Louise Weiss et le vote des femmes dans l'entre-deux-guerres
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- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
- Connaitre Louise Weiss et son combat pour le droit de vote des femmes.
- Longtemps tenues à l’écart de la vie politique en France, les femmes s’organisent progressivement au début du XXe siècle et entre les deux guerres avec Louise Weiss dans des mouvements pour l’égalité civile.
- Ces mouvements suffragistes échouent, notamment à cause du Sénat qui s’oppose à toute réforme. Il faudra attendre la fin de la deuxième Guerre mondiale pour que le général de Gaulle leur accorde le droit de vote en avril 1944.
Au début du XXe siècle, la
société française est encore
profondément rurale et agricole. Les femmes sont
occupées dans les fermes, le
commerce et la domesticité. En 1906,
sur 100 femmes, 17 sont domestiques.
Mais de manière générale, elles
sont peu salariées et ce travail est
considéré comme un travail
d’appoint dans l’économie des
ménages.
Elles sont aussi ouvrières dans les usines mais
les travaux de force étant
réservés aux hommes, elles sont
reléguées vers des métiers
moins qualifiés. On leur réserve des
emplois de patience et de minutie (confection,
couture, etc).
En 1914, avec le départ des hommes par millions
sur le front, les femmes occupent des postes
nouveaux : dans les fermes, dans les champs, dans
les usines, notamment d’armement. La
participation massive des femmes à
l’effort de guerre leur donne espoir de voir
leur condition s’améliorer.
Pour des raisons de sécurité dans les
usines, beaucoup d’entre elles
s’étaient coupées les cheveux.
Après la guerre, certaines gardent ce style de
coupe de cheveux qu’on appelle bientôt
coupe « garçonne » et qui montre
leur volonté d’obtenir une forme de
reconnaissance.
Elles occupent aussi de nouveaux métiers : elles
concourent à la professionnalisation de
métiers liés auparavant au
bénévolat (éducation,
soins, assistance) et commencent à
occuper des postes dans le secteur tertiaire qui se
développe (secrétariat,
comptabilité) ou dans
l’administration (postes). Le salariat
féminin se développe.
Malgré cette intégration de plus en plus forte à la société, les femmes demeurent juridiquement des mineures qui dépendent soit de leur père, soit de leur mari. Le Code Civil de 1804 avait organisé cette domination masculine sur les femmes. Peu de lois le font évoluer, sinon la loi sur le divorce de 1884.
Art. 214 - La femme est obligée d’habiter avec son mari et de le suivre partout où il juge bon de résider…
Art. 215 - La femme ne peut rester en jugement sans l’autorisation de son mari…
Art. 217- La femme […] ne peut donner, aliéner, hypothéquer, acquérir, à titre gratuit ou onéreux, sans le concours du mari dans l’acte, ou son consentement par écrit.
Art. 229 - Le mari pourra demander le divorce pour cause d’adultère de sa femme.
Art. 230 - La femme pourra demander le divorce pour cause d’adultère de son mari, lorsqu’il aura tenu sa concubine dans la maison commune.
Art. 308 - La femme contre laquelle la séparation de corps sera prononcée pour cause d’adultère, sera condamnée par le même jugement, et sur la réquisition du ministère public, à la réclusion dans une maison de correction, pendant un temps déterminé, qui ne pourra être moindre à 3 mois, ni excéder 2 années.
Art. 372 - L’enfant reste sous leur autorité jusqu’à sa majorité ou son émancipation.
Art. 373 - Le père seul exerce cette autorité durant le mariage.
Art. 1421 - Le mari administre seul les biens de la communauté. Il peut les vendre, aliéner, hypothéquer sans le concours de sa femme.
Art.1428 - Le mari a l’administration de tous les biens personnels de sa femme. Il peut exercer seul toutes les actions mobilières et possessoires qui appartiennent à sa femme. Il ne peut aliéner les immeubles personnels de sa femme sans son consentement. La société, plus encore après la Première Guerre mondiale, voit la femme comme une génitrice : sa première fonction doit être de faire des enfants pour les donner à la nation. En 1920, une loi condamne la contraception et l’avortement qui devient même passible des assises en 1923.
Extraits du Code civil (1804)
Dès avant 1914, des femmes tentent de lutter pour leurs droits. On les appelle des féministes. Exclues des discussions sur l’instauration du suffrage « universel » masculin en 1848, elles se manifestent dans les années 1900 par des associations comme l’Union française pour le suffrage des femmes ou des journaux comme La Citoyenne d’Hubertine Auclert ou La Fronde de Marguerite Durand.
Portrait d'Hubertine Auclert Ce premier féminisme est suffragiste, c’est-à-dire qu’il insiste surtout sur l’obtention du droit de vote pour les femmes. Il s’inspire du mouvement des suffragettes en Angleterre, aux États-Unis et en Europe du Nord.
Une action des féministes : les suffragettes envahissent une section de vote à Paris et s'emparent de l'urne électorale, couverture du Petit Journal du 17 mai 1908
Ce mouvement repart de plus belle après la Première Guerre mondiale avec Louise Weiss.
Portrait de Louise Weiss
Louise Weiss est née dans une famille bourgeoise
en 1893. En 1914, elle obtient
l’agrégation de Lettres mais refuse le
poste de professeur qui lui est proposé pour
s’engager comme infirmière de guerre. Elle
revient de la guerre avec de profondes conceptions
pacifistes.
En 1934, elle fonde l’association La Femme
nouvelle pour le suffrage féminin. Elle se
distingue dans son action militante par sa
volonté de frapper le grand public moins par des
arguments que par des actions choc et
médiatiques.
Propos tenus par Louise Weiss à Cécile Brunschvicg, présidente de l’association « L’Union pour le suffrage des femmes » au printemps 1934
Louise Weiss, Combats pour les femmes, Albin Michel, 1970.
Louise Weiss mène plusieurs actions spectaculaires : invasion de l’hippodrome de Longchamp avec des suffragettes avant le départ d’une course de chevaux très attendue ; manifestations, pétitions, candidature aux municipales de 1935 et aux législatives de 1936.
Dans l’entre-deux-guerres, la situation évolue peu du fait du refus constant du Sénat de se pencher sérieusement sur la question, en dépit de la position favorable de la Chambre des députés.
Chambre des députés | Sénat | |
1909 | Rapport Buisson : avis favorable | |
1919 | Avis favorable | |
1922 | Avis favorable | Refuse l'examen de la loi |
1925 | Avis favorable aux municipales et cantonales | |
1927 | Refuse l'examen de la loi | |
1932 | Diffère la délibération | |
1935 | Avis favorable | Pas à l'ordre du jour |
1937 | Avis favorable | Pas à l'ordre du jour |
Les suffragettes espèrent beaucoup du Front
Populaire élu en mai 1936. Le Front
Populaire défend en effet la démocratie
et l’égalité.
Audacieux en ce qui concerne les ouvriers, le Front
Populaire restera pourtant très timide en ce qui
concerne les femmes : le gouvernement Blum compte trois
femmes sous-secrétaire d’État mais
ne modifie pas les lois concernant les droits des
femmes et notamment le droit de vote.
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