Les effets territoriaux d'une politique commune : la politique agricole commune (la PAC)
- Fiche de cours
- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
- Savoir définir la politique économique, sociale et territoriale européenne.
- Savoir expliquer son fonctionnement.
- La politique agricole commune a été pensée au lendemain de la guerre. Si elle répond initialement à un objectif d’autosuffisance alimentaire, les objectifs ont évolué en fonction des besoins et des enjeux du secteur agricole de l’Union européenne.
- La volonté d’harmonisation du secteur vise à mieux intégrer l’ensemble des espaces ruraux qui se caractérisent par leur grande diversité et à assurer une meilleure stabilité des marchés.
- Cependant, la PAC fait l’objet de multiples contestations. Le fonctionnement de celle-ci la rend très inégalitaire et ce malgré le fait qu’elle représente 38 % du budget européen. Les grands pays producteurs et les grandes exploitations agricoles sont les principaux bénéficiaires de ces aides.
- Enfin, si la PAC a contribué aux transformations des paysages ruraux, celles-ci se sont opérées sans prendre suffisamment en compte les enjeux environnementaux.
- Politique agricole commune
- Fonds structurels
- Productivité
- Échelle
- Mondialisation
- Durabilité
Créée en 1962, la politique agricole commune est la première politique communautaire mise en place dans le cadre de l’Union européenne. Elle constitue la politique la plus aboutie puisque l’UE est la première puissance agricole mondiale. Cependant, cette politique fait l’objet de nombreuses critiques.
Les terres agricoles représentent 40 % de la surface de l’Union européenne. Elles se caractérisent par leur grande diversité et leurs spécificités. Ainsi, le paysage rural de la communauté européenne regroupe notamment : de grandes prairies propices au pâturage, des plaines céréalières, des vignobles, des exploitations laitières en haute montagne, etc.
L’Union européenne comptabilise 10,3 millions d’exploitations dont 8 % de la surface totale est dédiée à l’agriculture biologique. La taille de ces exploitations, leur répartition et leur intégration à l’économie sont inégales à toutes les échelles.
La Roumanie concentre le tiers des exploitations agricoles de l’Union européenne et les exploitations agricoles sont grandes puisqu’elles s’étendent en moyenne sur trois hectares. En 2013, la République Tchèque avait une des tailles d’exploitation de terres agricoles la plus élevée avec en moyenne 133 hectares.
Par conséquent, la part du secteur agricole dans
l’économie varie à toutes les
échelles : continentale, nationale,
régionale et locale. En effet, en 2013, les
quatre principaux producteurs agricoles de l’UE
sont la France (18 %), l’Allemagne
(13,9 %), l’Italie (13,7 %) et
l’Espagne (12,2 %). Ces derniers devancent
de loin le 5e producteur : les
Pays-Bas qui produisent 7 % des produits
agricoles.
Au sein de ces États, la production agricole
varie en fonction des régions, des exploitations
et des spécificités agricoles de
chacune.
On distingue ainsi deux principaux types
d’espaces ruraux :
- les espaces compétitifs, concurrentiels et modernisés qui sont intégrés dans la mondialisation. Les rendements agricoles sont relativement élevés et spécialisés ;
- les espaces agricoles périphériques qui sont peu intégrés, voire marginalisés. On y pratique la polyculture, les rendements sont faibles et l’élevage est extensif.
Le secteur agricole est fortement influencé par
les règles communes que doivent respecter les
États membres. Ces règles sont
régies par la PAC dont les objectifs sont
définis dès 1957. Au lendemain de la
guerre, il semble indispensable de promouvoir la
productivité agricole et d’assurer la
stabilité des marchés afin que
l’ensemble de la population ait accès aux
productions agricoles. Initialement, cette politique
répond donc à un objectif
d’autosuffisance alimentaire.
Cet objectif est rapidement atteint et dès les
années 1970 les productions dans le secteur
agricole sont excédentaires. Depuis, la PAC est
régulièrement révisée afin
de s’adapter aux grands enjeux
européens.
Elle constitue désormais un outil de
transformation des espaces ruraux à
différentes échelles puisqu’elle
agit à trois niveaux :
- sur le plan économique, la PAC contribue à accroître la productivité et à harmoniser les marchés agricoles. Ainsi, elle évite une concurrence déloyale à l’échelle européenne tout en garantissant des productions suffisantes pour les exportations. Les aides de la PAC favorisent également le progrès technique et par conséquent la spécialisation ;
- sur le plan social, elle garantit aux consommateurs des prix raisonnables et garantit un approvisionnement suffisant en denrées agricoles pour l’ensemble de la population de l’Union européenne. Elle est également garante d’un niveau de vie équitable et suffisant pour les agriculteurs ;
- sur le plan environnemental, la politique commune enregistre un important retard malgré une meilleure intégration récente des enjeux de durabilité. Cela explique la volonté de réformer la PAC afin que cette dernière soit plus durable et plus équitable.
La PAC est la principale politique commune de
l’Union européenne en budget : elle
dispose de 38 % du budget de l’UE, soit
58 milliards d’euros par an. Il
résulte de la contribution budgétaire de
chaque État membre.
Le budget, établi sur une période de sept
ans, est réparti entre deux piliers : le
Fonds européen agricole de garantie (FEAGA) et
le Fonds européen agricole pour le rural
(FEADER).
- Le FEAGA représente 75 % du budget de la PAC. Il s’agit d’aides directes versées aux agriculteurs qui connaissent une diminution depuis plusieurs années.
- Le FEADER représente 25 % du budget, il est dédié au financement de projets d’aide au développement rural. Ces aides sont ensuite redistribuées entre les États membres selon différents critères qui sont contestés.
Si la PAC bénéficie de 38 % du
budget européen, le montant qui lui est
alloué ne cesse de baisser depuis plusieurs
années. En 1988, cette politique commune
représente 55 % du budget tandis
qu’en 2027, on estime qu'elle
s'élèverait à 27 %.
Les aides de la PAC sont versées à
l’ensemble des États membres
européens, mais la répartition de
celles-ci est jugée très inégale.
En effet, les principaux bénéficiaires
sont :
- les États disposant d’une agriculture développée et diversifiée puisqu’ils contribuent aux exportations intra et extracommunautaires ;
- les États qui contribuent le plus au budget de l’Union européenne ;
- les États situés dans les périphéries du Sud et de l’Est qui enregistrent des retards de développement.
Ainsi, le budget de la politique agricole commune est inégal à l’échelle continentale puisqu’il est mal réparti entre les différents États. Les petits États, ceux disposant d’une agriculture peu développée, et les États membres les plus récents sont les grands oubliés de cette politique commune.
En 2018, la France (9,5 milliards d’euros), l’Espagne (6,4 milliards d’euros), l’Allemagne (6,1 milliards d’euros) et l’Italie (5,3 milliards d’euros) sont les principaux bénéficiaires de la PAC. A contrario, Malte (0,015 milliards d’euros), le Luxembourg (0,048 milliards d’euros) et Chypre (0,072 milliards d’euros) sont les États qui bénéficient le moins des aides de la PAC.
Enfin, ces inégalités sont très fortes aux échelles régionale et locale. Les aides sont perçues en fonction de la taille des exploitations, ce sont donc majoritairement les grandes exploitations qui bénéficient des aides de la PAC au détriment des petites exploitations. Par conséquent, 82 % du budget de la PAC est redistribué à 20 % des bénéficiaires.
Ces inégalités ont un impact direct sur les agriculteurs. Si la France est le 1er bénéficiaire de la PAC, de nombreux agriculteurs français connaissent une importante détresse financière : 30 % gagnent moins de 350 euros par mois. Généralement il s’agit de petites exploitations, les aides perçues sont donc faibles et insuffisantes. La situation est telle qu’on recense chaque année des centaines de suicides dans le secteur agricole.
La politique agricole commune a contribué
à la transformation des paysages ruraux de
l’Union européenne. Elle a favorisé
la modernisation du secteur et l’intensification
de la productivité et des rendements. Ces aides
ont également contribué à la
diversification de la production agricole
européenne, certaines régions se sont
spécialisées et proposent des produits
plus qualitatifs.
L’ensemble de ces transformations ont
favorisé l’intégration des
territoires dans la mondialisation. Cependant, celle-ci
reste très contrastée.
La vallée des roses, située dans le sud de la région de Kazanlak, dans le centre de la Bulgarie, constitue un exemple d’intervention de la PAC à échelle locale.
Cet espace géographique est périphérique puisqu’il est relativement isolé de par le fait que la vallée est entourée de montagnes. La production de roses y est hautement qualitative, elle s’opère de façon manuelle et repose sur une main d'œuvre importante.
Les aides de la PAC ont permis à cet espace de gagner en visibilité, la vallée a gagné en attractivité touristique.
De plus, l’Union européenne lui a décerné l'appellation protégée IGP qui est un gage de haute qualité. Ces roses sont vendues à des parfumeries de luxe afin de produire de l’huile essentielle. Elles se distinguent des distilleries bulgares qui leurs faisaient concurrence.
Par ailleurs, le grand déséquilibre entre
les deux piliers de la PAC ne permet pas une approche
plus globale du développement rural. Ainsi, le
verdissement des espaces géographiques est quasi
nul.
Enfin, les grandes exploitations agricoles
bénéficient d’aides importantes.
Or, la PAC a promu le productivisme de ces grandes
exploitations qui constituent une concurrence
déloyale vis-à-vis des petits
producteurs.
La politique agricole commune ne correspond pas aux
politiques environnementales adoptées par
l’Union européenne.
En effet, l’impact écologique de la PAC
est vivement critiqué et justifie à lui
seul la nécessité de réformer la
politique communautaire. La promotion du productivisme
a contribué à la démocratisation
des grandes exploitations agricoles productivistes et
de l’élevage industriel. Ce type
d’agriculture repose également sur un
usage démesuré de produits chimiques
(engrais et pesticides) qui polluent les sols. Ainsi,
l’Union européenne consomme en moyenne
4 kg/ha de substances actives phytosanitaires pour
une surface agricole.
Par conséquent, il est prévu que la
nouvelle PAC soit plus durable, elle doit respecter les
enjeux environnementaux de la politique
européenne : l’utilisation de
pesticides sera davantage contrôlée afin
d’en réduire leur utilisation sur le long
terme.
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