Le Procès de Kafka : questions d'ensemble
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Tous les personnages sont régis par la notion de loi. Cette loi est omniprésente et surtout impénétrable. Chaque personne qui se trouve sur son chemin, coupable ou non, est condamnée. Car la faute commise par K. n’est jamais dite, ni le verdict. Le caractère impénétrable et insondable de la justice se révèle à travers l’absence de contacts entre la machine judicaire et les accusés. A partir du chapitre IV, K. n’a plus aucun contact avec les juges ou tout autre homme du tribunal, si ce n’est le chef de bureau.
La justice est théâtralisée. Les scènes au tribunal et les interrogatoires sont de véritables représentations publiques. Lors du premier interrogatoire, K. prend même à partie les autres accusés présents. Lorsqu’il est arrêté chez sa logeuse, il se fait metteur en scène, il déplace des meubles, pour répondre aux questions des brigadiers.
La machine judicaire est hiérarchisée à outrance, on peut parler de pyramide hiérarchique, dont la base serait visible (par ex., les représentants qui sont venus arrêter K.) mais plus on s’avance, plus elle est opaque et cachée. Dotée de gros moyens, elle n’en reste pas moins un appareil assez curieux. En effet, des contradictions sont flagrantes. Le procès tel qu’il se déroule ne correspond pas du tout à un procès de justice « traditionnelle ». Les accusés sont interpellés et arrêtés sans preuves ni même sans avoir commis de fautes. Il n’y a pas de juge ni de mandat lors des arrestations, l’instruction est tenue secrète (alors que l’arrestation se fait devant des témoins), les convocations au tribunal ne sont pas annoncées, la sentence non plus. Et l’avocat lui-même ne connaît pas toujours la nature de l’accusation de son client ! De même, K. est arrêté mais les brigadiers le laissent en liberté. Certaines contradictions sont exagérés ce qui crée un effet comique.
En fait, nul ne connaît et surtout ne peut connaître la loi. K. ne peut même pas regarder les livres de droit qui se trouvent sur la table du juge au tribunal (p. 88).
Les représentants de la justice sont des êtres aux mauvaises mœurs, la corruption est omniprésente.
Ces contradictions, ces absurdités annoncent une justice en déclin, dont l’image magistrale s’effrite. Les locaux sont décrépis, sales et sombres, situés dans des quartiers mal famés. Les visiteurs suffoquent et sont même pris de malaise !
Au chapitre IX, dans la cathédrale, le récit du prêtre, qui s’apparente à une parabole, donne une portée religieuse à la vision de la loi dans Le Procès.
Joseph K. est l’archétype des héros de Kafka - on peut même parler de antihéros. Bureaucrate, employé modèle, jeune homme célibataire… il a tous les traits du héros kafkaïen. Mais là le personnage a commis une faute (que le lecteur ne connaît pas et peu importe) et cette faute va l’exclure de la société. Exclusion d’abord familiale (le père est absent, il n’a plus de contact avec sa mère et son oncle vit à la campagne - et il a honte de son neveu), puis sociale (le procès l’éloigne de son travail et le coupe du reste du monde)… puis de la vie tout court, puisqu’il meurt.
L’exclusion et la solitude dominent le personnage.
Ceci se reflète d’abord dans le choix du nom des
personnages. Soit une initiale remplace le nom de famille, soit
on ne connaît des personnages que leur prénom ou
leur nom, mais rarement les deux. Parfois ils ne sont
nommés que par leur fonction (l’oncle). Une force
énigmatique émane donc de la dénomination
des personnages, réduit à une simple initiale.
L’exclusion de K. est perçue à travers les
personnes mêmes que Joseph fréquente. Dans sa
quête de vérité, il cherche de l’aide
auprès de plusieurs personnes… mais en vain, car
aucune ne peut lui venir véritablement en aide, que ce
soient les femmes (Melle Bürnster, Mme
Grubach, Leni) ou l’avocat ou le peintre Titorelli. Le
personnage se retrouve donc seul face à son
procès. C’est seul qu’il subit cette
épreuve et c’est seul qu’il mourra,
« comme un chien ».
Les personnages, par leur solitude et anonymat, sont révélateurs de la société contemporaine telle que la voit Kafka. Joseph K. symbolise les bureaucrates du XXe siècle, installé dans un environnement urbain mais anonyme, une sorte de héros moderne dépassé par une situation absurde.
Il intériorise donc cette honte, en parlant peu de son procès aux autres personnes et en adoptant une attitude détachée et en jouant la comédie quand quelqu’un lui en parle. Mais cette honte le ronge tout de même, comme une gangrène.
Paradoxalement, la culpabilité elle-même est attirante. K. est séduisant à proportion de sa culpabilité : plus son procès avance, plus il est installé dans la figure du coupable, et plus les femmes seront séduites par lui.
Quelle est la faute de K. ? Etre innocent ? Il est condamné - en secret - et exécuté au bout d’un an, sans interrogatoire digne de ce nom ni prise de connaissance de la sentence.
De la honte découle la culpabilité. K. est-il coupable ? Et de quoi ? Le lecteur n’en saura rien, mais peu importe. L’interrogation sur la culpabilité soulève une autre réflexion : la culpabilité existentielle de la condition humaine. L’homme est-il coupable d’être né ?
Dans Le Procès, on ne parle pas du père. On sait juste que K. a été le pupille de son oncle. On peut voir l’oncle comme un substitut du père absent. Mais cet oncle pousse Joseph chez un avocat pour laver la honte d’avoir un accusé dans la famille. Il n’a pas les épaules solides d’un père. Il ne veut pas protéger Joseph, mais sa famille. D’ailleurs, Joseph ne craint nullement son oncle (contrairement à Kafka dont la relation avec son père sera aussi dominée par la crainte et la peur).
L’avocat est une figure masculine que l’on pourrait rapprocher de celle du père. K. et l’avocat sont tous deux attirés par Leni, ils sont donc en concurrence sur ce terrain-là.
Mais les femmes ne sont somme toute pas très présentes dans le roman et sont souvent réduites à une rencontre, un contact (le baiser à Melle Bürstner, la tension érotique avec Leni, l’acte sexuel pendant l’interrogatoire contre le mur entre l’étudiant et la laveuse, le rendez-vous avec Elsa sa maîtresse occasionnelle).
Toutes les références renvoient à
l’édition suivante :
KAFKA F., Le Procès, Folio Gallimard, 1987
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