Les guerres de Yougoslavie
- Fiche de cours
- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
- Connaitre le processus de constitution et de démantèlement de la Yougoslavie.
- Comprendre les enjeux et le déroulement des trois guerres yougoslaves : le conflit serbo-croate, celui de Bosnie et les affrontements pour le Kosovo.
- Connaitre le traité de paix de Dayton et la mise en place du TPIY.
- La Yougoslavie est constituée à la suite de la Première Guerre mondiale.
- Après un démantèlement orchestré en 1941 par les puissances de l'Axe, la Yougoslavie s’est reconstituée sous la forme d’un régime socialiste en 1945 et devient la République populaire fédérative de Yougoslavie.
- En 1991, la volonté de retrait croate de la Fédération alimente le casus belli, car plus de 600 000 serbes vivent dans le sud de la Croatie.
- La Bosnie subit aussi l'hostilité des Serbes en avril 1992 après la proclamation d’indépendance du président bosniaque musulman Alija Izetbegović suite à un référendum.
- Les menées génocidaires des Serbes de Bosnie entrainent la réaction tardive de la communauté internationale.
- En 1991, profitant de la décomposition yougoslave, le Kosovo proclame son indépendance. La Serbie doit renoncer à ses attaques et le Kosovo est placé sous mandat de l’ONU pour finalement déclarer son indépendance en 2008.
La Yougoslavie est un État né suite aux traités de paix clôturant la Première Guerre mondiale. Les pays vainqueurs cherchent à régler la question des nationalités dans la région des Balkans.
En effet, la ville bosniaque de Sarajevo, où a eu lieu l’assassinat de l’héritier de la couronne austro-hongroise, est l’épicentre du conflit mondial qui a fait plus de 10 millions de morts en quatre ans.
Le traité de Versailles qui redéfinit l’Europe crée une fédération pour regrouper les populations slaves du Sud : la Yougoslavie. En forçant les Serbes, les Croates et les Slovènes à vivre ensemble, les Européens pensent résoudre la conflictualité séculaire dans le Sud-Est européen.
À la fin des années 1920, la cohabitation entre ces groupes reste chaotique, les nationalismes résistent à l’idée yougoslave.
Le mouvement Oustachi croate fondé par Ante Pavelic en 1929 s’oppose au système de la monarchie autoritaire. Proche des fascistes italiens, cette organisation clandestine mène des actions terroristes contre les Serbes et assassine le roi Yougoslave Alexandre Ier à Marseille en 1934.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Oustachis parviennent au pouvoir avec l’aide des nazis. Ils organisent la persécution des Serbes, des Juifs et des Tziganes. Des camps de concentration sont créés par l’État indépendant croate.
Des dizaines de milliers de personnes seront internées et exterminées dans les camps de Jasenovac.
Après un démantèlement orchestré en 1941 par les puissances de l'Axe, la Yougoslavie se reconstitue sous la forme d’un régime socialiste en 1945 et devient la République populaire fédérative de Yougoslavie.
L’action héroïque des partisans communistes leur a permis d’accéder au pouvoir de manière démocratique. Un nouveau dirigeant très populaire émerge : Josip Broz dit Tito.
Il bâtit un système autoritaire qui étouffe les revendications nationales. Les six républiques (Bosnie-Herzégovine, Croatie, Macédoine, Monténégro, Serbie et Slovénie) conservent une certaine autonomie, mais la Fédération est centralisée depuis la capitale Belgrade, en Serbie.
Le régime communiste yougoslave est emporté en 1990 après la chute du rideau de fer. Le retour des revendications nationales, étouffées pendant quarante ans resurgit à la fin du XXe siècle.
En 1991, la Croatie, la Slovénie et la Macédoine décident de se retirer de manière unilatérale de la Fédération. La Serbie, qui domine la Fédération yougoslave, s’oppose à cette implosion et cherche à maintenir ces républiques en son sein. Elle se résout à accepter le départ de la Slovénie et de la Macédoine, qui n’abritent pas de minorités serbes significatives. En revanche, le retrait de la Croatie alimente les tensions.
En effet, plus de 600 000 serbes vivent dans le sud de la Croatie et refusent de quitter la Fédération yougoslave. Les Serbes de Croatie se sentent menacés par le nouvel État indépendant du président nationaliste Franjo Tudjman. L’ombre du passé et des persécutions de la guerre resurgit d’autant que le gouvernement croate réhabilite le drapeau à damiers des Oustachis et la monnaie associée à cette époque, le Kuna.
En Serbie, le président Slobodan Milošević alimente les tensions pour mieux s’opposer à l’indépendance croate.
Rapidement, les tensions cèdent la place aux affrontements armés lorsque des milices serbes aux ordres de Milošević attaquent les villes croates du Sud (Dubrovnik) et de l’Est à proximité de la Serbie (Vukovar). Le but est de rattacher le sud de la Croatie à majorité serbe à la Serbie. Pour cela, il faut éliminer les populations croates présentes par le nettoyage ethnique afin d’obtenir une région ethniquement homogène. La Serbie parvient ainsi à contrôler un tiers de la Croatie.
La Bosnie-Herzégovine est une république de la Fédération yougoslave. Plusieurs communautés composent sa population :
- des populations musulmanes, héritage de la présence ottomane ;
- des populations serbes, qui occupent la partie orientale de la Bosnie-Herzégovine et représentent un tiers de la population bosniaque ;
- des populations croates, qui vivent à l’ouest du territoire.
Depuis les élections libres de 1990, Alija Izetbegović, un musulman, est devenu le président de la République grâce à une alliance avec les parties serbes et croates.
La proclamation d’indépendance du président bosniaque musulman Izetbegović suite à un référendum déclenche l’hostilité des Serbes, qui attaquent la capitale Sarajevo le 6 avril 1992. Les offensives serbes leur permettent de contrôler les trois-quarts du territoire bosniaque. Sarajevo est bombardée à l’arme lourde, et des tanks cernent la ville, qui est ainsi assiégée jusqu'au 29 février 1996.
Le président Izetbegović est même retenu en otage à l’aéroport de Sarajevo par l’armée fédérale yougoslave.
Les Serbes de Bosnie sont organisés en milice armée soutenue par le président Milošević et donc le pouvoir fédéral yougoslave. Leur leader politique est Radovan Karadzic et le chef militaire, le général Ratko Mladić. Ce sont des extrémistes, ils souhaitent créer un territoire ethniquement homogène avec pour projet la création d’une Grande Serbie.
Pour cela, ils vont se livrer à la purification ethnique en débarrassant la Bosnie orientale des populations musulmanes afin de créer des territoires exclusivement serbes. Les populations civiles deviennent des cibles pour les groupes armées, les musulmans de Bosnie sont fusillés en masse, des camps sont créés dans lequel des populations sont déportés.
La ville de Srebrenica en Bosnie orientale est depuis 1992 un refuge pour les populations musulmanes entourées par les Serbes. Les milices serbes vont dans un premier temps affamer la ville en coupant son ravitaillement.
Entre le 11 et le 15 juillet 1995, malgré la présence de l’ONU, le général Ratko Mladić lance l’assaut final contre la cité. Plus de 8 000 personnes sont assassinées, elles sont enterrées à la hâte dans des charniers qui rappellent les heures les plus sombres de la Seconde Guerre mondiale.
Les menées génocidaires des Serbes de Bosnie entraine la réaction tardive de la communauté internationale. Les Européens divisés sur la question, sans moyens suffisants et sans volonté politique réelle sont impuissants. Ce sont les américains sous couvert de l’OTAN et de l’ONU qui interviennent. L’hyper puissance américaine, véritable gendarme du monde depuis la chute de l’URSS en 1991, décide d’agir militairement pour faire cesser les massacres.
En août 1995, les positions serbes à Sarajevo sont bombardées par l’OTAN. Face à la puissance américaine, les belligérants décident de mettre fin aux hostilités. Des pourparlers sont engagés entre les Serbes de Milošević, les Croates de Tudjman et les Bosniaques d'Alija Izetbegović.
Entre mai et août 1995, l'armée croate reprend les territoires sécessionnistes de Krajina aux serbes.
Après des discussions interminables sur la base militaire de Dayton aux États-Unis, les dirigeants des Balkans et l’administration américaine du président Clinton parviennent à un accord fin novembre 1995. Ils prévoient la partition de la Bosnie-Herzégovine entre une partie croato-musulmane et une autre serbe, la Republika Srpska (République serbe à ne pas confondre avec la République de Serbie).
Le Kosovo n’a jamais été une république au sein de l’État yougoslave, mais une province autonome du fait de ses particularités. Située au sud de la Serbie, elle est composée à 80 % d’Albanais musulmans et d’une minorité serbe.
Pour la Serbie, le Kosovo est le berceau historique du peuple serbe à l’époque médiévale. En 1389, la bataille de Kosovo Poljé marque la résistance serbe, mais aussi balkanique à l’expansion ottomane. Si la défaite des chrétiens ouvre la voie à la présence turque dans les Balkans, les Serbes y célèbrent l’unité et la résistance face à leur adversaire.
Les Albanais du Kosovo sont donc perçus comme des envahisseurs qui ont profité des Ottomans pour s’installer dans la région, alors que les Kosovars affirment l’ancienneté de leur présence en tant que descendants des Illyriens établis depuis l’époque romaine.
En 1991, profitant de la décomposition yougoslave, le Kosovo proclame son indépendance. La Serbie condamne cette décision et refuse la sécession d’un territoire peuplé d’une forte minorité serbe. En 1998, l’armée de Libération du Kosovo (UCK) organise des attaques contre le pouvoir serbe. La réponse de Milošević est brutale et amène à une nouvelle intervention de l’OTAN contre Belgrade, mais cette fois sans l’aval des Nations Unies. Les bombardements de l’Alliance Atlantique dominés par les États-Unis sont terribles pour les Serbes. Quant aux Kosovars musulmans, ils sont victimes des exactions serbes et près d’un million d’habitants fuient les combats pour se réfugier en Albanie et au Monténégro.
La Serbie doit renoncer à ses attaques et le Kosovo est placé sous mandat de l’ONU pour finalement déclarer son indépendance en 2008.
Les guerres en Yougoslavie ont fait près de 130 000 morts dont 100 000 en Bosnie Herzégovine. La Fédération yougoslave a implosé laissant place à des États indépendants entretenant une méfiance réciproque.
Ces guerres des années 1990 ont fait resurgir les vieux démons de la Seconde Guerre mondiale, les crimes de guerres et les crimes contre l’humanité ont amené à la mise en place du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) dès 1993, une première depuis la justice de Nuremberg.
Un certain nombre de criminels ont été condamnés à la perpétuité comme Ratko Mladić, Karadzic ou Milošević qui meurt en détention en 2006.
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