Molière, Dom Juan (1665)
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Acte I
Dom Juan a épousé Dona Elvire mais l’abandonne aussitôt et enlève une jeune femme promise à un autre. Mais la femme trahie le retrouve et le menace. Quant à sa nouvelle proie, elle lui échappe. Qu’à cela ne tienne ! Dom Juan jette son dévolu sur Charlotte. -
Acte II
Dom Juan séduit sans beaucoup de mal la jeune paysanne mais les choses se compliquent lorsqu’il se retrouve confronté à l’arrivée d’une autre paysanne, Mathurine, à qui il a promis le mariage aussi. Il est finalement obligé de fuir cette situation délicate.
De son côté, Elvire fait preuve de détermination face au scélérat et lui envoie 12 hommes armés. Dom Juan doit battre en retraite dans la forêt avec son serviteur, Sganarelle. -
Acte III
Dom Juan avoue son impiété à Sganarelle, scandalisé, d’autant que l’impie apporte des preuves peu recommandables de ce qu’il affirme : il accepte de donner de l’argent à un mendiant si celui-ci accepte de blasphémer !
Au hasard du chemin, Sganarelle et Dom Juan se retrouvent sur la tombe d’un homme tué 6 mois auparavant en duel par le séducteur. Sans recueillement aucun, Dom Juan invite la statue de la victime à dîner le lendemain chez lui et … la statue acquiesce ! -
Acte IV
Dom Juan est assailli par les fâcheux : M. Dimanche lui réclame de l’argent, Dom Louis, son père, le met en garde contre son manque de respect et de valeurs, et Dona Elvire à nouveau le supplie d’accepter de se convertir.
Au milieu de tant de perturbations, le morbide convive fait son apparition à la table de Dom Juan. Il lui retourne l’invitation pour le lendemain. Dom Juan accepte. -
Acte V
Dom Juan feint de se convertir mais ce n’est qu’une ruse : il veut utiliser l’hypocrisie pour parvenir à ses fins. Il tente d’échapper à Elvire en prétendant vouloir désormais mener une vie austère !
Dom Juan pousse l’immoralité trop loin : un Spectre apparaît pour le mettre en garde mais devant l’obstination du libertin, la Statue du Commandeur vient chercher Dom Juan et l’entraîne dans les flammes de l’enfer.
- Le duo maître / valet
Ce duo propre à la comédie reste au cœur de la pièce. Le personnage éponyme est certes au centre de l’intrigue, mais il ne serait rien sans son complice.
Le héros est bien né, doté par la nature de tous les atouts du séducteur (belle apparence et aisance verbale) ; sa motivation est la conquête, et épouser une femme signifie pour lui la quitter. Rien dans la morale ne le touche : ni le respect des femmes, ni celui de son père, et encore moins celui de Dieu.
Sganarelle (Leporello dans l’opéra de Mozart) est aux antipodes de son maître et en cela, lui sert de faire-valoir : manières maladroites, apparence peu flatteuse, et dévot dans l’âme. C’est lui qui ramène la pièce du côté du comique et du burlesque dès qu’elle risque de tourner au tragique.
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Les victimes
Elvire est le personnage féminin central ; abandonnée et trahie, elle veut d’abord se venger mais les sentiments religieux lui inspirent la charité à l’égard de l’impie. Elle est l’emblème de toutes les femmes trompées par le séducteur.
Le père de Dom Juan est lui aussi du côté des victimes : bafoué par l’irrespect de son fils, il est aussi trompé par la fausse rédemption de ce dernier.
Pierrot, abandonné par sa fiancée séduite par Dom Juan, est lui aussi une victime.
D’autres personnages satellites sont tour à tour malmenés par le libertin : le Pauvre à qui on demande de blasphémer pour avoir quelque sou, ou M. Dimanche qui bien que non noble met à mal la probité de Dom Juan.
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Les vengeurs
Les frères de Dona Elvire demandent réparation pour leur sœur et se constituent en quelque sorte comme les vengeurs sur terre des méfaits de Dom Juan.
La justice du Ciel, elle, interviendra par la voix de la statue.
Remarque : La pièce est sous-titrée Le Festin de Pierre. « Pierre » est à la fois une référence au fait que l’invité en question soit la statue d’un défunt, mais il semble aussi que Pierre était le nom du Commandeur invité par Dom Juan, dans des versions françaises de cette légende, antérieures à celle de Molière.
Sur le plan littéraire, le baroque se développe en France au début du XVIIe siècle et se caractérise par l’instabilité, la mobilité, la métamorphose et l’ornementation. Autant de caractéristiques que l’on retrouve dans la pièce de Molière et chez son personnage principal.
L’acte 1 se déroule dans un superbe palais, l’acte 2 au bord de la mer, l’acte 3 dans une forêt, l’acte 4 dans une chambre de l’appartement de Don Juan, l’acte 5 à la porte d’une ville. Ces décors sont à la fois pittoresques et fastueux et correspondent au goût de l’époque pour le théâtre à machines. Le dénouement fait ainsi intervenir une machinerie qui précipite Don Juan dans les antres de l’Enfer (le tonnerre tombe avec un grand bruit et de grands éclairs sur don juan ; la terre s’ouvre et l’abîme ; et il sort de grands feux de l’endroit où il est tombé.).
Les costumes sont également en harmonie avec la richesse des décors. A titre d’exemple, on peut mentionner, l’habit de Don Juan, décrit en ces termes par Sganarelle : une perruque blonde et bien frisée, des plumes à votre chapeau, un habit bien doré et des rubans couleur de feu.
Molière accumule les péripéties sans toujours les relier ensemble : qu’y a-t-il de commun entre l’ouverture sur Elvire et la chute sur la statue du Commandeur ? Et surtout, il mêle dans sa pièce, différentes tonalités : l’acte 1 est plutôt comique, l’acte 2 relève de la pastorale, et le dernier acte du surnaturel, illustré par le sceptre qui se métamorphose en allégorie du Temps et la Statue du commandeur qui marche et qui parle.
Par son inconstance, sa fuite en avant et son goût pour la métamorphose, Don Juan apparaît bien comme un personnage baroque.
Rappel sur le libertinage : au XVIIe siècle, le libertin est celui qui s’affranchit des croyances religieuses. Les libertins reprennent à leur compte les découvertes de Copernic et Galilée et s’inspirent de la philosophie antique de l’épicurisme. Si le libertinage est au départ une attitude philosophique et intellectuelle, cette philosophie matérialiste, fondée sur la recherche du plaisir conduit aussi à un relâchement des mœurs. Le personnage de Don Juan réunit ce double aspect.
Molière a été en contact avec cette philosophie, tout d’abord, au collège de Clermont, où il a été formé par des émules de Gassendi, mathématicien, partisan des théories de Copernic et de Galilée. Plus tard, il a côtoyé des libertins, comme le prince de Conti (avant que celui-ci ne rejoigne le parti dévot) ou Ninon de Lenclos (dont il a fréquenté le salon où l’on cultivait les idées libertines).
Don Juan, libertin : un personnage à la fois athée et séducteur. Ce grand seigneur méchant homme multiplie les conquêtes (Elvire, Charlotte, Mathurine). Perpétuel insatisfait et mégalomane, il voudrait comme Alexandre (...) qu’il y eût d’autres mondes, pour y pouvoir étendre (s)es conquêtes amoureuses ». Non content de séduire, c’est un épouseur à toutes mains qui cherche à bafouer le sacrement du mariage.
De fait, Don Juan aime la provocation et n’a de cesse de défier le Ciel, qu’il provoque par l’intermédiaire du Pauvre, de la Statue du Commandeur, de Sganarelle, ou encore de son père, qui tous tentent en vain de le ramener à la raison et à la vertu. Mais l’endurcissement au pêché et le refus d’accepter toute transcendance divine conduisent Don Juan au châtiment final. Ces refus et provocations sont moins le signe d’un athéisme radical que l’expression d’un scepticisme et d’un questionnement. Face à la statue mouvante et parlante, don Juan avoue à Sganarelle : Il y a bien quelque chose là- dedans que je ne comprends pas, mais ajoute aussitôt : quoi que ce puisse être, cela n’est pas capable ni de convaincre mon esprit, ni d’ébranler mon âme (V, 2).
Le châtiment final vient lui apporter la preuve qu’il recherchait, la Statue donne la leçon de la pièce : l’endurcissement au pêché entraine une mort funeste ; et les grâces du ciel que l’on renvoie ouvrent un chemin à sa foudre.
Don Juan échappe à toute définition comme le montre le portrait que tente d’esquisser Sganarelle : ce n’est là qu’une ébauche du pers et pour en achever le portrait il faudrait bien d’autres coups de pinceau. Tel un acteur, il sait se métamorphoser au gré des circonstances et n’hésite pas à endosser le masque d’hypocrite et à jouer au Tartuffe devant son père.
La pièce de Molière relance le mythe, dans la mesure où le personnage qu’il met en scène échappe à toute définition réductrice. Comme le dit un critique, Don Juan est un personnage total, héros et antihéros : il est tour à tour médiocre et grandiose, ridicule et éblouissant.
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