Révolutions scientifiques et révolutions philosophiques au XVIIe siècle
- Fiche de cours
- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
- Saisir la dimension culturelle de ces révolutions et les bouleversements qu’elles occasionnent dans l’histoire occidentale.
- Comprendre qu’une révolution n’est pas un événement isolé.
- La révolution scientifique et la révolution philosophique sont deux notions liées.
- Thomas Kuhn propose un modèle discontinuiste de l’histoire des sciences autour de la notion centrale de révolution, qui se décompose en plusieurs étapes.
- Le XVIIe siècle est marqué par de grandes révolutions : copernicienne, galiléo-cartésienne et newtonienne.
La notion de révolution est initialement de nature politique. Elle désigne le remplacement d’une forme d’organisation de la société par une autre. Autrement dit, la structure de la société serait donc modifiée à la faveur d’un épisode révolutionnaire qui fait le lien entre deux états de celle-ci, obéissant à des normes différentes.
Or une telle révolution n’est pas un épisode brutal comme pourrait le laisser entrevoir cette première approche de la notion. En tant qu’événement historique, elle est le produit de circonstances qui la précèdent et qui ont des conséquences a posteriori. Par ailleurs, la révolution est un phénomène global, car si elle intervient dans un domaine, elle peut avoir des incidences bien au-delà de celui-ci. Et il en va de même des causes qui induisent cet événement : elles peuvent provenir de bien d’autres domaines. Cette manière de penser les révolutions qui jalonnent le cours de l’histoire s’applique ici aux sciences.
Aussi y a-t-il une sociologie des sciences, qui rend compte des causes externes à la science elle-même qui provoquent son développement. Mais les révolutions scientifiques s’accompagnent également d’une subversion de la représentation du réel, qui est associée à tout modèle scientifique et qui a des implications philosophiques majeures. Ainsi les révolutions scientifiques du XVIIe siècle sont inséparables des révolutions dans notre manière de penser le réel : la représentation de l’Homme et du monde, qui accompagne ces changements théoriques majeurs dans les sciences, forme une rupture dans l’Histoire occidentale.
A ce titre, Thomas Kuhn (1922-1996) dans La structure des révolutions scientifiques (1962) propose un modèle discontinuiste de l’histoire des sciences autour de la notion centrale de révolution. Celle-ci se laisse décomposer en plusieurs étapes :
- Phase pré-paradigmatique. Toute science rencontre, lors de sa formation, une première étape dans laquelle elle se constitue. À ce stade, plusieurs modèles explicatifs généraux (ou paradigmes) sont en concurrence, car il n’y en a encore aucun qui fait autorité (nous sommes au début de la formation d’une science). Cependant, l’un d’entre eux finit par s’imposer au détriment des autres.
- Phase paradigmatique ou de science normale. On rentre alors dans une étape de normalisation de la science : le paradigme en vigueur, compris comme une représentation cohérente du monde, une manière de la percevoir, donne lieu à un ensemble de travaux et constitue le cadre de développement de la science.
- Phase d’anomalies. Or des faits qui s’écartent de la norme (soit du modèle explicatif général) apparaissent à mesure que les travaux s’organisent à l’intérieur du cadre du paradigme scientifique utilisé. Ces anomalies persistent en dépit des modifications apportées au modèle initial qui perd en simplicité et en clarté.
- Phase de crise. La science normale rentre alors dans une situation de crise où d’autres paradigmes concurrents voient le jour et tentent de s’imposer face à l’ancien modèle.
- Phase de substitution. Un modèle remplace finalement l’ancien et va constituer le nouveau cadre intellectuel et perceptif de la science normale.
- Phase de disparition de l’ancien paradigme. L’ancien paradigme finit par disparaître avec la mort de ses défenseurs.
La notion de révolution crée bien une rupture dans l’histoire, mais si on peut dire, en douceur : la transition d’un modèle à un autre n’est pas immédiate et il faut de nombreuses années pour que de tels changements aient lieu. L’histoire des sciences n’est donc pas simplement cumulative, elle cache des temps de rupture.
Le XVIIe siècle est marqué par de grandes révolutions dans le champ de la physique et qui auront des conséquences philosophiques majeures.
Bien que Copernic (1473-1543) ait publié
son texte en 1543, l’année de sa mort, le
modèle cosmologique qu’il propose va
progressivement s’imposer et triompher au
XVIIe avec les démonstrations de
Galilée (1564-1642). Alors que, depuis
l’Antiquité, prévalait le
modèle géocentrique, Copernic et ses
défenseurs proposent une cosmologie
héliocentrique qui est plus simple et qui
à l’aide de corrections
ultérieures, notamment celles des orbites
elliptiques de Johannes Kepler (1571-1630),
permet une meilleure prévision des
phénomènes célestes.
Ce modèle aura, entre autres
conséquences, de modifier la
représentation que nous avons du monde, mais
aussi de la place de l’Homme au sein de la nature
: il n’est plus le centre de la création
divine. Il est, en quelque sorte, sans repères
dans un monde qui perd ses limites. Le modèle
initial de Copernic, qui est encore fini et constitue
un monde deviendra, autre modification majeure, un
univers infini à l’instar de ce que
pensera un autre grand copernicien, Giordano
Bruno (1548-1600).
L’Homme devra alors trouver dans sa seule subjectivité, les ressources pour s’y faire une place. La notion de sujet, au sens moderne, est ainsi contemporaine de cet isolement cosmique de l’Homme sur une planète perdue, dans une nature dépourvue de plan et d’ordre prédéfini comme dans la représentation du monde antique. Cet univers des modernes est aussi celui où la voix de Dieu s’éteint, le texte biblique n’étant alors plus cohérent avec cette nouvelle représentation du monde.
Lorsque Galilée explore le ciel avec une lunette astronomique, il voit ce qui était alors invisible aux yeux de l’Homme : le réel ne se réduit pas aux informations issues de la perception sensible et naturelle. Ainsi la Lune est composée de montagnes et de vallées comme la Terre. Elle n’est pas un corps céleste si différent de celle-ci et n’est pas une sphère régulière. Et ce, contrairement à ce que pensait l’astronomie antique, pour qui le cercle était la figure géométrique parfaite et formaient le modèle des corps célestes et de leurs orbites.
Mais ce n’est pas tant cette mise en garde sur les informations issues des sens qui suscite l’intérêt de René Descartes (1596-1650) que le fait que Galilée dégage des constantes dans la nature qui sont également cachées à notre regard. Ainsi les lois du mouvement de Galilée laissent entendre que la raison est capable de pénétrer le secret du réel et de connaître en quelque sorte les plans mathématiques de la création de Dieu. Le sujet possède, avec sa raison, le pouvoir de percer les secrets de la nature.
La publication de Philosophiae naturalis principia mathematica (1687) d’Isaac Newton marque une autre étape de l’évolution de la physique. Reprenant les travaux de Galilée et les principes d’inertie et de relativité du mouvement qui forment les deux premières lois de sa mécanique, Newton construit une troisième loi d’action-réaction. Il édicte enfin, à partir de ces lois, celle de la gravitation universelle qui fournit une explication aux lois de Kepler, rendant compte, pour leur part, de l’orbite elliptique des planètes. La loi de la gravitation universelle met fin à l’idée fondamentale de la physique aristotélicienne que les corps doivent se toucher pour agir l’un sur l’autre, ainsi qu’à la théorie des tourbillons de Descartes qui était censée rendre raison, avec un modèle issu de l’expérience sensible du mouvement des corps célestes. Avec ces travaux, la physique moderne trouve son unité et forme donc une représentation du monde cohérente. Elle peut être comprise comme l'aboutissement de la révolution copernicienne.
Ces révolutions du XVIIe siècle sont situées dans le champ de l’astronomie et de la physique. Le siècle suivant enregistrera aussi de semblables bouleversements, mais dans le domaine de la chimie, tandis que le XIXe sera marqué pour sa part par des découvertes dans le champ des sciences du vivant, soit de la biologie et de la théorie de l’évolution.
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