Les inégalités sont multiformes et cumulatives
- Fiche de cours
- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
- Savoir caractériser les différentes formes d’inégalités.
- Savoir expliquer le caractère multiforme et cumulatif des inégalités.
- Savoir caractériser l’évolution des inégalités au XXe siècle.
- Les inégalités économiques sont les différences entre des individus ou groupes sociaux portant sur des avantages ou des désavantages économiques et qui fondent une hiérarchie entre ces individus ou entre ces groupes.
- Les inégalités sociales sont les différences entre des individus ou groupes sociaux portant sur des avantages ou des désavantages dans l’accès à des ressources socialement valorisées.
- Le patrimoine représente l’ensemble des biens possédés.
- Le revenu représente l’ensemble des sommes d'argent perçues par une personne au cours d'une période donnée.
- Les revenus de transfert sont des revenus qui proviennent des opérations de redistribution réalisées par les pouvoirs publics (le RSA, allocations chômage).
Les inégalités peuvent prendre deux formes : économiques et sociales. Chaque forme regroupe différents types d’inégalités.
1. Les inégalités de revenu
Le revenu disponible d'un ménage comprend les revenus d'activité (nets des cotisations sociales), les revenus du patrimoine, les transferts en provenance d'autres ménages et les prestations sociales (y compris les pensions de retraite et les indemnités de chômage), nets des impôts directs.
En France, 50 % de la population perçoit 30 % des revenus et les 10 % de la population les plus riches reçoivent 25 % des revenus, tandis que dans un monde égalitaire, les 50 % de la population devrait se partagerait 50% des revenus. En moyenne, les Français les 10 % les plus aisés touchent 6,7 fois plus que les 10 % les plus pauvres après impôts et prestations sociales (Insee, 2016). Au total, le 1 % le plus riche récupère presque 6 % des revenus de l’ensemble des ménages.
Ainsi, malgré les revenus de transfert, la France présente de grandes inégalités de revenu.
2. Les inégalités de salaires
Les revenus du travail comprennent les salaires mais aussi les primes voire encore des avantages en nature (voitures, appartements de fonction, etc.) qui sont aussi des sources d’inégalités entre salariés.
Le revenu salarial moyen en France est, en 2016 selon l’INSEE (publication 2020), de 20 750 € par an, soit 1 729 € par mois. Le revenu salarial médian est de 18 480 € par an, soit 1 540 € par mois, ce qui signifie que 50 % des salariés gagnent moins de 1 540 euros par mois et 50 % gagnent davantage. Les cadres reçoivent en moyenne 3 433 € par mois tandis que les employés gagnent 1 144 €. Les cadres gagnent donc trois fois plus que les employés.
3. Les inégalités de patrimoine
Le patrimoine est constitué par l’ensemble des biens possédés par un individu (ou, le plus souvent, par un ménage) : il se compose d’immeubles (terres, maisons, appartements, bâtiments de production), de valeurs mobilières (actions et obligations, par exemple), de liquidités déposées sur des comptes bancaires, d’objets d’art, de bijoux, etc.
Les revenus sont donc des flux alors que le patrimoine est un stock, que l’on acquiert en utilisant son revenu et que l’on peut transmettre à ses héritiers. On peut bien penser que si l’on a des revenus faibles, on aura souvent un patrimoine faible (même si ce n’est pas toujours le cas : un agriculteur propriétaire de son exploitation peut avoir des revenus faibles alors qu’il détient un patrimoine).
Le patrimoine est réparti de façon beaucoup plus inégale que les revenus. Les 10 % les plus fortunés détiennent près de la moitié du patrimoine selon l’Insee (données 2018). Les 10 % les moins fortunés possèdent 0,1 % du total. La moitié des ménages la moins bien dotée ne détient que 8 % de l’ensemble. Les 10 % du bas de l’échelle disposent au plus de 3 800 euros, la valeur d’une voiture d’occasion par exemple. En moyenne, leur patrimoine est de 1 800 euros. La moitié des ménages possède un patrimoine de moins de 163 000 euros. En haut, les chiffres grimpent vite. Les 10 % les plus fortunés ont 600 000 euros au minimum et 1,3 million en moyenne. Les 5 % du haut de l’échelle, au moins 880 000 euros et le 1 %, au moins 1,9 millions. Ainsi, les inégalités de patrimoine sont les plus accentuées.
1. Les inégalités entre hommes et femmes
Les inégalités entre les hommes et les femmes prennent plusieurs formes. Les écarts de salaire restent globalement de l’ordre de 20 % environ, ils sont d’autant plus importants que l’on progresse dans la hiérarchie. On note cependant que ces inégalités sont moins fortes dans le secteur public. Les femmes ont globalement moins accès aux emplois à responsabilités et sont plus touchées par le chômage.
On retrouve ces inégalités dans les autres domaines de la vie sociale : en particulier, le travail domestique repose pour l’essentiel sur les femmes, et les changements, s’ils existent, sont encore peu perceptibles dans les statistiques. L’inégalité dans l’exercice du pouvoir politique, malgré la loi sur la parité, reste également très forte.
Si ces inégalités pouvaient s’expliquer par une moindre qualification des femmes il y a quelques années, cet argument ne tient plus devant la forte progression de la scolarité féminine et leur réussite scolaire. Les écarts de salaires ont fortement baissé depuis les années 1960 mais stagnent depuis une dizaine d’années comme si les femmes se heurtent à un « plafond de verre », les empêchant d’être à égalité avec les hommes sur le marché du travail.
2. Les inégalités d’espérance de vie
Alors même que l’accès aux soins médicaux est garanti à tous, on meurt plus jeune lorsqu’on est ouvrier non qualifié que lorsqu’on est cadre. À 35 ans, un homme cadre peut espérer vivre jusqu’à 84 ans, contre 77,6 ans pour un ouvrier, soit plus de six ans d’écart (Insee, données moyennes entre 2009 et 2013). L’espérance de vie à 35 ans d’une femme cadre est de 53 ans (elle peut espérer vivre jusqu’à 88 ans) contre 49,8 ans pour une ouvrière (qui peut compter sur 84,8 années), soit trois années de différence.
Ces différences s’expliquent notamment par des métiers plus ou moins exigeants physiquement mais aussi par les pratiques vis-à-vis de la santé. Les cadres font plus de sport, mangent plus équilibré et font donc plus attention à leur santé que les ouvriers. L’obésité est une maladie qui touche les plus pauvres (2 fois plus d’ouvriers que de cadres). La France connaît aussi de fortes inégalités d’accès aux soins en fonction de la zone géographique mais aussi des moyens financiers (12 % des plus pauvres n’ont pas de mutuelle de santé, alors que cela ne touche que 3 % des plus riches).
3. Les inégalités de réussite scolaire
En France, l'école est publique et gratuite, ce qui signifie qu'elle est accessible à tous. Or, il s'avère que le genre des études, leur durée, le niveau de diplôme atteint sont directement reliés avec l'origine sociale des étudiants.
Parmi les enfants d’ouvriers non qualifiés entrés en 6e en 1995, seuls 40 % ont réussi à avoir un baccalauréat alors que cette proportion monte à 90 % pour les enfants d’enseignants et de cadres (deux fois plus). Ces inégalités s’observent dès le plus jeune âge. Au CP, parmi les enfants d’ouvriers non qualifiés, 15 % figurent parmi les 10 % les plus faibles aux évaluations et 5,7 % parmi le dixième le plus fort, selon les données 2011 du ministère de l’Éducation.
Enfin, il existe d’autres sujets d’inégalités tels que :
- le logement : 3,8 millions de mal logés en France ;
- l’accès à la culture : 70 % des cadres ont visité un musée dans l’année contre 21 % des ouvriers ;
- l’accès aux loisirs : 80 % des cadres partent en vacances contre 50 % des ouvriers.
Sur le long terme on observe une réduction des inégalités économiques.
La loi de Simon Kuznets (1901-1985) établit que dans les premières étapes du développement, les inégalités augmentent pour diminuer dans les étapes suivantes selon une courbe en U inversée.
Pour Thomas Piketty (1971-), il y a eu un basculement de la société française d’une « société de rentiers » à une « société de cadres » car malgré l’augmentation significative du pouvoir d’achat, la hiérarchie des salaires est inchangée. Tout au long du XXe siècle, la part des 10 % des salariés les mieux rémunérés dans le revenu total est restée assez stable (comme celle des 10 % des salariés les moins rémunérés).
De plus, il observe un accroissement des inégalités de patrimoine. Ainsi, la forte augmentation du niveau de vie moyen, notamment pendant les Trente Glorieuses n’implique pas mécaniquement une réduction des inégalités.
On observe quatre phases principales d’évolution des inégalités :
- de 1950 à 1968, forte augmentation du niveau de vie moyen mais la dispersion des salaires s’est accrue ;
- de 1968 et 1984, les inégalités se réduisent sous les effets de l’indexation du SMIC sur la croissance économique, de l’augmentation des pensions retraites et de la mise en place de minima sociaux ;
- de 1984 au milieu des années 2000, essoufflement très net du processus de réduction des inégalités économiques ;
- depuis 2004, on observe en France une accentuation des inégalités de niveau de vie « par le haut » : les revenus du patrimoine ont fortement augmenté et les très hauts revenus salariaux ont explosé (stock-options, intéressements, etc.).
Les inégalités tendent à se cumuler et à faire « système » : elles s'engendrent les unes les autres et entraînent de la reproduction sociale.
Les inégalités de revenus engendrent des inégalités de logement, de loisir, d’équipement, qui entraînent des inégalités de réussite scolaire et donc de revenus.
Les inégalités de revenus et de patrimoines sont un bon exemple d'inégalités cumulatives. Le revenu engendre du patrimoine et le patrimoine engendre des revenus. De ce fait, les personnes ayant initialement des revenus ou un niveau de patrimoine élevé ne cessent de les augmenter, creusant les inégalités avec les autres catégories de population.
Certains groupes sociaux cumulent les inégalités comme les ouvriers. Ainsi, les inégalités se cumulent pour former un cercle vicieux où une inégalité en entraîne une autre.
En conclusion, les inégalités économiques et sociales sont multiformes et cumulatives.
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