Montage et sport
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Les programmes sportifs de la télévision jouissent d'un succès considérable. Les prix exorbitants des droits de diffusion des grands événements, ceux des plages publicitaires qui partagent les mêmes créneaux horaires et les records d'audience que ces événements permettent de battre (ces trois paramètres étant étroitement liés) témoignent largement de ce succès. La télévision, parce qu'elle permet une diffusion en direct, a supplanté le cinéma en matière de représentations sportives (mais on doit quand même au cinéma, aux actualités cinématographiques, les images des grands événements -sportifs, entre autres bien évidemment- de la première moitié du XXe siècle). D'ailleurs les cinéastes, quand ils envisagent de mettre en scène le sport dans des fictions, ont aujourd'hui des objectifs complètement différents.
Les représentations d'événements sportifs à la télévision doivent répondre à des exigences très particulières. La première d'entre elles concerne la visibilité de l'événement filmé : il faut mettre le spectateur dans les meilleures conditions possibles de vision. Cet impératif est réalisé par des méthodes variables selon les époques, les pays et les sports représentés. Très largement, on peut noter de ce point de vue des améliorations régulières dues aux progrès de la technologie (lorsque les moyens financiers sont disponibles).
La multiplication des caméras sur un terrain de football est exemplaire de ce point de vue (les inventions se multiplient par ailleurs : caméras aériennes, caméras sur rails pour les travelling, caméras isolées sur un joueur même lorsqu'il n'a pas la balle pour montrer son placement et ses appels, etc.). Pendant le direct, le réalisateur choisit les caméras (qui ont des angles, des points de vue et offrent des tailles de plans différents mais limités), il opère une sorte de montage en temps réel. Le plus souvent il faut suivre le ballon (en plan plus serré quand un joueur s'apprête à shooter ou pendant un duel sur une tête, et en plan plus large pendant que le ballon circule).
Ces choix varient évidemment en fonction des sports : les courses sont moins découpées, le fond autorise le travelling, le sprint très rarement, les arrivées sont souvent remontrées de côté pour bien distinguer les vainqueurs. Chaque sport présente son lot de difficultés. Dans le cas de la boxe, il faut contourner les corps qui masquent les coups, dans la formule 1, il faut un commentaire très présent pour rendre compte d'une situation peu lisible et une réalisation vigilante pour ne manquer aucun dépassement (car à la différences des sports de balle, tout ne se passe pas au même endroit)... Quelles que soient ces différences, il apparaît très clairement que tous les sports ont trouvé aujourd'hui une représentation à la télévision bien définie et très codée.
Ces représentations posent d'autres problèmes que la technique n'est pas toujours en mesure de résoudre. Ainsi, si les plans sont trop courts, si les passages d'une caméra à l'autre sont trop nombreux, on risque de ne plus rien voir (trop de technique peut être nuisible). Par ailleurs, la visibilité est améliorée à rebours par les ralentis. Dans le cas d'événements brefs, ils ne créent aucun souci, ils sont un outil d'une richesse incomparable. Dans le cas de match de football, s'ils sont très utiles pour apprécier une décision d'arbitrage (notamment sur un hors-jeu), un geste technique ou un tacle assassin, ils peuvent perturber la continuité du match. La télévision française, quelles que soient les chaînes concernées, propose des ralentis uniquement pendant les arrêts de jeu pour ne rien perdre du direct, ce qui n'est pas le cas par exemple des réalisations espagnoles et surtout italiennes qui imposent ces ralentis après chaque action litigieuse ou admirable, ce qui leur fait très régulièrement rater des buts en direct. Ainsi la technique peut devenir problématique et gênante pour la vision si elle n'est pas utilisée à bon escient.
Le sport tel qu'il est traité par la fiction
cinématographique a toujours été une source
d'interrogations intarissables. Un match de football mis en
scène dans un film diffère radicalement d'une
véritable rencontre filmée par la
télévision.
Par-delà des différences évidentes
(concernant la durée de la
représentation, le manque de
crédibilité de la plupart des acteurs et
bien d'autres encore), la séquence de sport au
cinéma se distingue par exemple par la position qu'occupe
la caméra sur le terrain et bien évidemment par son
montage. La caméra
n'est plus devant un spectacle, mais dans ce
spectacle : trop proche des
joueurs, elle substitue clairement la
représentation de l'acteur à la
vision du jeu.
Par ailleurs le montage use trop souvent de ressources proprement
cinématographiques pour obtenir certains effets : un
montage rapide pour exprimer la
vitesse par exemple. Mais cela ne fonctionne pas tout simplement
parce que le cinéaste reprend les codes de la
fiction et non pas ceux du sport à la
télévision : or ce sont maintenant
les codes de la représentation du sport à la
télévision qui garantissent une impression
de réel (en conférant à la
scène une crédibilité suffisante).
De plus, la séquence
sportive du film de fiction sert toujours les propres enjeux
dramatiques du film, c'est pourquoi elle
est elle-même profondément
dramatisée. Ce n'est pas la
fluidité de la séquence qui importe, ni sa
lisibilité tactique, mais sa lisibilité
dramatique. On peut voir s'enchaîner en quelques
secondes à peine un plan serré sur un tacle, un
autre sur l'arbitre qui sort un carton rouge, un autre encore sur
quelques supporters furieux puis un dernier sur le penalty
réussi. Un tel montage sert très explicitement
l'argument d'A mort
l'arbitre de
Jean-Pierre
Mocky. Cette scène peut
évidemment se produire pendant un vrai match, mais seul le
montage du film de Mocky lui donnera cette
intensité et cette orientation
précise...
De même le match de tennis filmé par fragments dans
L'Inconnu du
Nord-Express
d'Hitchcock et monté
en alterné avec une séquence directement
liée à l'intrigue du film (la fabrication d'une
fausse preuve) a une valeur intrinsèque assez
réduite, il participe surtout à la
montée de la tension du récit. La tension
du match vient du suspense général de l'intrigue
autant qu'elle l'accentue en retour en le concentrant sur une
scène précise (le match de tennis sert donc
de relais et de catalyseur du drame)...
La séquence sportive sert de toute façon un
projet qui dépasse sa simple
représentation. La partie de basket filmée
en plan-séquence dans
Husbands
de John
Cassavetes accentue l'impression de
dépense physique qui se dégage des amis
quinquagénaires qui se sentent vieillir après la
mort de l'un des leurs.
Le montage haché de
certaines séquences de boxe de Raging
Bull (Martin Scorsese) exprime
leur violence, la question du réalisme devient secondaire,
seule compte la représentation d'une pluie de coups.
Les réalisateurs d'événements sportifs
à la télévision visent toujours le
même objectif : offrir aux spectateurs la
meilleure vision possible en respectant
impérativement la continuité des
différentes séquences. Ils doivent ainsi choisir
en temps réel parmi un nombre important de
caméras (de points de vue, d'angles, etc.), proposer des
ralentis des actions décisives (et parfois même
des arrêts sur image pour les cas de hors-jeu litigieux)
mais en privilégiant le direct
(même si ce n'est pas toujours le cas).
Au cinéma, dans les films de fiction, les enjeux sont
complètement différents : les codes de
montage ne sont pas ceux de la réalisation sportive, on
perd donc en effet de réel, mais on peut gagner en
tension dramatique (une tension qui n'est plus
seulement celle du sport).
On peut noter cependant que les événement
sportifs sont de plus en plus
dramatisés, les plans sur les
entraîneurs après des décisions d'arbitrage
douteuses, sur les joueurs remplacés contre leur
volonté et qui regagnent le banc, sur les autres,
exclus, dont la caméra suit le retour au vestiaire, mais
aussi les gros plans sur les tireurs de penalty et sur les
gardiens de but (ce sont presque alors les codes du
duel de western qui sont repris ici) contribuent
très largement à cette dramatisation du sport
devenu un vrai spectacle (les salaires de
certains sportifs et l'aura qui les entoure égalent ou
dépassent d'ailleurs ceux des acteurs de cinéma).
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