Le coup d'État de 1973 et la fin de la démocratie

Le 29 juin 1973 a lieu le Tanquetazo, une tentative de coup d’État orchestrée par des militaires. Le Président Allende remplace son chef d’État major par le général Augusto Pinochet.

Face à la crise et aux manifestations qui se multiplient, Salvador Allende décide d’organiser un référendum le 11 septembre 1973 afin de proposer une réforme de la Constitution.

En réalité, le référendum n’a pas lieu. Le 11 septembre 1973 est la date du putsch qui mène le général Pinochet au pouvoir. Dès les premières heures de la journée, plusieurs attaques sont lancées vers les lieux stratégiques du pays : la Marine attaque le port de Valparaíso et Pinochet attaque à Santiago du Chili, la plus grande ville du pays. Le palais présidentiel d’Allende est pris d’assaut.

Allende refuse de négocier avec les militaires. Il meurt au cours de l’attaque du palais présidentiel. Une junte militaire constituée des chefs des quatre corps d'armée prend le pouvoir et déclare la déchéance du gouvernement socialiste.

Le 13 septembre, le général Pinochet est nommé président de la junte.

Dès la prise de pouvoir par la junte, la démocratie est abolie et le Chili n’est plus un État de droit :

• la Constitution est suspendue ;
• les partis politiques sont déclarés illégaux et les registres électoraux sont détruits ;
• la liberté d’association est abolie : interdiction de manifester, suppression des syndicats, contrôle des associations.

La junte met en place une politique de répression systématique de l’opposition qui bafoue les droits humains.

Des centres de détention pour prisonniers politiques sont ouverts à travers tout le pays. Les anciens membres de l’Unité Populaire, la coalition qui avait porté Allende au pouvoir, sont les cibles privilégiées.

Des centres de torture sont créés comme la Villa Grimaldi, qui voit passer 4 500 détenus entre 1973 et 1978. Il s’y déroule de nombreuses exécutions sommaires, sans procès préalables.

Le régime se maintient jusqu’en 1990, date à laquelle le pays retrouve la voie des élections et de la démocratie.

Le bilan humain de la dictature militaire de Pinochet est d’environ 3 200 tués ou disparus et 38 000 personnes torturées entre 1973 et 1990.