Le mouvement Dada à Berlin
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Précurseur du surréalisme (de nombreux membres passeront de l'un à l'autre), le mouvement Dada revendique une esthétique du scandale, assène une critique plus ou moins sérieuse (la dérision l'emporte souvent) mais toujours acerbe de la société, de l'art, de la littérature, de la création en général.
D'une manière le plus souvent ludique et désinvolte, ses principaux acteurs, dont le poète roumain Tristan Tzara, le français Marcel Duchamp, l'allemand Hugo Ball, Francis Picabia, Man Ray, etc., se livrent à des expériences créatives dont le but est généralement de montrer la futilité de l'art.
Ils jouent ainsi avec le hasard, créant des textes, des musiques, des typographies aléatoires ; le collage, introduit par les cubistes, aura aussi leur faveur. Marcel Duchamp invente à New York les ready made en exposant par exemple, tel quel, un urinoir.
Les mouvements parallèles, comme le cubisme ou le futurisme italien, sont attaqués sans ménagement. En Allemagne, le mouvement Dada s'organise aussi très rapidement à partir de janvier 1918, mais du fait de l'éloignement des autres centres et d'un contexte social et politique particulier, il connaîtra un développement plus spécifique.
- Une virulente critique sociale et politique.
- Une forme nouvelle d'expression artistique et littéraire.
Les principaux dadaïstes berlinois sont, entre autres, Raoul Hausmann, George Grosz, Richard Huelsenbeck.
Des prémisses du mouvement Dada apparaissent avant la guerre, dès 1910-1911, notamment dans la revue Revolution, exprimant une critique déjà très violente à l'égard de la bourgeoisie sous Guillaume II.
Imprégnés de références psychanalytiques, divers écrits appellent à une révolution culturelle qui renverserait toutes les manifestations officielles comme les salons artistiques et littéraires, les galeries d'art, pour leur substituer l'esthétique brute de la rue.
Après l'abdication de l'empereur Guillaume II,
les dadaïstes s'en prendront avec autant
d'acharnement à la république de
Weimar naissante, dès
1918.
Ils lui reprochent de n'être en rien
révolutionnaire mais bien plutôt
d'entretenir l'ordre ancien, notamment lors de
l'écrasement des révoltes populaires.
Certains dadaïstes choisiront d'adhérer à divers partis communistes, d'autres préféreront rester hors des partis et opter pour une forme d'anarchie, prophétisant la fin de la civilisation occidentale.
La production artistique émanant de cet état d'esprit se manifestera selon plusieurs modes :
- Johannes Baader réalisera un grand assemblage sur cinq étages d'objets hétéroclites censés représenter des pans de la culture germanique, Grandeur et décadence de l'Allemagne, auquel il intégrera, tels des fétiches, des quotidiens, des revues dadaïstes et des tracts.
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- George Grosz exploite lui le contraste entre des œuvres au graphisme satirique et violent et des titres détachés du contexte (La pauvreté et le rayonnement de la beauté intérieure ; L'homme est bon ; Calme et ordre, etc.).
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- Des photomontages de Raoul Hausmann (Pamphlet contre la conception de la vie sous la République de Weimar, 1918) et Hannah Höch (Entaille au couteau dans de cuisine dans l'ère weimarienne des buveurs de bière, 1920) témoignent de la même ironie dévastatrice.
Le photomontage, pour les dadaïstes berlinois, procède de la rectification d'un mensonge, celui que constitue à leur yeux la photographie.
En découpant une photo et en la réinterprétant par le montage, un homme comme John Heartfield espère montrer au peuple le décalage entre la réalité et ce qu'en représentent les photographies des journaux.
L'art devient ici l'expression extrême du désarroi de l'époque, dont il définit les nouvelles icônes.
Tous jouent sur l'esthétique de la distorsion, des rapports de proportions exagérés, des associations audacieuses.
Les dadaïstes les prennent pour les symboles de l'homme qui, par patriotisme et militarisme aveugle, s'est laissé broyer par la machine guerrière.
Otto Dix s'en fera une spécialité. Il les peint ironiquement en train de jouer aux cartes, hommes-troncs défigurés, rafistolés de bric et de broc, grotesques mais affichant fièrement leurs médailles (1920). Aux côtés des invalides, dans la galerie des erreurs de l'époque, trônent les profiteurs de guerre : paysans s'enrichissant sur la famine tout en se réclamant de la morale chrétienne (Paysans industriels de Georg Scholz) ; le trafiquant, grande figure de l'après-guerre est aussi évoqué (Trafiquant de diamants et Le coupable reste anonyme, de George Grosz). Autre icône de ces temps décadents, la prostituée, ambivalente parce qu'incarnant la nature exploitée, mais représentant aussi celle qui suscite les déviances de la morale bourgeoise qui touche, selon les dadaïstes, à la perversité sexuelle.
Cette dernière, en tant qu'émanation directe du chaos de la grande ville, fascine les dadaïstes, d'où la récurrence de la figure du tueur sadique dans leurs œuvres, mais aussi au cinéma (on observera en effet une nette recrudescence des crimes sexuels pendant et après la guerre). Mais tous ces constats ne donnent lieu à aucune interprétation.
Les dadaïstes se posent en effet en « anti-intellectuels », cultivant leur indifférence, se veulent vides et désengagés, comme si toute action était inutile, hormis la satire, le sarcasme et le non-sens.
Les choix d'expression littéraire reflètent cette position : on opte pour des formes utilitaires, commerciales, comme des annonces, des affiches, des tracts, des slogans, des télégrammes, des cartes postales. Le mouvement Dada se moque aussi des politiciens en singeant leur langage, leurs tics de comportement.
Le mouvement Dada se revendique en effet radicalement antispirituel et antimétaphysique.
La critique à l'égard de l'expressionnisme donne lieu à l'élaboration d'une pensée propre au mouvement Dada, basée sur le recours à l'élémentaire, au primaire, tant au niveau de la vie en générale qu'à celui plus spécifique du langage, de l'art, qui doivent se dissoudre jusqu'à l'insignifiance, l'absence de substance, pour devenir pure énergie. D'où le recours au non-art direct des photomontages et autres détournements.
Après 1920, année faste pour l'ensemble du Mouvement Dada, année d'union des différentes tendances, les dadaïstes se disperseront pour continuer leurs recherches séparément.
Au mouvement Dada, international, artistique et
littéraire, actif après la guerre 14-18,
s'est rapidement greffé le mouvement Dada de
Berlin, plus politisé, plus
tourmenté que ses correspondants.
Le contexte s'y prête : ruinée,
martyrisée, affamée, l'Allemagne
d'après-guerre est au bord du gouffre.
Décidés à affronter cette décadence de front, les dadaïstes de Berlin choisissent l'ironie, le sarcasme et l'indifférence pour en évoquer tous les travers et tous ceux qui entretiennent le marasme : politiciens, profiteurs, victimes consentantes que sont les mutilés de guerre et les prostituées, mais aussi les artistes des autres courants, en particulier les expressionnistes dont ils blâment les utopies stériles.
Les dadaïstes utilisent toutes sortes de moyens d'expression, (peinture, gravure) avec un net penchant pour les photomontages, les assemblages d'objets et le détournement de supports commerciaux (affiches, cartes postales, etc.) pour la diffusion de leurs textes. En fin de compte, les dadaïstes revendiquent le droit au détachement par rapport à une réalité qu'ils refusent.
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