Les principales crises financières : les crises de 1930 et 2008
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- Expliquer les principales causes des crises financière de 1930 et de 2008 : éclatement des bulles boursière et immobilière ;
- Expliquer les principales conséquences des crises financières de 1930 et de 2008 : surproduction, chômage de masse, faillites en chaîne et crise de la dette.
- Expliquer les principales sorties de crises en 1930 et 2008.
- Une crise économique correspond au moment de retournement de tendance de l’activité économique qui met fin à une phase d’expansion pour déboucher sur une récession ou une dépression.
- Une crise financière correspond donc à un dysfonctionnement sérieux de la sphère financière. Elle a donc pour origine une crise boursière, bancaire, de l’endettement, de change, etc. ;
- Une bulle spéculative est une situation qui se caractérise par la valeur de marché d’un actif qui s’écarte de sa valeur fondamentale, réelle.
- Une dépression est une phase de conjoncture du cycle économique marquée par la tendance à la baisse de la production et des prix, et caractérisée par une augmentation du chômage.
- Une politique conjoncturelle de relance consiste à agir sur la conjoncture en menant une politique budgétaire qui favorise la demande grâce à une augmentation des dépenses publiques et une politique monétaire, qui favorise le crédit grâce à la baisse des taux d’intérêt.
- Une crise de la dette souveraine apparaît lorsque les pays n’arrivent plus à rembourser leur dette.
- La croissance économique est composée de phases d’expansion (augmentation du PIB), de récession (ralentissement de l’augmentation du PIB) voire de dépression (baisse du PIB), appelées cycles.
- Le marché financier est le lieu d’échange des capitaux (actions et obligations) à long terme.
Les causes de ce point de retournement peuvent être multiples et variées, mais nous nous intéressons ici plus particulièrement aux crises d’origines financières.
Ainsi, une crise financière est susceptible d’avoir des conséquences déflationnistes sur l’économie réelle.
En 1929, l’économie américaine est en pleine expansion : elle est boostée par les spéculations boursières (comportements risqués anticipant les futures valeurs des actions afin de dégager la plus grande plus-value) et les gains de productivité réalisés grâce au fordisme qui projettent les États-Unis dans la consommation et la production de masse.
La phase de croissance dans laquelle se trouve le pays laisse penser aux américains qu’ils sont entrés dans une ère d’abondance, et les gains rapidement obtenus en bourse attirent de plus en plus d’investisseurs, même petits. Certaines actions avaient augmenté de plus de 300 % malgré des résultats économiques moyens. En octobre 1929, l’optimisme mimétique prend fin lorsque sont révélées des données indiquant une surproduction ; et le 24 octobre 1929, « le jeudi noir », tous les spéculateurs vendent leurs titres en même temps, faisant ainsi s’écrouler le prix des actions. En quelques jours, la bourse de Wall Street perd 40 % de sa valeur. Cette crise est donc due à une bulle spéculative créée par la possibilité d’acheter des actions à crédit.
Les banques et les entreprises font faillite car une large part de l’économie a recours au financement externe. En conséquence, cette crise va s’étendre à la sphère réelle, mettant au chômage des millions de personne et augmentant le nombre de sans-abris aux États-Unis, avant de toucher le reste des pays occidentaux dès le début des années 1930.
Face à une faible demande industrielle puis agricole, l’économie mondiale se retrouve plongée dans une crise durable de surproduction (excès ou surplus de la production par rapport à la demande solvable), ayant pour conséquence une baisse des prix, appelée déflation. Cela se traduit par une dépression de longue durée dans les années trente.
En découle une forte déflation, mais surtout un important chômage puisque l’on passe de 6 millions de chômeurs dans les pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en 1929, à 35 millions en 1932, soit une augmentation d’environ 480 %. De plus, la crise est aggravée par l’adoption de politiques protectionnistes (dévaluation de la monnaie pour stimuler les exportations et baisser les importations) et déflationnistes (réduction des salaires et des dépenses pour assainir les déficits), qui ont eu l’effet pervers de réduire la consommation tout comme le commerce extérieur, et donc d’amplifier la crise. En conséquence, un changement dans les mentalités économiques se fait et le début des politiques keynésiennes s’instaure.
L’économiste John Maynard Keynes (1883-1946) suggère dès le début de la crise de mener une politique conjoncturelle de relance.
Il préconise ainsi une plus grande intervention de l’État dans l’économie à travers des politiques de redistribution des revenus pour relancer l’économie par la demande.
Franklin Delano Roosvlet initie cette politique de relance dès 1932 à travers le New Deal, en menant une politique de grands travaux (construction de barrages, ponts, routes, etc.) et en distribuant des aides financières aux entreprises et aux particuliers.
Ainsi, les États rompent avec l’idéologie libérale et interviennent dans l’économie. Mais, face au contexte social désastreux (famine, chômage, mal logement, etc.), les partis extrêmes captent l’opinion publique en prônant l’autarcie et une politique d’armement : la deuxième guerre mondiale se prépare alors.
C’est ainsi que s’achève la première grande crise financière mondiale, mais cela n’empêchera pas que le même phénomène se reproduise en 2008.
La crise de 2008 est une crise financière dont l’origine réside dans un niveau excessif de dettes privées (la dette immobilière des ménages, dette des entreprises et dette des banques et organismes financiers).
Cette crise intervient après deux décennies de prospérité, baptisées « la nouvelle économie », dont le principal moteur fut l’investissement dans les nouvelles technologies (information, nanotechnologie), facilité par une dérégulation financière massive depuis les années quatre-vingt.
Parallèlement, cette explosion de la finance se justifie par les sommes colossales acquises par les traders et autres start-up. Ces sommes attirent de plus en plus de personnes cherchant des placements de plus en plus rentables, mais sous-évaluant les risques induits.
Ainsi, c’est dans ce contexte que, dès 2005, le retournement du marché immobilier américain contribue à rendre toxiques nombre des produits financiers. En effet, des crédits étaient accordés à des emprunteurs qui ne présentaient pas de garanties suffisantes, les subprimes. L’endettement des ménages américains va s’appuyer trois caractéristiques :
- des taux d’intérêt extrêmement bas qui attirent les emprunteurs ;
- les crédits sont accordés à taux variables : au départ, ils sont très bas puis augmentent au bout de deux ou trois ans, indexés sur le taux directeur de la Réserve fédérale des États-Unis (FED), attirant ainsi les emprunteurs et les prêteurs ;
- les crédits ont été gagés par une hypothèque sur le logement acheté, attirant ainsi les prêteurs rassurés de récupérer leur argent en vendant le bien, l’idée étant que l’immobilier ne peut qu’augmenter.
C’est pourquoi, lorsque la Banque centrale américaine a progressivement relevé ses taux, les charges financières des emprunteurs se sont alourdies et un nombre croissant de ménages n’a pas pu y faire face et est devenu insolvable. De ce fait, les créanciers se sont mis à vendre les biens immobiliers pour se rembourser, faisant se retourner les prix à la baisse et causant des pertes et faillites pour les prêteurs.
En conséquence, peu après la crise immobilière des subprimes de 2007, s’installe progressivement une crise financière globale au fur et à mesure que les bilans bancaires révèlent leur degré de toxicité. De financière, la crise devient économique dès la fin 2007.
La crise éclate en juillet 2007 avec la faillite de deux fonds d’investissement de la banque d’affaires Bear Stearns. Elle se traduit par un effondrement en chaîne des marchés de crédits structurés.
Les produits structurés résultent de la titrisation par les banques des créances dont elles souhaitent se séparer pour obtenir des liquidités qu'elles prêteront, et/ou pour faire reposer le risque de défaillance des emprunteurs sur un autre agent financier ayant souvent un objectif spéculatif.
Pour se refinancer, ou éliminer une partie du risque lié à ces subprimes, les organismes de crédit américains ont transformé leurs créances en titres négociables sur les marchés financiers (notamment les CDO : « Collateralised Debt Obligation »). Ces titres sont des portefeuilles de valeurs diverses. Les créances sur les subprimes peuvent donc être « cachées » parmi des titres moins risqués, mais apporter une rémunération intéressante pour les investisseurs. Le calcul du risque repose sur l'évaluation des agences de notation chargées d'évaluer le risque de ces produits structurés. Le problème repose alors sur l'information asymétrique, inhérente aux différents risques de défaillances des emprunteurs.
En raison de leur complexité et des difficultés pour connaître le niveau de risque correspondant, ces produits structurés peuvent rapidement devenir des placements douteux et dangereux pour les institutions financières qui les possèdent (« junk bonds »). Dans cette situation, ces institutions vont nécessairement chercher à s'en débarrasser, au risque de déclencher une crise de confiance généralisée.
Exposées aux subprimes directement (par leurs propres investissements) et indirectement (par les lignes de crédit ouvertes au secteur bancaire fantôme), les banques commencent à garder leurs liquidités.
En quelques semaines la crise du crédit titrisé se transforme en crise de liquidité généralisée. Cela menace l’économie d’un « credit crunch » (raréfaction des crédits octroyés en durcissant les conditions d’obtention) ce qui se répercute sur l'économie réelle : les ménages doivent réduire leur consommation et les entreprises ont plus de difficultés à investir.
Les subprimes n'étaient pas détenus que par des établissements financiers américains ; les banques du monde entier commencent à faire faillite (comme Lehman Brothers aux États-Unis ou Northern Rock en Grande-Bretagne). Ainsi, la situation de 2007-2008 constitue un choc symétrique.
En 2009, tous les pays de l’OCDE affichent une croissance négative. Cette crise a eu un fort impact sur l’économie réelle : une chute de la production et du commerce mondial, la hausse du chômage du fait de la baisse des crédits, et donc des investissements qui aggravent la crise.
Par conséquent, la crise financière se transforme en crise des dettes souveraines (dette d’un État) des pays de la zone euro. Cela se manifeste d’abord en Grèce, puis au Portugal, en Espagne, en Italie, etc. Au début de l’année 2010, l'État grec révèle son impossibilité à faire face à son endettement. Il n’est pas le seul, mais sa situation est la plus grave. La crise financière devient générale : pour freiner l’augmentation de leur endettement par des mesures d’austérité (baisse des dépenses et hausse des impôts), les États aggravent la contraction de l’activité.
Cet impact est d’autant plus fort dans la zone euro, à cause du Pacte de Stabilité et de Croissance (PSC), qui oblige les États membres à maintenir leur déficit en-dessous de 3 % du PIB et leur dette à moins de 60 % du PIB. Avec une croissance négative du PIB et l’impossibilité de dépenser pour relancer, la consommation et la production chutent encore et enfoncent un peu plus les États dans la banqueroute.
Face à la crise, la réaction des États se développe selon trois axes.
Tout d'abord, les banques centrales tentent de préserver les liquidités des banques en agissant en « open market ». Ainsi, en 2008, la baisse des taux directeurs se généralise pour atteindre un niveau proche de zéro, car les banques centrales ont compris qu’en cette période, le véritable risque n’est plus l’inflation mais la déflation. La FED (la Banque centrale américaine) rachète des titres de crédits et de dette publique. Financées par la création monétaire, ces interventions contribuent à dissiper les anticipations déflationnistes (attendre que les prix baissent encore ce qui ralentit la production) et réussissent à rétablir la liquidité du système bancaire. La Banque centrale européenne, quant à elle, refuse de refinancer les États membres.
Ensuite, l’administration Obama refinance le système bancaire américain en rachetant une partie du capital des banques nationales ou en proposant des prêts garantis aux investisseurs privés. Ainsi, elle sauve de grands groupes tels que Citigroup et Bank of America dans l’esprit du « Too big To fail » (trop grande pour faire faillite). Les anglais font de même en entrant dans le capital des grandes banques britanniques. À cette détermination anglo-saxonne s’oppose l’indécision européenne et une stratégie du « chacun pour soi » qui mettent en évidence la fragilité du marché et de la monnaie unique.
Pour finir, face à la crise, les États-Unis et la Chine mobilisent leur politique budgétaire à travers des plans de relance ; à l’instar de l’administration Obama, qui injecte 800 milliards de dollars dans l’économie. La Chine annonce en novembre 2008 un plan de soutien à l’activité chiffré à 586 milliards de dollars. Non coordonnés, les plans de relance européens restent très faibles voir inexistants sous la pression du PSC, du FMI et de la BCE.
Ainsi, dès 2010, les États-Unis mettent fin à la crise et obtiennent une croissance durable autour des 2 %, tandis que les pays de la zone euro entretiennent la récession en appliquant une politique d’austérité.
Nous avons vu dans ce chapitre que les marchés sont interconnectés et donc interdépendants les uns avec les autres. Si le marché financier éclate, les autres marchés suivent car tout passe par la finance.
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