Les gouaches découpées
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Avant 1941, ces gouaches découpées ont été utilisées quasi exclusivement afin de préparer ses oeuvres, en expérimentant de manière commode - en déplaçant les formes colorées - différents agencements pour de grandes compositions, comme La Danse de la fondation Barnes entre 1931 et 1933, ou le rideau de scène et les décors du ballet de Leonide Massine, L'étrange farandole, en 1937-1938. Matisse s'est également servi de gouaches découpées de plus petites dimensions pour des couvertures et des maquettes livres et de revues : Cahiers d'art, n°3-5 en 1936, Verve, n°1 en 1937, etc. A partir de 1941, Matisse va redécouvrir et réinventer, d'oeuvre en oeuvre, la technique des gouaches découpées, l'oeuvre inaugurale en étant Jazz.
Les vingt planches du projet sont achevées en 1944. Le titre définitif sera Jazz, par analogie entre cette musique et les éclats, la vivacité, le rythme des formes et des couleurs qui ressortent de l'oeuvre. Si le thème du cirque y est récurrent, on y trouve aussi des évocations de souvenirs de voyage (les trois planches de Lagon) ou des résurgences de l'univers des contes (Le cauchemar de l'éléphant blanc).
On trouve dans Jazz une répertoire des formes à venir, dans les futures grandes gouaches découpées : motifs végétaux (rameaux, feuilles, algues) nés d'une découpe tantôt sinueuse, tantôt aiguisée, étoiles, vagues, etc.
C'est à lui que revient le découpage, dont il fait un acte artistique, créateur à part entière. Il y retrouve peu à peu, à force de pratique, la force expressive et la spontanéité du dessin.
Matisse comparera aussi le découpage à la sculpture, tant l'agencement fortement contrasté des différentes surfaces colorées et découpées fait apparaître une sensation de volume. Les gouaches découpées sont aussi, bien sûr, de la peinture, puisqu'il s'agit aussi pour Matisse de poursuivre son exploration de la sensation colorée.
A partir de 1946, Matisse entreprend de plus vastes compositions, tel le diptyque Océanie (« le ciel » et « la mer »), suivi de Polynésie (autre diptyque sur le même thème), de L'oiseau et le requin, etc. : réminiscences de voyages, célébrations vivantes et aériennes de la nature. En 1948, Matisse commence à travailler à la chapelle de Vence, pour l'ébauche de laquelle il utilisera aussi des gouaches découpée.
Les années 1950 à 1953 seront celles de l'apogée de cette technique. Peu à peu, les thèmes se font plus narratifs, comme dans les Mille et une nuits, où une nuit entière de Shéhérazade est contée ; les formes restent cependant de l'ordre du suggestif. Tristesse du roi (Beaubourg, Musée d'art moderne) marque une nouvelle étape, et est peut-être le premier grand chef d'oeuvre des gouaches découpées. Ce grand format (4 x 3 m) est véritablement composé comme un tableau, et propose là encore une histoire : le roi David jouant du luth pour une danseuse, accompagné d'un joueur de tambourin. Par le choix et la disposition des formes colorées, Matisse a su mettre en avant le tournoiement de la danse et l'emportement des musiciens. Il considèrera lui-même cette oeuvre comme l'égale de ses plus grandes peintures.
En 1952, Matisse crée les quatre Nus bleus (qu'il appelle lui les Nus accroupis), oeuvres emblématiques de cette période : quatre femmes en bleu sur fond blanc, dans une même pose équilibrée, assises avec un bras et un genoux pointés vers l'angle supérieure gauche du tableau. Les quatre Nus sont tous les quatre de dimensions à peu près semblables (un peu plus d'un mètre de hauteur), et semblent se suivre. Les Nus I à III ont cependant été improvisés et exécutés « d'un seul trait », tandis que le Nu IV, premier à avoir été commencé et dernier achevé, a pris plus de trois semaines, ayant fait l'objet de nombreux repentir ; comme toujours chez Matisse, la modification d'un point entraîne des changements dans toute la composition. Des quatre compositions ressort la même impression de volume et d'espace, du fait de la circulation de l'air (les réserves en blanc dessinant les passages entre les membres).
S'ensuit une série de découpages en bleu, reprenant les mêmes principes et aboutissant à La Piscine (M.O.M.A. de New York), à l'été 52. L'oeuvre se déploie sur une longueur de seize mètres et court tout le long des murs de la chambre atelier qu'occupe Matisse à l'hôtel Regina de Nice. Comme avec La perruche et la sirène, réalisée en 1951-1952, et Océanie de 1946, Matisse s'entoure littéralement d'un environnement vaste et aérien de sa conception, dont les limites, par le jeu des motifs, dépassent amplement celles des murs de son atelier ; les nageuses et les plongeuses bleues de La piscine s'ébattent sur fond blanc et beige, créent le mouvement et l'impression « d'immensité » qui prévalait déjà dans La Danse Barnes. De La perruche et la sirène, Matisse dira : « étant obligé de rester très souvent au lit à cause de mon état de santé, je me suis fait un petit jardin tout autour, où je peux me promener. » Parmi les dernières oeuvre de Matisse, la monumentale Négresse de 1952-1953, faite de grands signes noirs. Des signes que, à l'instar de tous ses découpages, Matisse prendra pour l'essence finale, décantée à l'extrême des formes avec lesquelles il a façonné son art ; des signes qui suffisent à résumer l'objet et à le faire vivre dans l'espace qui lui est dévolu.
Les oeuvres nées des découpages sont de plus en plus vastes, occupent l'espace, le transcendent. Les découpages apparaissent alors à Matisse non pas comme une technique de substitution à la peinture qu'il ne peut plus pratiquer, mais comme un outil de création à part entière, ayant ses propres règles et lui donnant accès à un univers qu'il ne soupçonnait pas.
Matisse peut ainsi poursuivre et achever, dans les dernières années de sa vie, son oeuvre de concentration des moyens picturaux pour atteindre à l'essentiel, à la recréation d'une immensité qui dépasse le réel.
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