La mer de Chine méridionale un espace géostratégique
- Fiche de cours
- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
- Connaître les différents acteurs et enjeux en mer de Chine méridionale.
- Comprendre et être en mesure d’expliquer les tensions territoriales de cet espace maritime.
- Hydrocarbures et ressources halieutiques, couloirs de circulation maritime, canaux, détroits : la mer de Chine méridionale offre d'importantes richesses ainsi que de précieux avantages, stratégiques et économiques à diverses échelles.
- Il s’agit d’une zone vitale pour les États qui la bordent : Chine, Vietnam, Philippines, Taïwan, Malaisie, Brunei, Hong Kong, Singapour. Pourtant, les États côtiers ne parviennent pas à se mettre d'accord sur la possession des archipels Spratleys et Paracels et leurs ZEE.
- La politique agressive menée par la Chine renforce de nombreuses tensions qui n'ont pas trouvé de règlement régional ou international.
- L’ingérence des puissances occidentales s’avère être un facteur aggravant des tensions.
- ZEE.
- Voies maritimes.
- Territorialisation.
- Aménagements.
- Ressources halieutiques.
- Hydrocarbures.
La Convention des Nations Unies, signée à Montego Bay en décembre 1982 et entrée en vigueur en décembre 1994, établit des lois sur le droit de la mer afin de trouver un équilibre entre les différentes revendications étatiques et de régler l'économie maritime. Ainsi, elle « découpe » l'espace maritime mondial en deux catégories de zones.
Les zones sous la souveraineté de l'État côtier :
- La mer territoriale : c'est la zone qui borde la côte sur douze milles marins de large maximum. L'État côtier y est souverain mais a obligation de laisser libre le passage des bateaux étrangers.
- La ZEE (zone économique exclusive) : sa largeur est de 200 milles marins au maximum. Elle réserve à l'État concerné des droits exclusifs en matière d'exploration, d'exploitation et de gestion des ressources naturelles. Elle est dotée d'une juridiction en matière d'installations et d'ouvrages, de recherche scientifique marine, de protection et de préservation du milieu marin. Une ZEE est donc facteur de puissance. Cependant, l'État côtier n'a pas une souveraineté totale sur sa ZEE. Les autres États y ont une liberté de navigation, de survol et peuvent poser des pipelines ou des câbles sous-marins.
- Le plateau continental est le prolongement du territoire terrestre sous la mer sur une distance maximum de 350 milles. L'État riverain y a des droits exclusifs d'exploration et d'exploitation des ressources naturelles.
Les zones internationales :
- La haute mer : Il s'agit des eaux internationales qu'aucun État ne peut s'approprier. Elles bénéficient de la liberté de navigation et d'une protection des espèces menacées. C'est une zone en liberté « surveillée ».
- Les fonds marins : Au-delà du plateau continental, il y a ce que l'on appelle la Zone, patrimoine commun de l'humanité.
Plus on est proche des côtes d'un État, plus la souveraineté de ce dernier est grande. Plus on s'en éloigne et plus la liberté est grande. Alors que les espaces maritimes offrent des ressources alimentaires à proximité des littoraux, ils sont également des espaces de communication et d'échanges. En devenir maître est donc un enjeu à la fois humain, politique, économique et stratégique.
La mer de Chine méridionale est une mer semi-fermée de 3,5 millions de km2, qui compte plus de deux cents îlots et récifs. Les détroits de Malacca, de la Sonde et de Lombok occupent une place stratégique puisqu’ils ferment cette mer tout en offrant une ouverture vers l’océan Indien et la mer de Chine orientale. Cet espace maritime est bordé par la Chine, le Vietnam, les Philippines, Taïwan, Hong Kong, Brunei, Singapour, la Thaïlande, le Cambodge, Macao et la Malaisie. Chaque État bordant la mer de Chine méridionale, revendique une part du gâteau que sont les archipels Spratleys et Paracels. Puisque la haute mer ne constitue qu’un espace réduit de la mer de Chine méridionale, les tensions pour la souveraineté territoriale et maritime sont renforcées. Chaque État souhaite disposer d’une ZEE plus importante que de droit afin d’exploiter les diverses ressources de cet espace maritime. La Chine souhaite conserver son hégémonie dans cet espace géostratégique.
Situées au cœur de la mer de Chine méridionale, à 1 500 km des côtes chinoises, à 400 km des côtes vietnamiennes et à 300 km des rives philippines, les îles qui constituent l'archipel des Spratleys sont riches en plancton, ce qui fait que d'importants stocks de poisson (et notamment de thon), de homards, de tortues, de caouannes, d'abalones et de mollusques rares y vivent. La pêche est une activité traditionnelle en mer de Chine méridionale. Les pêcheries de tous les États riverains dépendent en grande partie de ces richesses halieutiques. La hausse de la consommation mondiale a favorisé la multiplication des parcs d’élevage et l’essor de la crevetticulture.
Les ressources aquacoles sont indispensables pour l’économie de certains États : le Vietnam est le 8e producteur de produits halieutiques et le 3e exportateur mondial. L’activité des pêcheurs permet au Vietnam de justifier sa souveraineté nationale dans sa ZEE.
Au total, 15 % de la pêche mondiale est effectuée en mer de Chine méridionale.
Outre d'importantes ressources halieutiques, cette mer dispose d’importants gisements d’hydrocarbures. Les îles Paracels et Spratleys sont très riches en guano et certains experts estiment que les fonds marins alentours recèleraient quelques 10 millions de tonnes de nodules polymétalliques. Plus précieux encore, cette mer renferme 7,7 milliards de barils de pétrole prouvés (soit 0,5 % des réserves mondiales) ainsi qu'un stock estimé à 25 000 milliards de m3 de gaz naturel, soit 13,4 % des réserves mondiales.
Ces ressources en hydrocarbures sont à l’origine de vives tensions entre la Chine et les Philippines.
La mer de Chine méridionale regorge de diverses ressources naturelles. Elle est également parfaitement intégrée à la mondialisation grâce à sa situation géographique, qui lui a permis de parfaitement s’inscrire dans le processus de maritimisation de l’économie mondiale.
La mer de Chine méridionale est parfaitement intégrée à la mondialisation puisque de nombreuses routes maritimes stratégiques y passent.
Cette mer, commandée par six détroits, dont le très fréquenté détroit de Malacca, constitue un carrefour pour des routes commerciales. Il passe six fois plus de pétrole par le détroit de Malacca que par le canal de Suez et dix-sept fois plus que par celui de Panama.
De plus, cette mer, très peu connue des Occidentaux, est bordée par dix des plus grands ports mondiaux (dont Singapour et Hong Kong) et voit transiter 90 % du commerce extérieur de la Chine et près de la moitié du transit maritime mondial. Dans ce contexte, posséder la souveraineté sur la mer de Chine méridionale, c'est contrôler une part non négligeable du commerce qui y transite.
La mer de Chine méridionale est un point de passage privilégié sur le plan militaire, tout particulièrement pour la Chine, pour laquelle les enjeux sont clairs : surveiller et protéger ses lignes frontalières et pouvoir disposer d'une capacité rapide d'agir et de frapper partout dans le monde. Celui qui possède ces îles peut non seulement contrôler la navigation de la voie maritime entre le Proche et l'Extrême-Orient, mais également les utiliser comme bases aéronavales en vue de se défendre ou d'attaquer ses voisins.
Ainsi, la Chine a fait construire sur l'île de Hainan le port naval de Sanya : une base pour ses sous-marins nucléaires lanceurs d'engins. Depuis 1974, la Chine occupe l'ensemble des îles Paracels sur lesquelles elle a fait installer des avants-postes militaires ainsi qu'une station d'écoute (officiellement pour écouter les oiseaux dans le cadre d'observations scientifiques). C'est à partir de ces îles qu'elle organise des incursions militaires, plus ou moins discrètes, vers les Spratleys.
La situation géographique idéale de la mer de Chine méridionale et ses nombreuses ressources sont des facteurs de tensions au sein des espaces maritimes.
En mer de Chine méridionale, les revendications portent à la fois sur la souveraineté territoriale des îles Paracels et Spratleys et sur la détermination des ZEE qui s'enchevêtrent entre les États riverains.
Depuis les années 1970, six États riverains de la mer de Chine méridionale - Vietnam, Philippines, Taïwan, Brunei et Malaisie - ont déclaré leur souveraineté sur les Spratleys. Or, Pékin estime que 80 % des eaux de la mer de Chine méridionale appartiennent à la Chine. Cette idée repose sur la « ligne des neuf traits », apparue pour la première fois sur une carte chinoise en 1948. Cette ligne correspondrait aux espaces détenus par le pays en mer de Chine méridionale. Malgré une demande réalisée auprès de l’ONU en 2009, cette souveraineté n’est pas reconnue à l’échelle internationale. La Chine fait abstraction de cette décision et s’appuie sur cette ligne pour mener une politique agressive.
La deuxième puissance économique mondiale s’affranchit du droit international et ne respecte pas les ZEE détenues par les pays riverains puisque les bateaux de pêche chinois mènent leurs activités où ils l'entendent.
De plus, ces vingt dernières années, la Chine a considérablement militarisé ces espaces maritimes : de nombreuses bases militaires sont localisées sur le littoral chinois et le pays s’est emparé de nombreux récifs et îlots, revendiqués par plusieurs États riverains, pour les artificialiser et y installer des bases navales.
Selon l'article 89 de la Convention de Montego Bay :
Pourtant, en 1992, le Parlement chinois adopta une loi maritime, qui plaça la plus grande partie de la mer de Chine méridionale sous sa souveraineté. L'étendue revendiquée comprenait des zones d'exploitation ainsi que des installations contrôlées par l'Indonésie, la Malaisie et les Philippines. Depuis le printemps 2011, les incidents n'ont pas cessé de se multiplier. La Chine semble décidée à s’approprier la mer de Chine méridionale :
- en mai 2011, un incident naval intervient à cent kilomètres au large des côtes vietnamiennes : un bâtiment chinois inflige des dégâts matériels à un navire scientifique vietnamien. Dans les rues de Hanoï les gens manifestent : « les îles Paracel et Spratleys appartiennent au Vietnam ! », « Stop à l’invasion chinoise dans les îles vietnamiennes ! » ;
- en avril 2012, les compagnies pétrolières vietnamienne (Petro Vietnam) et russe (Gazprom) signent un contrat qui concerne l'exploration conjointe de deux zones qui se trouvent au large du delta du Mekong, c'est-à-dire dans la ZEE vietnamienne. La Chine s'y oppose vigoureusement. Depuis 2009, elle fait peser de fortes pressions sur les compagnies pétrolières occidentales afin qu'elles n'interviennent pas en mer de Chine méridionale à la suite d'un contrat passé avec le Vietnam.
Pour le moment, aucun règlement négocié entre les États qui s'affrontent pour la possession des Spratleys en mer de Chine méridionale, ne semble se profiler à l'horizon. Les tensions qui perdurent dans cette région sont considérées comme le contentieux maritime le plus grave que connaît l'Asie du sud-est. La présence de bases militaires et de la flotte américaines en mer de Chine méridionale témoigne d’une tentative d’arbitrage des pays occidentaux face à ces tensions. Les puissances occidentales observent donc attentivement ces espaces et font preuve d’une certaine forme d’ingérence.
On estime que ces tensions s’intensifient puisque certains gouvernements ont passé commande de sous-marins auprès des puissances occidentales afin d’être en mesure de se défendre en cas de conflit avec la Chine.
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