Les taux d'intérêt- Première- SES
- Fiche de cours
- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
- Connaitre les différents types de taux d'intérêt et leur enjeu dans l'économie.
- Le taux d’intérêt, qui représente le prix de la monnaie, a donc une importance fondamentale. Le marché monétaire est un élément central de la vie économique.
- Il existe de nombreux taux d’intérêt notamment le taux d’intérêt réel qui prend en compte l’inflation.
- Le niveau du taux d’intérêt est un enjeu de politique économique, mais aujourd’hui ce rôle est confié à la BCE qui est indépendante et mène une politique plutôt libérale de lutte contre l’inflation.
Les taux d’intérêt sont une variable économique essentielle et représentent un enjeu de politique économique important.
Le taux d’intérêt est un prix,
c’est le prix de la monnaie. Lorsqu’un
agent économique a besoin de monnaie, il va
s’en faire prêter par un autre qui est en
capacité de le financer. Il va se créer
une dette qui a pour origine le prêt de
monnaie entre le créancier (celui qui
prête) et le débiteur (celui qui
doit rembourser). Le débiteur devra rembourser
le capital prêté à une certaine
échéance et payer chaque année le
prix du service rendu qui est
l’intérêt.
L’essentiel des prêts sont consentis par
des organismes financiers, principalement les
banques, mais on trouve aussi des organismes
de crédit (Cetelem, Cofidis…). Mais
tous les agents économiques sont susceptibles de
devenirs prêteurs. Les entreprises
émettent des obligations qui sont des
titres de créance à moyen terme, qui
peuvent être achetées par d’autres
entreprises ou des ménages et qui sont soumises
à une rémunération par un taux
d’intérêt.
Les taux d’intérêt pratiqués
ont une même base qui est le taux directeur de
la banque centrale. C’est à ce taux
que la banque centrale accepte de refinancer les
banques de second rang ; elles vont donc proposer
à leurs clients des taux
d’intérêt un peu plus
élevés mais la concurrence jouant entre
les banques, ces taux restent dans la même
fourchette. Les taux accordés aux particuliers
ou aux entreprises par les banques sont liés au
risque que représente le client. Si le risque de
défaillance est élevé, les taux
pratiqués seront plus élevés
aussi.
Lorsqu’un agent économique
s’endette, cela représente un
coût pour lui : il doit payer un
taux d’intérêt
débiteur. Mais lorsqu’un agent place
de l’argent, alors il bénéficiera
d’un taux d’intérêt
créditeur. Dans ce cas là,
l’intérêt représente un
revenu de la propriété.
Les taux créditeurs sont en
général inférieurs aux taux
débiteurs car ils ne se font pas sur la
même durée. Les emprunts se font en
général à long terme alors
que les placements se font plus à
court ou moyen terme. La différence entre
les deux permet à la banque de se
rémunérer car c’est elle qui
supporte le risque de transformer des placements
à court terme en crédits à long
terme.
Un crédit accordé à long terme a
généralement un taux
d’intérêt plus élevé
car il est plus risqué. Le risque vient
à la fois d’un risque de défaut de
paiement du débiteur mais aussi de
l’inflation. L’inflation joue un
rôle important dans le mécanisme du
crédit car l’augmentation des prix
influence la valeur des remboursements. En effet,
une forte inflation est profitable aux débiteurs
car elle diminue la valeur réelle des
remboursements. Imaginons l’exemple
suivant :
Un ménage emprunte en début
d’année 1 000 € pour acheter
une télévision. Il devra
rembourser les 1 000 € en fin
d’année plus 10 %
d’intérêts soit 1 100
€. Ce ménage aurait pu
économiser toute l’année
pour pouvoir acheter une
télévision en fin
d’année et économiser 100
€ d’intérêts.
Supposons que l’inflation soit de 5 % par an ; la télévision vaudra en fin d’année 1 050 €. En économisant toute l’année, le ménage ne l’aurait pas payé 1 000 € mais 1 050 €. En empruntant, ce ménage a payé 1 100 € ; donc le coût réel du crédit n’a été que de 50 € (1 100-1 050) et non pas 100 € ! Et, de plus, il a pu profiter de sa télévision pendant déjà un an. C’est ce que l’on appelle le taux d’intérêt réel ; ici, il est de 10 -5 = 5 %.
Taux d’intérêt
réel = taux d’intérêt
nominal - inflation
|
Une forte inflation avantage donc les débiteurs
et désavantage les créanciers. En
proposant des taux d’intérêt plus
élevés lors d’emprunts à
long terme, les créanciers se protègent
en partie contre ces risques. Le créancier peut
faire supporter une partie de ces risques aux
débiteurs avec des taux
d’intérêt variables ; le
montant du taux est réévalué
chaque année en fonction de l’inflation.
La détermination des taux d’intérêt vient en grande partie du taux directeur de la Banque centrale européenne (BCE) qui est indépendante des états membres de la zone euro et donc décide de sa propre politique monétaire. Elle ne peut pas décider des taux d’intérêt en général mais elle peut les influencer par la politique d’open market. Les banques de second rang ont besoin de se refinancer lorsque leurs réserves de monnaie fiduciaire sont basses. Elles vont donc vendre des titres qu’elles possèdent pour obtenir de la monnaie fiduciaire. Ces titres sont achetés par d’autres banques, y compris la banque centrale sur le marché monétaire.
La banque centrale peut acheter une grande partie de
ces titres et donc augmenter fortement la
quantité de monnaie en circulation.
S’il y a plus de monnaie disponible,
l’offre étant abondante, cela fera baisser
son prix, le taux d’intérêt.
Inversement, lorsque la banque centrale veut retirer de
la monnaie en circulation ; elle vend ses titres
notamment des bons du Trésor (obligation
émises par l’État pour financer son
déficit) qui sont très prisés.
Ainsi, elle fera remonter les taux
d’intérêt car la monnaie sera plus
rare sur le marché.
|
→ Achat de titres | Augmentation de la quantité de monnaie en circulation | Diminution du taux d'intérêt |
→ Vente de titres | Diminution de la quantité de monnaie en circulation | Augmentation du taux d'intérêt | |
Doc. 1. : Politique de l'open market de la Banque centrale européenne |
Le niveau des taux d’intérêt
a une importance fondamentale en économie.
Lorsqu’ils sont bas, cela favorise la
consommation et l’investissement par le
recours moins onéreux au crédit. En
revanche, cela décourage les agents de placer
leur argent car la rémunération est trop
faible. S’il y a trop peu d’épargne,
la capacité de financement d’une
économie faiblit.
Pour les keynésiens, l’essentiel
est de favoriser la demande par un crédit
accessible et donc des taux
d’intérêt faibles. Cela va relancer
la consommation et l’investissement qui
créeront à terme une épargne
supplémentaire pour le futur.
Mais cette politique a crée de
l’inflation dans les
années 1970 et on est passé à
une économie de marchés financiers
plus libérale. Les taux
d’intérêt sont plus
élevés pour limiter l’inflation et
attirer l’épargne nécessaire au
financement des investissements. C’est un
mode de financement de l’économie
différent.
En rendant les banques centrales
indépendantes dans les
années 1980 et en faisant de même
avec la Banque centrale européenne dans le
traité de Maastricht en 1992, les
gouvernements européens se sont privés de
tout recours à la politique monétaire qui
est confiée à la banque centrale. La
Banque centrale européenne (BCE)
a pour mission le contrôle de
l’inflation et donc elle se doit de conserver des
taux d’intérêt plus
élevés au détriment parfois de la
croissance à court terme.
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