Les partis politiques en France aujourd'hui
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Les interrogations portant sur les partis politiques en France aujourd’hui ne peuvent cependant faire l’économie d’une présentation des forces politiques en présence et des clivages idéologiques qui forgent les identités de ces organisations. Le clivage gauche-droite demeure dans une large mesure d’actualité, même si des diagonales le traversent de part en part sur des questions diverses portants sur la souveraineté nationale ou la construction européenne par exemple. Les grands courants politiques ne peuvent en effet se résumer au seul clivage gauche-droite. En outre, ces interrogations renvoient aux dynamiques propres à ces organisations et à l'importance de différentes cultures politiques qui marquent le paysage politique français, ces partis pouvant, malgré le critère de continuité qui doit les définir, être en phase d’expansion ou de déclin.
Mais l’analyse des origines de ce clivage renvoie davantage au début du XXe siècle. Marcel Gauchet a mis en évidence que l’identité politique structurée autour de ce clivage ne prend véritablement naissance dans sa signification moderne qu’avec les événements politiques du début de ce siècle et la fin du précédent. La rupture politique liée à l’affaire Dreyfus joue un rôle important en structurant les pro et les antidreyfusards. C’est aussi autour des questions liées à la laïcité (loi de 1905), la légitimité de l’intervention de l’Etat ou bien encore le recours à la guerre en 1914 qui renforcent ce clivage et l’inscrivent durablement dans le paysage politique.
En outre, en raison de la nécessité de rassembler une majorité aux élections législatives de 1928 avec l’abandon du scrutin proportionnel, la nécessité s’impose de construire une majorité politique autour de différentes organisations politiques. Les alliances politiques déterminent avec qui il est possible de s’allier et, par opposition, avec quelle organisation cela n’est a priori pas possible.
Doc. 1. Front Populaire : la
nouvelle Assemblée nationale en France,
mai 1936. Magazine Miroir du monde (mai
1936). Chefs des principaux partis politiques
composant l'Assemblée (de gche à
dr.) : (en haut) Maurice Thorez (PC),
Léon Blum (SFIO), Joseph Paul-Boncour
(Union Socialiste Républicaine). (en
bas) : Edouard Daladier (Parti Radical
Socialiste), Pierre-Etienne Flandin (Alliance
Démocratique) et Louis Marin (Union
Démocratique Républicaine). Ces 2
derniers partis sont du Front National,
groupement d'opposition au Front Populaire dont
font partie les 4 autres.
|
Doc. 2. Affiche pour la parti socilaliste (SFIO -Section Française de l'Internationale Ouvrière) lors des élections législatives françaises de 1936 |
Le clivage droite-gauche, malgré son caractère parfois artificiel, se reflète dans des choix politiques opposés entre ces deux grandes catégories politiques autour de valeurs et de décisions de société. Les partis politiques de droite privilégient la liberté par rapport à la solidarité, alors que les partis de gauche auraient plutôt tendance à privilégier la solidarité sur la liberté.
Le clivage droite-gauche renvoie cependant à des ensembles particulièrement hétérogènes.
• À gauche, entre les organisations qui se revendiquent du trotskysme comme Lutte ouvrière (LO) ou le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), celles qui se réfèrent dans une certaine mesure au communisme comme le Parti de gauche (PG) ou comme le Parti communiste français (PCF) ou bien encore celles qui se réclament de la social-démocratie, le Parti socialiste (PS), ou le Mouvement des radicaux de gauche (MRG), sans oublier Europe écologie les Verts (EELV), les points communs sont sûrement moins nombreux que les divergences.
• Il en est de même à droite entre le Front national (FN) qui prône le nationalisme, l’Union pour un mouvement populaire (UMP) traversée par des différents courants à la fois conservateurs, gaulliste et libéraux ou le Mouvement démocrate (Modem) qui se revendique du centrisme.
Le paysage politique français n’est pas, à la différence de la Grande-Bretagne ou des États-Unis, un régime strictement bipartisan où deux grandes formations politiques s’affrontent pour conquérir le pouvoir, travaillistes contre conservateurs en Grande-Bretagne, démocrates contre républicains aux États-Unis.
Le scrutin majoritaire a fortement façonné le paysage politique français. L’élection du Président de la République au suffrage universel direct au scrutin majoritaire à deux tours en constitue le cœur, puisque l’organisation politique qui remporte cette élection se voit conférer la majeure partie des pouvoirs constitutionnels et politiques. Par conséquent, les forces politiques en présence se doivent de construire des alliances politiques afin d’obtenir cette majorité tant convoitée.
- Le premier tour de l’élection nécessite cependant que chaque organisation marque son territoire afin de pouvoir exister dans le paysage politique.
- Le deuxième tour, en revanche, est l’occasion pour les différentes organisations politiques de se rassembler autour d’un parti plus important que les autres et qui se doit de fédérer les autres organisations autour d’un programme commun. Cela a été le cas à la fois à droite, avec le gaullisme ou aujourd’hui avec le rôle central joué par l’UMP, mais aussi à gauche avec le Front populaire, le programme commun de la gauche, ou bien encore la gauche plurielle, ou encore plus récemment avec l’alliance entre le PS et EELV.
L’alternance politique, qui semble acquise depuis l’arrivée du Parti socialiste au pouvoir en 1981, rythme la vie politique française. Les partis politiques ont ainsi fortement tendance à concentrer leurs actions sur la conquête du pouvoir et par conséquent la force centripète du mode de scrutin majoritaire a tendance à éliminer, ou affaiblir, les petites organisations politiques qui jouent pourtant un rôle fondamental pour le pluralisme politique. La représentation proportionnelle demeure cependant présente dans les suffrages locaux et permettent à ces organisations de continuer à exister au-delà des systèmes d’alliance avec les grandes organisations politiques.
Elles trouveraient leurs racines dans l’histoire politique de la France depuis la Révolution française. Si les partis politiques ont des durées de vie souvent courtes, en raison des échecs électoraux et des divergences en leur sein, les cultures politiques, en revanche, structurent profondément le paysage politique français.
Une des premières grandes analyses de ces cultures politiques renvoie au travail réalisé par René Rémond qui distingue dans le paysage politique français les cultures légitimiste, orléaniste et bonapartiste dans son ouvrage Les Droites en France (première publication en 1954). Ces cultures politiques continueraient d’exister aujourd’hui sous des formes actualisées et traverseraient la droite française. Les légitimistes représentent les conservateurs qui rejettent la démocratie parlementaire et les acquis de la Révolution française. Cette droite correspond au courant peu nombreux et pourtant présents des monarchistes et traditionalistes présents dans le Front national. Les orléanistes et bonapartistes correspondent à la différence entre les libéraux et un courant autoritaire. Une grande partie de l’histoire de la droite française se structure autour de cette opposition selon son analyse.
L’analyse de René Rémond, ne suffit pas cependant à rendre compte de l’existence de toutes les cultures politiques. Le gaullisme par exemple constitue une culture politique spécifique. Marquée par la personne de De Gaulle, et ce malgré ses réticences concernant les partis politiques, cette culture mêlerait à la fois des fondements sociaux basés sur la protection sociale et l’importance de l’Etat-providence mais aussi une vision forte de l’Etat qui œuvre à l’organisation industrielle du pays, et qui par ailleurs affirme la souveraineté nationale de la France sur la scène internationale. Cette culture fait l’objet d’une appropriation par divers responsables politiques très différents (Mouvement des citoyens de Jean-Pierre Chevènement et Nicolas Dupont-Aignan avec « Debout la France ») et pose la question de son héritage aujourd’hui. La démocratie chrétienne est aussi une manifestation importante des cultures politiques, comme l’est aussi le radicalisme de droite comme de gauche.
Doc. 3. Général Charles de
Gaulle à l'Arc de Triomphe à Paris en mai 1954 |
Doc. 4. Une de la revue Le
courrier de la nouvelle république (
janvier 1961) :
un bonnet phrygien aux couleurs de la France et
un titre incitant à voter pour de Gaulle
et pour l'UNR (Union pour la Nouvelle
République) au moment du conflit en
Algérie
|
Le clivage droite-gauche ne résiste pas à certains événements historiques, comme cela fût le cas avec le retour de De Gaulle au pouvoir en 1958 et qui fédère autour de lui aussi biens des responsables de gauche que de droite. Il en est de même en 2005 pour le référendum de ratification du Traité constitutionnel européen (TCE). Les partis politiques sont divisés entre pro et anti TCE, c’est le cas au Parti socialiste, à l’UMP. Les souverainistes ou légitimistes, pour reprendre la terminologie de René Rémond, contestent cette ratification car, selon eux, elle porte préjudice à la souveraineté nationale.
Aucune des cultures politiques mentionnées ci-dessus n’est a priori de gauche ou de droite. Chacune de ces cultures politiques constitue une réponse formalisée aux aspirations politiques collectives et aux soutiens ou refus des citoyens quant aux directions qu’elle doit prendre. Il ne faut par ailleurs pas oublier que l’existence d’un responsable politique, d’un courant au sein d’un parti ou d’un parti politique, dépend de sa capacité à exister aux yeux de l’opinion publique, et cliver est aussi important que rassembler.
Le clivage droite-gauche joue donc un rôle structurant dans le paysage politique français, comme cela peut être le cas dans d’autres pays du monde mais que par ailleurs il n’est pas le seul clivage qui permet d’en comprendre l’architecture.
Le clivage droite-gauche relève d'approches politiques opposées sur des valeurs mais découle surtout de l'importance du scrutin majoritaire et en particulier de l'élection du Président de la République selon ce mode de scrutin. Ce qui n'empêche en aucune façon aux deux camps d'être particulièrement hétérogènes au regard des formations politiques qui les composent.
Le paysage politique français serait alors davantage marqué par les traces de différentes cultures politiques héritées du 19e et 20e siècle, comme l'est l'opposition entre légitimistes et orléanistes mais aussi bonapartistes selon la terminologie de René Rémond.
Les cultures politiques jouent un rôle important et transcendent le plus souvent le clivage droite-gauche sur des questions importantes comme la souveraineté nationale. Ces cultures reposent aussi sur l'existence de grands responsables politiques qui ont ont su rassembler, comme cela a été le cas de De Gaulle.
Il ne faut pas oublier pour autant que cliver et rassembler sont deux actions fondamentales dans l'espace politique.
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