Dire de l’Union européenne que c’est un
espace intégré, c’est reconnaître
qu’il ne s’agit plus d’un assemblage
d’états juxtaposés, chacun
défendant ses intérêts propres, mais
d’un ensemble homogène, désireux de vivre
et de progresser d’une manière collective, avec
des modes de vie, des objectifs et des valeurs communs. Cette
intégration européenne est aujourd’hui
à un tournant de son histoire, car, si
l’élargissement s’est poursuivi
d’une façon régulière, le
renforcement de la cohésion balbutie parfois,
notamment avec le rejet d’une Constitution
européenne.
1. Les facteurs de l’intégration
a. Economiques
L’intégration européenne est un
processus lent qui a débuté avec le
traité de Rome en 1957 et qui
n’est aujourd’hui pas achevé. Une
série d’étapes a jalonné ce
processus. L’Union européenne, qui a
d’abord fonctionné sous
l’étiquette de la Communauté
Economique Européenne (CEE), fut d’abord une
zone de libre échange dans laquelle les produits
circulaient sans droits de douane.
Dans un second temps, les états ont
harmonisé leurs droits de douane vis-à-vis
des pays non membres. Puis, par l’instauration
d’un marché unique, un Marché
Commun s’impose aux pays de cette Europe
en construction qui, alors, d’un point de vue
économique, fonctionne comme un seul état.
Il a donc fallu harmoniser, à
l’intérieur des frontières, les
politiques économiques, ce qui a permis
d’ambitieux projets communs en termes de
coopération économique et industrielle.
Enfin, l’Union Economique et
Monétaire (UEM), issue du
traité de Maastricht (1992) et
l’adoption d’une monnaie commune,
l’Euro, à partir du 1er janvier
2002 adoptée par 12 des 15 membres de
l’époque, aujourd'hui 15 des 28 membres,
fondent l’Union européenne.
b. Politiques
Cette intégration économique s’est
accompagnée d’une intégration
politique partielle. Un certain nombre d’organismes
ont été créés pour donner de
la cohérence à cette Union
européenne. Au premier titre d’entre eux,
le Conseil de l’Union, qui est
composé des chefs d’états et de
gouvernements ou bien des ministres de
spécialité de chacun des états
membres. C’est l’organe de décision de
l’Union européenne, mais sa
légitimité est souvent remise en cause car
il n’émane pas du suffrage des citoyens
européens et le renouvellement trop
fréquent, tous les 6 mois, de sa présidence
pénalise les actions qui doivent s’inscrire
dans la durée.
La Commission Européenne, qui
siège à Bruxelles, est à la fois
l’organe législatif de l’Union
européenne, elle prépare les dossiers
soumis au conseil de l’union, et organe
exécutif, elle assure le contrôle de la
bonne exécution des décisions.
Formée de 28 commissaires nommés par les
gouvernements des états membres, ses
compétences sont très larges, de
l’économie à la
sécurité en passant pas
l’éducation ou les transports. De ce fait,
il lui est souvent reproché de détenir trop
de pouvoirs. Le Parlement
européen, malgré son nom, ne
dispose pas d’un vrai pouvoir législatif
bien que les députés qui y siègent
soient élus au suffrage universel direct. Son
rôle est surtout un rôle de proposition.
c. Dans les autre domaines
Pour ce qui est de la sécurité
à l’intérieur des
frontières de l’Union
européenne, l’espace
Schengen, du nom du village luxembourgeois
où fut signé l’accord en juin 1985,
regroupe 13 états de l’Union
européenne plus 3 états associés, la
Norvège, l’Islande et la Suisse. A
l’intérieur de cet espace, les
contrôles d’identité aux
frontières sont supprimés (sauf situation
exceptionnelle), par contre ils sont renforcés
à la périphérie de cet espace ce qui
implique une collaboration étroite entre les
polices. Là aussi, l’intégration
européenne n’est que partielle. Les pays les
plus exposés, par exemple, à
l’immigration clandestine, l’Italie,
l’Espagne ne recevant qu’une aide symbolique
de la part des états plus favorisés.
Concernant la politique
étrangère, le
traité de Maastricht prévoyait la
mise en place d’une politique de défense
commune à l’UE pour pouvoir peser sur la
scène politique internationale. C’est le
Conseil Européen de Nice (7-9
décembre 2000) qui met en place la
Politique Etrangère et de
Sécurité Commune (PESC). Elle
permet à l’Union européenne de
définir des points de vue communs, de mettre en
place des actions et des stratégies communes pour
résoudre des situations de crise mais faute
d’une armée européenne l’Union
européenne reste totalement dépendante de
l’OTAN pour disposer d’un bras armé et
plusieurs pays de l’UE, le Royaume-Uni, le Portugal
ou l’Espagne restent très liés
à cette organisation militaire.
Enfin l’éducation et la
formation, de nombreux échanges
d’étudiants ont lieu entre les
différents pays de l’Union
européenne, notamment à travers les
diverses déclinaisons du programme
Socrates : Comenius pour l’enseignement
scolaire, Erasmus pour le supérieur,
universités et grandes écoles, Lingua pour
l’apprentissage des langues, Minerva pour les
technologies de l’Information et de la
communication dans l’éducation (TICE). Mais
là aussi, l’absence d’une
complète harmonisation des diplômes et des
qualifications professionnelles ne permet pas de conclure
à une vraie intégration
européenne.
Toutefois, chez les jeunes est née la conscience
d’un vrai sentiment européen et d’une
citoyenneté européenne.
2. Les obstacles à l’intégration
a. Les oppositions
Elles sont de deux natures. Les
antifédéralistes
s’opposent à la mise en place d’un
pouvoir supranational, craignent la perte de
représentativité des parlements
nationaux et refusent la mise en place de votes
à majorité qualifiée qui se
substitueraient aux votes à
l’unanimité. Les
souverainistes partagent ces refus et
veulent que les lois nationales soient
prioritaires sur les lois européennes
élaborées à Bruxelles. Il y a
là, pour eux, une perte d’identité
nationale.
D’autres opposants dénoncent, eux,
une Union européenne trop
libérale, soumise aux seules lois du
marché et de la libre concurrence.
L’ultralibéralisme, qu’ils redoutent
et dénoncent, empêchant la mise en place
d’une protection sociale efficace et favorisant une
législation minimaliste qui entraînerait, de
la part des états, un désengagement des
politiques de régulation.
b. Une croissance molle
L’émergence d’un grand marché
intérieur, de près de 500 millions
de consommateurs qui aurait dû donner un
formidable coup d’accélérateur
à la croissance européenne est en partie
contrecarrée par le vieillissement de la
population. Face aux pays émergents qui
connaissent des taux de croissance de 5 à 8%,
l’Union européenne, à quelques
exceptions près, l’Irlande par exemple,
peine à atteindre les 2% et la plupart des
états membres connaissent des taux de
chômage importants. Alors que les produits
importés inondent les magasins européens,
nos entreprises ont du mal à s’adapter
à la mondialisation et à produire pour les
nouveaux grands marchés mondiaux.
c. Inégalités et tensions à
l’intérieur de l’Union
européenne
A l’intérieur de l’Union
européenne, les niveaux de
développement sont très
hétérogènes. Dans les douze
nouveaux états membres, le niveau de vie moyen
n’atteint pas la moitié de celui des quinze
anciens et pour certains d’entre eux (comme la
Pologne, la Roumanie ou la Bulgarie), l’appareil de
production apparaît comme largement obsolète
même s’il est en voie de modernisation.
Les taux de chômage chez les nouveaux entrants sont
très au dessus de la moyenne de l’Union
européenne. A l’opposé les pays les
plus riches craignent l’arrivée sur le
marché du travail de ces nouveaux
européens, les « immigrés de
l’intérieur » qui acceptent
des conditions de travail plus dures et des
rémunérations plus faibles avec le risque
de dumping social.
3. Pour poursuivre l’intégration
a. L’axe de l’élargissement
La Turquie, les pays issus de l’éclatement
de l’ex-Yougoslavie (Croatie, Bosnie
Herzégovine, Serbie Monténégro,
Macédoine, Albanie) et les états
européens de l’ex-URSS ont vocation à
entrer dans l’Union européenne. Ainsi, peu
à peu le centre de gravité de cette
Europe en construction, auparavant
positionné sur l’Allemagne et la France,
se déplace vers l’est. La
volonté de faire une Europe politique, largement
bloquée par les plus anciens membres peut
bénéficier de l’arrivée des
nouveaux membres dont l’histoire, largement
liée au bloc communiste, a peut-être rendu
moins fort le sentiment d’une identité
nationale.
b. L’axe du renforcement
Chaque état de l’Union européenne
doit pouvoir se dire qu’il est à
égalité avec les autres :
égalité dans la représentation
auprès des instances communautaires,
égalité dans la prise de décision.
Il faudra bien à ce moment-là, et cela sera
sans doute possible, donner aux institutions
européennes leur vraie capacité
d’action, en particulier au Parlement
européen, élu au suffrage universel,
réel représentant des peuples et instrument
privilégié du renforcement de
l’identité européenne.
L’essentiel
L’intégration européenne, même si
elle est largement amorcée est loin d’être
achevée. Partout dans l’Union européenne
des peurs, des tensions, des freins ralentissent la
construction. Riches d’une histoire commune, mais aussi
victimes de cette histoire, les pays qui composent
l’Union européenne ont du mal à
dépasser les clivages et ils ne sont pas aidés
en cela par les hommes politiques qui, à quelques
exceptions près, raisonnent encore en termes de
frontières nationales. Il manque aujourd’hui
à l’Europe une vision de l’avenir telle
que l’ont portée en leur temps les pères
fondateurs, Jean Monnet, Konrad Adenauer ou Robert Schuman.
Vote en cours...
Vous avez déjà mis une note à ce cours.
Découvrez les autres cours offerts par myMaxicours !
Des quiz et exercices pour mieux assimiler sa leçon
La plateforme de soutien scolaire en ligne myMaxicours propose des quiz et exercices en accompagnement de chaque fiche de cours. Les exercices permettent de vérifier si la leçon est bien comprise ou s’il reste encore des notions à revoir.
Les exercices se déclinent sous toutes leurs formes sur myMaxicours ! Selon la matière et la classe étudiées, retrouvez des dictées, des mots à relier ou encore des phrases à compléter, mais aussi des textes à trous et bien d’autres formats !
Dans les classes de primaire, l’accent est mis sur des exercices illustrés très ludiques pour motiver les plus jeunes.
Les quiz et exercices permettent d’avoir un retour immédiat sur la bonne compréhension du cours. Une fois toutes les réponses communiquées, le résultat s’affiche à l’écran et permet à l’élève de se situer immédiatement.
myMaxicours offre des solutions efficaces de révision grâce aux fiches de cours et aux exercices associés. L’élève se rassure pour le prochain examen en testant ses connaissances au préalable.
Des vidéos et des podcasts pour apprendre différemment
Certains élèves ont une mémoire visuelle quand d’autres ont plutôt une mémoire auditive. myMaxicours s’adapte à tous les enfants et adolescents pour leur proposer un apprentissage serein et efficace.
Découvrez de nombreuses vidéos et podcasts en complément des fiches de cours et des exercices pour une année scolaire au top !
La plateforme de soutien scolaire en ligne myMaxicours propose des podcasts de révision pour toutes les classes à examen : troisième, première et terminale.
Les ados peuvent écouter les différents cours afin de mieux les mémoriser en préparation de leurs examens. Des fiches de cours de différentes matières sont disponibles en podcasts ainsi qu’une préparation au grand oral avec de nombreux conseils pratiques.
Des vidéos de cours illustrent les notions principales à retenir et complètent les fiches de cours. De quoi réviser sa prochaine évaluation ou son prochain examen en toute confiance !
Découvrez le soutien scolaire en ligne avec myMaxicours
Plongez dans l'univers de myMaxicours et découvrez une approche innovante du soutien scolaire en ligne, conçue pour captiver et éduquer les élèves de CP à la terminale. Notre plateforme se distingue par une riche sélection de contenus interactifs et ludiques, élaborés pour stimuler la concentration et la motivation à travers des parcours d'apprentissage adaptés à chaque tranche d'âge. Chez myMaxicours, nous croyons en une éducation où chaque élève trouve sa place, progresse à son rythme et développe sa confiance en soi dans un environnement bienveillant.
Profitez d'un accès direct à nos Profs en ligne pour une assistance personnalisée, ou explorez nos exercices et corrigés pour renforcer vos connaissances. Notre assistance scolaire en ligne est conçue pour vous accompagner à chaque étape de votre parcours éducatif, tandis que nos vidéos et fiches de cours offrent des explications claires et concises sur une multitude de sujets. Avec myMaxicours, avancez sereinement sur le chemin de la réussite scolaire, armé des meilleurs outils et du soutien de professionnels dédiés à votre épanouissement académique.