Les recompositions spatiales multiples du territoire chinois
- Fiche de cours
- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
- Comprendre et être en mesure d’expliquer comment les recompositions spatiales du territoire sont liées à l’essor économique de la Chine.
- Expliquer les caractéristiques de ces recompositions.
- La Chine est la 2e puissance économique mondiale. Cette position de leader a une incidence directe sur l’organisation du territoire. Les recompositions spatiales du pays et son économie sont donc liées.
- L’accumulation d’activités, d’hommes et de capitaux sur la façade littorale de la Chine a provoqué la constitution de villes géantes.
- Le tissu urbain se développe sur l’ensemble du territoire, de grandes villes émergent dans des territoires plus éloignés du littoral. Cela est possible grâce au développement des transports et de nouvelles infrastructures.
- Les espaces ruraux témoignent d’un dualisme agraire important. Si les grandes exploitations agricoles sont intégrées au marché mondial, l’urbanisation fragilise les paysans, déjà en grandes difficultés.
La Chine est la 2e puissance économique mondiale. La façade littorale du pays est parmi les plus actives du monde : elle constitue le cœur économique du pays et joue le rôle d’interface avec le reste du monde.
Le développement économique rapide du pays transforme les territoires : les grandes villes se multiplient et les espaces ruraux connaissent des mutations importantes.
L’ouverture, dans les années 1978-1980 des Zones Economiques Spéciales (ZES) avec Zhuhai, Shenzhen, Shantou et Xiamen a permis d’attirer de nombreuses entreprises étrangères grâce à une main d’œuvre peu coûteuse et à une fiscalité particulièrement attractive.
La participation aux échanges mondiaux est facilitée par la présence de nombreux ports dotés d’équipements modernes. Ils sont en particulier équipés pour charger et décharger rapidement les porte-conteneurs.
Shanghai est, depuis 2005, le premier port à conteneurs du monde et sept autres situés le long de cette façade figurent parmi les dix premiers mondiaux.
Par la suite des industries de haute technologie, des centres de recherche et l’ensemble des activités de service se sont localisés là. L’accumulation d’hommes, d’activités et le dynamisme des échanges expliquent la littoralisation de la façade pacifique de la Chine.
Cette localisation littorale des industries s’inscrit pleinement dans le processus de mondialisation : le littoral concentre 58 % du PIB.
Il convient en effet d’être au contact direct des hydrocarbures et autres matières premières importées pour limiter les frais de transports et les ruptures de charges.
De même, l’exportation des produits finis se fait directement en évitant les longs acheminements terrestres. Cette organisation incite les industries à s’installer dans les ports, ce qui devient possible avec la création des Zones industrialo-portuaires (ZIP).
La main-d’œuvre est alors appelée à migrer de l’intérieur du pays vers la côte.
La Chine est le 1er foyer de peuplement au monde, elle concentre 1,4 milliard d’habitants. Aujourd’hui 45 % de la population chinoise vit et travaille sur une frange littorale, entre Shenyang et Guangzhou. Les entreprises qui s'y implantent ont en effet besoin de main d'œuvre.
On estime qu'un tiers des citadins sont des paysans ouvriers qui ont quitté leurs campagnes.
D'autre part, une classe moyenne, des cadres et une bourgeoisie d’affaires profitent au contraire de la croissance économique et jouent un rôle important dans l’occidentalisation des modes de vie.
Les métropoles du littoral sont le reflet des inégalités sociales qui fragilisent le pays.
En 2018, on estime que 60 % des chinois vivent en ville. La population est majoritairement urbaine. Pourtant, en 2000, 65 % de la population résidait encore dans les campagnes.
La politique mise en place par le gouvernement chinois au cours de la 2e moitié du XXe siècle explique que la Chine ait conservé durant une longue période son statut de pays rural.
En 1958, le gouvernement met en place un document juridique détenu par le chef de famille : le hukou. Celui-ci se transmet d’une génération à l’autre et la zone d’habitation – rurale ou urbaine – y figure.
En fonction de la zone de résidence, les Chinois ne sont pas soumis aux mêmes droits. Les déplacements ont donc pendant très longtemps été contrôlés et limités puisque la population est censée travailler au sein de sa zone d’habitation, à moins de formuler une demande.
Assoupli une première fois en 1980 – car le secteur industriel avait besoin de main d’œuvre – ce document fait à nouveau l’objet de critiques.
En réponse à celles-ci, le gouvernement chinois élimine progressivement, depuis 2014, la distinction entre le hukou urbain et le hukou rural. Néanmoins on estime que 290 millions de travailleurs ruraux vivent en situation illégale dans une ville.
L’exode rural est un phénomène de grande ampleur puisqu’en 2014 on estime que 240 millions de Chinois migrent dans le pays. Parmi eux, 100 millions ont quitté illégalement les campagnes pour s’installer en ville.
Si cette mesure a ralenti l’urbanisation de la Chine, on estime que le pays connaît une transition urbaine extrêmement marquée depuis 1980, période durant laquelle seuls 19 % de la population résidait en ville.
Celle-ci se caractérise par le développement de vastes régions urbanisées – à l’exemple du littoral chinois – qui concentrent de grandes agglomérations.
La Chine s’inscrit dans le contexte de métropolisation du monde. Si Beijing (Pékin) et Shanghai dominent le tissu urbain, d’autres villes situées à l’intérieur des terres connaissent un essor économique important et s’intègrent à diverses échelles.
Ürümqi, située dans la province de Xinjiang, est la plus grande ville de l’Ouest de la Chine. Située sur un territoire en marge de la mondialisation, elle connaît un essor industriel important et un attrait touristique grandissant grâce à la beauté des paysages.
Le littoral constitue l’exemple parfait de cette dynamique spatiale. Le couple urbain Beijing-Tianjin au nord, Shanghai au centre et la conurbation Guangzhou-Hong Kong au sud constituent les trois grands ensembles métropolitains de la Chine littorale.
Si la façade maritime est intégrée au commerce mondial, elle a également favorisé l’essor de villes satellites.
La ZIP de Shanghai est intégrée à diverses échelles. Le rayonnement économique de la métropole et la ZIP ont favorisé l’essor de villes satellites dans le delta de Yangzi.
Outre les activités industrielles de main d’œuvre, les activités portuaires et les fortes densités démographiques, s’y concentrent les pôles technologiques, les industries de pointe, les sièges de sociétés, les centres financiers qui légitiment le statut de métropoles.
Toutefois dans cet État au pouvoir fortement centralisé, le gouvernement cherche à développer la Chine de l’intérieur et le pouvoir décisionnel des métropoles reste limité. En ce sens les métropoles chinoises n’ont pas le même impact que les métropoles des pays d’économie de marché.
L’urbanisation du pays s’est accompagnée d’une importante mutation des paysages urbains.
Dans les grandes villes et métropoles, telles que Shanghai, les quartiers d’affaires, grands centres commerciaux et bâtiments modernes construits en hauteur se développent au détriment des anciens quartiers et petites ruelles.
Chengdu, ville située dans la province de Sichuan dans le centre-ouest du pays, est une ville de rang mondial. Le pont d’Anshun Langqiao reflète parfaitement les mutations urbaines. Cette reconstitution d’un pont mentionné par Marco Polo au XIIIe siècle, est entourée d’immenses grattes-ciels modernes. Le pont d’Anshun Langqiao, à Jinjiang : une perle de l’architecture traditionnelle au cœur des mutations urbaines ǀ © iStock – 4045
L’essor économique et l’urbanisation du pays reposent également sur l’aménagement du territoire.
Ainsi, depuis les années 2000, le gouvernement chinois a investi dans développement des transports. Ces derniers sont indispensables pour lutter contre le déséquilibre territorial et pour contribuer à l’essor du tissu urbain.
Même si l’ouest du pays reste particulièrement en marge de la mondialisation, on estime que la Chine possède les deux tiers du réseau ferroviaire mondial.
La Chine doit nourrir 18 % de la population mondiale alors qu’elle ne dispose que de 8,5 % des terres arables et de 6,5 % des réserves en eau de la planète. L’autosuffisance semble donc difficile à atteindre.
L’agriculture représente 7 % du PIB national et 28 % de la population active est employée dans ce secteur. L’ensemble de ces données expliquent donc que la Chine soit devenue un grand importateur de produits agroalimentaires.
Néanmoins, elle reste le 1er producteur mondial de blé, de porc, de volaille et le 2e producteur mondial de maïs. La Chine se caractérise donc par un dualisme agraire important.
Les recompositions des espaces ruraux témoignent d’une agriculture aux deux visages :
- l’une est intégrée au marché mondial et témoigne de la puissance économique du pays ;
- la seconde est en proie à de vives difficultés et subit l’urbanisation du territoire.
L’État encourage l’essor de grandes structures agricoles – qui utilisent des engrais et pesticides afin d’être rentables – et d'élevage. Afin de conserver son rôle dans le commerce mondial des produits agroalimentaire la Chine multiplie les investissements à l’étranger : entre 2010 et 2016, les investissements dans le secteur agricole ont quintuplé.
La mega farm de Mudanjiang est une grande exploitation agricole qui s’étend sur plus de 9 millions d’hectares. Cette exploitation concentre 70 000 vaches et produit chaque année 800 millions de litres de lait.
Les espaces ruraux chinois témoignent également d’un secteur en difficulté : la majorité des paysans dépendant d’un système agraire traditionnel.
Les petites exploitations familiales accumulent les difficultés. Dans les territoires les plus marginalisés, le manque d’eau et de rendements sont des facteurs de fuite des paysans, qui souhaitent gagner les villes pour trouver un emploi mieux rémunéré dans le secteur industriel.
Dans les territoires urbanisés, les espaces ruraux périurbains sont transformés afin de répondre aux besoins résidentiels.
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