La séduction, une idée sexiste ?
- Fiche de cours
- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
- Comprendre les logiques de pouvoir et de domination en jeu dans la séduction.
- Saisir l’inégalité des hommes et des femmes en matière de séduction, dans la société comme dans la littérature
- Dissocier ce qui relève de la séduction et du crime punissable par la loi (harcèlement, viol).
- Se demander si l’on peut vraiment « séparer l’homme de l’artiste ».
- La séduction représente pour les hommes un moyen de démontrer leurs talents et leur virilité aux yeux des autres hommes d'une part, et d’asseoir leur domination sur les femmes d'autre part.
- Les contes, les légendes et les arts regorgent de scènes de violences sexuelles que l’on a longtemps présentées comme d’innocents exemples de la fougue masculine.
- La frontière entre séduction et agression est moins floue que certains aiment à le croire : le consentement éclairé et enthousiaste des personnes impliquées est indispensable.
- Les débats sur la séduction continuent d’agiter la société française, qui peine encore à condamner fermement les artistes coupables de crimes sexuels.
Dans la littérature, lorsque la séduction est revendiquée comme un art, il est surtout maitrisé par des personnages masculins, comme Dom Juan ou encore le Vicomte de Valmont dans Les Liaisons dangereuses.
La séduction est présentée comme une guerre ou une chasse que mènent les hommes. On en trouve la trace dans de nombreuses expressions : les séducteurs se présentent comme des conquérants et les femmes sont autant de « proies ». L’homme fait d’autant plus la démonstration de ses talents et de sa valeur que sa cible se révèle difficile à soumettre.
Vous connaissez la présidente Tourvel, sa dévotion, son amour conjugal, ses principes austères.
Voilà ce que j’attaque ; voilà l’ennemi digne de moi ; voilà le but où je prétends atteindre :
Et si de l’obtenir je n’emporte le prix, J’aurai du moins l’honneur de l’avoir entrepris.
Lettre IV, Les Liaisons dangereuses, Pierre Choderlos de Laclos, Flammarion, 1869
Dans cet extrait des Liaisons dangereuses, le Vicomte de Valmont expose à Mme de Merteuil son projet de séduire Mme de Tourvel : un véritable tour de force, car cette dernière est réputée dévote et fidèle à son mari. Ce qui intéresse Valmont, ce n’est pas gagner l’amour d’une femme, mais le défi, l’excitation de la difficulté et l’opportunité de démontrer ses talents.
Dans son livre Alpha mâle, Séduire les femmes pour s'apprécier entre hommes, l’anthropologue Mélanie Gourarier étudie la « communauté de la séduction » française, composée d’hommes hétérosexuels qui s’échangent des conseils et des techniques pour multiplier les conquêtes. Certains membres n’hésitent d’ailleurs pas à s’autoproclamer « coachs en séduction » ou « Pick Up Artists »(« artistes de la drague »). Mélanie Gourarier montre que ces pratiques correspondent à des sortes de concours de virilité : chaque nouvelle conquête venant rassurer le séducteur sur sa masculinité et prouver aux autres membres qu’il est un « vrai homme ».
La séduction amoureuse peut être perçue comme un rapport de force où la femme a tout à perdre. Dans la poésie classique, si une femme se refuse à un homme, elle sera perçue comme « insensible » et « cruelle ». Si elle se rend, à l’inverse, sa réputation sera entachée et parfois, son honneur perdu pour toujours.
Cette ambivalence est exposée dans les propos de Valérie Rey-Robert dans son livre Une culture du viol à la française :
Cette rhétorique de la séduction comme guerre des sexes pose le problème du consentement, de l’agression sexuelle et du viol. En France, on a encore a du mal à reconnaitre les agressions sexuelles. On pourrait remonter à Zeus et à toutes les ruses qu’il déploie pour faire céder les jeunes filles qu’il convoite : en se métamorphosant, en les poursuivant ou en les arrachant à leurs proches. Ces scènes, longtemps perçues comme comiques ou passionnées, sont autant de viols.
De la même manière, sous prétexte d’aider des hommes timides ou malhabiles, les « experts » de la « communauté de la séduction » proposent des recettes qui intègrent des procédés de manipulation voire de contrainte. Par exemple, toucher une femme à divers endroits de son corps, d’abord des endroits neutres, puis de plus en plus « intimes », rappelle la technique du pied dans la porte utilisée dans le marketing à domicile. Il s’agit, par une première demande sans conséquence, de repousser les limites de sa proie jusqu’à obtenir ce que l’on veut vraiment d’elle. En effet, les sciences sociales démontre qu’à partir du moment où une première interaction a été consentie des deux côtés, il devient plus dur de refuser l’interaction suivante. Employer ce genre de technique revient à soutirer un simili consentement et ouvre la voie à un abus.
Il est très compliqué de faire évoluer les mentalités concernant le statut trouble de la séduction. Dénoncer une agression sexuelle ou un viol peut ainsi mettre le feu au poudre et déclencher de grands débats au sein de la société, comme c’est le cas avec le réalisateur Roman Polanski, accusé d’actes pédocriminels et néanmoins sacré « meilleur réalisateur » lors de la cérémonie des Césars en 2020.
Au sein de la communauté littéraire, les universitaires se demandent également si, lorsqu’on commente L’Oaristys d’André Chénier, poète du XVIIIe siècle, il faut parler de viol ou non. De manière générale, beaucoup craignent qu’au nom d’une morale bien-pensante et puritaine (Friedrich Nietzsche parle avec ironie de « moraline »), une sorte de censure s’abatte sur les œuvres d’auteurs problématiques, comme le peintre Paul Gauguin, qui couchait avec de très jeunes filles. Ces personnes appellent à séparer l’homme (condamnable par les lois humaines) de l’artiste (qui devrait rester intouchable, du fait de son statut quasi divin).
Pour l’historienne Laure Murat, il ne s’agit pas d’interdire les œuvres concernées et d’effacer certains noms des manuels scolaires ou des catalogues d’exposition. Une démarche plus constructive consisterait au contraire à accompagner ces œuvres d’explications et d’analyses pour en donner une lecture critique. Laure Murat rappelle que le revisionnage (revoir une œuvre avec un regard critique) n’est pas du révisionnisme (déformer l’histoire pour la faire entrer en cohérence avec une idéologie).
Des quiz et exercices pour mieux assimiler sa leçon
La plateforme de soutien scolaire en ligne myMaxicours propose des quiz et exercices en accompagnement de chaque fiche de cours. Les exercices permettent de vérifier si la leçon est bien comprise ou s’il reste encore des notions à revoir.
Des exercices variés pour ne pas s’ennuyer
Les exercices se déclinent sous toutes leurs formes sur myMaxicours ! Selon la matière et la classe étudiées, retrouvez des dictées, des mots à relier ou encore des phrases à compléter, mais aussi des textes à trous et bien d’autres formats !
Dans les classes de primaire, l’accent est mis sur des exercices illustrés très ludiques pour motiver les plus jeunes.
Des quiz pour une évaluation en direct
Les quiz et exercices permettent d’avoir un retour immédiat sur la bonne compréhension du cours. Une fois toutes les réponses communiquées, le résultat s’affiche à l’écran et permet à l’élève de se situer immédiatement.
myMaxicours offre des solutions efficaces de révision grâce aux fiches de cours et aux exercices associés. L’élève se rassure pour le prochain examen en testant ses connaissances au préalable.
Des vidéos et des podcasts pour apprendre différemment
Certains élèves ont une mémoire visuelle quand d’autres ont plutôt une mémoire auditive. myMaxicours s’adapte à tous les enfants et adolescents pour leur proposer un apprentissage serein et efficace.
Découvrez de nombreuses vidéos et podcasts en complément des fiches de cours et des exercices pour une année scolaire au top !
Des podcasts pour les révisions
La plateforme de soutien scolaire en ligne myMaxicours propose des podcasts de révision pour toutes les classes à examen : troisième, première et terminale.
Les ados peuvent écouter les différents cours afin de mieux les mémoriser en préparation de leurs examens. Des fiches de cours de différentes matières sont disponibles en podcasts ainsi qu’une préparation au grand oral avec de nombreux conseils pratiques.
Des vidéos de cours pour comprendre en image
Des vidéos de cours illustrent les notions principales à retenir et complètent les fiches de cours. De quoi réviser sa prochaine évaluation ou son prochain examen en toute confiance !