La crise de Berlin
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Mais cette situation ne pouvait être que transitoire.
En outre, la question du retour de l’Allemagne sur la scène politique internationale se posait de façon cruciale depuis la proposition française, faite durant l’été 1947, que l’Allemagne puisse bénéficier du plan Marshall. Cette proposition fut acceptée par les Etats-Unis mais violemment dénoncée par l’Union soviétique qui y voyait une tentative de mainmise sur l’ensemble de l’Allemagne.
Par ailleurs, Berlin restait une pomme de discorde entre les quatre anciens alliés. Là encore, tout découlait des conférences de 1945 : il avait été prévu que Berlin serait occupée, à l’instar de l’ensemble du pays, par chacun des quatre alliés. La ville était donc divisée en quatre zones. Mais Staline avait de fortes ambitions sur les trois zones occidentales de Berlin, la ville se trouvant enclavée dans la zone d’occupation soviétique, il entendait fermement récupérer les secteurs occidentaux de la ville.
Les admonestations soviétiques ne parviennent pas à empêcher la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis d’envisager l’instauration d’une autorité politique commune à leur trois zones d’occupation. Dès février 1948, les alliés occidentaux évoquent la possibilité de convoquer une assemblée constituante en septembre afin de donner à l’Allemagne une constitution. Par ailleurs, constatant l’impossibilité de trouver un accord avec les autorités soviétiques sur les mesures destinées à juguler l’inflation en Allemagne et donc à éviter que la population ne s’enfonce dans la pauvreté, les Alliés occidentaux décident de mettre en circulation une nouvelle monnaie : le Deutsch Mark.
En revanche, profitant de la supériorité aérienne acquise durant la Seconde Guerre mondiale, les responsables américains entreprennent de ravitailler la ville par la voie aérienne. Un gigantesque pont aérien se met alors en place. Pendant onze mois, des milliers de rotations aériennes apportent ainsi aux centaines de milliers d’habitants des zones d’occupations occidentales de Berlin les produits de première nécessité.
Staline se trouve alors pris à son propre piège : son blocus contourné devient de fait caduque.
La seule solution pour le rendre efficace aurait été de s’en prendre aux avions américains mais dans ce cas, l’Union soviétique aurait dû porter la responsabilité de l’affrontement armé.
Finalement, au bout d’un an, en juin 1949, l’Union soviétique décide de renoncer et lève son blocus.
La première est la partition de l’Allemagne en deux Etats.
A quelques mois d’intervalle, en 1949, on assiste à la création de deux Etats antagonistes. D’une part, la République Fédérale d’Allemagne (RFA ou BDR en allemand), également appelée Allemagne de l’Ouest, est ancrée dans le camp occidental.
D’autre part, la République Démocratique d’Allemagne (RDA ou DDR en allemand, Allemagne de l’Est), appartient au bloc des démocraties populaires sous la coupe de l’Union soviétique.
L’Allemagne devient ainsi en Europe le symbole de la Guerre froide et de la partition du monde en deux blocs.
Une autre conséquence est l’accord tacite des deux Grands pour éviter un affrontement armé direct entre eux. Les règles de la Guerre froide se trouvent ainsi posées.
La relative indifférence dans laquelle les Etats-Unis et l’ensemble des observateurs occidentaux, tournés vers la situation allemande, prennent en compte l’évolution de la situation chinoise est un autre résultat du blocus.
En 1949 pourtant, le changement est réel avec le succès de Mao Zedong.
Après l’année charnière 1947,
l’antagonisme entre les deux superpuissances devient de
plus en plus vif. L’affrontement paraît
inévitable, d’autant qu’il existe de
nombreux contentieux entre Etats-Unis et Union
soviétique. L’Allemagne, et plus
particulièrement Berlin, figurent parmi ces
contentieux.
La crise de Berlin, en 1948-1949, fixe finalement les
règles de la Guerre froide à venir.
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