut demander à un médecin
l’interruption volontaire de grossesse avant la
fin de la 10e semaine de grossesse.
».
Largement acceptée et soutenue par la population
française, la loi ne devient définitive
qu’en 1979. Pour autant, le combat pour la
liberté des femmes continue. Dans les
années 1980, des commandos anti-IVG
mènent des actions violentes dans les
hôpitaux et les cliniques en tentant
d’empêcher les interventions chirurgicales.
D’autres manifestent aujourd'hui encore leur
opposition.
Manifestation des Pro-Life (anti-avortement), de nos jours La loi renforce cependant progressivement le droit à l’avortement. En janvier 1993, la loi crée le délit d’entrave à l’IVG. En juillet 2001, le délai légal pour recourir à l’IVG est allongé et l’autorisation des parents n'est plus obligatoire pour les mineures. Enfin, en juillet 2004, l’IVG médicamenteuse est autorisée pour les grossesses inférieures à cinq semaines.
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