Les variables explicatives de l'engagement politique
- Fiche de cours
- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
- Expliquer la diversité de l'engagement politique à partir de variables socio-économiques.
- Caractériser les variables explicatives de l’engagement politique.
- Les variables lourdes du comportement politique sont des variables identifiées comme étant les plus prédictives du comportement politique d'un individu.
- Le vote sur enjeu désigne le choix électoral d'un électeur qui porte sur un enjeu précis soulevé dans la campagne et sur lequel l'électeur se positionne.
- La socialisation politique est le processus par lequel les individus se forgent une opinion politique et adoptent des attitudes politiques.
- Les comportements politiques désignent l’ensemble des activités qui relèvent de la participation politique.
- Le répertoire d'action politique désigne l'ensemble des moyens d'action politiques auxquels un individu ou un groupe a accès à un moment donné de l'histoire pour s'exprimer sur le plan politique.
- L’identification partisane désigne l'attachement plus ou moins, quasiment affectif, à une formation politique donnée, à leurs programmes et à leurs candidats, qui oriente leurs préférences politiques.
- La participation électorale désigne le comportement des électeurs inscrits qui exercent leur droit de vote.
- L'abstention électorale désigne le fait pour un électeur régulièrement inscrit sur les listes électorales de ne pas se rendre aux urnes lors d'un scrutin légalement organisé.
L’engagement politique correspond à une participation active à la vie politique mais aussi à la participation à l’action d’un parti ou mouvement politique.
Les variables lourdes du comportement politique sont des variables identifiées comme étant les plus prédictives du comportement politique d'un individu. De ce fait il existe aussi des déterminants à l’engagement politique.
Les revenus ne sont pas un déterminant des pratiques culturelles ou encore politiques car ils peuvent être très différents dans la même catégorie sociale ou dans la vie active d’un individu. En revanche, le statut professionnel explique en partie le vote. Les indépendants se retrouvent plus à droite et les salariés à gauche. La droite défend plus facilement la liberté d’entreprendre, la baisse des prélèvements pour les entreprises, etc.
La détention de patrimoine est aussi représentative du vote partisan. Plus ce patrimoine est important plus l’individu votera à droite en général. Cela s’explique car la droite défend l’épargne, le travail et la réussite individuelle.
Les variables lourdes du comportement électoral sont les facteurs sociaux et culturels les plus explicatifs de l’engagement politique conventionnel :
- le niveau de diplôme : le vote à gauche se retrouve plus souvent chez les individus ayant un niveau de diplôme supérieur. Les classes populaires ont un vote devenu extrêmement volatile ;
- le rôle de la catégorie sociale et de la classe sociale : Nonna Mayer montre le clivage important entre les travailleurs indépendants et les salariés ;
- la pratique religieuse : plus les valeurs religieuses sont fortes, plus l’individu votera à droite ;
- le lieu de résidence est une variable explicative faible. Les grandes villes sont plutôt à gauche aujourd’hui car les centres-villes concentrent des classes moyennes aisées et diplômées qui forment les nouveaux électeurs du parti socialiste ou écologiste. Les campagnes sont plus à droite, voire à l’extrême parfois, mais cela s’explique par les catégories sociales qui y résident ;
- le sexe ne permet pas de dégager des préférences stables, mais il apparaît toutefois que les femmes ont moins tendance à voter aux extrêmes ;
- l’âge explique aussi faiblement le vote car les individus sont plus facilement influencés par leur milieu social d’origine. Néanmoins, on observe un engagement politique non-conventionnel plus important chez les jeunes qui délaissent le vote et le militantisme par protestation en faveur d’action plus fortes et à visée internationale.
Cependant, depuis les années 1960, la baisse de la stabilité du comportement électoral démontre un déclin du vote de classe. Les transformations structurelles de la société (augmentation du niveau de diplôme, désindustrialisation et disparition de l'identité ouvrière, crise de représentation des partis politiques, etc) peuvent expliquer le moindre impact des variables lourdes et l'accroissement de la volatilité.
Les électeurs cherchent à optimiser leurs choix par un calcul rationnel (de type coûts/avantages) appelé le vote sur enjeu. Cela explique le choix électoral d'un électeur qui porte sur un enjeu précis soulevé dans la campagne présidentielle et sur lequel l'électeur se positionne. Cette théorie du vote s'oppose aux explications du vote par des variables lourdes déterminantes.
Il existe deux modèles explicatifs de l’engagement politique.
D’une part, le modèle déterministe de l’université de Columbia, est une approche sociologique de Paul Lazarsfeld (1901-1976) exprimée dans son oeuvre The People’s Choice (1944). L’orientation initiale était étroitement liée au groupe d’appartenance de chacun, défini par son statut social, sa religion et son lieu de résidence :
- le vote républicain : individus de statut élevé (71 %), chez les protestants et chez les populations rurales ; autrement dit, près des trois-quarts des électeurs républicains correspondent à la figure du WASP (White Anglo-saxon Protestant) ;
- le vote démocrate : ce sont des électeurs au statut social peu élevé, catholiques et urbains.
Ce constat relativise l'influence des campagnes et plus généralement celle des médias sur les orientations électorales.
D’autre part, le paradigme du Michigan, est une approche psychologique, explicitée dans The American Voter (1960), qui critique le modèle déterministe de Columbia et revalorise les facteurs psychologiques individuels. Il met en avant le rôle de « l’identification partisane ».
Aux États-Unis, ces enquêtes montrent que l’identification partisane :
- est le principal déterminant du vote. Souvent forgée dès l'enfance au sein du milieu familial ;
- augmente avec l’âge, ce qui signifie que la mobilité sociale n’affecte pas l’identification partisane.
Par ailleurs, le vote de classe représente les choix électoraux des individus qui seraient principalement déterminés par leur appartenance à une classe sociale et leur identité de classe. L'indice d'Alford a été mis en place en 1963 par Robert Alford. C'est un indicateur du vote de classe qui ne retient que deux classes (les ouvriers et les non-ouvriers) et deux votes (gauche et droite). L'indice d'Alford diminue au cours du temps, mais cela peut signifier que le vote de classe ouvrier s'est transformé, par exemple qu'il ne consiste plus à voter à gauche.
Enfin, la socialisation politique joue un rôle déterminant dans le comportement électoral, car c'est elle va former l’individu dans son engagement politique. Les milieux de socialisation sont pluriels : la famille, l'école mais aussi les médias ou encore les religions, etc.
La socialisation politique est à la fois une contrainte sociale, et le résultat d'interactions entre l'individu et son environnement. Elle transmet une culture politique et permet une identification partisane.
Anne Muxel montre que la socialisation politique peut correspondre à deux logiques concurrentes :
- une logique d'identification : un héritage à travers lequel les individus intègrent des normes et valeurs politiques de leurs parents et de leur milieu social d'origine ;
- une logique d'expérimentation : processus de formation de l'identité et des choix politiques à travers les expériences concrètes et le vécu des individus.
Ainsi, tous ces éléments vont jouer un rôle dans l’engagement politique et vont expliquer le comportements des individus.
Un système de partis fortement polarisé favorise la participation tandis que l’absence d’alternative claire fait augmenter l’abstentionnisme. Les élections à faible enjeu connaissent généralement de faibles taux de participation. C’est le cas en France des élections européennes. A contrario, des élections à fort enjeu comme les élections présidentielles connaissent une plus forte mobilisation de l’électorat.
Le mode de scrutin influence également le comportement électoral. Dans un scrutin à la proportionnelle, l’électeur peut voter pour le candidat qui représente le plus ses idées politiques. Dans un scrutin à deux tours, il peut préférer voter utile en votant dès le premier tour pour le candidat qui a le plus de chance de l’emporter au second.
Enfin, il faut aussi mentionner l’influence des médias et des sondages. Les médias peuvent permettre de faire la différence entre des candidats proches politiquement, notamment lorsqu’ils utilisent le registre de l’humour. Ils peuvent donc forger l’opinion et influencer les enjeux politiques. Mais le rôle des médias dans le jeu politique reste marginal du fait que les plus convaincus cherchent d’abord à confirmer leur choix et que les moins intéressés, plus susceptibles de regarder les émissions télévisées, ne se déplacent pas pour voter.
Les sondages ne sont qu’une photographie de l’opinion publique à un moment donné. Cette photographie est fragile, notamment parce que les échantillons sont souvent assez faibles et pondérés pour tenir compte des votes extrêmes qui sont des votes honteux. Il reste que ces sondages peuvent influencer les électeurs lorsqu’ils sont dans une stratégie de vote utile. Dans ce cas, les électeurs cherchent moins à voter pour le candidat qui représente leurs idées que pour celui qui a le plus de chances de l’emporter. Mais cette stratégie ne vaut ni pour toutes les élections, ni pour tous les électeurs. Son effet reste donc assez limité.
En conclusion, l’engagement politique est influencé par des variables économiques et sociales mais aussi par la situation économique, sociale et politique à une époque donnée.
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