Les Souffrances du jeune Werther, Goethe
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Il étudie le droit à Leipzig puis Strasbourg, ce qui le mènera à exercer le métier d'avocat au tribunal d'Empire de Wetzlar. Mais à Strasbourg, l'événement décisif pour sa future vie d'écrivain est sa rencontre en 1770 avec Herder, grand penseur de la littérature allemande et surtout de la poésie. C'est à lui que Goethe soumettra ses premiers vers. Et ils publieront même ensemble quelques ouvrages, jusqu'à ce qu'ils se brouillent définitivement, une dizaine d'années plus tard.
Un autre mentor va croiser le chemin de Goethe en 1787 et marquer un autre tournant dans sa vie : Schiller. Tous deux deviennent très amis et ne seront séparés que par la mort de Schiller en 1805. Ils s'influencent mutuellement dans leur écriture. Leur correspondance est très abondante et reste aujourd'hui un témoignage précieux d'une époque en pleine révolution littéraire, celle du Sturm und Drang, à l'aube du Romantisme. Ils publieront ensemble des ballades et Schiller poussera Goethe à achever son chef d'œuvre : Faust.
Karl August profite aussi pleinement de la notoriété de Goethe : philosophes et écrivains viennent lui rendre visite à Weimar. C'est là qu'il rencontrera notamment Klinger, auteur de Strum und Drang, drame au titre intraduisible (« Tempête et élan ») qui donnera son nom aux balbutiements du Romantisme en Allemagne ; Novalis, Hegel, Schopenhauer viendront rencontrer le sage écrivain. Mais les hommes politiques comme Napoléon, le tsar Alexandre, le Roi de Bavière, se déplaceront aussi pour faire la connaissance du créateur de Werther, probablement le premier best-seller de la littérature romantique !
Goethe a eu la chance de vivre longtemps (et de tomber amoureux jusqu'à 70 ans passés, ce qui lui inspirera l'Elégie à Marienbad !) et de croiser quelques grands génies comme Mozart, il a connu l'esprit éclairé du siècle des Lumières (il s'intéresse de très près aux travaux de Newton) et les débuts du génie romantique. Une vie riche, en somme, dont témoigne une œuvre impressionnante : des vers de jeunesse à la poésie romantique, il est un auteur fructueux et sans cesse à la recherche de nouveauté dans la forme ; et il excelle aussi dans le roman (Les Souffrances du jeune Werther, Les Affinités électives, Les années d'apprentissage de Wilhelm Meister, premier grand roman d'apprentissage de l'histoire de la littérature...) et le théâtre (Faust, qui sera mis en musique par Berlioz puis Gounod, Egmont mis en musique par Beethoven...).
Exerçant en tant qu'avocat au tribunal d'Empire en 1772, Goethe se lie d'amitié avec Jean-Chrétien Kestner. Lorsque celui-ci lui présente, lors d'un bal, sa fiancée, Charlotte Buff, Goethe s'éprend instantanément de la jeune femme. Celle-ci est l'aînée de 12 frères et sœurs qu'elle élève comme une mère et vit avec son père, veuf.
Goethe va oser déclarer son amour à Charlotte, malgré son amitié pour Kestner. Celle-ci le sermonne, le boude. Quelques semaines plus tard, il s'entretient avec le jeune couple et les avertit de sa décision de les quitter : « Dieu vous bénisse mon cher Kestner, et dites à Charlotte qu'encore je m'imagine parfois de pouvoir l'oublier, mais qu'alors une récidive vient m'assaillir et que mon état devient pire que jamais. »
Goethe puisera dans cette idylle malheureuse la trame de Werther, mais il s'inspirera aussi du suicide par amour d'un de ses amis communs avec Kestner. Ce dernier lui avait d'ailleurs prêté le pistolet qui lui servit à se donner la mort !
La parution de ce roman posa malgré tout quelques problèmes au couple Kestner car il était très facile de les identifier. Cela sema la confusion dans certains esprits, à tel point que leur 4ème enfant, le jeune August Kestner, fut accueilli à la cour d'Angleterre comme le fils de Goethe !
L'œuvre de Goethe fut très souvent inspirée par des rencontres féminines : par exemple, Frédérique Brion, fille d'un pasteur des alentours de Strasbourg, sera à l'origine des Chants de Sesenheim. Il est à noter cependant que pour celle-là même qu'il épousera et qui lui donnera 5 enfants, Christiane Vulpius, il n'écrira rien.
les deux premières parties sont en fait un regroupement fictif de lettres de Werther, adressées surtout à son ami Wilhelm, entrecoupées parfois de bribes de journal intime.
Après ces deux parties épistolaires en arrive une intitulée « L'éditeur au lecteur ».
On retrouve ici une des grandes caractéristiques du roman
épistolaire (on peut repenser à
Crébillon ou Laclos) qui vise à
assurer le lecteur de la crédibilité des
sources (des lettres retrouvées) et donc de feindre
l'objectivité quant au récit et aux
personnages mis en scène (ce qui n'était pourtant
pas le cas, comme l'a montrée la genèse de
Werther !).
Plus cela semble réelle, plus l'identification doit
être possible, comme semble le souligner
l'avant–propos :
« J'ai rassemblé avec soin tout ce que j'ai
pu recueillir de l'histoire du malheureux Werther, et je vous
l'offre ici. (...) Et toi, bonne âme qui souffres du
même mal que lui, puise de la consolation dans ses
douleurs, et permets que ce petit livre devienne pour toi un ami,
si le destin ou ta propre faute ne t'en ont pas laissé un
qui soit plus près de ton
cœur ! »
« Il règne dans mon âme une étonnante sérénité, semblable à la douce matinée de printemps dont je jouis avec délices... ».
Il accompagne ses méditations de la lecture d'Homère.
Werther rencontre quelques jeunes gens qui le convient à
un bal à la campagne. C'est à cette
occasion qu'il va rencontrer Charlotte :
« J'eus le plus ravissant spectacle que j'aie vu
de ma vie. Six enfants, de deux ans jusqu'à onze, se
pressaient autour d'une jeune fille d'une taille moyenne mais
bien prise. Elle avait une simple robe blanche, avec des
nœuds couleur de rose pâle aux bras et au sein.
Elle tenait un pain bis dont elle distribuait des morceaux
à chacun de ses petits, en proportion de son âge
et de son appétit. »
Le charme opère très vite :
« Comme je dévorais ses yeux noirs pendant cet
entretien ! Comme mon âme était
attirée par ses lèvres si vivantes, sur ses joues
si fraîches et animées ! Comme, perdu dans le
sens exquis de ses discours, souvent je n'entendais pas les
mots qu'elle disait ! »
Le problème est que Charlotte est fiancée
à un certain Albert, et que le dit Albert est un
homme admirable, bon, juste, et même Werther ne peut le
détester. Ils deviennent d'ailleurs vite amis, ce qui
rend la situation d'autant plus tragique si l'on sait que
l'amitié était une valeur reine chez les jeunes
romantiques.
Cependant, la passion de Werther pour Charlotte finit par le
ronger et déjà, avant la fin du Livre Premier
surgit l'annonce d'un destin tragique :
« Je ne vois à tant de souffrances d'autre
terme que le tombeau ».
Durant son absence, Albert et Charlotte se marient ; et Werther le supporte très mal. Le point d'orgue à son mal-être sera une soirée chez le Comte C. durant laquelle il est humilié, puisqu'on le prie de partir, lui qui n'appartient pas à la noblesse. Son idylle avec Mlle de B. prend fin à la suite de cette soirée. Werther n'a plus de raisons de rester et il revient auprès de Charlotte.
A présent, c'est la lecture d'Ossian , et non plus celle d'Homère, qui accompagne les états d'âme de Werther. Ossian est un poète qui a fasciné et inspiré les romantiques allemands. Là, Goethe s'inscrit doucement mais sûrement dans l'esprit du Sturm und Drang.
La situation devient vite insupportable pour Werther qui cherche à éviter Albert pour ne plus voir que Charlotte. Elle sent quel sentiment obsède le jeune homme mais ne peut pour autant se résoudre à ne plus le voir. Albert aussi le sent, et demande à Charlotte d'espacer leurs rencontres.
On apprend ainsi que Charlotte essaie d'éloigner Werther d'elle et que celui-ci se résout de plus en plus fermement à quitter le monde. Charlotte est de plus en plus près de défaillir et de céder à l'amour de Werther quand ce dernier décide de sa fin. Il se suicidera d'un coup de pistolet au-dessus de l'œil. Et c'est avec un pistolet emprunté à Albert lui-même que sera porté ce coup fatal !
Werther déclencha en Allemagne et en Europe une vague
de « suicides à la Werther »
à laquelle Goethe essaya de mettre fin. Revers de
médaille d'un succès incroyable !
Le personnage de Werther a déclenché aussi une
véritable mode ; il y a eu un
« costume à la Werther » (souliers
et pantalon jaunes, habit bleu , porté plutôt
par des jeunes gens).
Mais surtout, l'ultra sensibilité est entrée dans les mœurs et ce héros a fait bien des émules dans le monde littéraire : le René de Chateaubriand, l'Adolphe de Benjamin Constant, le Dominique de Fromentin. Et nombreux furent les auteurs du XIXème siècle chez qui Werther laissa des empreintes, de Musset à Victor Hugo. Stendhal a même consacré un chapitre à Werther dans De l'amour.
Oeuvre de jeunesse, l'histoire des Souffrances du jeune Werther a rendu célèbre Goethe dans le monde entier. On trouve dans ce roman à moitié épistolaire les prémisses du Sturm und Drang et du héros romantique à la sensibilité exacerbée, héros célébré par la suite par Chateaubriand ou Musset.
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