La destruction, la protection et la restauration du patrimoine, enjeu géopolitique. La question patrimoniale au Mali
- Fiche de cours
- Quiz et exercices
- Vidéos et podcasts
- Connaitre l'histoire de l'Afrique avec l'exemple du Mali.
- Comprendre les enjeux qui se jouent autour d'un patrimoine menacé par les groupes islamistes.
- L'Afrique a une histoire ancienne qui s'est structurée au Moyen Âge. L'empire du Mali a notamment été un centre économique et culturel important au fil des siècles.
- Longtemps préservé des guerres et des conflits, le Mali est emporté par les violences depuis une dizaine d'années. En proie à des islamistes, le patrimoine est menacé de destructions.
- Depuis 2012, une course contre la montre est menée par l'UNESCO pour sauver ce patrimoine. Les islamistes chassés en 2013, c'est un véritable travail de protection et de restauration qui se met en place.
Le Mali est un État de l’Afrique de l’Ouest qui renferme un patrimoine unique dont certaines constructions sont aussi anciennes que les cathédrales européennes. Tout comme l’Europe, l’Afrique a une histoire ancienne qui s’est structurée au Moyen Âge.
La période médiévale ouest-africaine est marquée par la construction d’empires et de royaumes qui ont gagné en puissance par le commerce avec l’Afrique du Nord, le long des routes transsahariennes. Sur la bordure sud du Sahara dans la région du Sahel de grandes villes sont décrites par des chroniqueurs arabes avant l’an mil, il s’agit de Gao puis de Tombouctou qui sont les portes du désert. Elles constituent aussi la porte d’entrée des grands royaumes du Ghana puis du Mali, un intense commerce caravanier les relient aux villes berbères du Nord et à l’Égypte. Les produits échangés sont l’or, le coton ou encore les pièces de textile. C’est par ces échanges que l’islam se diffuse dans le Bilâd al-Sûdân littéralement « le pays des Noirs ». Le grand royaume berbère arabisé par les tribus venues d’Égypte, les Almoravides, qui fonde Marrakech en 1070 et qui règne sur un territoire allant de l’Espagne au Sahara, propage l’islam vers le Sahel, au-delà de la barrière du Sahara.
Dès le XIVe siècle, la mosquée Djingareyber est construite à Tombouctou, elle a été édifiée par l’empereur du Mali, Manka Musa, lors de son retour après son pèlerinage à la Mecque. Les chroniques de l’époque décrivent un roi d’une richesse incomparable transportant lors de son voyage plus de deux tonnes d’or. La mosquée est caractéristique du style sahélo-saharien avec ses murs en banco (des briques d’argile) et de tronc de palmier. Ces édifices nécessitent un entretien régulier car à la courte saison des pluies et sous l’action des vents du désert le monument se dégrade rapidement. Ce monument a été classé en 1990 site du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Au XVIe siècle, les villes de Tombouctou et de Gao sont conquises par le sultan de Marrakech Al Mansour. Déjà largement islamisée au cours de la période médiévale, la ville africaine devient un centre d’études et de formation dans le monde musulman. La cité devient un pôle universitaire islamique et les milliers de manuscrits traitant aussi bien de questions scientifiques, philosophiques ou religieuses forment une véritable bibliothèque dont les rayons sont éparpillés parmi les riches familles et les centres d’étude. Ces manuscrits sont parmi les plus anciens connus du monde arabo-musulman certains datent du XIe siècle. Les centaines de milliers de pages ont été souvent bien conservées grâce à l’absence d’humidité de ces régions désertiques.
Détail de l'Atlas catalan, un carte marine réalisée vers 1375 sur laquelle est représenté, en bas à droite de l'image, l'empereur Mansa Musa, qui régna sur le Mali de 1312 à 1337. | © Bridgeman Images
À l’image de l’Irak et de la Syrie ou encore de l'Afghanistan, le Mali longtemps préservé des guerres et des conflits majeurs est emporté par le tourbillon des violences depuis une dizaine d’années.
Avec la chute du régime libyen en 2011 et la traque des islamistes algériens, des groupes armés et radicaux se replient vers les régions du Sud du Sahara au contact du Niger et du Mali. Le groupe AQMI (Al Qaïda au Maghreb islamique) issu d’un groupe djihadiste algérien, le GSPC (Groupe salafiste pour la prédiction et le combat), s’installe durablement dans les États sahéliens. Ils deviennent une nouvelle frontière pour le djihad. Le faible développement et le manque de moyens notamment militaires leur permettent de s’installer au Nord du Mali et du Niger. Les villes de Gao et de Tombouctou tombent entre leurs mains dès 2012.
Leur interprétation sectaire et radicale de
l’islam est en opposition avec les pratiques des
populations musulmanes maliennes tolérantes,
ouvertes et modérées. Le patrimoine de la
ville de Tombouctou est perçu par ces groupes
comme étant non conforme aux textes islamiques
puisque les marabouts enterrés dans
d’imposants tombeaux font l’objet d’une
vénération. La présence de
mausolées abritant le tombeau de saints et de
personnages illustres de l’histoire des lieux est
une pratique idolâtre qui doit être
réprimée. Des dizaines de tombeaux
pluri-séculaires sont détruits par les
djihadistes, la population assiste impuissante et
terrorisée à la destruction du patrimoine
de la cité.
Des objets anciens et des manuscrits sont
également détruits dans de
véritables autodafés. Des vestiges
historiques alimentent un trafic clandestin vers des
acheteurs peu scrupuleux afin de fournir des devises aux
groupes islamistes. Heureusement les populations locales
sont parvenues à préserver de nombreux
ouvrages en les dissimulant dans les sables du
désert et en les exfiltrant vers le sud, à
Bamako, capitale du pays.
C’est une course contre la montre qui est engagée depuis 2012 pour sauver le patrimoine ancien des régions du Nord du Mali. Des initiatives individuelles, étatiques et internationales sont engagées pour sauver, préserver et restaurer le patrimoine historique unique des cités sahéliennes.
En 2013, la directrice de l’UNESCO demande à la France, engagée depuis l’opération Serval au Mali, d’assurer également la protection des sites. Trois mosquées et seize mausolées sont classés par l’organisation internationale. Ceux de Tombouctou et Gao, mais aussi plus au Sud le patrimoine unique des dogons animistes des falaises de Bandiagara qui constitue une cible de choix pour les djihadistes. Pourtant cette inscription des monuments historiques de Tombouctou sur la liste des biens en péril à accélérer les activités de destruction des groupes islamistes. Pour mieux défier la communauté internationale et les organisations mondiales de défense du patrimoine, les salafistes du groupe Ansâr ed-Din ont redoublé d’ardeur dans leur action d’éradication de la culture séculaire malienne.
Depuis 2013, les groupes radicaux ont été chassés par les armées malienne et française des villes de Gao et de Tombouctou. Ils se sont repliés plus au Nord dans les régions désertiques et montagneuses du Sahara. Commence alors un long travail de restauration, de préservation et de sauvegarde du patrimoine qui a survécu. L’UNESCO, l’État malien et des donateurs tentent depuis de restaurer les monuments qui ont échappé aux destructions.
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