Les microorganismes bactériens pathogènes
- Fiche de cours
- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
- Présenter la découverte historique d’une maladie liée à une bactérie pathogène à transmission directe et/ou vectorielle.
- Connaitre la répartition, la prévalence et l’impact en termes de santé publique d’une maladie à transmission directe et/ou vectorielle causée par une bactérie pathogène.
- Identifier les modes de lutte contre des maladies, en France et dans le monde, causées par des bactéries pathogènes.
- Étudier un ou plusieurs exemples de maladies causées par une bactérie pathogène (maladie de Lyme, peste…) et leurs traitements.
- Certaines maladies causées par des bactéries pathogènes sont transmises directement entre êtres humains ou par le biais d’animaux tels que les insectes (maladies vectorielles).
- Les bactéries pathogènes vivent aux dépens d’un autre organisme, appelé hôte (devenu leur milieu biologique), tout en lui portant préjudice (les symptômes).
- La propagation de la bactérie pathogène se fait par changement d’hôte. Il passe soit par un contact physique entre hôtes, soit par le milieu ambiant (air, eau), soit par un vecteur biologique qui est alors l’agent transmetteur indispensable du pathogène (il assure la maturation et/ou la multiplication du pathogène).
- Le réservoir des bactéries pathogènes peut être humain ou animal (malade ou non).
- La propagation peut être plus ou moins rapide et provoquer une épidémie.
- La connaissance de la propagation de la bactérie pathogène (voire, s’il y en a un, du vecteur) permet d’envisager les luttes individuelles et collectives.
- Les comportements individuels et collectifs permettent de limiter la propagation des bactéries pathogènes (gestes de protection, mesures d’hygiène, vaccination...).
- Le changement climatique peut étendre la transmission de certaines bactéries pathogènes en dehors de leurs zones historiques.
- Les microorganismes bactériens
- Le microbiote humain
Une bactérie est un micro-organisme formé d'une seule cellule, sans noyau, à structure très simple.
Les bactéries présentent une grande diversité de tailles et de formes : leur taille moyenne est comprise entre 0,5 et 5 µm, et la plupart des bactéries sont soit sphériques (coques), soit en forme de bâtonnets (bacilles).
Différents types de bactéries
Un nombre important de bactéries vivent dans le corps humain (souvent plus nombreuses que le nombre de cellules qui le composent). La plupart sont inoffensives et bénéfiques pour l’individu. Il s’agit du microbiote humain.
Mais il existe de nombreuses espèces de bactéries dites pathogènes. Une bactérie pathogène est une bactérie responsable d'une maladie infectieuse même chez un sujet « sain » (exemples : syphilis, peste, typhoïde, choléra, tuberculose, méningite...).
Le pouvoir pathogène d’une bactérie dépend de l’espèce bactérienne responsable de l’infection, et conditionne le type de maladie. Il faut faire attention à ne pas confondre infection et contamination.
Une infection est la multiplication de micro-organismes, comme des bactéries, à l’intérieur de l’organisme.
La contamination correspond à la pénétration d’un micro-organisme, comme une bactérie, dans le corps.
On peut être contaminé sans être infecté si notre organisme se défend assez rapidement pour éviter la multiplication du micro-organisme.
La virulence d’une bactérie désigne l’intensité du pouvoir pathogène de la bactérie.
Dans les années 1880, Louis Pasteur et ses
collaborateurs travaillèrent sur une maladie qui
provoque des douleurs et des plaques cutanées
chez le porc.
Louis Pasteur cultiva le microbe responsable de cette
maladie et l’observa au microscope. Il constata
et écrivit dans un rapport :
« sa forme se rapproche de celle du microbe
du choléra des poules ».
Il expérimenta et découvrit que ce
microbe n’avait pas d’action sur les
poules, mais tuait cependant aussi les lapins et les
moutons. Ce microbe fut alors identifié comme
étant une bactérie, nommée
Erysipelothrix rhusiopathioe. Après avoir
atténué la virulence du microbe par des
passages successifs chez les lapins, Pasteur parvint
à mettre au point un vaccin utilisable chez les
porcelets âgés de moins de 4 à
5 mois contre cette maladie.
Portrait de Louis Pasteur
Les bactéries pathogènes peuvent vivre aux dépens d’un autre organisme, appelé hôte (devenu leur milieu biologique). Elles libèrent généralement des toxines pathogènes responsables des symptômes ressentis par l’individu. Leur transmission peut se faire par contact direct ou par un vecteur.
Une toxine est une substance toxique élaborée par certaines bactéries.
Certaines maladies causées par des bactéries pathogènes sont transmises directement entre êtres humains. C’est le cas du choléra, qui est dû à la bactérie Vibrio cholerae.
Au 19e siècle, le choléra s’est répandu dans le monde entier depuis son réservoir originel : le delta du Gange en Inde. On parle de pandémie.
Une pandémie est une épidémie qui atteint un grand nombre de personnes dans une zone géographique très étendue.
Symptômes |
|
Mode de transmission de la bactérie pathogène |
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Traitement |
|
Prévalence mondiale par an | 1,3 millions à 4 millions |
Mortalité mondiale par an | 21 000 à 143 000 |
Prévention et lutte |
|
La prévalence est le nombre de cas d’une maladie déclarés dans une population à un moment donné.
La propagation de la bactérie pathogène
Vibrio cholerae se fait par changement
d’hôte.
Mais pour d’autres bactéries
pathogènes la propagation peut avoir lieu :
- uniquement par contact physique entre hôtes (exemple : la maladie de la syphilis est causée par la bactérie Treponema pallidum, transmise lors de relations sexuelles non protégées) ;
- par l’air (exemple : la maladie de la tuberculose est causée par le bacille de Koch, transmis par des gouttelettes aériennes expectorées par la toux).
Certaines bactéries pathogènes
transmettent des maladies par le biais de vecteurs,
comme des animaux. Ces maladies sont donc
appelées maladies vectorielles.
Ces animaux vecteurs sont, la plupart du temps, des
insectes ou arthropodes hématophages
(moustiques, tiques, poux…) qui assurent la
transmission (d’une bactérie
pathogène, par exemple) d’un hôte
vertébré vers un autre hôte
vertébré.
Un être vivant hématophage se nourrit de sang.
La maladie de Lyme, appelée borréliose de Lyme, est un exemple de maladie à transmission vectorielle causée par une bactérie du complexe : Borrelia burgdorferi sensu lato.
Symptômes |
|
Mode de transmission de la bactérie
pathogène chez l'humain |
morsure de tique infectée par la bactérie pathogène |
Vecteur | tique |
Traitement |
antibiotiques |
Prévalence en Europe en 2014 |
650 000 à 850 000 |
Prévention et lutte |
|
Après la ponte des œufs, des larves
se développent, puis muent pour se transformer
en nymphes, avant de devenir adultes
grâce à une dernière mue. Pour
survivre, quelle que soit l'étape de
développement de la tique, elle a besoin de
sang. C’est pourquoi elle parasite
différents hôtes pour leur en
prélever.
En règle générale, les larves de
tiques ont pour hôte de petits
vertébrés mammifères, comme les
souris ou les hérissons. Les nymphes de tiques
privilégient comme hôte des
vertébrés mammifères de taille
moyenne ou petite, tels que les renards ou les souris.
Enfin, la tique adulte a pour hôte des
vertébrés mammifères de plus
grande taille, comme les chevreuils.
L’Homme est un hôte accidentel. Il
peut être mordu par une tique à tout stade
de son développement (larve, nymphe,
adulte).
Certaines tiques sont infectées par la
bactérie pathogène Borrelia
burgdorferi. Dans le cas de la maladie de Lyme, la
propagation de la bactérie pathogène se
fait donc par changement d’hôte
grâce à un vecteur biologique, la
tique, qui est l’agent transmetteur
indispensable.
Le vecteur assure la maturation et/ou la
multiplication de la bactérie
pathogène. L’hôte, appelé
aussi réservoir des bactéries
pathogènes, peut être humain ou animal
(malade ou non).
On appelle épidémie, l’apparition et la propagation d’une maladie infectieuse contagieuse, qui frappe en même temps et en un même endroit un grand nombre de personnes.
Certaines bactéries pathogènes peuvent
provoquer une épidémie.
Par exemple, en France, dans le cas de la maladie de
Lyme, d'après les données de
l’institut de veille sanitaire (InVS,
aujourd’hui intégré à
l’ANSP, l’agence nationale de santé
publique), quasiment toutes les régions sont
touchées par cette maladie avec une incidence
plus ou moins forte.
L’incidence indique le nombre de nouveaux cas d’une maladie dans une population sur un intervalle de temps donné.
D'après les données de Santé publique France, la fréquence d’apparition de cette maladie a presque été multipliée par 10 en 10 ans.
La connaissance de la propagation d’une bactérie pathogène (voire, s’il y en a un, du vecteur) permet d’envisager la mise en place de luttes individuelles et collectives.
Quelques comportements individuels permettent de se protéger de la maladie de Lyme :
- prévenir : porter des vêtements couvrants et des chaussures montantes lors de balades en forêt pour éviter les piqûres de tique, et utiliser du répulsif pour insectes pour tuer le vecteur ;
- inspecter : après une balade en nature, inspecter méticuleusement son corps ;
- réagir : en cas de présence d’une tique accrochée sur la peau, la retirer avec une pince spéciale ;
- surveiller : désinfecter la zone de piqûre et la surveiller pendant 30 jours ;
- consulter : en cas d'érythème migrant, consulter un médecin.
Quelques comportements collectifs permettent de protéger les populations du choléra :
- améliorer les services d’assainissement et d’approvisionnement en eau ;
- éduquer les populations sur les mesures générales d’hygiène (lavage de main au savon notamment) ;
- vacciner : des vaccins anticholériques oraux existent.
Il est possible de limiter voire d’éradiquer une épidémie en luttant contre sa propagation grâce à des méthodes préventives, dites prophylactiques.
La prophylaxie est l’ensemble des mesures à prendre pour prévenir les maladies.
Voici une liste, non-exhaustive, de méthodes prophylactiques :
- éviter la contamination par les vecteurs (utilisation d’insecticides) ;
- lutter par des mesures d’hygiène rigoureuses : lavage des mains et des surfaces au savon et/ou au gel hydroalcooliques, se couvrir la bouche et le nez en toussant ou en éternuant ;
- utiliser un préservatif lors d’un rapport sexuel pour stopper les contaminations par voie sexuelle ;
- s’isoler (mise en quarantaine) en cas d’infection ;
- se faire vacciner.
Des méthodes curatives, si elles existent, peuvent venir compléter les méthodes prophylactiques pour limiter l’épidémie, telles que la prise d’antibiotiques.
Les comportements individuels et collectifs permettent donc de limiter la propagation des bactéries pathogènes (gestes de protection, mesures d’hygiène, vaccination, dépistage des individus infectés, etc.).
Les bactéries responsables de maladies chez l’Homme et liées à l’eau sont nombreuses, par exemple :
- Escherichia Coli (responsable de la gastro-entérite) ;
- Vibrio cholerae (responsable du choléra) ;
- Legionella pneumophila (responsable de la légionellose).
Les changements climatiques, comme les inondations, les sécheresses ou un réchauffement de la température de l’eau, peuvent avoir des conséquences majeures sur le développement de ces bactéries :
- les inondations peuvent provoquer un lessivage des sols responsable de la propagation des bactéries pathogènes dans l’eau ;
- les sécheresses provoquent un problème d’accès à l’eau et ont un impact sur la qualité de celle-ci.
La température est un paramètre
fondamental de la multiplication des bactéries.
Par exemple, Legionella pneumophila se
développe peu à 25 °C, alors
qu’entre 30 °C et 37 °C, sa
multiplication est forte.
Ainsi, si un changement climatique provoque une hausse
de la température de l’eau, la
multiplication des bactéries pathogènes
présentes s’accélérera.
Les maladies liées à des bactéries
pathogènes véhiculées par un
vecteur sont également sensibles au changement
climatique. Par exemple, la bactérie responsable
de la maladie de Lyme, véhiculée par les
tiques, a tendance à toucher de nouveaux pays
à cause du réchauffement climatique. Une
étude révèle la possibilité
que la tique, Ixodes scapularis, s'étende
vers le Canada, et prévoie une augmentation de
213 % de son habitat d'ici à 2080. Le
constat est le même en Europe : les tiques
risquent de remonter de la partie méridionale de
l’Europe vers le Nord.
Le changement climatique peut donc étendre la
transmission de certaines bactéries
pathogènes en dehors de leurs zones historiques,
par l’augmentation de la zone habitable de ses
principaux vecteurs.
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