Les poètes lyonnais

Au XVI^e siècle, sous l'influence de la Renaissance italienne, l'Art et la littérature se développent en France. L'humanisme est un courant littéraire qui accorde une place importante à l'être humain et les humanistes considèrent que les connaissances, le savoir, permettent de rendre ce dernier meilleur.

En parallèle se développe le travail sur la langue française, qui devient la langue administrative à la place du latin. Les poètes de la Pléiade contribuent à promouvoir le français à travers leurs poèmes.

C'est dans ce contexte que se constitue le groupe des poètes lyonnais, également appelé « l'École de Lyon ».

Ce groupe de poètes se constitue à Lyon. Cette ville est située dans un carrefour commercial, ce qui la rend prospère financièrement et culturellement. Ces éléments rendent la ville indépendante et foisonnante.

Le groupe des poètes lyonnais évolue en deux temps :

• il est fondé au début du siècle par des hommes de lettres spécialistes de la littérature de l'Antiquité. Ils établissent l'Académie de Fourvière ;
• plus tard dans le siècle, le cercle évolue et ses auteurs s'attachent davantage au travail de la forme et de la langue. Ils sont alors marqués par le pétrarquisme et la forme du sonnet est plébiscitée.

Les poètes lyonnais forment un cercle de poètes libres auquel se rattachent de nombreux auteurs, dont des femmes comme Louise Labé. Leurs poèmes sont souvent intimes, parlent d'amour souvent idéalisé selon la conception platonicienne. Ils sont également marqués par la notion d'amour courtois. Ces poèmes témoignent de la recherche d'une poésie pure, plus noble et travaillée.

De nombreux poètes et auteurs sont passés par ce cercle, avant de tomber dans l'oubli, mais certains sont restés célèbres. Parmi ces poètes se trouvent :

• Maurice Scève, considéré comme le chef de file de l'École lyonnaise. Homme de lettres cultivé, son œuvre est très diversifiée. Il s'inspire à la fois de l'Antiquité, mais nourrit son écriture de références à Pétrarque, Platon ou encore Clément Marot, dont il remporte le concours de blasons, ce qui lui vaut sa renommée. Son ouvrage le plus célèbre, Délie, objet de plus haute vertu est un long recueil de vers publié en 1544 ;
• Louise Labé est une poétesse majeure des poètes lyonnais. Elle est surnommée « la Belle Cordière » en référence au métier de son père, cordier. Ses textes sont marqués par l'influence de l'auteur latin Ovide, mais également de Pétrarque ou d'Érasme. Son œuvre aborde notamment le thème de l'amour malheureux. Ses poèmes sont édités en 1555 dans le recueil Les Élégies et sonnets ;
• Pernette de Guillet, qui a inspiré à Maurice Scève Délie, objet de plus haute vertu, appartient également au cercle, tout comme les sœurs (ou cousines) de ce dernier : Sybille et Claudine Scève.