La laïcité- Terminale- Philosophie
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Comprendre la notion de laïcité
- La laïcité, principe inscrit dans la Constitution française, implique la liberté de culte de chacun et la neutralité de l'État vis-à-vis des religions.
- Elle donne la liberté de conscience, de culte, l'égalité, la fraternité et reconnait le pluralisme.
- Le principe de laïcité, particulièrement à l'école, est encore aujourd'hui débattu.
La laïcité est, comme l’explique Jean Baubérot :
Si la laïcité, dans son principe, n’est
pas hostile aux religions, elle est cependant
résolument anticléricale.
Victor Hugo oppose, dans son discours à
l’Assemblée nationale contre la loi Falloux
(1850) la religion (si elle correspond à une
option ou à une démarche personnelle et
spirituelle) au cléricalisme (qui tend à
s'instaurer comme mode de vie) : « je
veux la surveillance de l'État, et comme je veux
cette surveillance effective, je veux l'État
laïque, purement laïque, exclusivement
laïque ». Le cléricalisme, selon
Victor Hugo, est le parti de
« l’ignorance » et de
« l’erreur »
C’est encore lui qui « fait
défense à la science et au génie
d’aller au-delà du missel, et qui veut
cloîtrer la pensée dans le
dogme ». Victor Hugo s’en prend encore
aux clercs, pour avoir persécuté Harvey,
parce qu’il avait « prouvé que le
sang circulait ». Bodadilla, au nom de saint
Paul, emprisonne Christophe Colomb, sous le motif
qu’il a « trouvé un
monde ».
Le 26 août 1789, l’article 10 de la
Déclaration des droits de l’homme et du
citoyen proclame la liberté religieuse, en
stipulant que « Nul ne doit être
inquiété pour ses opinions, même
religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas
l'ordre public établi par la Loi ».
Le processus de laïcisation se confirme, avec la
proclamation, par la Constitution de 1791, de la
liberté de culte (catholique, protestant et
judaïque). Est créé le mariage
civil.
En 1881 et en 1882, les lois établies par Jules
Ferry rendent l’instruction obligatoire, instituant
l’école publique, gratuite et
laïque.
La loi de 1905 instaure le principe de
séparation de l’État et des
églises. Elle assure la liberté de
conscience. « La République ne
reconnaît, ne finance ni ne subventionne aucun
culte », stipule la loi.
En 1946, le principe de laïcité est inscrit
dans le Préambule de la Constitution. Il consacre
à la fois le principe de séparation des
pouvoirs politique et religieux, et le respect de toutes
les croyances (principe de neutralité de
l’État).
La laïcité de l’État est
confirmée par la Constitution du 4 octobre 1958,
dont l’article 1er stipule que
« La France est une République
indivisible, laïque, démocratique et sociale
(…). Elle assure l’égalité
devant la loi de tous les citoyens sans distinction
d’origine, de race ou de religion. Elle respecte
toutes les croyances ». On peut noter que la
volonté d’inscrire la laïcité
dans la Constitution est une spécificité
française.
En France, l’idée de laïcité
reste liée à celle des droits de
l’homme, et à celle selon laquelle tout
être humain doit être respecté en
lui-même, indépendamment de la
communauté culturelle, linguistique, ethnique,
sexuelle ou religieuse à laquelle il appartient.
La liberté de conscience est l’un des
piliers essentiels de la laïcité. Chacun doit
pouvoir avoir son opinion, aussi bien d’un point de
vue religieux que d’un point de vue politique ou
philosophique. Il s’agit, comme le souligne Jean
Baubérot, « de concilier les principes
de la séparation des églises et de
l’État avec la protection de la
liberté d’opinion, que garantit en outre la
Déclaration des droits de l’homme et du
citoyen ». C’est donc en premier lieu le
libre exercice du culte que garantit le principe
de la liberté de conscience.
La neutralité de l’État est
tout aussi fondamentale. La France ne reconnaît
pas, par exemple, de religion particulière,
même si le catholicisme est prédominant dans
l’histoire et dans la culture françaises. La
France, aujourd’hui, l’un des pays les moins
religieux d’Europe, se sécularise de plus en
plus. Elle doit en outre tenir compte du fait
qu’elle abrite la première population
musulmane (cinq millions de personnes).
Le principe de neutralité implique notamment que
toute manifestation d’une conviction religieuse
dans le cadre d’un service public soit
interdite.
Le principe de neutralité implique celui
d’égalité, dans la mesure
où, comme nous l’avons déjà
signalé, la Constitution affirme
l’« égalité devant la loi
de tous les citoyens sans distinction de race,
d’origine ou de religion ».
La reconnaissance du pluralisme par
l’État laïc, implique que celui-ci
assure la protection des cultes minoritaires ; est
par conséquent incluse dans le concept de
laïcité l’idée que soient
reconnus ces cultes. Cela implique le devoir, pour
l’État, de les protéger contre toute
forme de discrimination. On comprend ainsi que certaines
municipalités financent
l’établissement de mosquées, de
temples ou de synagogues. En contrepartie, les cultes
considérés reconnaissent, bien entendu, le
droit commun du pays dans lequel ils se trouvent.
Le principe de fraternité est censé
privilégier ce qui unit et non ce qui divise.
Henri Pena-Ruiz écrit :
Toujours selon le même auteur, la laïcité n’est pas une « option spirituelle parmi d’autres ». Sa neutralité doit être positive ; en ce sens, elle ne doit pas être comprise comme « non-croyance », mais comme ce qui permet la coexistence de toutes les religions. C’est en ce sens qu’elle représente la conception dominante des républiques laïques occidentales. Henri Pena-Ruiz affirme que « la perte de sens » qu’elles auraient générées, et que l’on déplore généralement, n’est qu’un prétexte fallacieux, qui permettrait que soient réintroduites les religions dans l’espace public.
L’école laïque répond en premier
lieu à l’exigence des Lumières, celle
de former et d’éduquer le citoyen.
L’instruction joue à ce titre un rôle
politique, puisqu’il s’agit de rendre
l’individu autonome, en lui apprenant à
penser par lui-même, et en exerçant son
esprit critique, ce que Kant met en évidence dans
l’opuscule intitulé :
Qu’est-ce que les Lumières ?
(1784).
La laïcité s’est peu à peu
imposée dans le cadre de l’école
publique, même si la loi Falloux (1850), a
consacré l’existence
d’écoles privées. En 1959, la
loi Debré crée les écoles
privées sous contrat, ce qui constitue une sorte
d’aménagement de la loi Falloux. Les
rapports entre le système des écoles
privées et l’État sont ainsi
encadrés, à travers des obligations
réciproques. Le financement de ces écoles
est organisé par L’État. Les
écoles privées sont, de leur
côté, tenues de respecter les mêmes
programmes que ceux des écoles publiques ; le
respect du principe de la liberté de conscience
est obligatoire dans l’enseignement
privé.
Le projet de nationalisation de l’enseignement,
présenté en 1984 par Alain Savary, alors
ministre de l’Éducation nationale, est un
échec. Les Français se sont montrés
particulièrement attachés à ce
qu’on appelait « l’école
libre » (les écoles
privées).
Les débats qui ont eu lieu, à la fin des
années 80, sur le port de
signes religieux à l’école
(l'affaire dite du « foulard
islamique ») a introduit un débat plus
général sur la place de l’islam dans
la société française.
A été votée en mars 2004, une loi
interdisant le port de « signes religieux
ostensibles » à l’école.
Il faut comprendre qu’il s’agit d’une
manière de réaffirmer le principe de
laïcité, à travers les principes
républicains qui la sous-tendent (parmi lesquels,
essentiellement, celui la séparation des pouvoirs
politiques et religieux). Pour que la laïcité
ne soit pas mise en danger, la religion doit continuer
d’appartenir au domaine privé.
L’école représente en outre une
institution publique nationale fondamentale.
Le Conseil d’État, dans un avis de 1989,
estime que si le port de signes religieux n’est pas
en lui-même incompatible avec le principe de
laïcité, il l’est en revanche
s’il constitue un acte de pression, de provocation,
de prosélytisme ou de propagande, ou s’il
entrave les activités de l’enseignement. La
circulaire Bayrou, en 1994, avait établi que
« les signes ostentatoires sont des
éléments de
prosélytisme ».
Un décret de 1999 impose que les têtes
soient nues sur les photos des pièces
d’identité. Le débat sur la
laïcité, on le constate, dépasse le
cadre de l’école.
Un autre principe essentiel est constitutif d’une
République : celui de l’unité
de la nation. Pour maintenir le lien qui unit les
citoyens d’un même pays, il faut que celui-ci
se constitue, à travers ce qui les
rassemble ; l’unité ne pourrait
être maintenue si chacun revendique que l’on
s’attache avant tout à ses
particularités ou à la reconnaissance de
ses différences. S’il peut être
exigé que la diversité des cultures
soit respectée, il ne peut être question que
les valeurs universelles sur lesquelles
l’école est fondée soient
niées.
L’enseignement du fait religieux à
l’école a également, dans un autre
registre, suscité de nombreuses polémiques
(Régis Debray remet en 2003 un rapport sur
« l’enseignement du fait religieux
à l’école »). Pour
certains, il constitue une négation du principe de
laïcité ; pour d’autres, cet
enseignement est nécessaire, dans la mesure
où l’histoire des religions fait partie de
notre culture, et permet de comprendre certains
événements historiques, aussi bien que les
productions littéraires, philosophiques ou
artistiques d’époques données. En
fait, il s’agit de savoir, comme se le demande
Henri Pena-Ruiz, si on désire faire
connaître les « faits », ou
valoriser les croyances religieuses.
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