La multifonctionnalité des espaces ruraux canadiens
- Fiche de cours
- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
- Comprendre et être en mesure d’expliquer les dynamiques spatiales des espaces ruraux canadiens.
- Savoir présenter et expliquer les caractéristiques des espaces ruraux canadiens.
Les espaces ruraux canadiens sont des espaces productifs bien intégrés à la mondialisation. L’exploitation des ressources de ces espaces s’avère être une source de conflit car elle nuit à l’environnement.
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Le Canada est le second pays le plus vaste au monde.
Son paysage se caractérise par la domination des espaces ruraux soumis à un climat continental humide sur une grande partie du pays et à un climat subarctique et arctique du centre vers le nord.
Les contraintes climatiques ne sont pourtant pas un obstacle à l’exploitation des ressources de ces espaces puisque le Canada est la 10e puissance économique mondiale.
Situé au nord des États-Unis, le Canada est réputé pour sa culture et la beauté de ses paysages.
Le pays concentre, en 2018, 37 060 000 habitants très inégalement répartis sur un vaste territoire qui s’étend sur 9 985 000 km². La densité de population canadienne est l’une des plus faibles au monde, avec 3,8 habitants par km².
La population se concentre majoritairement dans le sud du pays, autour des villes et métropoles (Ottawa, Montréal, Toronto, Vancouver, Québec) puisque le nord est soumis à des conditions climatiques difficiles.
L’urbanisation et la métropolisation ont donc favorisé la périurbanisation. Progressivement, les aires urbaines se sont étendues et ont transformé les campagnes situées à proximité des villes.
Les citadins s’installent dans des communes rurales, qui s’urbanisent progressivement. De nombreux aménagements (voies de communication, nouvelles infrastructures, etc.) sont réalisés afin de rendre les nouveaux territoires habités plus attractifs et accessibles à la métropole. Les territoires situés en périphérie offrent un cadre de vie plus agréable et le coût de la vie y est moins élevé. Ainsi, les communes périurbaines se développent au détriment de l’agglomération : c’est l’étalement urbain.
L’économie canadienne est tournée vers les services, qui représentent 70,2 % du PIB. Cela renforce le phénomène d'étalement urbain. Les activités se dématérialisent, et le télétravail et les espaces de coworking se développent. Il n’est plus nécessaire d’habiter en ville, ce qui favorise l’exode urbain d’une part de la population.
L'État, acteur public, s’est engagé dans une politique d’aménagement de grande envergure afin d’assurer la cohésion des territoires. L’accès à internet à haut débit s’est multiplié sur l’ensemble du territoire afin de répondre aux besoins de l’économie dématérialisée.
Les nouveaux habitants, les néo-ruraux, sont à la recherche d’authenticité et d’un cadre de vie plus agréable.
L’économie résidentielle a initialement un impact positif sur l’ensemble des espaces ruraux qu’ils soient proches (aire urbaine) ou plus éloignés des grandes villes et métropoles.
Les néo-ruraux ont un meilleur niveau de vie que les habitants de l’espace rural et valorisent les produits locaux, du terroir, qu’ils consomment régulièrement.
Ces espaces sont donc dynamisés par l’arrivée de nouveaux habitants. De nouvelles activités et de nouvelles entreprises s'y développent. Les retombées économiques sont donc importantes puisque le territoire gagne progressivement en attractivité, ce qui se traduit par une hausse de l’immobilier.
Cette économie résidentielle suscite certaines inquiétudes puisqu’elle est responsable de la gentrification rurale de certains espaces ruraux.
Le Canada se compose de nombreux espaces ruraux plus ou moins bien intégrés à la mondialisation en fonction de leur localisation géographique et des ressources qui y sont exploitées.
En 2016, l’agriculture et le secteur agroalimentaire représentaient 6,7 % du PIB du pays et 12,5 % de l’emploi.
Le Canada est soumis à divers climat qui rendent l’agriculture plus difficile du centre-est au nord du pays.
Pourtant, la richesse des sols et la diversité des climats ont su être exploités, puisque l’agriculture canadienne est intégrée dans le commerce mondial. En 2017, le Canada est le 2e exportateur mondial d’avoine et de colza, le 5e exportateur mondial de blé et le 1er exportateur de sirop d’érable.
Cette intégration au commerce mondial est possible grâce à des espaces ruraux dédiés à l’agriculture intensive. Ils se situent tous dans le sud du pays dans les régions d’Alberta, d’Ontario, en Colombie Britannique et à Manitoba.
En 2018, 22 700 permis de travail ont été accordés dans le secteur agricole. Ces permis ont été délivrés dans le cadre du « Programme des travailleurs étrangers temporaires ». Ces travailleurs moins rémunérés que les Canadiens permettent aux grandes exploitations agricoles de répondre aux exigences du marché international.
Le Canada est connu pour la beauté des paysages, qui est un des facteurs de l’exode urbain et du développement de l’économie résidentielle dans les espaces ruraux.
Pourtant, le tourisme ne représente que 1,8 % du PIB en 2017.
Si la part du tourisme est restée relativement constante depuis les années 2000, celle-ci augmente progressivement depuis 2013. Le World Travel & Tourism Council estime qu’en 2027 le tourisme devrait représenter plus de 2 % du PIB.
À partir de cette donnée on peut penser que l’économie liée au tourisme est bien moins développée que ne l’est l’agriculture.
Pourtant, lorsqu’on analyse les effets indirects et les bénéfices induits par le tourisme, la part du PIB atteint 6,3 % du PIB. Cette part serait donc légèrement inférieure à celle de l’agriculture.
L’agriculture et le tourisme sont particulièrement liés, on parle d’agritourisme.
Les touristes logent dans des maisons d’hôtes, gîtes ou infrastructures gérées par des agriculteurs et des circuits thématiques leurs sont proposés afin qu’ils découvrent les produits du terroir.
À l'est du Québec, les touristes qui empruntent la route des vins Brome-Missisquoi peuvent profiter de magnifiques paysages, de petits villages, et faire escale dans 22 vignobles différents sur une distance de 140 km. Des infrastructures ont été aménagées afin d'accueillir les touristes.
Par ailleurs, les différents milieux canadiens ont favorisé le développement d’une faune et d’une flore riches et variées. Le Canada compte 42 parcs nationaux et 4 aires marines nationales de conservation. Ces espaces, qui attirent beaucoup de touristes, sont protégés car certaines espèces qui y vivent sont particulièrement fragiles.
Des excursions d’une journée sont organisées dans le parc national Wapusk, où les visiteurs peuvent observer des ours polaires.
Enfin, le tourisme sportif (randonnée, ski, etc.) est également présent dans les espaces ruraux canadiens grâce à des aménagements.
Station de ski de Whistler Blackcomb ǀ © iStock – stockstudioX
Le complexe de ski Whistler Blackcomb, situé au nord de Vancouver et construit dans le cadre des Jeux olympiques d’hiver de 2010 accueille en moyenne 2 millions de visiteurs par an. C'est la plus grande station de ski d'Amérique du Nord.
Différents types de tourismes ce sont donc développés, ils permettent aux espaces ruraux de gagner en attractivité.
Le secteur industriel représente 28,2 % du PIB en 2017. Les sols sont particulièrement riches en ressources énergétiques et minières du sol. On y trouve des gisements miniers, du pétrole, du gaz naturel, des champs d’hydrocarbures et des sables bitumineux (mélange de bitume, de pétrole, de sable, d’argile et d’eau).
Ces ressources énergétiques sont coûteuses et rares. Elles sont exploitées, car situées majoritairement en périphérie des villes. Les gazoducs et oléoducs traversent le pays du nord-ouest au sud-ouest et ravitaillent ensuite les États-Unis, partenaire commercial du Canada.
Les sables bitumineux situés dans la région d’Alberta sont difficilement exploitables mais représentent une source de revenus considérable. La forêt boréale est rasée pour les forages qui se font en profondeur.
En 2016, le Canada était le 4e producteur mondial de pétrole brut et le 5e producteur mondial de gaz naturel. Le Canada est également le 3e exportateur mondial de bois au monde. L’industrie forestière représente 1,6 % du PIB. Les forêts sont fortement exploitées sur la quasi totalité du territoire pour la production de sirop d’érable et le bois.
Les forêts situées dans les espaces soumis au climat arctique sont concernées par l’exploitation.
Cette exploitation est responsable d’une déforestation importante de certains espaces ruraux canadiens. Les coupes à blanc transforment le paysage.
Les espaces ruraux canadiens sont des espaces productifs multifonctionnels. L’agriculture, les services (dont le tourisme) et l’industrie se développent grâce à la richesse des sols et aux ressources des espaces ruraux. Toutefois, cette multifonctionnalité se traduit par une transformation des paysages qui ne respecte pas nécessairement l’environnement.
La multifonctionnalité des espaces ruraux repose sur l’exploitation de leurs ressources et atouts.
L’activité humaine transforme rapidement les milieux naturels qui sont anthropisés.
Cette anthropisation est liée aux multiples aménagements, qui ne sont pas toujours en adéquation les uns avec les autres, et aux différents acteurs qui agissent à des échelles différentes sur différents projets.
Ainsi, la construction d’oléoducs/ gazoducs transforme particulièrement les milieux naturels qui sont désormais soumis aux risques environnementaux.
L’exploitation des sables bitumineux a un impact environnemental immédiat puisqu’elle nécessite de raser la forêt boréal pour les forages. Cette exploitation peut également être dangereuse pour la santé de la population et menacer faune et la flore canadienne.
Raffinerie de pétrole, au bord de la rivière Athabasca, Fort McMurray ǀ © iStock – dan_prat
Les sables bitumineux d’Athabasca, dans la province d’Alberta à l’ouest du pays, seraient, selon de récentes études, 2 à 3 fois plus polluants qu’initialement prévu. Leur exploitation a entraîné un changement de parcours des oiseaux migrateurs, une disparition progressive des castors et rats musqués. L’eau est polluée, entraînant la malformation et la mort de certains poissons.
Enfin, le Canada regroupe 9 % du domaine forestier mondial. Si sa place de 3e fournisseur mondial de bois peut susciter l’inquiétude, les coupes à blanc permettent toutefois aux arbres de repousser.
Ainsi, le taux de déboisement au Canada est de 0,3 %. Ce dernier élément prouve que l’État agit comme acteur dans la gestion des ressources environnementales. Il agit également lors de la gestion de conflits d’usage.
La multifonctionnalité des espaces ruraux a un impact environnemental considérable.
Par conséquent, des acteurs s’opposent dans le cadre de certains projets d’aménagement : la cause environnementale et le profit s’opposent.
Afin de montrer leur opposition aux projets d’aménagement, les acteurs privés (citoyens canadiens) s’organisent généralement autour d’une association ou organisent une manifestation afin d’être davantage entendus. Le conflit d’usage est donc lié à deux conceptions différentes du territoire.
En 2006, les néo-ruraux et les habitants de longue date de Brome-Missisquoi se regroupent dans une association « sauvons les cantons » afin de lutter contre un projet de Carrière en zone agricole. Pourtant, il existe des tensions liées à la gentrification entre les néo-ruraux et les habitants de longue date de la municipalité.
Les Amérindiens sont particulièrement concernés par ces conflits d’usage. Il existe au Canada 2 300 réserves indiennes, où les conditions de vie sont difficiles. Les Amérindiens sont particulièrement sensibles à la cause environnementale. S’ils subissent déjà les effets négatifs de l’exploitation des sols, ils souhaitent préserver les milieux naturels et leur cadre de vie et affirment leur opposition aux projets qui représentent un danger pour l’environnement.
En 2017, de nombreux Amérindiens se sont opposés au projet d’extension de l’oléoduc Energie Est censé relier les sables bitumineux d’Alberta au Port de Saint-Jean. L’objectif était d’acheminer quotidiennement 1,1 million de baril de pétrole grâce à un oléoduc long de 4 500 kilomètres. Les opposants ont pointé du doigt les risques et les lourdes conséquences environnementales de ce projet, qui a été suspendu au grand damne du gouvernement.
L’État est un acteur public qui doit aider à la résolution des conflits d’usage. Ce sont les lois promulguées et récemment votées qui permettent la résolution de certains conflits et qui indiquent si la question environnementale est prise en compte par l’État. Ainsi, un rapport sur les plans et les priorités de 2016-2017 indique que le gouvernement canadien souhaite multiplier les parcs nationaux et les aires marines qui sont des zones protégées. L’importance de la question environnementale est donc prise en compte par l’État.
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