Le « rideau de fer » et la « frontière de la paix »
- Fiche de cours
- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
- Connaitre le vocabulaire historique spécifique à la Guerre froide et aux relations germano-polonaises.
- Savoir se repérer dans la chronologie de la Guerre froide.
- La frontière germano-polonaise est définie à Potsdam avant la fin de la guerre.
- La ligne Oder-Neisse est reconnue par la RDA mais suscite de vives réserves en RFA.
- Elle entraine des tensions diplomatiques entre la RFA et le gouvernement polonais jusqu’à la réunification.
- 3e (histoire) : « Le monde depuis 1945 »
- 1re (HG G SP) : « La frontière germano-polonaise de 1939 à 1945 »
Très tôt durant le conflit, les
Alliés envisagent le règlement de la paix
à venir au cours des différentes
conférences interalliées qui se
déroulent à partir de 1943
(conférence de Téhéran et protocole
de Londres).
Mais ce sont les conférences de Yalta
(février 1945) et de Potsdam
(juin-juillet 1945) qui vont véritablement
dessiner la nouvelle carte européenne. Nait ainsi
la légende d'un véritable partage du
monde.
En réalité, si la conférence de
Yalta évoque notamment le sort futur de l'Europe
libérée, la Déclaration sur
l'Europe libérée faite conjointement
par les trois dirigeants alliés (Roosevelt,
Staline, Churchill) prévoit la restauration des
droits souverains des peuples européens.
Néanmoins, il se profile la question de l'avenir
de l'Allemagne et de celui de la Pologne :
- Durant le conflit, en Pologne, 3 millions de personnes avaient dû quitter la partie du pays rattachée au Reich pour gagner ce qui devient le gouvernement général de Pologne, satellite de l'Allemagne.
- En Union soviétique, dès 1941, Staline avait fait transférer les populations germaniques de la Volga vers l'est du pays.
Ainsi, lors du retour à la paix, les Allemands des États non allemands (Tchécoslovaquie, Pologne, etc.) sont systématiquement expulsés, soit environ 7 millions d'individus. Il convient d'y ajouter 2 millions de Polonais qui doivent quitter les territoires anciennement polonais passés sous contrôle soviétique.
On assiste, au lendemain de la guerre, à une formidable poussée vers l'ouest de l'Union soviétique. Désireuse de se constituer un véritable glacis territorial protecteur, l'Union soviétique annexe les pays baltes, une partie de la Prusse orientale, la Ruthénie (au détriment de la Tchécoslovaquie) et la Bessarabie (au détriment de la Roumanie), ainsi que la Galicie, la Podolie et la région de Vilno, appartenant toutes à la Pologne.
En compensation, cette dernière
« glisse » littéralement
vers l'ouest au détriment de l'Allemagne qui perd
ainsi 100 000 km2. La
Silésie, la Poméranie et une partie de la
Prusse orientale passent ainsi aux mains de la Pologne.
L'Union soviétique efface ainsi le recul
territorial qu'elle avait subi au lendemain de la
Première Guerre mondiale et récupère
des territoires qu'elle n'avait même jamais
possédés.
Mais surtout, l'Armée rouge a libéré
l'essentiel de l'Europe centrale et orientale et a
implanté durablement l'influence
soviétique. Si lors de la conférence de
Yalta, Staline s'est engagé à faciliter la
restauration de la démocratie dans ces
territoires, dans les faits, il en va tout autrement.
Dans les pays d'Europe centrale comme en Pologne, les
gouvernements d'union nationale qui se mettent en place
au moment de la libération comportent tous des
communistes qui détiennent des positions
clés, ils agissent de façon à
écarter progressivement du pouvoir les
non-communistes.
En 1947, la Pologne, sous influence soviétique, refuse le plan Marshall américain. La collectivisation est mise en place et de nombreux procès expéditifs ont lieu visant en priorité les paysans aisés (« koulaks »). La constitution mise en place valide et institutionnalise le concept de « dictature du prolétariat ».
Au cours d’un voyage à Fulton aux États-Unis, le 5 mars 1946, alors qu’il n’est plus au pouvoir, Winston Churchill prononce un discours où il dénonce le « rideau de fer » qui s’est abattu sur le continent européen. Soulignant ainsi la fin de la Grande Alliance, il entendait faire prendre conscience de la coupure en deux de l’Europe dont une partie venait de passer sous le contrôle communiste.
Le traité de Görlitz, signé en 1950, entérine la ligne Oder-Neisse comme frontière entre l’Allemagne et la Pologne.
Il est aussi appelé « traité de Zgorzelec ». Görlitz est une ville allemande, dont Zgorzelec est devenue une portion polonaise en 1945. Toutes deux se font face de part et d’autre de la Neisse.
Le traité est signé entre la RDA (République Démocratique Allemande) et le gouvernement polonais socialiste de Józef Cyrankiewicz. Le texte entérine les décisions prises à Potsdam et la ligne de la frontière satisfait aux exigences de Staline. En plus des déplacements de population massifs, déjà mentionnés, la frontière sur l’Oder-Neisse a comme conséquence la division des villes allemandes comme Görlitz, Guben ou Francfort-sur-l’Oder. Leurs parties orientales deviennent de nouvelles communes polonaises.
Cette « frontière de la
paix » entre l’Allemagne et la Pologne
est fondée en partie sur le souhait d’une
homogénéisation ethnique : une
« polonisation » de la Pologne.
La frontière est présentée comme
historiquement fiable, les populations non polonaises
sont expulsées, etc. Les publications et
documents officiels polonais utilisent le terme de
« terres
récupérées »,
jusqu’aux changements politiques en 1989.
À l’inverse, la RFA est hostile à
ce découpage qui a fortement amputé
l’Allemagne et ne règle pas le sort des
Allemands présents sur ces territoires.
En 1967, la RDA signe un accord avec la Pologne
permettant aux habitants polonais des régions
frontalières d’être employés
en RDA. En revanche, les tensions avec
l’Allemagne de l’Ouest persistent.
Adenauer, chancelier de la RFA de 1949 à
1963, a une position clairement révisionniste
sur la question. La RFA doit retrouver les
frontières de l’État allemand
antérieurement à la guerre. Les manuels
scolaires allemands indiquent ainsi le tracé en
pointillé de l’ancienne frontière
germano-polonaise de 1937, considérée
comme intangible par la RFA.
En 1970, la RFA de Willy Brandt et la Pologne
signent le traité de Varsovie : les deux
États reconnaissent l'inviolabilité de la
ligne Oder-Neisse issue de Potsdam. Ils renoncent ainsi
à toute revendication territoriale.
Le traité de Moscou du 12 septembre 1990 confirme les frontières de l’Allemagne réunifiée telles qu’elles ont été fixées en 1945. Après la réunification, l’Allemagne et à la Pologne réaffirment les accords de Görlitz puis signent un traité de « coopération amicale ». L’Allemagne, en 1991, approuve la perspective d’une entrée de la Pologne dans la communauté européenne.
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