Permanences et mutations de la société française (1870-1914) : nouvelles couches sociales et essor industriel
- Fiche de cours
- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
- Comprendre la place des élites dans la société industrielle de 1870 à 1914.
- Comprendre le rôle de l’innovation dans l'essor industriel de 1870 à 1914.
- Comprendre comment la France révèle sa puissance au monde à travers la tenue de deux expositions universelles.
- Entre 1870 et 1914, l’essor industriel français résulte d’un cycle d’inventions et d’innovations dans des secteurs économiques diversifiés : la France entre dans l’ère de la modernité et de l’électricité, ce qui lui assure le statut de puissance. Un statut qu'elle avait perdu en 1870 avec l’invasion allemande.
- Les expositions universelles internationales témoignent de cette vitalité économique, qui bénéficie aux nouvelles élites de la société : les bourgeois.
- Cependant, des voix s’élèvent contre le progrès et la civilisation de l'acier.
La seconde révolution industrielle transforme la société française. La France, initialement rurale et agricole, devient urbaine et industrielle. Ce basculement sociétal s’accompagne de l’émergence de nouvelles élites.
Les élites traditionnelles – les aristocrates – ont toujours une place dominante dans la société. Leur fortune repose sur les revenus tirés de l'exploitation de propriétés foncières. Certains aristocrates occupent des fonctions dans la haute administration et la politique. D’autres se rapprochent de la haute bourgeoisie en investissant dans les sociétés par actions (banque, industries...) ou par des mariages arrangés entre leurs enfants.
Cependant, l’aristocratie tend à décliner alors que de nouvelles élites émergent et forment la bourgeoisie. La haute bourgeoisie est la classe sociale parmi laquelle se trouve les nouvelles élites. Ces nouvelles élites constituent un groupe hétérogène :
- les élites politiques et militaires et les hauts fonctionnaires (chefs d’armée, ministres, diplomates, députés, préfets) détiennent le pouvoir ;
- les élites économiques (haute bourgeoisie d’affaires) se composent de chefs d’entreprises, dont le grand patronat et les banquiers. Ils possèdent le pouvoir économique. Engagés dans le capitalisme industriel, ils sont innovants et bâtissent des fortunes considérables.
Les bourgeois se distinguent du reste de la population par leur mode de vie. Ils vivent en ville et sont propriétaires d'hôtels particuliers. Ils emploient de nombreux domestiques (femme de chambre, cuisinière, garde d’enfants), fréquentent théâtres et opéras et sont de fidèles clients des grands magasins. Ils possèdent des villas dans les stations balnéaires.
Ils sont attachés à certaines valeurs comme l’éducation, qui permet l’ascension sociale, ou la religion. Proches des milieux politiques, ils sont députés, maires, etc, et exercent une influence politique à toutes les échelles spatiales du territoire. Les professions libérales (médecins, avocats, notaires...) et les ingénieurs partagent ce mode de vie bourgeois.
Ces élites sont les acteurs moteurs de l’essor économique de la France de 1870 à 1914.
Soutenues par l'État, les industriels et les banquiers, de nouvelles activités se développent autour de plusieurs secteurs : elles donnent naissance à de nouveaux produits et un nouveau mode de vie, et engendre la croissance économique.
Dans le domaine médical, Louis Pasteur met au point le vaccin contre la rage. Cette découverte est saluée dans la presse par l’Académie des Sciences.
En 1895, le physicien allemand Wilhelm Röntgen, qui recevra le Prix Nobel de physique en 1901, découvre les rayons X. Les premiers clichés radiographiques sont diffusés d’abord dans la presse puis dans les foires. Ils deviennent une attraction et suscitent l'intérêt du grand public. Puis les médecins et dentistes du monde entier prennent en main cette technologie pour réaliser des images médicales.
En France, le premier laboratoire de radiologie ouvre à l’hôpital Tenon de Paris en 1897. Les radios du thorax permettent notamment de dépister les cas de tuberculose.
La lampe à incandescence – l’ampoule électrique – créée en 1879 par Thomas Edison, apporte la lumière au sein des foyers. L’électricité trouve aussi des applications industrielles : dans l'industrie textile, les premiers métiers à tisser mécaniques électriques apparaissent. Au début du XXe siècles, les premières lignes de chemin de fer sont électrifiées en France.
En 1910, la première centrale hydraulique voit le jour à l'Argentière-la-Bessée, dans les Hautes-Alpes. Elle produit de l'énergie électrique en grande quantité. Le procédé de l'électrolyse permet la fabrication de l'aluminium, un nouveau matériau très léger.
L’acier, produit dans des hauts-fourneaux modernes, est utilisé dans la fabrication de rail de chemin de fer, et les ouvrages d’art (Tour Eiffel, viaduc...). Ces activités donnent naissance à de grands groupes industriels
Péchiney et Ugines pour la chimie, le groupe Schneider pour l’acier au Creusot.
Ces grands groupes côtoient une multitude de petites et moyennes entreprises sous-traitantes.
L’activité de tous ces acteurs économiques est facteur de croissance économique.
Les mobilités sont favorisées par des modes de transports nouveaux et diversifiés (métro, vélos, automobiles, dirigeables, etc.)
À Paris, la première ligne du Métropolitain ouvre en 1900 à l’occasion de l’Exposition universelle.
Depuis l’invention du moteur à explosion, l’industrie automobile tire vers le haut la croissance économique. Ainsi, en 1911, on compte 30 constructeurs automobiles français ; en 1914 ils sont 144. La France devient alors le second constructeur mondial d’automobiles.
D’autre part, le réseau ferré se densifie. De 1879 à 1882, le plan Freycinet a pour objectif d’achever l'équipement ferroviaire du territoire et de soutenir l’essor de l’industrie sidérurgique.
Les premiers avions apparaissent au début du XXe siècle. Ils sont le fruit des recherches d’inventeurs comme Clément Ader et les frères Wright. Ces nouveaux modes de transport facilitent les déplacements, raccourcissent les distances, rendent les voyages plus agréables.
Un nouveau loisir apparaît, fruit des travaux des frères Lumière : le cinéma. La première séance de cinéma publique et payante a lieu en 1895 au Salon indien du Grand Café à Paris, Boulevard des Capucines.
Des projections ont lieu ensuite dans toutes les villes de province dans des théâtres ou des cafés. Puis, des salles spécialisées sont construites : 200 salles de cinéma ouvrent à Paris entre 1900 et 1914.
En 1888, les sociétés Thomas Edison (inventeur du phonographe) et Graham Bell (inventeur du téléphone) fusionnent et perfectionnent le phonographe, ancêtre du magnétophone, qui enregistre et reproduit des sons.
L’essor industriel est soutenu par la croyance dans le progrès apporté par les sciences. Le progrès a un objectif social : apporter des bienfaits à l’humanité et améliorer le niveau de vie de tous. Le positivisme du philosophe Auguste Comte valorise la connaissance, l’expérience et le progrès.
La connaissance se diffuse auprès du grand public par de multiples vecteurs : livres, revues spécialisées, encyclopédies, cinéma, musées, conférences, cours gratuits. La science devient populaire, récréative, amusante. Il s'agit de vulgariser le savoir, de mettre la science à la portée de tous et donc de lutter contre l’obscurantisme et répondre à la curiosité du public.
Les revues spécialisées suscitent un réel engouement. Elles expliquent les progrès de la science et vulgarisent le savoir
La revue Cosmos, fondée en 1852, était un hebdomadaire scientifique qui avait vocation à exposer à ses lecteurs les avancées de la sciences. L’Année scientifique et industrielle, publiée chez Hachette, expose les découvertes de l’année par grands domaines tandis que Les annales agronomiques, publiées jusqu’en 1902 et fondées par le Ministère de l'Agriculture, présentent les travaux des écoles d'agriculture.
Une exposition universelle internationale est une manifestation culturelle décidée et organisée par l'État. Paris a accueilli deux expositions en 1855 et 1867, sous le règne de Napoléon III. La IIIe République s'enorgueillit d’accueillir celles de 1889 et 1900, qui se déroulent dans des contextes politiques différents :
- En 1889, sur fond de rivalités coloniales entre États européens, de nombreux États refusent officiellement de participer à l’événement. En effet, l’exposition commémore le centenaire de la Révolution française et des idéaux républicains, ce qui choque l'Allemagne, l’Italie, le Royaume-Uni, la Russie et la Turquie. Ces pays n’envoient pas de délégations officielles. Cependant, l‘exposition marque le retour de la France parmi les grandes puissances et fait oublier la défaite de 1870.
- En 1900, la course aux colonies s’achève, et les rivalités entre États s’apaisent : 43 pays participent à l’exposition, contre 35 en 1889. On compte 20 000 exposants de plus en 1900.
Ces expositions sont l’occasion pour la France de montrer au monde entier sa puissance industrielle et coloniale, ainsi que sa capacité à innover.
À l’occasion de l'exposition de 1889, la France construit la Tour Eiffel, conçue par Gustave Eiffel, qui illustre la maîtrise de l’acier par les ingénieurs français. Elle reste le plus haut monument du monde pendant près de 40 ans.
Le thème de l'exposition de 1900 est « bilan du siècle ». L’empire colonial français s'expose : les territoires et populations de l’empire sont présentées (reconstitution de villages africains ou de monuments). Les expositions sont de véritables outils de propagande et servent la grandeur nationale.
Les expositions sont inaugurées par les présidents de la République : Sadi Carnot en 1889 et Émile Loubet en 1900.
Ces moments d’inauguration officielle sont immortalisés par des photographies, des articles de presse et par le cinématographe. Les discours inauguraux font la promotion du régime et l’éloge des sciences
À destination du grand public, les expositions vulgarisent le savoir scientifique et informent des progrès réalisés. Pour y attirer un public nombreux, le prix des entrées est faible (1 Franc). Pour cette somme modique, le public peut assister à des expériences ou des conférences.
Enfin, les expositions universelles permettent de moderniser Paris, de rendre la ville plus attractive. C'est à l'occasion de l'exposition de 1900 que Paris a bénéficié le plus d'aménagements urbains : construction du pont Alexandre III, ouverture de la première ligne du Métropolitain, construction du Petit Palais et du Grand Palais, construction de la gare d'Orsay, la gare des Invalides et la gare de Lyon.
Vitrines de la modernité et des sciences, les expositions présentent au grand public des innovations et saluent l’esprit scientifique.
La galerie des Machines, construite pour l'Exposition universelle de 1889, puis démolie en 1909, était située sur le Champs de Mars. Dans cette salle immense étaient exposées toutes sortes de machines et de mécanismes : machine à voter ou à fabriquer des cigarettes, fabrique d’horloges, etc. Ce monument a coûté sept fois plus cher que la Tour Eiffel. Il est utilisé lors de l'exposition universelle de 1900 pour abriter l'exposition agricole française.
L'exposition de 1900 inaugure également un trottoir roulant baptisé « Rue de l’Avenir ». Il est conçu par deux ingénieurs américains et fait une boucle d'environ trois kilomètres autour de l’exposition, à petite vitesse.
Le Palais de l'électricité abrite différentes applications de la nouvelle énergie et des moteurs français et allemands. Il produit de l’énergie électrique pour alimenter la quasi totalité des pavillons.
Les pavillons étrangers et ceux des colonies sont des reconstitutions de monuments historiques ou typiques des pays exposants. Ils dépaysent les visiteurs qui peuvent goûter des plats traditionnels pour une somme modique.
En 1900, dans la sphère terrestre – une salle en forme de globe terrestre – près de la Tour Eiffel, des concerts sont donnés et une grande roue haute de 70 mètres, créée pour l’exposition universelle de 1983 à Chicago, est installée.
Les Frères Lumière projettent gratuitement des films dans la Galerie des Machines de 1889, réaménagée pour l’occasion. Le cinéma trouve là sa consécration officielle.
De nombreux concours se déroulent durant les expositions : fleuret, croquet, automobile. Enfin, en soirée, les illuminations extérieures du Palais de l’électricité ou l’illumination de la Tour Eiffel sont des spectacles fort appréciés du public.
Plusieurs divertissements sont conçus comme des instruments de vulgarisation scientifique. Les visiteurs peuvent, au Palais de l’optique se familiariser avec la grande lunette astronomique : la Lune devient visible, sur grand écran, proche comme si elle se trouvait à 48 km de distance. Un grand kaléidoscope s’y trouve également et permet de créer des jeux de lumière et d’illusions optiques.
Le Grand Globe Céleste permet de découvrir l’astronomie : les spectateurs observent le mouvement des étoiles et du soleil qui est reproduit.
Le maréorama reproduit le pont d’un navire et imite le tangage
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