Les États-Unis : une superpuissance dans la guerre froide (1942-1990)
- Fiche de cours
- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
- Comprendre la place des États-Unis après la Seconde Guerre mondiale.
- Comprendre le contexte de la guerre froide.
- Entre 1942 et 1989, les États-Unis apparaissent
à la fois comme une superpuissance
économique, militaire et culturelle.
Leur rivalité idéologique avec l’URSS exacerbe leur volonté d’exalter et de promouvoir leur modèle de société : les États-Unis fascinent alors la plupart des Européens. - Paradoxalement, la fin de la guerre froide marque, pour
les États-Unis, la fin d’un cycle. Leaders
incontestés du « monde
libre », ils se retrouvent à partir de
1989 sans rival : le manque de concurrence
érode la coercition autour des valeurs
défendues par les États-Unis.
Leurs alliés historiques peuvent dès lors se permettre de critiquer les prises de position américaines. - En outre, une hyper-puissance américaine sans rival exalte les velléités pour certains pays ou certains groupes de se poser en alternative. Mais à la place d’un monde bipolaire, le monde des années 1990-2000 devient multipolaire, ce qui rend plus difficile pour les États-Unis d’exercer leur rôle de « gendarme du monde ». Entre 1990 et 2012, les États-Unis apparaissent comme une hyper-puissance contestée.
Les États-Unis deviennent à partir de la
Seconde Guerre mondiale, une superpuissance
mondiale. C’est dans l’opposition au nazisme
et à ses alliés puis dans l’affrontement
avec l’URSS au cours de la Guerre froide que les
États-Unis s’affirment comme le leader des pays
occidentaux. Cette hégémonie nait dès la
fin des années 1930. En effet, en
dépit d’une opinion publique de plus en plus
isolationniste, Roosevelt comprend dès les
années 1930, que la sécurité du
monde est menacée et avec elle, la
sécurité des États-Unis.
Certes, les États-Unis votent des lois de
neutralité en 1935, 1936 et 1937, mais Roosevelt
amorce un virage politique à partir 1937, car
l’expansion japonaise dans le Pacifique constitue un
danger pour la sécurité des
États-Unis.
À partir de ce moment, les États-Unis sont au
cœur de tous les conflits et de toutes les tensions,
mais aussi de toutes les tentatives de maintenir la paix et
la démocratie dans le monde. Ils endossent, parfois
contre leur gré, le rôle de
superpuissance.
La prise de conscience tardive des dangers qui menacent le monde pousse les États-Unis à intervenir progressivement dans la Seconde Guerre mondiale.
Dès 1939, Roosevelt fait assouplir les lois de neutralité. En 1940, après la défaite de la France, Roosevelt rétablit la conscription pour la première fois en temps de paix. Élu pour la 3e fois à la magistrature suprême, Roosevelt affirme alors que les États-Unis doivent devenir « l’arsenal de la démocratie » :
- En 1941, il fait voter la loi du prêt-bail. Cette loi prévoit que les États-Unis peuvent prêter des armes à tout pays dont la défense est nécessaire à la sécurité des États-Unis. Le matériel doit être rendu ou payé après guerre.
- En août 1941, Roosevelt signe avec Churchill la charte de l’Atlantique, qui prévoit une paix fondée sur le droit.
Le 7 décembre 1941 l’aviation japonaise attaque Pearl Harbor, une base américaine dans le Pacifique. Le lendemain, le Congrès américain vote l’entrée en guerre des États-Unis. Ils mobilisent :
- 12 millions de soldats sur de nombreux théâtres d’opérations en Asie et en Europe : débarquement en Afrique du Nord et en Normandie le 6 juin 1944 ;
- leur économie à travers le Victory Program de 1942 : 300 000 avions de guerre sont produits en 3 ans, 100 000 tanks, 124 000 bateaux et 2,7 millions de mitrailleuses.
En 1945, les États-Unis jouissent d’un prestige immense et d’une domination sans précédent : les soldats américains, les G.I., sont accueillis comme des héros dans les villes européennes libérées. L’utilisation de l’arme nucléaire à Hiroshima et Nagasaki a fait plier le Japon et mis en évidence d’éventuels ennemis ainsi que l’étendue de la puissance américaine. Au-delà de cette domination militaire, les États-Unis dominent économiquement avec 65 % du stock d’or mondial et 50 % de la production industrielle.
Roosevelt veut, comme Wilson en son temps, créer une organisation mondiale qui puisse assurer la sécurité collective du monde, mais à la différence de son prédécesseur, il a l’appui de l’opinion publique américaine. En 1945, une conférence est organisée à San Francisco : l’ONU est créée. Le siège est fixé à New York.
Parallèlement, la conférence de Bretton Woods de juillet 1944, conduit à la création du fonds monétaire international (FMI). Le dollar devient la monnaie de référence ; sa valeur est fixée sur la valeur de l’or.
L’URSS rompt la Grande Alliance dès 1946, inquiète de voir les États-Unis promouvoir la démocratie et l’économie libérale. Dès lors, deux blocs s’affrontent. C’est la Guerre froide.
Les États-Unis apportent une aide massive
à l’Europe pour l’aider à se
reconstruire avec le Plan Marshall en 1947. Ils
apportent aussi une aide et une protection militaire
avec la constitution de l’Alliance Atlantique
(OTAN) en 1949. Les États-Unis
créent de nombreuses bases militaires dans les
pays de l’OTAN.
Les Américains aident tout
particulièrement l’Allemagne en organisant
un pont aérien en 1948-1949 pour
ravitailler Berlin-ouest coupée du reste de
l’Allemagne de l’Ouest ; le
président Kennedy renouvelle ce soutien en 1963
en prononçant à Berlin un discours
resté célèbre dans lequel il
affirme « Ich bin ein
Berliner ».
Dès 1948, les États-Unis rassemblent les pays d’Amérique dans l’OEA (Organisation des États américains), sous leur direction. Les États-Unis y proscrivent toute forme de socialisme, ce qu’ils considéreraient comme une menace pour leur sécurité et qui justifierait une intervention militaire à leurs yeux.
En Asie, les Américains défendent la Corée du Sud contre l’expansion du communisme (1950-1953), puis le Vietnam ; en Afrique, l’affrontement est plus feutré, mais il est réel à partir de la fin des années 1970 ; au Moyen Orient, les États-Unis s’appuient sur l’Arabie Saoudite et l’Iran jusqu’en 1979 pour assurer leur ravitaillement pétrolier et soutiennent Israël.
Les États-Unis se livrent à une course aux armements avec l’URSS. À partir des années 1950, les deux blocs se livrent à une course dans l’espace. Les États-Unis remportent une bataille décisive en étant les premiers sur la Lune en 1969.
Dans les années 1980, le programme de « Guerre des Étoiles » lancé par Ronald Reagan se révèle extrêmement couteux pour les États-Unis, mais l’URSS ne peut suivre les États-Unis dans ce domaine.
La puissance économique américaine est à son apogée dans les années 1950-1980 :
- Le dollar est la seule monnaie convertible en or jusqu’en 1971 et les États-Unis possèdent les 2/3 des réserves d’or mondiales en 1945.
- Une croissance vigoureuse et le plein-emploi jusqu’aux années 1970 permettent l’enrichissement d’une grande partie de la société américaine et donnent naissance à une société de consommation dont le modèle fascine le monde.
- Les marques américaines deviennent mondiales, comme Coca-Cola, Levi’s, Marlboro et leur développement à l’échelle de la planète influe sur le mode de vie des Européens ou des Asiatiques.
- Entre 1945 et 1985, les États-Unis apportent une aide militaire et économique à l’Europe et à l’Asie de l’ordre de 300 milliards de dollars.
Plus généralement, les États-Unis portent la lutte sur le terrain culturel : le mode de vie américain s’exporte, ce qui permet aux États-Unis de promouvoir leur influence. Ce mode de vie est fondé sur la liberté, la libre entreprise et la consommation. Les jeunes européens adoptent ce mode de vie à travers la mode des années 1950-1980 (les jeans, le chewing-gum, le jazz, puis le rock…). Hollywood produit des films qui diffusent et exaltent ce mode de vie (films de guerre, western exaltant la conquête de l’ouest, les films de Marylin Monroe ou de James Dean, etc).
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