La mise au point de l'imprimerie

À l’époque médiévale, les ouvrages sont des codex réalisés à partir de papier ou de parchemin.

Les livres sont alors réalisés par des copistes.

Les moines copistes travaillaient dans le scriptorium.

Les manuscrits sont longs à confectionner et ont pour cible un public lettré et riche. À partir du XIII^e siècle, la montée en puissance de l’écrit accroit la demande. Les clercs n’ont plus le monopole et des ateliers laïcs de copie voient le jour à proximité des universités.
L'invention de l'imprimerie est facilitée par les progrès de l'industrie du papier. En effet, le parchemin n'était ni assez mince, ni assez souple pour pouvoir passer dans des pressoirs.

L’imprimerie est dérivée de la technique de la gravure sur bois qui permettait de reproduire des images.
La gravure sur bois, ou coupe de bois, se pratiquait à l’aide d’un couteau qui permettait de graver en relief les images à reproduire. Le papier était pressé sur l’image et permettait une reproduction rapide et simple.

À partir du milieu du XV^e siècle, le graveur sur bois Johannes Gutenberg cherche à utiliser ce procédé pour reproduire des lettres. Il travaille avec des associés dans son atelier de Mayence, dans le Saint Empire romain germanique. Gutenberg est financé par des investisseurs. Sa technique des caractères mobiles est mise au point entre 1450 et 1455.
Le procédé est le suivant : dans une sorte de moule représentant les signes de l'écriture, on fait fondre de l'étain ou du plomb. Les caractères ainsi fabriqués sont ensuite enduits d'une encre noire et grasse. Puis ils sont pressés contre le papier afin qu'ils laissent leur empreinte. Les caractères étant mobiles, il est possible de les réutiliser.

En 1455, Gutenberg et ses associés achèvent la première Bible en caractères d’imprimerie, dite « Bible de Gutenberg » ou « Bible à quarante-deux lignes ». Il s’agit d’une reproduction de la Vulgate, c’est-à-dire de la Bible en latin.

À la suite de l’édition de cette Bible, le succès des imprimés est fulgurant. Les ouvrages imprimés avant 1500 sont appelés des « incunables ».

L'imprimerie gagne rapidement les autres pays d'Europe. La multiplication des ateliers typographiques va de pair avec celle des ouvrages imprimés.
Les écrivains antiques et contemporains acquièrent alors une audience plus large qui dépasse le lectorat traditionnel des clercs.
Le roi de France, Charles VII, envoie, à Mayence, Nicolas Janson pour se renseigner sur cette nouvelle technique. Il s'établit ensuite comme imprimeur à Venise. Des imprimeurs apparaissent à Paris, comme Pasquier Bonhomme qui imprime le premier livre en français Les Grandes chroniques de France en 1477. L'industrie se répand à Lyon, et dans le Sud de la France.

En Europe, les grands centres d'imprimerie sont Anvers, Bâle, où travaille l'imprimeur Froben, et Venise. Dans cette ville, l'imprimeur humaniste Alde Manuce invente l'italique.

Il est estimé que quinze millions à vingt millions de livres sont déjà imprimés avant 1500 (au total plus de 30 000 éditions). 77 % de ces livres sont en latin et près de la moitié ont un caractère religieux.