Le bonheur doit-il être la principale finalité de l'homme ?
- Fiche de cours
- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
Savoir si le bonheur est la principale finalité de l'homme
- L'homme cherche le bonheur, mais il est plus raisonnable de chercher la justice.
- Le bonheur est difficile à appréhender et est subjectif.
- L'homme doit plutôt chercher à faire son devoir que chercher le bonheur.
- Le bonheur est accessible à l'homme libre.
- Cependant, le bonheur n'est pas que plaisir : il est aussi souffrance.
Aristote (384-322 av. J.-C.), dans son
Éthique à Nicomaque, dit
qu’« il ne peut y avoir de cheval,
d’oiseau ou de poisson
heureux » : cela signifie que le
bonheur est le propre de l’homme.
En outre, parce que l’homme est un
« animal politique », parce
qu’il ne peut vivre de façon
isolée, le bonheur est conçu de
manière collective : il ne
s’agit donc pas d’un bien individuel. Le
bien général est toujours
supérieur au bien particulier. Le bonheur est
par conséquent l’objet de la sphère
politique.
Le bonheur est en outre ce que seul le philosophe
recherche : le bonheur tel que le conçoit
la foule n’est pas le bonheur du philosophe. Seul
ce dernier s’enquiert du bonheur
authentique. C’est trop demander aux
hommes que de mener une vie heureuse : la plupart
d’entre eux en sont incapables. Mais ce
n’est pas leur demander assez que de ne pas leur
demander de rechercher le bonheur. Il faut donc
néanmoins exiger que les hommes excluent de leur
existence la quête du bonheur.
Pour accéder à la partie divine de
lui-même (il est ainsi différent du
cheval, de l’oiseau ou du poisson), l’homme
doit donc s’efforcer de poursuivre le
bonheur.
Si c’est trop demander aux hommes de faire en
sorte qu’ils soient heureux, Aristote montre que
la justice, contrairement au bonheur, est
accessible à tous. Chacun, en effet, est capable
de se comporter de façon juste et
équitable au cours de son existence. Il est donc
plus sage de se résoudre à chercher la
justice plutôt que le bonheur.
Le sage (le philosophe) s’accomplit par
lui-même et en lui-même. Il peut avoir
recours à la méditation, ce dont sont
rarement capables la plupart des hommes. L’homme
juste, lui, « a besoin des autres » pour
vivre. Beaucoup d’individus en effet sont
incapables de vivre sans les autres. On ne peut donc
exiger de l’homme qu’il soit seul : la
solitude du philosophe est faite de renoncement et
d’abnégation.
On comprend mieux ainsi pourquoi le bonheur est le bien
propre du philosophe. Il est plus raisonnable, en
résumé, de rechercher la justice que le
bonheur.
Le bonheur, que Kant (1724-1804) appelle aussi
« jouissance de la vie », est ce
que recherchent tous les hommes. Le problème est
que chaque homme, dit Kant, se fait une conception
différente du bonheur. On ne peut donc pas
vraiment dire en quoi le bonheur consiste. Le bonheur
reste un concept vague,
indéterminé.
En outre, il correspond principalement à un
« idéal de
l’imagination » : le bonheur
serait en quelque sorte une chimère, un bien
inaccessible. Il est même
« pathologique », puisqu’il
est essentiellement apparenté aux
émotions, aux sentiments et aux passions. Or ce
qui relève de l’affectif ne doit pas
rentrer en ligne de compte s’il s’agit de
savoir quel est le but principal que l’homme doit
poursuivre.
C’est pourquoi à l’idée de
bonheur comme fin suprême Kant substitue
l’idée du devoir, qui correspond à
la loi morale : seul le devoir est
majestueux. Il faut donc s’efforcer de faire son
devoir plutôt que de chercher à être
heureux. L’homme vertueux (celui qui fait son
devoir par respect pour le devoir :
« tu dois parce que tu dois »)
n’a pas à prendre en considération
cette idée du bonheur.
On comprend bien dès lors la séparation
existante entre le bonheur antique et le bonheur
moderne : alors que les Grecs
n’envisageaient pas le bonheur et la morale de
manière séparée, Kant dit au
contraire que la morale et le bonheur sont deux
concepts très différents, qu’il ne
faut pas confondre.
Dans la cinquième et dernière partie de
l'Éthique, Spinoza définit ce
qu’il entend par le terme de
« bonheur », qu’il associe
au « Souverain bien » (il
s’approprie donc d’une certaine
manière la définition qui était
celle des philosophes de l’Antiquité).
Selon lui, seul l’homme libre peut
être heureux ; et peut-être
défini comme « libre »
l’homme qui se connaît lui-même.
Comment peut-on se connaître
soi-même ? En connaissant, montre Spinoza,
la nature de nos besoins, de nos désirs et de
nos passions.
Que sait encore l’homme libre ?
L’homme libre sait, précisément,
qu’il n’est pas libre, que la
liberté est illusoire. Fort de ce savoir, il est
alors possible pour lui d’acquérir un
minimum de liberté, à partir de laquelle
il pourra construire son bonheur.
En conquérant sa liberté, l’homme
accède à ce bonheur que Spinoza nomme
« béatitude ». Le
livre V de son Éthique, intitulé
De la liberté de l’homme ou De la
puissance de l’entendement, étudie
précisément comment l’homme, en
ayant recours à sa raison, peut accéder
à la liberté, et donc au bonheur.
C’est encore, selon Spinoza, par « la
connaissance du troisième genre »,
qui est « amour intellectuel de
Dieu », que nous accédons à la
liberté, en même temps que nous
accédons au bonheur. Nous prenons conscience de
l’éternité de notre âme,
laquelle subsiste lorsque le corps périt. Le
bonheur n’est pas ainsi la conséquence de
la vertu (ou de la morale), mais la vertu
elle-même.
Cette « connaissance du troisième
genre », qui correspond à la
« béatitude », n’est
toutefois pas accessible à tous ; seul le
philosophe y aura finalement accès. Mais,
conclut Spinoza (il s’agit de la dernière
phrase de l'Éthique), « Tout
ce qui est beau est difficile autant que
rare ».
Arthur Schopenhauer (1788-1860) estime que la condition humaine est marquée avant tout par le malheur. Le propre de l’homme n’est pas d’être heureux, mais d’être malheureux. Il s’agit d’un constat. Le plaisir n’est selon lui que la cessation d’une souffrance, c’est pourquoi « le bonheur est sans positivité ». Le chemin qui mène au bonheur est donc une voie sans issue. Nous ne connaissons la vraie valeur des choses que par la souffrance qu’entraîne leur manque.
Friedrich Nietzsche (1844-1900) critique essentiellement le bonheur quand il est conçu comme bien-être, quand il est assimilé « aux petits plaisirs » dont l’homme moderne se satisfait. Or, il ne peut exister de bonheur sans l’effort de l’esprit qui bouillonne et se surpasse. Le véritable bonheur s’obtient dans l’enthousiasme et dans la souffrance. Il est lié à l’esprit créatif. L’accumulation de satisfactions minuscules ne peut équivaloir au bonheur. Désirer le bonheur sous cette forme, c’est désirer un bonheur misérable.
Des quiz et exercices pour mieux assimiler sa leçon
La plateforme de soutien scolaire en ligne myMaxicours propose des quiz et exercices en accompagnement de chaque fiche de cours. Les exercices permettent de vérifier si la leçon est bien comprise ou s’il reste encore des notions à revoir.
Des exercices variés pour ne pas s’ennuyer
Les exercices se déclinent sous toutes leurs formes sur myMaxicours ! Selon la matière et la classe étudiées, retrouvez des dictées, des mots à relier ou encore des phrases à compléter, mais aussi des textes à trous et bien d’autres formats !
Dans les classes de primaire, l’accent est mis sur des exercices illustrés très ludiques pour motiver les plus jeunes.
Des quiz pour une évaluation en direct
Les quiz et exercices permettent d’avoir un retour immédiat sur la bonne compréhension du cours. Une fois toutes les réponses communiquées, le résultat s’affiche à l’écran et permet à l’élève de se situer immédiatement.
myMaxicours offre des solutions efficaces de révision grâce aux fiches de cours et aux exercices associés. L’élève se rassure pour le prochain examen en testant ses connaissances au préalable.
Des vidéos et des podcasts pour apprendre différemment
Certains élèves ont une mémoire visuelle quand d’autres ont plutôt une mémoire auditive. myMaxicours s’adapte à tous les enfants et adolescents pour leur proposer un apprentissage serein et efficace.
Découvrez de nombreuses vidéos et podcasts en complément des fiches de cours et des exercices pour une année scolaire au top !
Des podcasts pour les révisions
La plateforme de soutien scolaire en ligne myMaxicours propose des podcasts de révision pour toutes les classes à examen : troisième, première et terminale.
Les ados peuvent écouter les différents cours afin de mieux les mémoriser en préparation de leurs examens. Des fiches de cours de différentes matières sont disponibles en podcasts ainsi qu’une préparation au grand oral avec de nombreux conseils pratiques.
Des vidéos de cours pour comprendre en image
Des vidéos de cours illustrent les notions principales à retenir et complètent les fiches de cours. De quoi réviser sa prochaine évaluation ou son prochain examen en toute confiance !