Le discours
- Fiche de cours
- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
- Analyser les stratégies argumentatives des discours lus ou entendus.
- Développer une argumentation convaincante.
- Comprendre les différentes visées de chaque discours en les lisant attentivement.
- Comprendre les principes et catégories de la rhétorique
Le discours ou « langage mis en action » s’oppose au récit qui est « l’action de relater quelque chose ». (Larousse)
La rhétorique, ou l’art oratoire, proposait dès l’Antiquité une répartition des discours en trois types : épidictique, judiciaire et délibératif.
Il vise l’éloge ou le blâme : dans le discours épidictique, le locuteur (celui qui parle) fait la louange ou la critique d’une personne ou d’une action.
Le lexique a une importance particulière ici : péjoratif pour le blâme, mélioratif pour l’éloge, il reflète la position choisie par le locuteur.
Les figures d’amplification comme l’hyperbole ou l’accumulation permettent d’exagérer un trait, positif ou négatif, pour mieux l’encenser ou le critiquer.
Les types de phrase exclamatif ou interrogatif permettent encore de traduire l’éloge ou le blâme.
On peut trouver le discours épidictique dans tous les genres littéraires, comme dans la poésie amoureuse.
Il vise à examiner le pour et le contre d’un sujet, la thèse et son antithèse, afin de voir quels sont les avantages et inconvénients des deux partis pour enfin opérer un choix.
Les structures délibératives (« l’un..., l’autre… », « d’un côté, d’un autre côté », etc.) permettent d’exprimer l’alternance entre l'un et l'autre point de vue.
Les connecteurs logiques d’opposition traduisent eux aussi le balancement d’une idée à son contraire.
Les phrases interrogatives montrent le questionnement suscité par le problème soulevé.
On le trouve en particulier au théâtre, dans les dialogues ou les monologues délibératifs.
Dans Le Cid de Corneille, scène 6, acte I : Rodrigue, seul sur scène et en proie au désespoir, s’abandonne à un monologue délibératif que l’on pourrait résumer grâce à ces deux vers :
« Faut-il laisser un affront impuni ?
Faut-il punir le père de Chimène ? »
Les discours de Victor Hugo à l’Assemblée, comme le Discours sur les caves de Lille, sont à rapprocher du discours délibératif.
Il vise à accuser ou défendre, et porte donc sur des faits passés que l’on juge.
Les phrases déclaratives permettant d’énoncer des faits précis sont utiles dans l’élaboration du discours judiciaire.
Le recours à des arguments construits, illustrés d’exemples choisis, est particulièrement de mise dans le discours judiciaire.
De plus, ce discours répondait, dans l’Antiquité, à un agencement particulier dont voici les premier et dernier éléments :
- l’exorde, par lequel on commençait le discours, avait pour but de capter l’attention de l’auditoire ;
- la péroraison, à la fin du discours, qui comme un « couronnement, [...] dit produire l’impression décisive pour emporter la conviction des auditeurs ». (Dictionnaire de rhétorique, G. Molinié)
Les autres discours devaient aussi respecter cet agencement particulier, mais cela était plus indispensable encore pour le discours judiciaire.
Cette distinction entre les différents discours qui nous vient de l’Antiquité, et en particulier des écrits d’Aristote dans son ouvrage La Poétique, peut paraitre désuète aujourd’hui.
Pourtant, connaitre les visées, les procédés et le fonctionnement de ces différents discours s’avère particulièrement utile dans les exercices d’argumentation, écrits ou oraux.
En effet, les exercices du baccalauréat, comme le commentaire à l’écrit ou l’entretien à l’oral, sont bien des exercices d’argumentation dans la mesure où il est systématiquement demandé au candidat de justifier ce qu’il avance grâce à des arguments construits.
Maitriser les différents types de discours est donc un atout, car cela permet de réellement construire son propos.
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