Les différentes conceptions de la justice sociale
- Fiche de cours
- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
- Savoir caractériser les différentes formes d’égalité.
- Savoir définir la justice sociale.
- Savoir expliquer les différentes conceptions de la justice sociale.
- L’égalité correspond à des situations identiques ou équivalentes entre individus, face aux droits qu’ils peuvent revendiquer, face aux conditions d’existence et face aux ressources rares auxquelles ils peuvent prétendre.
- La justice sociale désigne l’ensemble des principes qui définissent la répartition équitable des droits sociaux et des devoirs au sein d'une collectivité, c'est-à-dire une répartition tenant compte de la situation personnelle des individus.
- La méritocratie est un principe d'obtention du pouvoir ou d'une position sociale, fondé sur le mérite individuel.
- L'équité renvoie à l'idée de justice : il faut juger et traiter de manière égale des situations identiques mais accorder des droits spécifiques aux groupes sociaux dont la situation est jugée désavantageuse. C'est une égalité proportionnée à la situation des individus.
- Les inégalités économiques sont les différences entre individus ou groupes sociaux portant sur des avantages ou des désavantages économiques et qui fondent une hiérarchie entre ces individus ou entre ces groupes.
- Les inégalités sociales sont les différences entre individus ou groupes sociaux portant sur des avantages ou des désavantages dans l’accès à des ressources socialement valorisées.
Dans les sociétés développées, l’égalité s’articule autour de trois axes :
- l’égalité des conditions concerne notamment les revenus, les modes de consommation, le logement, etc. Elle dépend en majeure partie des conditions économiques ;
- l’égalité des droits stipule que tous les individus doivent avoir les mêmes droits (à part quelques exceptions possibles notamment pour ceux qui ont perdu leurs droits civiques ou des inégalités vis-à-vis des étrangers comme le droit de vote) ;
- l’égalité des chances est un principe démocratique, selon lequel chacun doit avoir la même chance de réussir quelle que soit son origine sociale, ethnique, etc. Ceux qui réussiront ne sont pas les plus chanceux mais ceux qui l’auront mérité : c’est le principe de la méritocratie qui sert de base à notre système éducatif.
Certaines égalités ne sont pas parfaitement respectées, notamment en ce qui concerne l’égalité des conditions, mais depuis la Révolution française de 1789, le principe d’égalité des droits et des chances est inscrit dans la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen.
Les principes démocratiques sont compatibles avec une meilleure égalité entre les individus. La construction de cette égalité est donc la conséquence de l'avènement des sociétés démocratiques.
Alexis de Tocqueville (1805-1859) décrit, en 1835 dans son oeuvre De la démocratie en Amérique, la passion pour l’égalité qui ressort du système démocratique. Cette passion conduit tout naturellement les individus à désirer plus d’égalité (dans les droits mais aussi les conditions d’existence), ce qui conduira selon lui à l’avènement d’une vaste classe moyenne.
Mais cette passion pour l’égalité conduit aussi les individus à la préférer à leur liberté qu’ils abandonnent volontiers à une élite politique, ce qui conduit à un risque de « despotisme ». Le système américain est, pour lui, mieux armé pour lutter contre ce risque, grâce à la forte influence de ses corps intermédiaires (associations, groupes de pression).
Pour les libéraux, la méritocratie est une notion essentielle du fonctionnement des sociétés libérales mais elle est alors incompatible avec une égalité des conditions. En effet, les individus les plus méritants doivent retirer les fruits de leurs efforts ; il faut donc les laisser s’enrichir et obtenir plus de pouvoir. Ce n’est qu’une juste rétribution.
Lutter contre les inégalités annihilerait alors les efforts de certains et rendrait le système économique moins juste et moins efficace car personne ne prendrait alors des risques. L’efficacité économique est donc indissociable, pour eux, des inégalités de conditions.
Le marché est ainsi le meilleur système économique et social, il garantit une juste répartition des gains. Certaines inégalités ne peuvent pourtant pas être justifiées, notamment s’il n’y a pas strictement d’égalité des chances. Celle-ci est difficilement atteignable ; on peut l’observer notamment dans les taux de réussite scolaire ou dans la mobilité sociale qui est très dépendante de la catégorie sociale d’origine.
Ainsi, car il existe différents formes d’inégalités, il existe différentes conceptions de l’égalité.
Pour concilier égalité et justice sociale on va se pencher sur la notion d’équité.
Elle n’est pas mesurable, contrairement à l’égalité, car elle dépend du jugement des individus sur ce qui est juste ou non, et donc d’un système culturel de valeurs. Ne pas traiter les individus à égalité peut donc correspondre à l’idée d’équité.
Il existe trois types de justice sociale :
- la justice commutative ou universaliste sanctionne les infractions au droit, elle correspond à l'égalité des droits ;
- la justice distributive ou différentialiste consiste à proportionner les charges et les honneurs au mérite de chacun pour compenser des inégalités de situations initiales pour établir une égalité des chances ;
- la justice corrective consiste à corriger les inégalités de départ pour tendre vers une égalité, elle correspond à l’égalité des conditions.
John Rawls (1921-2002) est un philosophe libéral américain. Professeur à Harvard, il publie en 1971 sa célèbre Théorie de la justice dans laquelle il défend une société basée sur une justice redistributive qui réduirait les inégalités.
Il cherche à réconcilier deux principes qui s’opposent souvent, mais qui sont au cœur de l’idéal démocratique : la liberté et l’égalité.
Les démocraties libérales ont privilégié le respect des libertés, parfois au détriment de l’égalité, tandis que les régimes socialistes ont restreint les libertés au nom de l’égalité. Rawls envisage une solution à ce dilemme : une société juste doit s’appuyer sur des principes qui garantissent la liberté et l’équité.
Pour Rawls, le législateur doit prendre ses décisions sous un « voile d’ignorance ». Autrement dit, le législateur doit occulter sa propre position dans la société et prendre ses décisions comme s’il pouvait, un jour, occuper une autre position sociale. Ce faisant, le législateur fera en sorte d’établir des règles les moins défavorables aux plus désavantagés, étant lui-même conscient de pouvoir potentiellement se retrouver dans cette position. Rawls estime que, sous ce « voile d’ignorance », deux principes de justice seraient décidés, et doivent donc être garantis par les institutions.
D’une part, le principe de liberté selon lequel chaque citoyen doit avoir accès aux mêmes libertés, et la liberté de chacun doit être compatible avec la liberté des autres membres de la société.
D’autre part, le principe de différence, selon lequel certaines différences peuvent être tolérées dans une société juste, à une double condition :
- les fonctions qui procurent des avantages doivent être accessibles de la même manière à tous les membres de la société. L’égalité des chances est le socle nécessaire d’une société juste (« il doit être indifférent de naître avec telles caractéristiques plutôt que telles autres ») ;
- les inégalités sont justifiées lorsqu’elles permettent d’améliorer la situation des plus désavantagés. Ce principe justifie les aides accordées aux plus pauvres, mais aussi certains écarts de salaires.
Ainsi, la justice sociale apparaît comme essentielle pour atteindre une société égalitaire.
En conclusion la lutte contre les inégalités a donné naissance à des conceptions de l’égalité qui passent nécessairement par la justice sociale.
Des quiz et exercices pour mieux assimiler sa leçon
La plateforme de soutien scolaire en ligne myMaxicours propose des quiz et exercices en accompagnement de chaque fiche de cours. Les exercices permettent de vérifier si la leçon est bien comprise ou s’il reste encore des notions à revoir.
Des exercices variés pour ne pas s’ennuyer
Les exercices se déclinent sous toutes leurs formes sur myMaxicours ! Selon la matière et la classe étudiées, retrouvez des dictées, des mots à relier ou encore des phrases à compléter, mais aussi des textes à trous et bien d’autres formats !
Dans les classes de primaire, l’accent est mis sur des exercices illustrés très ludiques pour motiver les plus jeunes.
Des quiz pour une évaluation en direct
Les quiz et exercices permettent d’avoir un retour immédiat sur la bonne compréhension du cours. Une fois toutes les réponses communiquées, le résultat s’affiche à l’écran et permet à l’élève de se situer immédiatement.
myMaxicours offre des solutions efficaces de révision grâce aux fiches de cours et aux exercices associés. L’élève se rassure pour le prochain examen en testant ses connaissances au préalable.
Des vidéos et des podcasts pour apprendre différemment
Certains élèves ont une mémoire visuelle quand d’autres ont plutôt une mémoire auditive. myMaxicours s’adapte à tous les enfants et adolescents pour leur proposer un apprentissage serein et efficace.
Découvrez de nombreuses vidéos et podcasts en complément des fiches de cours et des exercices pour une année scolaire au top !
Des podcasts pour les révisions
La plateforme de soutien scolaire en ligne myMaxicours propose des podcasts de révision pour toutes les classes à examen : troisième, première et terminale.
Les ados peuvent écouter les différents cours afin de mieux les mémoriser en préparation de leurs examens. Des fiches de cours de différentes matières sont disponibles en podcasts ainsi qu’une préparation au grand oral avec de nombreux conseils pratiques.
Des vidéos de cours pour comprendre en image
Des vidéos de cours illustrent les notions principales à retenir et complètent les fiches de cours. De quoi réviser sa prochaine évaluation ou son prochain examen en toute confiance !