La Russie : une inégale intégration à différentes échelles
- Fiche de cours
- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
- Être en mesure de comprendre et d’expliquer l’inégale intégration du territoire russe dans la mondialisation.
- Être en mesure d’expliquer les facteurs qui font de la Russie une puissance qui est de nouveau émergente.
- La Russie est née du démantèlement de l’URSS en 1991. Cette puissance émergente est la 11e puissance économique mondiale, mais elle est inégalement intégrée à la mondialisation malgré de nombreuses politiques d’aménagement et la création de zones franches. La production de richesses se concentre dans les métropoles et dans certains espaces périphériques dynamiques intégrés grâce aux richesses naturelles exploitées. Le gaz et le pétrole constituent son principal atout économique dont dépendent l’Europe et la Chine.
- La Russie est également une puissance géopolitique contestée. Désormais membre de l’OMC et membre permanent de l’ONU, elle multiplie les coopérations avec les pays émergents, et surtout, avec la Chine.
- La politique agressive de la Russie - avec l’annexion de la Crimée - est jugée comme dangereuse par de nombreuses puissances mondiales qui appliquent des sanctions internationales.
- Mondialisation
- BRICS
- Pays émergent
- Échelles
- Métropole
- Urbanisation
- Aménagements
- Centre
- Périphérie
Après que, durant des décennies, l'URSS ait partagé le statut de première puissance mondiale avec les États-Unis, la Russie doit depuis 1991 se contenter de celui de « puissance émergente », voire « ré-émergente ». Après des années de crise, elle a su redevenir un acteur majeur de la scène internationale malgré une inégale intégration de son territoire à la mondialisation.
La Russie est le plus vaste État du monde
puisque le territoire s’étend sur
17 millions de km2 et concentre
144 millions d’habitants. Sa superficie est
telle que la Russie comptait onze fuseaux horaires
différents. En 2011, l’État
décide de les réduire à neuf afin
de faciliter la gestion administrative entre les
différentes régions du pays. Il est donc
difficile d’administrer un si grand
territoire.
Le pays est bordé par l’océan
glacial Arctique au Nord et par l’océan
Pacifique, la mer de Béring, la mer
d’Okhotsk et la mer du Japon à
l’Est, ce qui facilite son intégration
à la mondialisation. Les ports se
développent et la création de zones
franches - depuis 2014 - a pour objectif
d’attirer les IDE pour rendre les territoires
à proximité des littoraux plus
attractifs.
Le passage maritime du Nord-Est, également appelé « voie maritime du Nord », est une route maritime passant par l’Arctique rendue praticable par la fonte de la banquise. Il s’agit d’une véritable aubaine pour la Russie.
De plus, la Russie possède d’importantes
réserves en hydrocarbures qui sont
majoritairement situées dans la plaine
sibérienne, en périphérie des
espaces urbanisés. Elle est le
3e producteur mondial de pétrole
et le 1er exportateur mondial de
gaz.
La richesse des sols russes contribue à faire du
pays une puissance émergente puisque
l’exploitation des ressources en pétrole
et en gaz représente 20 % du PIB.
La Russie est un des cinq membres des BRICS et est la
11e économie mondiale.
L’immensité du territoire russe se caractérise également par une urbanisation inégale.
L’ouest de la Russie est fortement urbanisé puisqu’il concentre les deux principales métropoles du pays - Moscou (de rang mondial) et Saint-Pétersbourg - ainsi que la majorité des villes de plus d’un million d’habitants. Ces dernières forment un réseau dense de métropoles régionales bien connectées entre elles.
La ville centre de Moscou concentre plus de 12 millions d’habitants. Saint-Pétersbourg est également une métropole, elle concentre 5 millions d’habitants.
Cela s’explique tout d’abord par un facteur historique : les capitales historiques du pays sont toutes situées à l’ouest et sont devenues des métropoles.
La mondialisation a contribué au renforcement de l’inégale urbanisation du territoire. Les métropoles concentrent les fonctions politiques, économiques et décisionnelles. Elles sont des centres d’impulsion de la mondialisation.
Ainsi, l’intégration de la Russie dans la mondialisation repose sur ces espaces urbanisés qui se sont développés au détriment du reste du territoire. Ces métropoles et villes concentrent les flux touristiques, les activités de services et la majorité des zones d’innovation scientifique. De plus, elles sont bien connectées à l’Europe grâce aux infrastructures de transport terrestres et aux gazoducs qui permettent d’approvisionner les pays européens.
L’architecture du nouveau quartier d’affaires de Moscou, Moskva-City, témoigne de l’intégration à l’échelle mondiale de la métropole. Les bâtiments sont modernes et la skyline témoigne de la puissance financière de cet espace. Par ailleurs, le plus haut gratte-ciel d’Europe a été érigé dans ce quartier : la Vostok Tower s’élève à 343 mètres et il s’agit d’une des deux tours qui composent le complexe de la Fédération.Quartier d'affaires de Moscou | © iStock – MaxOzerov
Malgré une importante urbanisation en Russie occidentale, le phénomène de métropolisation se limite à la métropole de Moscou. La ville centre est 2,4 fois plus peuplée que la seconde métropole du pays : Saint-Pétersbourg. De plus, Moscou concentre sept fois plus de sièges de banques, assurances et de sociétés d’audit que Saint-Pétersbourg.
Les espaces périphériques transfrontaliers, bien connectés aux littoraux ou situés à proximité de fleuves navigables, peuvent également constituer des périphéries intégrées et dynamiques grâce à l’exploitation des ressources naturelles - telles que le bois, le pétrole, le gaz - et à la production de blé.
Iakoutsk est la ville habitée la plus froide au monde. Elle concentre un peu plus de 300 000 habitants. Située en Sibérie centrale, elle est la capitale de la République de Sakha. Cet espace est riche en gaz, pétrole, diamants et mines d’or. Ces ressources naturelles et sa proximité avec le fleuve Léna font de cette ville une périphérie intégrée. Les politiques publiques ont contribué à son intégration.
En revanche, une grande partie des espaces situés en Sibérie et dans le Caucase sont marginalisés, ils souffrent de l’enclavement et du manque de ressources à exploiter par le pays.
La Russie est une puissance émergente, voire
ré-émergente. Elle ne peut pas être
considérée comme un pays
développé, car elle souffre
d’importantes inégalités
socio-économiques.
Comme de nombreux pays émergents, la classe
moyenne s’est considérablement
développée en Russie : elle
représente le quart de la population.
En 2017, on estime que 13 % de la population vit
avec un salaire mensuel légèrement
supérieur à 160 euros.
En 2015, les 10 % des Russes les plus riches détiennent 45 % du revenu national.
En 2018, l’indice de Gini - indicateur d’inégalités dans un pays - de la Russie, s’élève à 37,5 contre 31,6 pour la France. En France, 14 % de la population vit sous le seuil de pauvreté qui correspond à des revenus mensuels inférieurs à 935 euros.
Cela s’explique par le fait que depuis 1991, le
pays a été frappé par
d’importants bouleversements économiques.
Après une période de forte inflation et
de chute du PIB, une forte croissance s’amorce
entre 1998 et 2008. Depuis la crise financière
de 2008, la croissance économique est
considérablement ralentie et a chuté
suite aux sanctions internationales liées
à l’annexion de la Crimée.
À cela s’ajoute un manque de ressources
à exploiter et une inégale
répartition de la production de richesse.
Soumise à de fortes sanctions internationales depuis 2015, la Russie conserve une balance commerciale légèrement excédentaire grâce aux exploitations d’hydrocarbures dont dépendent l’Europe et la Chine. Celles-ci représentent 58 % des exportations du pays. L’exportation de produits agricoles est également importante pour l’économie russe.
En 2018, la Russie a exporté 358 milliards de dollars de marchandises et importé 228 milliards de dollars.
Les matériaux de transport représentent 45 % des importations, ceci est lié au fait que l’État se soit lancé dans une politique d’aménagement des territoires afin d’intégrer ces derniers à différentes échelles.
La volonté d’intégration des
territoires se manifeste par d’importants
aménagements ferroviaires.
En effet, la Russie possède le
3e plus grand réseau ferroviaire
au monde puisqu’elle possède plus de
81 000 kilomètres de voies
ferrées.
Le Transsibérien, long de
9 288 kilomètres et mis en service au
début du XXe siècle,
traverse tout le pays d’ouest en est.
Initialement, il permettait de relier Moscou à
Vladivostok en desservant d’autres villes.
Depuis, des ramifications successives ont
été aménagées. L’une
d’entre elles permet de faciliter
l’intégration de Vladivostok à
l’échelle internationale puisque le
Transsibérien relie désormais Moscou
à Pékin.
Depuis 2003, la Compagnie des Chemins de fer russes gère le réseau ferroviaire du pays. Grâce au soutien financier de l’État, elle multiplie les rénovations du réseau. Celles-ci s’avèrent indispensables puisque le réseau se caractérise par des ponts dégradés et un manque de voies rapides qui engendrent des goulots d’étranglement.
Afin de renforcer l’intégration des territoires à l’échelle nationale, les projets ferroviaires se sont multipliés. Le réseau est très dense en Russie occidentale, il permet de relier les métropoles régionales entre elles et d’autres villes européennes. Le réseau est donc intégré à plusieurs échelles. Une ligne de train à grande vitesse est en projet.
Ainsi le Sapsan, un train à grande vitesse, permet de relier Moscou à Saint-Pétersbourg en 3h55.
Des lignes ferroviaires secondaires assurent
également la desserte de territoires
situés en périphérie, mais
à proximité des exploitations de gaz et
de pétrole.
Enfin, deux projets de prolongement de la voie
ferrée sont prévus dans
l’intérieur des terres. L’objectif
principal de ces aménagements étant de
mieux desservir les régions afin de les
rapprocher les unes des autres et de favoriser leur
intégration.
Malgré son statut de puissance économique
émergente, le territoire est inégalement
intégré à la mondialisation.
À cela s’ajoute également un manque
de ressources qui fragilise l’économie du
pays. La puissance mondiale de la Russie est davantage
politique qu’économique.
La Russie est une puissance géopolitique contestée. La stratégie politique adoptée met en exergue des tensions et oppositions avec le système américain. Les volontés hégémoniques du pays et les actions qui en découlent engendrent une vive hostilité de la part de certains États, ce qui impacte l’économie du pays.
Depuis 1991, la Russie multiplie les coopérations. Sa politique géopolitique lui a permis de s’imposer sur le plan international. Elle a hérité du siège de membre permanent à l'ONU que possédait l'URSS et, depuis 2011, elle siège à l'OMC (Organisation mondiale du commerce).
La CEI (communauté d'États indépendants), créée en 1991 par le traité de Minsk, est une entité intergouvernementale de coopération qui regroupe 11 des 15 anciennes républiques socialistes soviétiques qui formaient l'URSS. Elle est l'institution qui incarne le mieux la vision de l'Étranger proche aux yeux de la Russie. Elle est inconsistante et nettement dominée par Moscou.
La Russie est membre des BRICS. Il s’agit
d’un groupe composé de cinq États
émergents qui se réunissent chaque
année lors d’un sommet depuis 2011. Le
poids économique de ces pays est important, mais
leur poids politique était relativement
limité par rapport à leur
émergence économique. Ils incarnent les
géants de demain. En 1990, ils produisaient
10 % du PIB mondial. En 2018, ils
représentent 25 % du PIB mondial et
concentrent 42 % de la population mondiale.
Par ailleurs, la Russie, pour l'essentiel de son
immense territoire, est un pays d'Asie. Plus par
intérêt que par réelle conviction,
son président, Vladimir Poutine, revendique
clairement son identité
« eurasiatique » et multiplie les
politiques de coopération.
Elle est membre de l'Organisation de coopération
de Shanghai fondée en 2001, qui regroupe des
États d'Asie centrale, la Russie et la Chine.
Elle a des objectifs de coopération
sécuritaire, politique et économique.
De ce fait, la Chine et la Russie entretiennent de bonnes relations qu’elles mettent à profit dans le cadre de l’ouverture de la route maritime du Nord-Est - située en Arctique - afin de réduire l’influence américaine dans cet espace stratégique. Ce type d’alliance entre les deux acteurs se multiplient.
La Russie entend demeurer influente au sein des pays de son « Étranger proche » (c'est-à-dire ses voisins immédiats, qui sont les États d'Europe, du Sud Caucase et d'Asie centrale, ayant souhaité ou subi son influence et sa « protection » durant des décennies pendant l'ère soviétique et qui sont désormais indépendantes) et cherche à s'imposer comme puissance régionale. Elle tente de leur imposer la force de sa puissance que ce soit sur le plan politique, économique ou culturel.
Les Russes distinguent deux niveaux dans leur « Étranger proche ». Tout d'abord, un noyau dur, les États slaves (Ukraine, Biélorussie, Transnistrie et Kazakhstan) dont la population compte 25 % de Russes. Ensuite, les États du Sud Caucase et d'Asie centrale qui sont considérés comme des pays amis ou partenaires, mais qui servent également de zone tampon entre la Russie et certains États considérés comme des sanctuaires terroristes (l'Afghanistan, la Chine, l'Iran...). En effet, se sachant affaiblie par rapport au temps de la toute puissance de l'URSS, la Russie est fortement préoccupée par sa sécurité frontalière. Elle offre donc – ou impose si nécessaire – ses services à ces anciennes républiques socialistes trop faibles pour garantir elles-mêmes le contrôle frontalier.
La Russie a négocié ou imposé une présence militaire russe sur le territoire de certains États de l'étranger proche : certains États ont même accepté une présence de l'armée russe sur leur territoire. La Russie entretient des bases armées à Kaliningrad, en Arménie, en Azerbaïdjan, en Biélorussie, en Moldavie, au Kirghiztan, au Kazakhstan et au Tadjikistan ainsi qu'une flotte qui est basée en Ukraine.
En mars 2014, la Russie annexe la Crimée. Cet acte choque l’opinion politique mondiale, il témoigne de la dangerosité de la volonté hégémonique russe. Ce n’est pas la première fois que la Russie fait usage de la force, ce qui inquiète d’autant plus les grandes puissances mondiales qui décident d’appliquer des sanctions internationales.
Malgré la fin de la Guerre froide en 1991, les
relations politiques entre la Russie et les
États-Unis restent complexes.
En effet, les prises de position politiques de la
Russie vis-à-vis du Moyen-Orient sont souvent en
opposition avec l’opinion occidentale.
L’annexion de la Crimée a renforcé
l’animosité entre les deux États et
renforcé la méfiance des pays riches.
Ainsi, les États-Unis, le Canada, le Japon,
l’Australie et de nombreux pays d’Europe
ont établi des sanctions commerciales qui
nuisent à son économie :
l’émission d’IDE a drastiquement
chuté.
En 2011, les IDE à destination de la région de Moscou s’élevaient à 40 000 millions de dollars. En 2010, il n’y a plus d’émission d’IDE dans la région et on enregistre une perte annuelle de 10 000 millions de dollars.
La Russie est également exclue du G8
- sommet annuel qui réunit les pays les
plus industrialisés au monde - dont elle
était membre depuis 1998.
En réponse à ces sanctions, la Russie
établit un embargo sur les produits agricoles en
provenance des États-Unis et d’Europe.
Elle décide donc de privilégier
d’autres alliances commerciales avec des pays
d’Asie et d’Amérique du Sud afin
d’importer les produits agricoles dont elle avait
besoin.
Par ailleurs, la création en 2001 de
l’Organisation pour la démocratie et le
développement témoigne de
l’inquiétude que suscite la Russie. Le
GUAM regroupe l’Ukraine, la Moldavie, la
Géorgie et la Moldavie. Il s’agit
d’États qui se sentent menacés par
la Russie.
En 2018, la Russie a tenté de renforcer son soft
power et de donner une meilleure image du pays par le
biais de l’organisation de la Coupe du monde sur
son territoire.
Des quiz et exercices pour mieux assimiler sa leçon
La plateforme de soutien scolaire en ligne myMaxicours propose des quiz et exercices en accompagnement de chaque fiche de cours. Les exercices permettent de vérifier si la leçon est bien comprise ou s’il reste encore des notions à revoir.
Des exercices variés pour ne pas s’ennuyer
Les exercices se déclinent sous toutes leurs formes sur myMaxicours ! Selon la matière et la classe étudiées, retrouvez des dictées, des mots à relier ou encore des phrases à compléter, mais aussi des textes à trous et bien d’autres formats !
Dans les classes de primaire, l’accent est mis sur des exercices illustrés très ludiques pour motiver les plus jeunes.
Des quiz pour une évaluation en direct
Les quiz et exercices permettent d’avoir un retour immédiat sur la bonne compréhension du cours. Une fois toutes les réponses communiquées, le résultat s’affiche à l’écran et permet à l’élève de se situer immédiatement.
myMaxicours offre des solutions efficaces de révision grâce aux fiches de cours et aux exercices associés. L’élève se rassure pour le prochain examen en testant ses connaissances au préalable.
Des vidéos et des podcasts pour apprendre différemment
Certains élèves ont une mémoire visuelle quand d’autres ont plutôt une mémoire auditive. myMaxicours s’adapte à tous les enfants et adolescents pour leur proposer un apprentissage serein et efficace.
Découvrez de nombreuses vidéos et podcasts en complément des fiches de cours et des exercices pour une année scolaire au top !
Des podcasts pour les révisions
La plateforme de soutien scolaire en ligne myMaxicours propose des podcasts de révision pour toutes les classes à examen : troisième, première et terminale.
Les ados peuvent écouter les différents cours afin de mieux les mémoriser en préparation de leurs examens. Des fiches de cours de différentes matières sont disponibles en podcasts ainsi qu’une préparation au grand oral avec de nombreux conseils pratiques.
Des vidéos de cours pour comprendre en image
Des vidéos de cours illustrent les notions principales à retenir et complètent les fiches de cours. De quoi réviser sa prochaine évaluation ou son prochain examen en toute confiance !