La mondialisation : entre concurrence et coopération à toutes les échelles
- Fiche de cours
- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
- Connaître les causes et conséquences de la coopération à différentes échelles.
- Comprendre pourquoi et comment les rivalités et tensions limitent la coopération.
- La mondialisation facilite la mise en circulation des biens et des sociétés dans le monde. Elle repose donc sur le principe du libre-échange.
- Des institutions économiques et financières internationales veillent à la stabilité financière pour limiter la dérégulation et apaisent les relations internationales. Face à cette gouvernance complexe, les États se regroupent et coopèrent à différentes échelles.
- Quatre grands regroupements régionaux (l’ALENA, le MERCOSUR, l’Union européenne et l’ASEAN) concentrent 64 % du PIB mondial en 2016. Ces organisations donc des leviers de la mondialisation et contribuent à l’intégration des territoires.
- Toutefois, les tensions entre États, la concurrence territoriale liée au polycentrisme des réseaux mondialisés et les critiques autour du libéralisme économique fragilisent les coopérations à toutes les échelles.
La mondialisation est un ensemble de processus qui facilitent la mise en relation des sociétés et du monde. Ce processus complexe renforce la production de richesses tout en reposant sur une politique d’intégration ou d’exclusion des territoires.
La coopération repose sur une régulation des flux et des inégalités de développement. Elle s’exerce à différentes échelles et permet de lutter contre les effets négatifs de la mondialisation.
La mondialisation n'a pu se développer que grâce à la libéralisation des échanges. La plupart des organisations économiques internationales qui jouent un rôle actif en faveur de la mondialisation sont nées des Accords de Bretton Woods, passés en 1944 durant la Deuxième Guerre mondiale.
Tous ces organismes favorisent l'ouverture des frontières au commerce et au développement économique :
- La Banque mondiale est une sorte de coopérative dont les actionnaires sont des États – 185 au total. Ses missions sont de fournir des fonds pour construire des infrastructures et de réformer les systèmes économiques et sociaux des pays en développement. Elle accorde également des prêts à ces États en difficulté, soutient les ONG, etc.
- Le FMI (Fonds Monétaire International) veille à la stabilité financière et accorde des prêts aux pays en difficulté.
- L’OMC (Organisation Mondiale du Commerce, qui remplace le GATT depuis 1995) encourage les échanges mondiaux, fixe les règles du commerce international et arbitre les différends entre les États.
Ces instances multilatérales contribuent à la régulation des flux mondialisés, ce qui se traduit également par un apaisement des relations internationales.
La multitude d’acteurs internationaux rend parfois la gouvernance mondiale plus complexe. Ainsi, des groupes plus restreints se sont formés.
Les États sont des acteurs
prépondérants de la mondialisation. En
effet, si les FTN ignorent de plus en plus les
frontières, les États, eux, ont la
possibilité d'attirer des capitaux et des
emplois en aménageant leurs territoires
(création ou amélioration
d'infrastructures portuaires, création de zones
franches, aides diverses, défiscalisations,
etc.).
Ils jouent également un rôle
régulateur de la mondialisation (avec des
aides ou l'imposition de taxes, par exemple), ils
assurent les besoins de leurs populations (travail,
école, santé) ainsi que des entreprises
(en finançant des programmes de recherche et de
développement, en investissant par exemple).
Certains États travaillent à limiter les dérives de la mondialisation et notamment celle des délocalisations. Ils se réunissent et collaborent afin de faciliter leur rôle de régulateurs.
Le sommet du G20, créé en 1999, regroupe les 20 pays les plus puissants du monde, du Nord au Sud, dans une tentative de gouvernance économique mondiale. Il porte l'espoir d'une régulation ordonnée et coordonnée de la mondialisation économique.
Dès 2011, ce sont les BRICS qui se réunissent afin de renforcer leur poids politique dans les relations internationales. Cet acronyme désigne le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. Leur intégration économique n’a cessé de croître. En 1990, ils produisaient 10 % du PIB mondial, en 2018, ils produisent 25 % du PIB mondial et concentrent 42 % de la population mondiale.
Ces coopérations étatiques témoignent du rôle des États dans le cadre de la régulation de la mondialisation.
Les organisations régionales se multiplient et tentent de favoriser les échanges. C’est le cas de l’Union-Européenne, de l’ALENA, de MERCOSUR, de l’ASEAN. Ces quatre regroupements, les plus puissants de la planète, sont à la fois des relais et des éléments régulateurs de la mondialisation. Les pays membres de ces associations bénéficient d'accords commerciaux privilégiés et, en général, du libre-échange.
Part de regroupements régionaux dans le PIB mondial en 2016 | |
ALENA | 28 % |
Union européenne | 22 % |
ASEAN | 6 % |
MERCOSUR | 8 % |
Total | 64 % |
Ces regroupements régionaux portent également le nom de zones d’intégration régionale.
Cette coopération régionale s’opère grâce à différents types d’acteurs :
- les acteurs publics – les États – établissent et discutent des conditions de réglementation ;
- les ONG – organisations non gouvernementales – récoltent des fonds et entreprennent des missions afin de lutter contre les inégalités socio-économiques et la pauvreté ;
- les FTN – firmes transnationales – sont des acteurs privés qui investissent, par le biais d’IDE, dans des espaces qui favorisent leur développement.
Le poids économique et commercial de ces organisations leur assure une meilleure intégration dans la mondialisation, puisqu’elles collaborent plus facilement avec des puissances économiques mondiales.
L’ASEAN est composée de dix États. La puissance commerciale de cette organisation lui a permis d’établir des partenariats avec six autres États économiquement puissants (la Chine, l’Australie, le Japon, la Corée du Sud, la Nouvelle-Zélande et l’Inde). Il s’agit de l’ASEAN+6.
Ces organisations régionales sont de taille variable. En 2020, l’OMC recense 304 accords commerciaux régionaux. Si l’ASEAN et l’Union européenne regroupent de nombreux États, il existe, au sein même de celles-ci, d’autres organisations régionales qui concernent un nombre limité d’États-membres. Les régions transfrontalières sont particulièrement concernées par la coopération régionale.
Le triangle de croissance Indonésie-Malaisie-Singapour (SIJORI), créé en 1989, repose sur une coopération transfrontalière. L’objectif principal de la SIJORI est de promouvoir le développement économique de ces régions grâce, notamment, à des accords commerciaux.
Le traité sur l’Union européenne est signé à Maastricht et entre en vigueur le 1er novembre 1993. Il est l’aboutissement d’un long processus de coopération qui débute en 1957 avec la Communauté européenne du charbon et de l’acier.
En 2021, cette organisation concentre désormais 27 États dont le développement économique est inégal. Les pays du Sud de l’Europe sont moins riches que les pays du Nord, les pays de l’Est – anciens membres de l’URSS – sont moins bien intégrés et l’Irlande a enregistré, pendant une longue période, un retard économique important.
L’Union européenne a développé une politique de cohésion afin de réduire ces inégalités territoriales. Celle-ci repose sur trois fonds structurels :
- le Fonds de cohésion sociale (FCS) ;
- le Fonds européen de développement régional (FEDER) ;
- le Fonds social européen (FSE).
Si cette coopération a renforcé l’intégration des pays de l’Est et de l’Irlande, les inégalités sociales et territoriales restent relativement fortes au sein de l’Union européenne. Le PIB des pays-membres varie considérablement d’un État à un autre. Ainsi, on estime que le revenu détenu par les 10 % les plus riches de la Bulgarie, est inférieur à celui des 10 % les plus pauvres de Suède.
Les organisations à l’échelle régionale peuvent être considérées comme des leviers de la mondialisation mais elles ne permettent pas de réduire suffisamment et durablement les inégalités territoriales. Les conflits et tensions entre États, fragilisent les coopérations et l’intégration de certains territoires.
Les coopérations entre États évoluent de façon constante. Dans certains cas, l’idéologie et la politique adoptées par les États-membres peuvent conduire à leur éviction des organisations coopératives. Cela peut être assimilé à une forme de sanction commune à l’échelle régionale voire internationale.
Suite à l’annexion de la Crimée en 2014, la Russie est exclue du G8 – sommet annuel qui réunit les pays les plus industrialisés du monde – et fait l’objet de sanctions internationales liées au commerce mondial
Plongé dans une profonde crise politique depuis la mort d’Hugo Chavez, le Venezuela est suspendu du MERCOSUR en 2016 pour rupture de l’ordre démocratique.
Si ces exclusions et suspensions impactent l’économie et la puissance politique de ces États, elles n’ont pas atteint leur but dissuasif. Certains États décident de quitter ces associations car ils n’adhèrent plus à leurs valeurs. C’est le cas du Royaume-Uni, qui a quitté l’Union européenne.
Depuis la création de l’UE, le Royaume-Uni a refusé d’adhérer à un certain nombre d’accords, notamment la monnaie commune. Après une longue période de négociations, le Brexit entre en vigueur en février 2020. L’Union européenne est fragilisée par ce retrait, elle perd une des plus grandes puissances économiques de l’organisation ce qui renforce les mouvements de contestation anti Union-européenne, qui prennent de l’ampleur dans certains États.
Bien qu’ils favorisent la création d’emplois et l’essor des exportations grâce à la diminution progressive des droits de douanes, ces accords sont parfois contestés par la population et les Organisations non gouvernementales (ONG). La multiplication des formes de coopération (économique, juridique, environnementale, culturelle) inquiète notamment les civils, qui craignent que cela se fasse au détriment de leurs droits et de leur intérêt personne.
En 2005, les Français et les Néerlandais rejettent par référendum le traité de Lisbonne. Ce dernier dote notamment l’Union européenne d’une identité juridique. Après quelques légères modifications, le traité est ratifié par ces deux États sans qu’une nouvelle consultation des sociétés civiles soit organisée.
Cette ouverture des marchés renforce également la concurrence à l’échelle régionale, voire mondiale, ce qui peut fragiliser certains corps de métiers.
Le CETA, un nouvel accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada, est partiellement entré en vigueur en 2017. Il repose sur une suppression de 98 % des frais de douane et étend l’exportation de biens et de services. Or, celui-ci est très contesté. Les consommateurs européens sont inquiets, car le Canada ne dispose pas des mêmes normes sanitaires que l’Union européenne. De plus, ces nouvelles importations concurrencent l’activité des agriculteurs et éleveurs européens qui souffraient déjà de la concurrence à l’échelle européenne.
Pour les ONG, la disparition progressive des droits de douane est inquiétante. En 2000, on estime que les droits de douanes s’élèvent à 10,7 % à l’échelle mondiale contre 5,2 % en 2017. Or, cette baisse des droits de douane renforce les échanges et la production mondiale : cela engendre nécessairement une hausse de l’empreinte carbone liée aux flux.
Si des accords sont conclus en faveur de la prévention environnementale, ces derniers sont difficilement tenables.
Le conflit géopolitique qui oppose la Chine et les États-Unis se retrouve au cœur de projets de coopération. Le projet de la nouvelle route de la soie et les corridors de développement en Amérique latine sont des projets coopératifs qui témoignent des tensions entre ces deux puissances économiques et politiques.
Le projet de la nouvelle route de la soie est lancé par le président chinois, Xi Jinping, en 2003. Il a pour vocation de relier Pékin à l’Europe en aménageant un vaste réseau de structures de transports, de pipelines et de télécommunications. Cette route comprenant des voies maritimes et terrestres doit desservir des territoires encore peu ou mal intégrés à la mondialisation. Les deux axes principaux sont censés relier la Chine à l’Afrique et à l’Eurasie.
Pourtant, ce projet s’inscrit dans une politique de domination chinoise et suscite de vives tensions entre la Chine et les États-Unis, qui souhaitent endiguer la montée de la puissance politique et économique chinoise sur ces territoires.
Les corridors de développement d’Amérique latine s’inscrivent également dans ce conflit géopolitique. L’influence politique et économique des États-Unis sur l’Amérique latine est incontestable. Or, depuis quelques années la Chine investit massivement en Amérique latine et multiplie les coopérations, notamment autour de ces corridors de développement, ce qui déplaît fortement aux États-Unis.
Les coopérations entre États reposent majoritairement sur le modèle du libéralisme économique, qui a des conséquences sociales et environnementales importantes.
Le Forum social mondial naît de ce constat. Il est organisé pour la première fois en 2001 à Porto Alegre, au Brésil, en réponse au Forum économique mondial de Davos qui réunit annuellement les acteurs les plus puissants de la mondialisation.
Le Forum social mondial accueille toutes les sociétés civiles, organisations, organismes et entreprises sensibles à la cause de l’altermondialisme. Ensemble, ils cherchent des alternatives au modèle économique actuel.
Ce Forum est donc en opposition totale avec le modèle économique sur lequel repose la mondialisation.
Le polycentrisme des réseaux mondialisés, l’intégration progressive des pays émergents et le ralentissement de la croissance économique des BRICS ont renforcé la concurrence à toutes les échelles.
À l’échelle internationale, cela se traduit par une restriction des coopérations commerciales puisque les accords bilatéraux se multiplient.
Depuis 2017, les États-Unis privilégient également ces accords bilatéraux pour renforcer leur statut de puissance économique et politique en limitant les risques de concurrence. De plus, les États-Unis adoptent de nouveau une politique protectionniste face à une remise en cause des barrières douanières jugée inquiétante. Cela se traduit, notamment, par le retour de certaines usines de production, initialement délocalisées, aux États-Unis.
Le Brésil, entré dans une phase de crise économique depuis 2014, fait également le choix du protectionnisme. Cette concurrence s’exerce également entre les métropoles, à toutes les échelles, et les pôles financiers qui se multiplient.
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