Le narrateur à la 3e personne
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Dans un récit, le narrateur peut ne pas faire partie de l’histoire. Le récit est alors à la 3e personne.
Lorsqu’un auteur choisit un narrateur extérieur au récit, il décide que ce qu’il raconte, c'est-à-dire l’énoncé, sera coupé du moment où il le raconte, c'est-à-dire de la situation d’énonciation.
Ex. : Le premier lundi du mois d’avril 1625, le bourg de Meung semblait être dans une révolution aussi entière que si les huguenots en fussent venus faire une seconde Rochelle.
(Alexandre Dumas, Les Trois Mousquetaires)
Ils peuvent avoir un lien avec un repère temporel ou spatial déjà exprimé dans le texte.
Choisir de raconter à la 3ème personne permet d’avoir le choix entre trois points de vue.
Ex. : L’étudiant savait bien qu’il
allait gêner cet odieux Maxime ; mais au risque de
déplaire à madame de Restaud, il
voulut gêner le
dandy. Tout à coup, en se souvenant
d’avoir vu ce jeune homme au bal de madame de
Beauséant, il devina ce
qu’était Maxime pour madame de Restaud ; et
avec cette audace juvénile qui fait commettre de grandes
sottises ou obtenir de grands succès, il se dit :
Voilà mon rival, je veux triompher de lui.
L’imprudent ! Il ignorait
que le comte Maxime de Trailles se laissait insulter, tirait le
premier et tuait son
homme.
(Honoré de Balzac, Le
Père Goriot)
Dans cet extrait, le narrateur connaît les pensées d’un personnage, Rastignac, l’étudiant (en vert), mais il a aussi une connaissance de l’autre personnage que Rastignac ignore (en bleu).
Dans le point de vue interne, le narrateur choisit le point de vue d’un personnage de l’histoire. Il ne rapporte que les pensées et les sentiments de ce seul personnage. Il ne raconte que ce que le personnage voit, ce que le personnage entend.
Ex. : Après plusieurs heures
d’escalade, [Robinson] parvint au pied d’un massif
rocheux à la base duquel s’ouvrait la gueule noire
d’une grotte. Il s’y engagea et
constata
qu’elle était de vastes dimensions, et si profonde
qu’il ne pouvait songer à
l’explorer sur-le-champ. Il ressortit et entreprit de se
hisser au sommet du chaos qui semblait être le
point culminant de cette terre. De là en effet, il put
embrasser tout l’horizon circulaire du regard : la
mer était partout. Il se trouvait donc sur un îlot
beaucoup plus petit que Mas a Tierra et dépourvu de
toute trace d’habitation.
(Michel Tournier,
Vendredi ou les limbes du Pacifique)
Le lecteur découvre le paysage en même temps que Robinson, le personnage qui se trouve dans le lieu décrit.
Dans le point de vue externe, le narrateur est extérieur à l’histoire. Il rapporte les événements comme s’il était un témoin. Il ne raconte que ce qui se voit et s’entend.
Ex. : Dans les premiers jours du mois
d’octobre 1815, une heure environ avant le coucher du
soleil, un
homme qui voyageait à pied
entrait dans la petite ville de Digne. […]
C’était un homme de moyenne taille, trapu et
robuste, dans la force de l’âge. Il pouvait avoir
quarante-six ou quarante-huit ans.
(Victor Hugo, Les Misérables, I, II, 1)
Le narrateur n’indique pas l’identité de l’homme qui entre dans la ville. Il se place comme un témoin qui voit le voyageur.
Il arrive aussi que le narrateur utilise plusieurs points de
vue pour raconter une histoire.
Ex. : Ce fut dans l’une des chambres construites depuis un
an, et chef d’œuvre du général Fabio
Conti, laquelle avait reçu le beau nom
d’Obéissance passive, que
Fabrice fut introduit. Il courut aux fenêtres ; la
vue qu’on avait de ces fenêtres grillées
était sublime […] ; et d’abord
les yeux de Fabrice furent
attirés vers une des
fenêtres du second étage, où se trouvaient,
dans de jolies cages, une grande quantité
d’oiseaux de toutes sortes. Fabrice s’amusait à les entendre
chanter, et à les voir saluer
les derniers rayons du crépuscule du soir, tandis que
les geôliers s’agitaient autour de
lui.
(Stendhal, La Chartreuse de Parme)
Au début de l’extrait, le narrateur est omniscient. Il connaît l’histoire de la prison (en bleu). Ensuite, il adopte le point de vue de Fabrice (en vert).
Dans certains textes, le narrateur intervient dans
l’histoire qu’il raconte. Divers indices signalent
alors sa présence.
Ex.: Les bords du chapeau qui couvrait le front du vieillard
projetaient un sillon noir sur le haut du visage. Cet effet
bizarre, quoique naturel, faisait ressortir, par la brusquerie du
contraste, les rides blanches, les sinuosités froides, le
sentiment décoloré de cette physionomie
cadavéreuse. Enfin
l’absence de tout mouvement dans le corps, de toute chaleur
dans le regard, s’accordait avec une certaine expression de
démence triste, avec les dégradants symptômes
par lesquels se caractérise
l’idiotisme, pour faire de cette figure je
ne sais quoi de funeste qu’aucune parole humaine
ne pourrait exprimer. Mais un observateur, et surtout un
avoué, aurait trouvé de plus en
cet homme foudroyé les signes d’une douleur
profonde.
(Balzac, Le Colonel Chabert)
La présence du narrateur se manifeste par
l’emploi de vocabulaire
appréciatif, du
présent, de la première
personne et du conditionnel.
La narration à la 3e personne est un énoncé coupé de la situation d’énonciation.
On y trouve les outils grammaticaux de ce type d’énoncé : l’emploi des temps, les indicateurs temporels et spatiaux.
Le narrateur à la 3e personne peut choisir l’un des trois points de vue : omniscient, interne ou externe. Il peut aussi mélanger un, deux ou les trois points de vue.
Si le plus souvent le narrateur s’efface devant son histoire, parfois il se permet un commentaire reconnaissable grâce à des outils de langue.
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