La rhétorique
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- Connaitre la définition et l’histoire de la rhétorique de ses origines à nos jours.
- La rhétorique est un art du discours à la fois perçu comme essentiel et hautement soupçonnable. Si son enseignement s’est progressivement effacé, l’étude la théorie rhétorique s’est à nouveau imposé à partir de la deuxième moitié du XXe siècle en Europe.
- Cette longue tradition mérite en effet d’être enseignée pour donner à chacun la possibilité de se défendre des manipulations ou des séductions de la parole persuasive et se faire entendre comme citoyen d’un État démocratique.
Fondée en Grèce au Ve siècle avant J.-C., la rhétorique correspond à l’art de persuader par le discours. Développé à Athènes par les premiers rhétoriciens, il fut ensuite théorisé par Aristote, qui lui a donné sa forme la plus connue. Cet art a suscité de nombreux débats dès sa naissance : doit-on pouvoir persuader de tout, c’est-à-dire du vrai comme du faux ?
Leur pratique nous étant parvenue principalement à travers les philosophes (Platon et Aristote) qui l’ont condamnée, ce terme a une connotation négative qui se manifeste à travers le terme de sophisme qui désigne un raisonnement fallacieux, trompeur ou vain mais dont la réfutation est difficile.
La rhétorique est à la fois une science, un art et un enseignement. On la définit couramment comme l’art de persuader par le discours.
En grec, la rhétorique – rhétorikè – est l'art de celui qui parle en public avec éloquence (rhètôr).
La rhétorique à l’origine se déploie dans le discours qui est dit en public, traite d’un sujet avec une certaine méthode, et une certaine longueur. Un discours n’est pas improvisé mais au contraire planifié, voire entièrement rédigé. L’orateur (celui qui s’exprime en public) traite d’une question d’intérêt général, devant un auditoire qu’il doit convaincre (assemblée d’hommes libres, de citoyens ou jury d’un procès).
Un discours s’oppose en général à d’autres discours.
L’art de la rhétorique a été enseigné en Grèce antique dès le Ve siècle avant notre ère, à destination de citoyens riches, appelés à devenir de futurs orateurs ou hommes d’État.
Au XXe siècle, la rhétorique devient aussi une science, c’est-à-dire la théorie de l’art de persuader. Elle permet d’analyser et d’interpréter des discours politiques, des textes littéraires, mais aussi des publicités et même des conversations courantes où les locuteurs argumentent.
La rhétorique se développe au Ve siècle avant notre ère, à Syracuse (Sicile).
Elle a pour origine la multiplication des procès intentés par des propriétaires qu’un régime tyrannique avait spoliés. Ces procès impliquaient de savoir parler pour se défendre.
Le nom d’un certain Corax est resté dans l’histoire comme le premier à enseigner l’art de persuader. Cette première technique sera exportée à Athènes et enseignée par les rhéteurs, souvent sophistes, comme Gorgias ou Protagoras. On retrouve ces rhéteurs aux prises avec Socrate dans un célèbre dialogue de Platon : Gorgias.
Dès l’origine, la rhétorique – principalement judiciaire – est soupçonnée et dénoncée, notamment par Socrate et Platon, car cet ensemble de techniques d’argumentation peuvent être utilisées pour persuader du vrai comme du faux. Il faut en effet pouvoir aussi bien défendre qu’attaquer n’importe quelle cause lors d’un procès. Il faut aussi parfois savoir taire la vérité au profit d’un mensonge vraisemblable, qui persuadera davantage d’auditeurs que la vérité.
Platon distingue la rhétorique de la dialectique.
Pour lui, la rhétorique telle que l’enseignent les rhéteurs professionnels n’est pas un art, mais une sorte de flatterie, car son seul but est de plaire (à l’assemblée, au jury, etc.), tout comme la cuisine ou la cosmétique, dont elle emprunte les recettes.
La dialectique a pour objet la recherche de la vérité et se présente, dans sa forme idéale, comme un dialogue entre le maitre et son élève, unis par cette même ambition. C’est l’outil du philosophe qui lui permet de remettre en cause les opinions erronées et souvent acceptées par le plus grand nombre sans examen.
Aristote prolongera ce débat en essayant de réhabiliter la rhétorique, qu’attaquait violemment Platon : la rhétorique doit s’accompagner d’une réflexion éthique, pour éviter de verser dans la sophistique et une vaine démonstration consistant à discuter de la blancheur de la neige (selon le sophisme célèbre d’Anaxagore, qui caricature le syllogisme : « la neige est de l’eau gelée ; or l’eau est noire, donc la neige est noire »).
Un des paradoxes les plus célèbres est celui d’Épiménide le Crétois, qui affirmait que « Tous les Crétois sont des menteurs ». Si Épiménide dit la vérité, il ment, puisqu’il est Crétois.
À l’inverse, s’il ment, et que les Crétois disent la vérité, alors l’affirmation est bien vraie et Épiménide dit la vérité.
Ce paradoxe peut être résolu en distinguant les niveaux du langage (ce qu’on dit) et du méta-langage (ce qu’on dit à propos de ce qu’on dit). De même, on peut remarquer que la négation de « tous les Crétois sont menteurs » n’est pas « les Crétois disent la vérité » mais plutôt « il existe un ou des Crétois qui disent la vérité ».
On voit comment ce genre de paradoxe provoque la réflexion sur le langage lui-même.
Selon Aristote, il faut connaitre l’art de la controverse, non pour persuader de tout et de son contraire, mais pour pouvoir faire face à un rhéteur de mauvaise foi ou qui défend un argument immoral.
Ainsi Aristote ne considère pas la rhétorique comme perverse et ne souhaite pas la détruire. Il la range sous la philosophie, les sciences et la dialectique, car elle ne recherche ni la vérité, ni le probable, mais seulement le vraisemblable. Elle demeure utile, car tout homme doit pouvoir se défendre par la parole, et non par les armes.
L’art de bien parler doit-il être réservé à une élite de futurs dirigeants ou d’avocats ? Ou au contraire être enseigné à chacun dès le lycée ou à l’université ?
Le discrédit de la rhétorique à la fin du XIXe siècle en France entraine la suppression de la classe de Rhétorique au profit de la classe de Première, où l’enseignement de la rhétorique est remplacé par l’histoire littéraire (dont les programmes actuels sont les lointains héritiers).
L’élève est alors moins producteur de textes de sa propre imagination que dans la tradition rhétorique antique où les élèves devaient systématiquement s’entrainer à l’écriture de textes de tous les genres (fable, récit, maxime, éloge et blâme, prosopopée, description et même proposition de loi !), la finalité de cet enseignement ayant en vue l’accession du futur adulte à une pleine citoyenneté active.
Actuellement, on observe un retour en grâce de la rhétorique, pas seulement comme science à étudier, mais comme un art à pratiquer. Dans les concours d’éloquence à l’université de Saint-Denis par exemple, on encourage l’appropriation de cet art à destination des jeunes de quartiers défavorisés pour leur redonner confiance en leur capacité de se faire entendre socialement (Stéphane de Freitas et Ladj Ly, À voix haute, la force de la parole, 2016).
L’éloquence est un don, mais maitriser les codes de l’art oratoire classique, tel qu’il est encore pratiqué dans les tribunaux, ou à l’Assemblée nationale, cela s’apprend.
Cette éloquence se retrouve dans des productions littéraires actuelles comme À Vif (2017) de Kery James, qui met en scène au théâtre la finale d’un concours d’éloquence entre deux personnages : un qui soutient que chaque citoyen est entièrement responsable de sa destinée sociale, quelles que soient ses conditions de départ dans la vie, et l’autre qui dénonce le façon dont l’État abandonne les citoyens défavorisés des banlieues à leur sort, sans leur donner les moyens de sortir de la misère.
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