Le rôle de l'école dans la mobilité
- Fiche de cours
- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
- Expliquer les effets positifs et négatifs de la démocratisation dans la mobilité sociale.
- Justifier le rôle de l’école dans la reproduction sociale.
- La démocratisation scolaire a permis à des générations d’accéder à des diplômes, garants de plus plus de mobilité.
- Le déclassement est la perte d'une position sociale, que ce soit celle de son milieu d'origine, celle que l'individu avait atteinte ou celle que laissait espérer le diplôme obtenu.
- Le paradoxe d'Anderson est le fait que malgré un niveau de diplôme supérieur à celui de leurs parents, les enfants ne parviennent pas à atteindre un statut social plus élevé que le leur.
- La reproduction sociale désigne le phénomène sociologique d'immobilisme social intergénérationnel.
- La mobilité nette permet de mesurer « l'égalité des chances », c'est-à-dire les possibilités réelles qu'ont les individus d'évoluer dans la structure sociale indépendamment de leur milieu d'origine.
- La fluidité sociale mesure les chances relatives entre deux catégories sociales d’accéder à une même position sociale.
- La démocratisation scolaire correspond à l’élargissement de l’accès à l’école à l'ensemble de la population indépendamment de l’origine sociale.
- La massification scolaire correspond à l’allongement de la durée des études et l’accès d’une large partie de la population à un niveau de qualification élevé.
La mobilité, lorsqu’elle n’est pas structurelle, est qualifiée de mobilité nette. Elle montre que la société est plus fluide et que l’égalité des chances a augmenté grâce à la massification scolaire, qui a participé à cette plus grande mobilité. A partir des années 1960, c’est le diplôme qui va devenir l’élément central de la mobilité sociale.
Pour Max Weber, les sociétés modernes se sont bureaucratisées, leur fonctionnement s’est rationalisé : le diplôme est le certificat qui permet d’accéder aux différentes positions hiérarchiques. L’école est devenue le champ principal de la mobilité.
Les besoins de l'économie et la volonté d'assurer à tous un savoir, ont favorisé un accroissement de la scolarisation au niveau de l'enseignement supérieur et secondaire.
L'État va donc tout faire pour démocratiser l'école. Il l'a fait de différentes façons :
- en augmentant progressivement l'âge de la scolarité obligatoire (de 12 à 16 ans) ;
- en créant des baccalauréats technologiques et professionnels avec pour objectif 80 % d'une classe d'âge au niveau du baccalauréat ;
- il a développé l'offre de formation en créant de nombreux lycées, en développant les IUT les classes de BTS, les classes préparatoires aux grandes écoles ainsi que les universités ;
- en donnant les moyens financiers et culturels à la réussite de tous.
L'évolution des effectifs des bacheliers depuis 1950
On peut en déduire que si les qualifications augmentent et se diversifient avec l’arrivée des baccalauréats technologiques et professionnels, la population mieux formée et plus qualifiée a la possibilité d'observer une plus grande mobilité.
Ainsi, l’élévation du niveau scolaire, rendue possible par l'école depuis les années 1960, a permis à la population active de s’adapter aux besoins d’emplois de plus en plus qualifiés. De fait, on peut dire que l’école a été un moteur de la mobilité sociale. Toutefois, le lien entre entre les inégalités scolaires et sociales laisse à penser que l’école joue aussi un rôle dans la reproduction sociale.
La démocratisation rencontre des limites car elle n’a pas permis une réelle fluidité sociale. D’un point de vue statistique :
- 49,3 % des fils de cadres deviennent cadres à leur tour ;
- 90 % des enfants de cadre obtiennent un bac contre seulement 45 % des fils d’ouvriers ;
- les chances de devenir cadre plutôt qu'ouvrier sont 24,1 fois plus élevées pour les fils de cadres que pour les fils d'ouvriers.
On peut donc en conclure que l’école, n’arrivant pas assurer une réelle égalité des chances d’accéder à une position sociale pour tous les individus, est un frein à la mobilité sociale mais surtout à la fluidité. Cela révèle un phénomène de reproduction sociale, notamment pour les catégories supérieures et inférieures, car les premières disposent davantage de capitaux pour réussir à conserver leur statut et empêchent ainsi les autres d’évoluer.
L'école traite tous les enfants également, mais les enfants sont différents selon leur origine sociale. Or, la culture qui est transmise et réclamée à l'école se rapproche beaucoup de la culture transmise par les milieux favorisés. En réalité, la réussite scolaire va surtout récompenser les enfants qui ont une sorte d'avance avant même de commencer. De ce fait, elle entretient l'illusion que les diplômes sont obtenus seulement en raison du mérite personnel des élèves. Ainsi l’école joue un rôle important dans la reproduction sociale.
Cependant, la politique du gouvernement, qui a cherché à démocratiser l'école et à augmenter le niveau scolaire de la population, a incité les enfants de milieux populaires à poursuivre leurs études. Cette massification de l'école peut avoir des « effets pervers » car la généralisation du diplôme conduit à leur dévalorisation.
Selon la sociologue Marie Duru-Bellat, l’accroissement du nombre de diplômés dans un contexte de chômage de masse aboutit à un déclassement social des diplômés et remet en cause les objectifs de l'école. La liaison entre le diplôme et la position sociale n’est pas étroitement corrélée. C’est le « paradoxe d’Anderson » qui explique que l'acquisition par un étudiant d'un diplôme supérieur à celui de son père ne lui assure pas nécessairement une position sociale plus élevée. Ce phénomène observé est aussi signe de déclassement scolaire. Il s’agit du fait d'avoir un emploi inférieur à ce que le diplôme aurait donné quelques années plus tôt. En 1960, le baccalauréat était la clé d'entrée dans les classes moyennes intermédiaires pour 60 % de la population des bacheliers. Aujourd'hui, 75 % des bacheliers se dirigent vers les catégories des employés ou des ouvriers, ou éventuellement des chômeurs. On mesure en France un très fort déclassement scolaire, en particulier pour les diplômes bac et bac +2.
De de fait, la généralisation des diplômes à l’ensemble de la société a causé la perte de valeur de ces derniers et a de surcroît ralenti la mobilité sociale des années 1980.
En conclusion, si la démocratisation scolaire a permis la mobilité d’un bon nombre d'individus, l’incapacité de l'école à réellement supprimer les inégalités scolaires et sociales en fait aussi la cause d’une certaine reproduction sociale.
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