La démarche scientifique, relation science-société
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La perception que l’on a du monde est subjective et partielle, ce qui n’est pas conforme à l’approche scientifique. Pour corriger cela, on fait appel à des appareils de mesure. Pour des expériences rapides (fiche « chute libre d’un projectile »), on a utilisé une webcam. En physique de l’infiniment petit, on cherche à détecter des indices du comportement des noyaux ou autre. La notion d’instrumentation a ainsi pris de l’importance en sciences, pour observer efficacement et objectivement des phénomènes physiques.
D’autre part, la réalisation d’une expérience repose sur un protocole expérimental. Son objectif est d’indiquer dans quelles conditions une expérience doit se dérouler. L’enjeu est que d’autres personnes pourront reproduire l’expérience, et obtenir les mêmes résultats. Par exemple, on a vu (fiche « couleur des objets ») que la couleur de la lumière qui servait à éclairer des objets avait une incidence sur les couleurs perçues. On doit donc préciser dans le protocole expérimental qu’un objet doit être éclairé en lumière blanche, afin de percevoir sa vraie couleur.
Ensuite, une expérimentation est parlante si elle est réalisée plusieurs fois, en changeant chaque fois un paramètre, pour voir l’effet produit. Pour savoir quels paramètres interviennent, on doit formuler des hypothèses, et ensuite les tester, afin d’interpréter le comportement du système physique étudié.
La modélisation amène à établir des équations. Par exemple, pour étudier la chute d’une bille, on fait le bilan des forces qui s’exercent sur elle. Il est alors parfaitement pertinent de faire des approximations : ne pourrait-on pas négliger les frottements de l’air ? Ensuite, on résout ces équations, ce qui nous donnera une trajectoire, ou on établira une formule. Par exemple, quelle est l’expression du champ magnétique à l’intérieur d’une bobine ?
Pour ces étapes, le scientifique fait appel à des outils mathématiques plus ou moins complexes : nombres, vecteurs, équation du second degré, … Comme avec la modélisation moléculaire, on a vu que la résolution analytique (calcul littéral) se révèle parfois trop longue ou trop complexe. Elle est alors remplacée par une solution numérique approchée, via l’outil informatique.
Durant sa démarche, le scientifique émet des hypothèses : quels paramètres vont être utiles, quel modèle adopter, quelles approximations effectuer, etc. Une fois le problème résolu, il faut vérifier si les résultats sont cohérents par rapport aux résultats expérimentaux, ce qui confirme ou pas les hypothèses formulées. La solution vient rarement sans essayer plusieurs pistes !
Dans les articles écrits par des scientifiques, on sera attentif à la rédaction scientifique employée. Comme eux, on mettra l’accent sur la précision, la clarté et la rigueur. Les affirmations et conclusions seront justifiées. Comme dans d’autres métiers, les scientifiques ont leur « jargon », dans le bon sens du terme (technolecte). L’objectif est que les personnes puissent communiquer efficacement, en évitant toute confusion ou ambigüité. Ainsi, ne pas employer un terme dont on ne connaît pas bien la signification. L’effet produit ne sera sûrement pas d’impressionner son interlocuteur !
Par exemple, c’est en essayant de créer des noyaux lourds, sans application immédiate, que la fission nucléaire a été découverte, « par hasard ». Celle-ci a présenté les applications militaires que l’on connaît, avec les armes nucléaires, mais a aussi permis de développer la production d’énergie nucléaire, dans des centrales. D’autres exemples : le LASER ou des théories mathématiques qui trouvent aujourd’hui des applications en informatique. Sans recherche fondamentale, ces applications n’auraient peut-être pas été découvertes, ou plus tard.
D’autres exemples concernent la pollution chimique, les risques liés aux biotechnologies. Le virus tueur de l’humanité est un thème récurrent de science-fiction. Mais, si la science fiction utilise quelquefois des informations scientifiques avérées, elle ne dispense pas d’une réelle information scientifique. Si la science fait peur, c’est qu’elle est souvent mal comprise par les populations.
Comme nous l’avons vu, la démarche scientifique est basée sur une étude objective de phénomènes physiques. Le scientifique est reconnu en tant que tel parce que sa vision est sans-parti pris. Il expose des faits, mais ne prend pas position. Même si la recherche scientifique est financée par la société (gouvernements ou quelquefois des entreprises), elle se doit de rester indépendante.
Par contre, l’Histoire a souvent conduit les scientifiques à agir selon leur conscience, leur conviction. Pendant la seconde guerre mondiale, les scientifiques qui ont travaillé sur la bombe, dans le cadre du projet Manhattan, ont ainsi eu un cas de conscience. D’une manière générale, la notion d’éthique est présente dans le cadre de certaines recherches appliquées (expérimentation animale).
L’important pour le scientifique est de s’adapter aux connaissances de son auditoire. Il fait alors de la vulgarisation scientifique. L’esprit scientifique s’inscrit alors comme une volonté de faire progresser la connaissance pour tous. Cela fait parti du métier du scientifique.
La science, même si elle donne l’impression d’être « à part », a en fait un lien très étroit avec la société. Si l’actualité met brutalement en avant certains aspects, souvent négatifs, de la science, il est important d’avoir une bonne culture scientifique, afin d’être capable de mieux comprendre la science, de se forger sa propre opinion sur telle ou telle technologie et finalement mieux comprendre le monde qui nous entoure.
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