Littérature et cinéma : anticipation et science-fiction
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- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
- Comprendre que l’anticipation et la science-fiction révèlent les fantasmes et les questions que pose notre époque.
- Comprendre qu’ils peuvent former une critique de notre représentation du monde et de l’Homme et qu’ils interrogent les limites de la notion d’humanité.
- La science-fiction est un genre littéraire et cinématographique qui invente des mondes, des sociétés et des êtres situés dans des espaces-temps fictifs.
- L'anticipation est un genre littéraire constitué d'œuvres dont l’action se déroule dans un futur proche ou lointain.
- Les thèmes qui parcourent la science-fiction et l'anticipation sont : les progrès de la médecine et le transhumanisme, l’intelligence artificielle et la robotisation, les changements écologiques, l’évolution des lois et de l’ordre politique, le progrès des connaissances et l’évolution des mœurs.
La manière de nous représenter le monde et l’humanité a subi une suite de bouleversements qui ont contribué à l’émergence de ces deux genres, la science-fiction et l’anticipation. Parmi ces causes et les conséquences possibles que nous pouvons en tirer, nous relèverons les éléments suivants :
- La création d’appareils techniques d’observation nous conduit à découvrir une réalité insoupçonnée. Les montagnes de la Lune observées par Galilée avec un télescope sont une première manière de voir un autre monde et de donner ainsi matière à l’imaginaire.
- Dans le même temps, la connaissance des lois de la nature donne cette fois-ci un nouveau cadre à l’imaginaire. La connaissance de la structure de la matière, d’un monde atomique et subatomique insoupçonné, de l’infiniment petit et aussi de l'infiniment grand, des forces qui régissent la nature, offre à son tour un matériau nouveau, repoussant les limites du possible et de nos cadres intellectuels.
- La connaissance scientifique du vivant et les progrès de la médecine nous interrogent sur notre relation au vivant, la place que nous occupons dans la nature, sur les limites de l’humanité. La paléontologie, la génétique, la théorie de l’évolution n’en sont que quelques exemples.
- La découverte et l’exploration de nouveaux milieux naturels sur Terre et depuis le XXe siècle dans l’Espace et auparavant, la découverte de l’Amérique et d’une partie de l’humanité inconnue de l’Ancien Monde, la connaissance des limites de notre monde sont des façons de rentrer en contact avec des réalités alternatives.
- L’inflation illimitée des techniques et l'utilisation de nouvelles sources d’énergie donnent lieu à de multiples extrapolations, nous interrogeant sur les limites de ce qu’il est techniquement possible de faire.
- Enfin, les révolutions politiques et économiques, les guerres, les crises et ainsi l’ensemble des changements violents que subit le monde nous heurtent à des réalités insoupçonnées.
On se rend alors compte que c’est le réel qui fournit le matériau de la création de la fiction et qu’il y a une continuité derrière la rupture apparente entre notre monde et ces mondes irréels.
Tous ces éléments mettent en mouvement la représentation du monde admise depuis l’Antiquité, contreviennent aux croyances en général (religieuses certes, mais aussi perceptives, morales et politiques) et bouleversent nos cadres spatio-temporels, rendant possible ce que naturellement nous tenons pour impossible.
À partir de ces éléments, le genre de la science-fiction se forme et se développe. On attribue généralement la paternité du terme science-fiction à Ugo Gernsback. Le dictionnaire Larousse définit la science-fiction comme :
Anticipation : Genre littéraire constitué d'œuvres dont l’action se déroule dans un futur proche ou lointain.
Les deux genres peuvent être plus ou moins proches :
- les films ou romans de science-fiction peuvent avoir pour cadre d’action le présent ou le passé et ne relèvent donc pas toujours d’une anticipation du futur. Par exemple les épisodes du space opera Star Wars (1977-) ont lieu dans le passé ;
- les œuvres d’anticipation ne portent pas nécessairement sur les conséquences du développement des sciences et techniques qui leur sont associées, si bien qu’elles peuvent imaginer l’avenir par exemple sous le seul aspect social ou politique. Le livre de Michel Houellebecq (1956-) Soumission (2015) est un texte d’anticipation sociale, car il a pour cadre d’action les élections de 2022.
Ces deux genres de fictions connaissent de multiples développements depuis le premier film de science-fiction, Le Voyage dans la Lune (1902) de Georges Méliès (1861-1938), qui s’inspire des romans du même genre de Jules Verne (1828-1905), De la Terre à la Lune et de Herbert Georges Wells (1866-1946), Premiers hommes dans la Lune (1901).
L’idée que d’autres mondes sont peuplés n'est pas nouvelle : on la trouve dans la littérature depuis l’Antiquité. Ces autres formes de vie ont évolué au fur et à mesure de l’imagination de Nouveaux Mondes.
La guerre des mondes de HG Wells crée une
rupture entre l’Homme et cette autre forme de vie,
celle-ci surclassant l’humanité par sa
technologie.
Les extraterrestres ne créent pas de comparaison
possible avec les moyens dont l'humanité dispose.
Ce roman offre l’image inverse du rapport que
l’Homme entretient avec la nature : si d'habitude,
nous avons tendance à nous excepter de celle-ci en
pensant la dominer grâce à des
capacités intellectuelles supérieures et
des moyens supérieurs, cette fois-ci, ce sont les
hommes qui sont dépassés par des
créatures dont la technologie leur est bien
supérieure. Et surtout, de la même
manière que l’humanité n’a pas
d'égard pour les êtres minuscules
qu’elle piétine, les extraterrestres de
Wells n’en ont aucun des hommes bien
inférieurs à eux.
Cette impuissance est d’autant plus manifeste que
la défaite des extraterrestres ne doit rien aux
capacités humaines, mais seulement à
l’intervention de bactéries auxquelles ils
succombent.
Doit-on voir là la main de Dieu et la
résurgence d’un jugement dernier qui habite
l'inconscient culturel chrétien ?
Cette interprétation théologique discutable
présente dans l’adaptation de Steven
Spielberg (2005) ne doit pas faire oublier que le film a
essentiellement un propos darwinien : l’existence
de toutes les espèces est soumise au tri de
l’évolution, si bien que, quelle que soit la
puissance dont elle dispose et sa prétendue
supériorité sur les autres, elle n’en
reste pas moins mortelle. Ce rappel, qui
réintègre l’humanité au sein
de la nature comme l’une de ses composantes parmi
d’autres, invite non seulement à
l’humilité, mais aussi à
déconstruire le préjugé d’une
prétendue supériorité sur le monde.
La critique de notre monde peut aussi prendre l’aspect d’une pure anticipation comme dans la série des Mad Max (1979, 1891, 1985, 2015) qui nous présente les ruines d’une civilisation fondée sur le pétrole, qui s’est effondrée avec le quasi-épuisement de son énergie motrice. Ce monde dystopique livre alors les survivants à un lutte pour la vie impitoyable, nous interrogeant sur le modèle de développement de notre monde qui vit au bord du gouffre et nous rappelle combien la violence de ce monde post apocalyptique n’est pas si éloigné de nous à l’heure du pic oil (épuisement du pétrole) mais aussi des autres ressources nécessaires à la vie et indispensables au développement de notre civilisation.
Le mythe du robot, souvent humanoïde au début de la Science-fiction, est à la fois un prolongement de l’humain et son dépassement.
La question de l’augmentation des capacités de l’Homme peut d’abord se faire à l’aide d’artefacts externes à son corps.
Dans le film Edge of tomorrow (2012) de Doug Liman, les capacités des fantassins sont augmentées à l’aide d’un exosquelette qui leur permet de lutter contre des extra-terrestres.
Le lien entre l’homme et la machine est alors encore externe. Mais la continuité de l’un à l’autre se pose.
Le film Lucy (2014) de Luc Besson met en scène une jeune femme qui augmente les capacités de son intellect sous l’effet d’une drogue jusqu’à atteindre 100% et à se transformer en un super-ordinateur.
L’intuition du romancier William Gibson (1948-)
dans Neuromancien (1984) où la technologie
envahit toute la société et l’Homme
lui-même vient poser la question de
l’hybridation de l’Homme et de la machine. La
littérature et le cinéma Cyberpunk
s’empareront de cette thématique.
Dans Blade Runner (1982) de Ridley Scott (1937-),
les répliquants qui représentent une menace
pour l’humanité sont en quelques sortes un
avertissement : un peu comme la créature du
docteur Frankenstein qui se rebelle contre son
créateur dans le roman homonyme de Mary Shelley
(1797-1851) publié en 1818, les transgressions
techno-scientifiques du vivant peuvent nous punir de
notre audace.
Dans un autre genre, c’est aussi ce thème
que l’on retrouve dans la saga des Terminator
où un programme informatique, Skynet, devient
conscient de lui-même et traite son créateur
comme un danger qu’il faut éradiquer. Ici,
la machine dépasse voire même, surclasse
l’humain.
Or ce surclassement n’est pas toujours
négatif.
Dans le film d’animation WALL-E (2008) réalisé par Andrew Stanton (1965-) met en scène un robot chargé de nettoyer les dégâts réalisés par l’humanité.
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