La société romaine
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• le prénom (praenomen, inis, n.) ;
• le nom (nomen, inis, n.) ;
• le surnom (cognomen, inis, n.).
Un citoyen romain complet (civis optimo jure) avait plusieurs droits :
• civils (jura privata) : ces droits comprenaient celui de se marier (jus conubii), celui de posséder des immeubles (jus commercii) et celui d’intenter un procès (jus legis actionis).
• politiques (jura publica) : ces droits comprenaient celui de voter (jus suffragii), celui d’être élu à une magistrature (jus honorum) et celui d’en appeler au peuple contre une sentence des magistrats (jus provocationis).
Ce citoyen avait aussi quelques obligations (munera) :
• celle de se présenter au recensement (census) ;
• celle de servir dans l’armée (militia) ;
• celle de payer un impôt, le tribut (tributum) et ce jusqu’en 168 avant J.-C.
Pendant la royauté, on distinguait deux classes parmi ces citoyens : les patriciens et les plébéiens.
Les premiers étaient avantagés puisqu’ils avaient des droits que les seconds n’avaient pas. Ces deux classes ont souvent été en conflit, les plébéiens voulant acquérir le droit de participer à la vie de la cité.
Les plus riches de la société appartenaient à l’ordre équestre, constitué de chevaliers (equites), appelés ainsi parce qu’à l’origine ils servaient dans la cavalerie.
Ces derniers ont délaissé l’armée pour se consacrer aux affaires vers le IVe siècle : les publicains percevaient les impôts et d’autres étaient de grands négociants ou des banquiers (negotiatores).
Les patriciens et les plébéiens ont constitué la nobilitas, l’ordre sénatorial composé de citoyens dont les ancêtres avaient exercé une magistrature curule (consulat, préture, édilité curule et censure). C'était une classe puissante.
À partir du IIe siècle av.J.-C., un homme pouvait fonder sa nobilitas en accédant aux magistratures : il était alors appelé « homme nouveau » (homo novus). Au début la nobilitas et l'ordre équestre ont eu un rapport étroit mais à partir de 218 av.J.-C., la loi Claudia limita les possessions des sénateurs, ce qui sépara les deux classes.
Les citoyens les moins riches qui n’ont aucun bien à part leur famille étaient appelés proletarii (de proles signifiant « descendance »).
Parmi les plus pauvres se trouvaient les clients (cliens, clientis, m.) unis à un patron (patronus, i, m.) par le lien de la fides (parole donnée, confiance partagée, loyauté). À l’époque royale, les clients faisaient partie de la gens (famille) de leur patron, ils en portaient le nom. Puis le lien juridique entre les deux a disparu.
Le client venait saluer son patron tous les matins (salutatio matutina), il recevait la sportula, un petit panier de provisions ou une somme d’argent.
Jusqu’à la fin de la république, le maître (dominus, i, m.) avait tous les droits sur son esclave : il pouvait le vendre, le battre, le torturer, le tuer ou louer ses services à quelqu'un d'autre.
Les esclaves n'avaient théoriquement aucun droit, même celui de se marier. Mais cet interdit n’était pas respecté, d’autant que les enfants nés de l’union de deux esclaves étaient esclaves eux-mêmes, ceux qui étaient avantageux pour le maître.
La condition des esclaves variait selon le maître et le secteur dans lequel ils travaillaient. On distingait deux catégories d'esclaves :
• les esclaves publics : ceux-ci appartenaient à l’état. Ils pouvaient effectuer diverses fonctions (archives, gardiens de prison, entretien des routes…) et ils étaient payés.
• les esclaves privés : on distinguait deux catégories.
- ceux qui travaillaient à la campagne : ils faisaient partie de la familia rustica. Employés sur un grand domaine, ils étaient dirigés par intendant (villicus, i, m.); leur condition était très difficile.
- ceux qui travaillaient en ville : ils faisaient partie de la familia urbana. Ceux-ci exerçaient différents métiers (médecin, portier, cuisinier, nourrice, précepteur…). C’était dans cette catégorie qu’entraient les prostituées (qui appartenaient à un leno), les gladiateurs (entraînés par un laniste), les artistes de théâtre et les cochers du cirque.
Certains esclaves recevaient une petite somme d’argent qu’ils économisaient (peculium, ii, n.) pour racheter leur liberté.
• Les affranchis
On appelait « affranchi » un esclave devenu libre. Ils pouvaient acquérir leur liberté de différentes façons : ils pouvaient la racheter eux-mêmes grâce au pécule qu’ils avaient mis de côté ou leur maître pouvait décider de les affranchir pour diverses raisons, et par testament sous l’empire. Les mots qui désignaient respectivement l’affranchi et l’affranchissement étaient libertus, i, m. et manumissio, onis, f. du nom manus, us, f. « la main ».
Au cours de la cérémonie, l’affranchi pouvait coiffer le bonnet phrygien, symbole de liberté. Il prenait les prénom et nom de son ancien maître, et son nom d’esclave devient son surnom : par exemple, l’esclave que Marcus Tullius Cicero a affranchi, Tiron, s’est nommé Marcus Tullius Tiro.
Un affranchi ne jouissait pas de tous les droits de citoyen (civis minuto jure) et il n’avait pas la même considération qu’un homme né libre (ingenuus) puisqu’il avait des obligations envers son ancien maître, son patron. En revanche ses enfants étaient des citoyens à part entière.
• Les pérégrins
Il s'agissait des étrangers (peregrinus, a, um) qui résidaient à Rome.
À l'origine, ils n’avaient aucun droit mais en 241, un préteur pérégrin a été créé pour s’occuper d’eux, puis sous l’empire, beaucoup ont obtenu le droit de cité.
En effet on distinguait les hommes libres et les non-libres, les esclaves (servus). Parmi les hommes libres, il y avait les citoyens à part entière (civis) et ceux qui ne l’étaient pas : l’affranchi (libertus) et l’étranger (peregrinus).
Même les citoyens n’étaient pas égaux puisque la fortune faisait la différence : les plus riches étaient les chevaliers (equites) et les nobles (nobiles), et les citoyens les plus démunis étaient clients des plus riches, leurs patrons qui subvenaient à leurs besoins contre un soutien aux élections.
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